Après la mort de John Peel, c'est un autre pilier médiatique de la musique en Angleterre qui s'apprête à disparaître : Top of the Pops. Certes, ce n'est pas une disparition aussi irrémédiable que celle de John Peel, vu que l'émission hebdomadaire change juste de station, passant de BBC One à BBC Two. On pourrait même se dire qu'a priori, ce n'est qu'une réorganisation sans conséquence. Il n'en est pourtant rien. Il s'agit bien d'une sorte de mini-séisme.
BBC One est la chaîne généraliste de la BBC. C'est là que les émissions-phares de la télévision publique britannique trouvent tout naturellement leur place. BBC Two est une chaîne plus spécialisée, où se retrouvent les émissions qui n'ont pas a priori vocation à rencontrer un large public. C'est la chaîne des matches de snooker, des émissions d'astronomie et de jardinage, des films en version sous-titrée, etc... Ca n'en fait évidemment pas une moins bonne chaîne (QI avec Stephen Fry, Have I got news for you? ou Absolutely Fabulous par exemple font partie de mes émissions préférées et sont ou ont été d'abord programmés sur BBC Two) mais son audience est structurellement deux à trois fois moindre que celle de BBC One. Le transfert d'une chaîne à l'autre est donc une reconnaissance officielle par la BBC que la culture pop n'est dorénavant plus une préoccupation nationale.
Certes, cette décision reflète une réalité qui se manifestait déjà dans la baisse ds ventes de singles ou dans les chiffres d'audience de TOTP qui étaient au plus bas depuis quelques années (environ 3 millions de spectateurs chaque semaine). En vrai fan de pop, je pourrais dire que ce désintérêt de la pop-music est une nouvelle manifestation du conformisme rampant qui gangrène toutes les sociétés occidentales depuis la "fin des idéologies'. Pourtant, ces tentatives d'explication ne m'empêcheront pas d'éprouver un petit pincement au coeur en constatant que, dans un pays où, il n'y a pas si longtemps, la bataille entre Blur et Oasis pour la première place du hit-parade pouvait ouvrir un journal télévisé, la pop-culture soit, à l'instar de l'astronomie ou du jardinage, dorénavant considérée comme le hobby d'une frange limitée de la population. Pire, si on s'en réfère à la grille des programmes, la cuisine est dorénavant un centre d'intérêt plus répandu que la musique populaire.
La cuisine !? En Angleterre ?? C'est le monde à l'envers.
(Incidemment, cela signifie aussi que je ne pourrai plus voir régulièrement l'émission, et ça franchement, c'est pas cool).
Parce que la musique est une chose trop importante pour être laissée à ceux qui la prennent au sérieux.
mardi, novembre 30
lundi, novembre 29
Dites donc, c'est vachement calme ici.
Ca fait une semaine que je n'ai plus effectué de mise à jour (si tel est bien le terme Académie Française-friendly de update). En conséquence, je viens de connaître ma pire semaine pour ce qui est du nombre de visites (vous êtes impitoyables). En fait, il y a plusieurs raisons pour expliquer ce silence. La première est que les échéances du dépôt de ma thèse se rapprochent et que je suis encore très loin d'en avoir fini la rédaction. Du coup, l'envie de m'occuper de ce blog, ou de pratiquer toute autre activité n'ayant pas un rapport plus ou moins direct avec la physique nucléaire, tend à se dissiper dans la montée inexorable du stress.
De plus (et c'est sans doute lié), rien de ce que j'écoute pour l'instant ne me plait réellement. Depuis une semaine, j'ai écouté les albums de Dogs die in hot cars (contient quelques bonnes idées mais un peu écoeurant sur la longueur), Mark Lanegan (typiquement le genre de disques porté aux nues par la critique qui me laisse de marbre), Joanna Newsom (j'aime bien sa voix et elle a deux-trois bonnes chansons, mais dans l'ensemble les compositions sont un peu faibles, du coup ne surnage que cette impression de bizarrerie qui fait son fond de commerce, et ça ne suffit pas, voir aussi Antony and the Johnsons), Destroyer (pop grandiloquente avec des instruments un peu snob du genre cor anglais) entre autres choses, et tous m'ont déçu à des degrés divers. Donc, en attendant que quelque chose me happe à nouveau l'oreille et déclenche en moi une envie irrépressible d'en parler, je ne sais pas trop quoi dire.
Deux liens pour la route :
- Popjustice.com commente la sortie du single Band Aid 20, avec la bonne foi qui caractérise toujours sa démarche.
- Pourquoi les compilation Rough Trade Shops sont des petits bijoux.
De plus (et c'est sans doute lié), rien de ce que j'écoute pour l'instant ne me plait réellement. Depuis une semaine, j'ai écouté les albums de Dogs die in hot cars (contient quelques bonnes idées mais un peu écoeurant sur la longueur), Mark Lanegan (typiquement le genre de disques porté aux nues par la critique qui me laisse de marbre), Joanna Newsom (j'aime bien sa voix et elle a deux-trois bonnes chansons, mais dans l'ensemble les compositions sont un peu faibles, du coup ne surnage que cette impression de bizarrerie qui fait son fond de commerce, et ça ne suffit pas, voir aussi Antony and the Johnsons), Destroyer (pop grandiloquente avec des instruments un peu snob du genre cor anglais) entre autres choses, et tous m'ont déçu à des degrés divers. Donc, en attendant que quelque chose me happe à nouveau l'oreille et déclenche en moi une envie irrépressible d'en parler, je ne sais pas trop quoi dire.
Deux liens pour la route :
- Popjustice.com commente la sortie du single Band Aid 20, avec la bonne foi qui caractérise toujours sa démarche.
- Pourquoi les compilation Rough Trade Shops sont des petits bijoux.
mardi, novembre 23
La musique des sphères
Le site mp3.com a un nouveau jouet, le Musicvine, ou une représentation dans un un plan à deux dimensions d'un grand nombre d'artistes et de leurs relations mutuelles, qui semblent transcender les frontières communément admises entre tel ou tel genre. La manière dont les liens sont formés n'est pas très claire (et a sans doute un fondement statistique) mais en théorie, le concept est assez séduisant et on a tout de suite envie de se servir de l'outil pour découvrir des nouveaux noms.
Malheureusement, on devient assez vite quelque peu circonspect sur les rapprochements proposés. Ainsi, quand on introduit dans le moteur de recherches Wet Wet Wet (l'exemple typique du groupe poliment chiant dans mon esprit), on a la surprise de les voir présentés comme très proches des Sex Pistols. Du coup, lorsque je constate que les Pet Shop Boys sont étroitement liés à un groupe dont je n'ai jamais entendu parler, B.E.F., j'hésite un peu avant d'en faire mon nouveau groupe de chevet. De plus, mon esprit cartésien déplore par exemple que les relations entre deux groupes ne soient pas réciproques (si A est présenté comme proche de B, B n'est pas forcément proche de A).
Ceci dit, même si ce n'est pas encore tout à fait au point, ça reste une idée intéressante, d'autant que le site est visuellement assez beau.
Malheureusement, on devient assez vite quelque peu circonspect sur les rapprochements proposés. Ainsi, quand on introduit dans le moteur de recherches Wet Wet Wet (l'exemple typique du groupe poliment chiant dans mon esprit), on a la surprise de les voir présentés comme très proches des Sex Pistols. Du coup, lorsque je constate que les Pet Shop Boys sont étroitement liés à un groupe dont je n'ai jamais entendu parler, B.E.F., j'hésite un peu avant d'en faire mon nouveau groupe de chevet. De plus, mon esprit cartésien déplore par exemple que les relations entre deux groupes ne soient pas réciproques (si A est présenté comme proche de B, B n'est pas forcément proche de A).
Ceci dit, même si ce n'est pas encore tout à fait au point, ça reste une idée intéressante, d'autant que le site est visuellement assez beau.
lundi, novembre 22
Conseil de lecture
La presse musicale vue des Etats-Unis en deux parties, que je nommerai par souci de simplicité la première partie et la seconde partie. C'est très drôle.
Si j'avais dû me lancer dans une telle entreprise, tout au plus aurais-je pu écrire que Q est le pire magazine de tous les temps, que je ne parviens pas à me lasser du NME, que Rolling Stone (US) manque d'une ligne directrice et que Uncut est décidément trop rétro pour moi. Je ne peux pas lutter.
Si j'avais dû me lancer dans une telle entreprise, tout au plus aurais-je pu écrire que Q est le pire magazine de tous les temps, que je ne parviens pas à me lasser du NME, que Rolling Stone (US) manque d'une ligne directrice et que Uncut est décidément trop rétro pour moi. Je ne peux pas lutter.
samedi, novembre 20
J'ai toujours dit que ce garçon n'était pas clair.
Selon le NME, on a diagnostiqué chez le chanteur des Vines une pathologie mentale, le syndrôme d'Asperger.
Je ne sais trop que penser de cette information. Je suis par principe assez réticent face au fait de qualifier de "pathologiques" tous les comportements un peu excentriques. J'ai l'impression que cette tendance nouvelle de la psychiatrie résulte moins d'une envie de mener les individus à l'épanouissement personnel que d'une tentative larvée de les pousser à se conformer au profil le plus économiquement rentable (docile, travailleur, influençable,...) en réduisant la gamme des comportements 'normaux' ou acceptables (désolé pour cette tirade). Or, l'excentrcité peut avoir du bon parfois, elle est même souvent au coeur du processus créatif.
D'un autre côté, dans le cas précis de Craig Nicholls, il semblait assez clair que son 'excentricité' le rendait malheureux. Toutes les interviews s'accordent sur ce point et j'avais été frappé, en le voyant de très près sur scène au Botanique l'année dernière, d'à quel point il semblait ne prendre aucun plaisir à jouer sur scène. Ses yeux, notamment, semblaient vides de toute émotion (ce qui s'explique sans doute en partie par un abus de shit, mais tout cela est lié).
Donc, si ce diagnostic peut l'aider à trouver un équilibre plus sain et, surtout, à empêcher sa maison de disques de le renvoyer malgré lui en tournée (comme elle l'a fait dans le passé), c'est plutôt une bonne nouvelle. Qui sait, peut-être un jour pourra-t-il retrouver l'état de grâce qui lui avait permis d'écrire son très bon premier album.
Je ne sais trop que penser de cette information. Je suis par principe assez réticent face au fait de qualifier de "pathologiques" tous les comportements un peu excentriques. J'ai l'impression que cette tendance nouvelle de la psychiatrie résulte moins d'une envie de mener les individus à l'épanouissement personnel que d'une tentative larvée de les pousser à se conformer au profil le plus économiquement rentable (docile, travailleur, influençable,...) en réduisant la gamme des comportements 'normaux' ou acceptables (désolé pour cette tirade). Or, l'excentrcité peut avoir du bon parfois, elle est même souvent au coeur du processus créatif.
D'un autre côté, dans le cas précis de Craig Nicholls, il semblait assez clair que son 'excentricité' le rendait malheureux. Toutes les interviews s'accordent sur ce point et j'avais été frappé, en le voyant de très près sur scène au Botanique l'année dernière, d'à quel point il semblait ne prendre aucun plaisir à jouer sur scène. Ses yeux, notamment, semblaient vides de toute émotion (ce qui s'explique sans doute en partie par un abus de shit, mais tout cela est lié).
Donc, si ce diagnostic peut l'aider à trouver un équilibre plus sain et, surtout, à empêcher sa maison de disques de le renvoyer malgré lui en tournée (comme elle l'a fait dans le passé), c'est plutôt une bonne nouvelle. Qui sait, peut-être un jour pourra-t-il retrouver l'état de grâce qui lui avait permis d'écrire son très bon premier album.
vendredi, novembre 19
Une collaboration qui fait envie
Tiré de la newsletter Deltasonic :
Sinon, des extraits de deux des albums de l'année (selon moi) sont disponibles ici.
The Coral are putting the final touches to their third album which will be released early next year. The album is being produced by Geoff Barrow and Adrian Utley from the band Portishead.Je suis bien content de voir que Portishead est encore présenté comme un groupe en activité.
Sinon, des extraits de deux des albums de l'année (selon moi) sont disponibles ici.
jeudi, novembre 18
Erreur de jeunesse
En 1997, j'étais en plein dans ma phase indie-snob. Un jour, un ami que la chose musicale intéressait en général assez peu me demande ce que j'écoute comme type de musique. C'était évidemment (déjà) mon sujet de conversation favori et je lui réponds donc d'un air blasé : "Des trucs bizarres. Je te citerais bien des noms mais ils ne t'évoqueraient rien.", ce sur quoi, pas du tout déstabilisé par le caractère abrupt de ma réponse, il enchaîne : "C'est quoi de la musique bizarre ? De la musique, c'est de la musique, non ? Ca peut pas être si bizarre que ça." Pour illustrer mon propos, je lui ai alors fait écouter un morceau de Scott Walker, Farmer in the City, la plage d'ouverture de l'album Tilt sorti quelques semaines auparavant.
Aprés écoute, il a effectivement admis que c'était un peu bizarre. Je n'étais pas peu fier de voir la sophistication de mes goûts ainsi reconnue mais, rétrospectivement, j'ai un peu honte. J'étais à baffer, non ?
Je repense à ça parce que le morceau est en ce moment disponible sur ce mp3-blog. Si vous ne le connaissez pas, courez-y. C'est très beau, quoiqu'indéniablement un peu...bizarre.
Aprés écoute, il a effectivement admis que c'était un peu bizarre. Je n'étais pas peu fier de voir la sophistication de mes goûts ainsi reconnue mais, rétrospectivement, j'ai un peu honte. J'étais à baffer, non ?
Je repense à ça parce que le morceau est en ce moment disponible sur ce mp3-blog. Si vous ne le connaissez pas, courez-y. C'est très beau, quoiqu'indéniablement un peu...bizarre.
mercredi, novembre 17
Boy-band d'opérette
On entend souvent dire que ce qui rend l'époque à laquelle nous vivons si riche musicalement parlant est la porosité nouvelle des frontières entre les différents genres. Tous se marie avec n'importe quoi pour générer de passionnants hybrides que les journalistes s'empressent d'étiqueter en inventant des noms qui contiennent en général plein de traits d'union : trip-hop, funk-jazz, trash-polka, country-rock-soul, folktronica, ska-punk,... Cette grande famille des nouveaux genres comporte depuis peu un nouveau nom, le popera, qui, comme son nom l'indique, est le produit du croisement entre la pop et l'opéra.
La tentation de mélanger la musique classique et la musique pop existe depuis longtemps. Citons, pour le meilleur, Gainsbourg s'inspirant de Dvorak, Chopin ou Brahms pour composer ses chansons et, pour le pire, toute la clique des Rondo Veneziano, Bond, Vanessa Mae, Helmut Lotti, André Rieu ou Sarah Brightman qui refourguent sans vergogne une pâle muzak sans âme dans un emballage clinquant et tentent de faire croire que ce serait, pour quelque obscure raison (souvent liée à la présence de violons), de la musique noble. Le pire étant sans doute qu'ils y arrivent. Quand je parcours les rayons d'un disquaire et vois un présentoir classique ne comportant que de tels disques, il me vient en général une grande lassitude.
Malheureusement, il semblerait qu'on puisse toujours faire pire puisqu'un pas de plus vers l'ignominie a été franchi par le redoutable Simon Cowell, qui vient de lancer sur le marché anglais Il Divo, le premier boy-band opéra. On peut accéder au site du groupe ici, et notamment voir la vidéo de leur single (cliquez sur music). Je l'ai regardée. Je le regrette. C'est tout ce que je hais dans la culture pop enveloppé dans un petit paquet doré : une absence de talent patente qu'ils tentent de faire oublier en prétendant ne pas être des artistes 'pop' (comme si c'était honteux), mais des musiciens 'classiques' avec tout le prestige qui est encore attaché à ce terme. En fait, il n'en est évidemment rien. Ce qu'ils font, c'est et ça restera toujours du Westlife en smoking et avec des vibratos (et donc, forcément, en encore moins bien), et ce n'est pas la liste, complaisamment énumérée sur le site, des Conservatoires qu'ils ont fréquentés qui y changera quoi que ce soit.
C'est aussi, accessoirement, une des meilleures ventes d'albums de l'année en Angleterre.
La tentation de mélanger la musique classique et la musique pop existe depuis longtemps. Citons, pour le meilleur, Gainsbourg s'inspirant de Dvorak, Chopin ou Brahms pour composer ses chansons et, pour le pire, toute la clique des Rondo Veneziano, Bond, Vanessa Mae, Helmut Lotti, André Rieu ou Sarah Brightman qui refourguent sans vergogne une pâle muzak sans âme dans un emballage clinquant et tentent de faire croire que ce serait, pour quelque obscure raison (souvent liée à la présence de violons), de la musique noble. Le pire étant sans doute qu'ils y arrivent. Quand je parcours les rayons d'un disquaire et vois un présentoir classique ne comportant que de tels disques, il me vient en général une grande lassitude.
Malheureusement, il semblerait qu'on puisse toujours faire pire puisqu'un pas de plus vers l'ignominie a été franchi par le redoutable Simon Cowell, qui vient de lancer sur le marché anglais Il Divo, le premier boy-band opéra. On peut accéder au site du groupe ici, et notamment voir la vidéo de leur single (cliquez sur music). Je l'ai regardée. Je le regrette. C'est tout ce que je hais dans la culture pop enveloppé dans un petit paquet doré : une absence de talent patente qu'ils tentent de faire oublier en prétendant ne pas être des artistes 'pop' (comme si c'était honteux), mais des musiciens 'classiques' avec tout le prestige qui est encore attaché à ce terme. En fait, il n'en est évidemment rien. Ce qu'ils font, c'est et ça restera toujours du Westlife en smoking et avec des vibratos (et donc, forcément, en encore moins bien), et ce n'est pas la liste, complaisamment énumérée sur le site, des Conservatoires qu'ils ont fréquentés qui y changera quoi que ce soit.
C'est aussi, accessoirement, une des meilleures ventes d'albums de l'année en Angleterre.
mardi, novembre 16
Le verdict est tombé.
L'enregistrement de la nouvelle version de Do they know it's Christmas? est terminé, les CD sont sous presse et le verdict est sans appel. La pop-music va mal.
Regardons les éléments du dossier :
- La photo de famille (le lien qui se trouvait sur le site de la BBC ne fonctionne plus)
- Qui chante quoi.
- L'avis de la BBC et des internautes.
- Cependant, la principale pièce à conviction est la chanson elle-même. Pour l'écouter, c'est un peu plus compliqué (mais pas trop quand même). Il suffit d'aller ici et de 'skipper' une heure (4 fois 15 minutes donc).
C'est affreux.
Chris Martin se la joue piano syncopé et prend des libertés avec le tempo, ce qui donne, dès le départ, un caractère boiteux à la chanson. Ce ne serait pas si grave si on avait prévenu Dido, Robbie Williams ou les Sugababes qui, eux, restent fidèles à l'original. Il en est de même durant toute la chanson. Chacun chantonne dans son coin ou veut tirer la couverture à lui et ne surnage finalement plus qu'une impression de grand désordre. La palme du n'importe quoi revient sans doute à Bono, qui se laisse aller à des vocalises inutiles qui tombent comme un cheveu dans la soupe (et lui ont peut-être été inspirées par l'intervention toute en retenue de Pavarotti sur Miss Sarajevo). Et que dire de ce pauvre Dizzee Rascal ? Il regrettera sans doute longtemps ces deux phrases qui lui ont fait perdre en quelques secondes toute sa crédibilité. C'est sans doute injuste de le stigmatiser ainsi (il a juste le tort d'être médiocre différemment), mais je crains que dans vingt ans, on ne se souvienne de cette version comme "celle qui avait un rap grotesque au milieu".
En résumé, une petite catastrophe.
On pouvait a priori penser que l'article de Popjustice sur le sujet était empreint d'une mauvaise foi un peu excessive, mais finalement, non, il explique assez bien l'origine du désastre.
En espérant tout de même qu'on nous refourgue la version originale en B-side. Je la cherche en CD depuis longtemps. (Il semblerait, après recherches, que ce soit le cas.)
PS : Je me réserve le droit de changer d'avis lorsque j'aurai entendu la chanson dans de meilleures conditions.
EDIT : Ben voilà, je l'ai entendue dans de meilleures conditions (la chanson uniquement, j'ai malheureusement complètement oublié d'aller voir la vidéo hier). Je confirme mon impression que tout cela n'est quand même pas très réussi. La tentative de donner un petit air indé à la chanson ne fonctionne pas. Ceci dit, Bono vocalise moins que ce que mes enceintes m'avaient laissé croire, même si son petit ritardando sur 'instead' est d'un goût douteux. Je sauverai néanmoins les deux lignes des Sugababes, qui sont parfaites, comme souvent.
A l'instant, Bob Geldof était interviewé à Top of the Pops où il expliquait en gros que la question de savoir si le morceau était bon ou pas n'avait finalement pas grande importance et que c'est surtout l'intention qui compte, ce qui me semble une belle confirmation que même lui ne le trouve pas au-dessus de tout reproche. Je me demande quand même comment Nigel Godrich, qui est un garçon sérieux, n'a pas tenté de mettre un peu d'ordre dans tout ça. On ne peut pas dire que ce soit très bien 'produit'.
Regardons les éléments du dossier :
- La photo de famille (le lien qui se trouvait sur le site de la BBC ne fonctionne plus)
- Qui chante quoi.
- L'avis de la BBC et des internautes.
- Cependant, la principale pièce à conviction est la chanson elle-même. Pour l'écouter, c'est un peu plus compliqué (mais pas trop quand même). Il suffit d'aller ici et de 'skipper' une heure (4 fois 15 minutes donc).
C'est affreux.
Chris Martin se la joue piano syncopé et prend des libertés avec le tempo, ce qui donne, dès le départ, un caractère boiteux à la chanson. Ce ne serait pas si grave si on avait prévenu Dido, Robbie Williams ou les Sugababes qui, eux, restent fidèles à l'original. Il en est de même durant toute la chanson. Chacun chantonne dans son coin ou veut tirer la couverture à lui et ne surnage finalement plus qu'une impression de grand désordre. La palme du n'importe quoi revient sans doute à Bono, qui se laisse aller à des vocalises inutiles qui tombent comme un cheveu dans la soupe (et lui ont peut-être été inspirées par l'intervention toute en retenue de Pavarotti sur Miss Sarajevo). Et que dire de ce pauvre Dizzee Rascal ? Il regrettera sans doute longtemps ces deux phrases qui lui ont fait perdre en quelques secondes toute sa crédibilité. C'est sans doute injuste de le stigmatiser ainsi (il a juste le tort d'être médiocre différemment), mais je crains que dans vingt ans, on ne se souvienne de cette version comme "celle qui avait un rap grotesque au milieu".
En résumé, une petite catastrophe.
On pouvait a priori penser que l'article de Popjustice sur le sujet était empreint d'une mauvaise foi un peu excessive, mais finalement, non, il explique assez bien l'origine du désastre.
En espérant tout de même qu'on nous refourgue la version originale en B-side. Je la cherche en CD depuis longtemps. (Il semblerait, après recherches, que ce soit le cas.)
PS : Je me réserve le droit de changer d'avis lorsque j'aurai entendu la chanson dans de meilleures conditions.
EDIT : Ben voilà, je l'ai entendue dans de meilleures conditions (la chanson uniquement, j'ai malheureusement complètement oublié d'aller voir la vidéo hier). Je confirme mon impression que tout cela n'est quand même pas très réussi. La tentative de donner un petit air indé à la chanson ne fonctionne pas. Ceci dit, Bono vocalise moins que ce que mes enceintes m'avaient laissé croire, même si son petit ritardando sur 'instead' est d'un goût douteux. Je sauverai néanmoins les deux lignes des Sugababes, qui sont parfaites, comme souvent.
A l'instant, Bob Geldof était interviewé à Top of the Pops où il expliquait en gros que la question de savoir si le morceau était bon ou pas n'avait finalement pas grande importance et que c'est surtout l'intention qui compte, ce qui me semble une belle confirmation que même lui ne le trouve pas au-dessus de tout reproche. Je me demande quand même comment Nigel Godrich, qui est un garçon sérieux, n'a pas tenté de mettre un peu d'ordre dans tout ça. On ne peut pas dire que ce soit très bien 'produit'.
Ecoutes du week-end (II)
- Engineers - Folly.
Avec moins de 25 minutes et seulement six morceaux, ce n'est guère plus qu'un mini-album, mais à l'intérieur de cette durée réduite, il ont réussi à donner une belle impression de durée (et non, ce n'est pas une vacherie). Entre une plage d'ouverture qui évoque un shoegazing cotonneux à la Slowdive (on pense à Avalyn sur le premier morceau) qui s'élargirait brusquement pour englober l'univers et une conclusion en forme de longues nappes ambient, l'auditeur peut se laisser bercer par l'écoulement du temps sans jamais se lasser. Et si ces 25 minutes ne vous suffisent pas à atteindre la béatitude suprême, la touche Repeat est là pour vous donner une seconde chance, ou une troisième. Vivement recommandé. (je voulais placer 'My Bloody Valentine languide' dans ma chronique, mais n'y suis pas parvenu. Dommage. Je trouve que ça sonne bien.)
+ Une chronique et le site officiel.
- The Dears - No Cities Left.
La hype du moment, si on en croit les journaux. J'ai un peu de mal à vrai dire. Blur : oui, surtout la fin. Les Smiths : euh... oui aussi, mais lorsqu'on essaye de nous vendre une sorte de tribute-band Canadien avec un chanteur qui mêle la voix de Damon Albarn et les intonations de Morrissey, je ne peux m'empêcher de me demander "A quoi bon?". Ce n'est pas comme si les disques des originaux étaient devenus introuvables. Certes, ce n'est pas un crime de s'inspirer d'autres groupes, surtout si ils sont bons, mais là, j'ai l'impression qu'ils ne font rien d'autre que restituer leurs influences en évitant ainsi de trop s'investir dans ce qu'ils jouent. C'est sûr que, du coup, ça se laisse écouter, mais bon. Je redonnerai une chance au disque un de ces jours, en espérant pouvoir l'écouter pour lui-même.
+ Le site officiel (deux titres en écoute)
- Hawksley Workman - Lover/fighter.
Pour d'obscures raisons, ce n'est que maintenant que j'écoute ce disque qui avait fait beaucoup parler de lui à l'époque de sa sortie. Je partais pour être franc avec un a priori assez défavorable, basé en partie sur les déluges d'éloges lus à l'époque et qui semblaient disproportionnés ainsi que sur l'antipathie larvée que m'inspiraient ses interviews. J'ai réussi à me tenir à ces sentiments pendant les trois premiers morceaux, qui venaient gentiment corroborer tous mes a priori. Ca n'a pas duré. L'enchaînement de la pop Grandaddyesque de No Reason To Cry Out Your Eyes ou de Tonight Romanticize the Automobile et enfin de la sublime (je ne vois pas d'autres mots) complainte The Future Language of Slaves a eu raison de toutes mes idées préconçues, et même le petit rap malvenu de Smoke Baby n'est pas parvenu à leur faire redresser la tête. Je vais devoir bien vite partir en chasse de la discographie de ce monsieur. Je l'ai sans doute mal jugé. De plus, et je ne sais pas trop s'il s'agit d'un compliment ou d'une critique, Hawksley Workman cultive selon les chansons, un troublant mimétisme vocal avec, au choix, Baby Bird, Bono ou the Turin Brakes (je ne sais pas ce que j'ai en ce moment, mais je suis toujours en train de trouver des ressemblances "frappantes" entre les voix. La surdité peut-être).
+ Le site officiel.
Avec moins de 25 minutes et seulement six morceaux, ce n'est guère plus qu'un mini-album, mais à l'intérieur de cette durée réduite, il ont réussi à donner une belle impression de durée (et non, ce n'est pas une vacherie). Entre une plage d'ouverture qui évoque un shoegazing cotonneux à la Slowdive (on pense à Avalyn sur le premier morceau) qui s'élargirait brusquement pour englober l'univers et une conclusion en forme de longues nappes ambient, l'auditeur peut se laisser bercer par l'écoulement du temps sans jamais se lasser. Et si ces 25 minutes ne vous suffisent pas à atteindre la béatitude suprême, la touche Repeat est là pour vous donner une seconde chance, ou une troisième. Vivement recommandé. (je voulais placer 'My Bloody Valentine languide' dans ma chronique, mais n'y suis pas parvenu. Dommage. Je trouve que ça sonne bien.)
+ Une chronique et le site officiel.
- The Dears - No Cities Left.
La hype du moment, si on en croit les journaux. J'ai un peu de mal à vrai dire. Blur : oui, surtout la fin. Les Smiths : euh... oui aussi, mais lorsqu'on essaye de nous vendre une sorte de tribute-band Canadien avec un chanteur qui mêle la voix de Damon Albarn et les intonations de Morrissey, je ne peux m'empêcher de me demander "A quoi bon?". Ce n'est pas comme si les disques des originaux étaient devenus introuvables. Certes, ce n'est pas un crime de s'inspirer d'autres groupes, surtout si ils sont bons, mais là, j'ai l'impression qu'ils ne font rien d'autre que restituer leurs influences en évitant ainsi de trop s'investir dans ce qu'ils jouent. C'est sûr que, du coup, ça se laisse écouter, mais bon. Je redonnerai une chance au disque un de ces jours, en espérant pouvoir l'écouter pour lui-même.
+ Le site officiel (deux titres en écoute)
- Hawksley Workman - Lover/fighter.
Pour d'obscures raisons, ce n'est que maintenant que j'écoute ce disque qui avait fait beaucoup parler de lui à l'époque de sa sortie. Je partais pour être franc avec un a priori assez défavorable, basé en partie sur les déluges d'éloges lus à l'époque et qui semblaient disproportionnés ainsi que sur l'antipathie larvée que m'inspiraient ses interviews. J'ai réussi à me tenir à ces sentiments pendant les trois premiers morceaux, qui venaient gentiment corroborer tous mes a priori. Ca n'a pas duré. L'enchaînement de la pop Grandaddyesque de No Reason To Cry Out Your Eyes ou de Tonight Romanticize the Automobile et enfin de la sublime (je ne vois pas d'autres mots) complainte The Future Language of Slaves a eu raison de toutes mes idées préconçues, et même le petit rap malvenu de Smoke Baby n'est pas parvenu à leur faire redresser la tête. Je vais devoir bien vite partir en chasse de la discographie de ce monsieur. Je l'ai sans doute mal jugé. De plus, et je ne sais pas trop s'il s'agit d'un compliment ou d'une critique, Hawksley Workman cultive selon les chansons, un troublant mimétisme vocal avec, au choix, Baby Bird, Bono ou the Turin Brakes (je ne sais pas ce que j'ai en ce moment, mais je suis toujours en train de trouver des ressemblances "frappantes" entre les voix. La surdité peut-être).
+ Le site officiel.
lundi, novembre 15
Ecoutes du week-end (I)
Ce fut sans doute un bon week-end puisqu'il me semble avoir aimé presque tout ce que j'ai écouté, mais ça ne signifie pas que je sache comment faire passer mon enthousiasme. Parler d'un disque dont je connais bien les auteurs est finalement un exercice plutôt simple, je les situe brièvement, rappelle leur parcours et n'ai plus qu'à évoquer la musique en deux-trois mots passe-partout pour donner l'impression au lecteur qu'il en sait assez sur le disque pour pouvoir se faire une opinion. Quand, comme ici, je ne sais à peu près rien des artistes, je dois tenter de décrire la musique elle-même, et je me rends compte que je manque cruellement d'outils pour ce faire (après tout, c'est un métier, il n'y a aucune raison que ce soit simple). Donc, je m'entraîne. En espérant que votre rôle de cobaye ne vous empêchera pas d'avoir envie de découvrir ces disques qui, pour la plupart, en valent la peine.
- Micah P. Hinson - Micah P. Hinson and the Gospel of Progress.
Je ne sais quasiment rien de ce type dont j'ai croisé le nom au détour d'une chronique, si ce n'est qu'il gravite autour de The Earlies, qui ont d'ailleurs produit une partie de ce premier album. Pour autant que je puisse en juger après trois écoutes, il s'agit d'une sorte de petit chef-d'oeuvre (forcément pour un premier disque, rétorqueront sans doute les puristes). Pour aller vite, on pourrait dire que ça se situe quelque part entre Nick Drake (pour le côté vignettes folk), Belle and Sebastian (pour la science des arrangements) et Calexico (pour cette capacité toute Américaine à ouvrir les chansons vers l'extérieur, à les inscrire dans un décor qui les dépasse). Si on ajoute à cela une instrumentation très riche (accordéon, guitare, piano, violon, flûte, orgue Hammond,...), une utilisation par moments très 4AD des échos et une voix posée qui évoque à la fois Arab strap et Devendra Banhart, on se retrouve devant un hybride attachant, produit d'un croisement improbable entre l'Amérique (pour les thèmes) et l'Europe (pour la sophistication pop), qui se conclut magnifiquement par The Day Texas Sank To The Bottom Of The Sea, long crescendo résigné dont ne subsiste à la fin qu'un peu de violon.
+ Une chronique et le site du label (avec deux mp3).
- Aereogramme - Seclusion.
Un nouveau mini-album pour un groupe dont j'avais souvent entendu le nom, à défaut de la musique. Je peux comprendre pourquoi certains en font un groupe culte. Sur fond de guitares, le morceau d'ouverture, Inkwell, est carré juste comme il faut tandis que le second, Dreams and Bridges, est tout de guingois, mais tout aussi efficace. Le troisième est, peut-être, le morceau le plus calme à avoir jamais contenu des hurlements death-metal en son sein. Le quatrième, tout en guitares ciselées et mélodies diaphanes, est tout simplement beau. Le cinquième serait presque heavy si la voix douce du chanteur ne venait évoquer Death Cab for Cutie. Le sixième, instrumental qui s'efforce de partir dans tous les sens (et y parvient très bien) pourrait sans doute être la bande-son d'un James Bond dans un univers parallèle. Face à une palette aussi riche, je suis preneur de tout conseil sur ce qu'il faudrait que j'écoute à présent de ces braves gens.
+ Le site officiel et une chronique.
- Hot Chip - Coming on strong.
A priori, ce disque avait beaucoup d'atouts pour me plaire, avec son mélange d'électro minimale dans les rythmiques, de moog, de petits sons d'orgues et de basse. Cette prééminence de la guitare basse sur certains morceaux de l'album avait d'ailleurs conduit le NME à tenter de lancer dans la foulée un nouveau mouvement (le 37ème cette année) : le slapcore (ça n'a pas pris). Le disque tente pas mal de choses. Par moments, ça devient un peu lounge et on a même, sur un titre, un solo de saxophone (comme dans Careless Whisper). Pourtant, au bout du compte, je ne suis pas parvenu à faire un tout de cette frustrante collection de chansons disparates.
+ Le site officiel et le site du label.
La suite demain.
PS : Je vous invite vivement à écouter la version live de Careless Whisper par Rufus Wainwright et Ben Folds disponible ici. Merci à la Blogothèque pour le lien, et à Godspeed pour m'avoir rafraîchi la mémoire à ce sujet.
- Micah P. Hinson - Micah P. Hinson and the Gospel of Progress.
Je ne sais quasiment rien de ce type dont j'ai croisé le nom au détour d'une chronique, si ce n'est qu'il gravite autour de The Earlies, qui ont d'ailleurs produit une partie de ce premier album. Pour autant que je puisse en juger après trois écoutes, il s'agit d'une sorte de petit chef-d'oeuvre (forcément pour un premier disque, rétorqueront sans doute les puristes). Pour aller vite, on pourrait dire que ça se situe quelque part entre Nick Drake (pour le côté vignettes folk), Belle and Sebastian (pour la science des arrangements) et Calexico (pour cette capacité toute Américaine à ouvrir les chansons vers l'extérieur, à les inscrire dans un décor qui les dépasse). Si on ajoute à cela une instrumentation très riche (accordéon, guitare, piano, violon, flûte, orgue Hammond,...), une utilisation par moments très 4AD des échos et une voix posée qui évoque à la fois Arab strap et Devendra Banhart, on se retrouve devant un hybride attachant, produit d'un croisement improbable entre l'Amérique (pour les thèmes) et l'Europe (pour la sophistication pop), qui se conclut magnifiquement par The Day Texas Sank To The Bottom Of The Sea, long crescendo résigné dont ne subsiste à la fin qu'un peu de violon.
+ Une chronique et le site du label (avec deux mp3).
- Aereogramme - Seclusion.
Un nouveau mini-album pour un groupe dont j'avais souvent entendu le nom, à défaut de la musique. Je peux comprendre pourquoi certains en font un groupe culte. Sur fond de guitares, le morceau d'ouverture, Inkwell, est carré juste comme il faut tandis que le second, Dreams and Bridges, est tout de guingois, mais tout aussi efficace. Le troisième est, peut-être, le morceau le plus calme à avoir jamais contenu des hurlements death-metal en son sein. Le quatrième, tout en guitares ciselées et mélodies diaphanes, est tout simplement beau. Le cinquième serait presque heavy si la voix douce du chanteur ne venait évoquer Death Cab for Cutie. Le sixième, instrumental qui s'efforce de partir dans tous les sens (et y parvient très bien) pourrait sans doute être la bande-son d'un James Bond dans un univers parallèle. Face à une palette aussi riche, je suis preneur de tout conseil sur ce qu'il faudrait que j'écoute à présent de ces braves gens.
+ Le site officiel et une chronique.
- Hot Chip - Coming on strong.
A priori, ce disque avait beaucoup d'atouts pour me plaire, avec son mélange d'électro minimale dans les rythmiques, de moog, de petits sons d'orgues et de basse. Cette prééminence de la guitare basse sur certains morceaux de l'album avait d'ailleurs conduit le NME à tenter de lancer dans la foulée un nouveau mouvement (le 37ème cette année) : le slapcore (ça n'a pas pris). Le disque tente pas mal de choses. Par moments, ça devient un peu lounge et on a même, sur un titre, un solo de saxophone (comme dans Careless Whisper). Pourtant, au bout du compte, je ne suis pas parvenu à faire un tout de cette frustrante collection de chansons disparates.
+ Le site officiel et le site du label.
La suite demain.
PS : Je vous invite vivement à écouter la version live de Careless Whisper par Rufus Wainwright et Ben Folds disponible ici. Merci à la Blogothèque pour le lien, et à Godspeed pour m'avoir rafraîchi la mémoire à ce sujet.
dimanche, novembre 14
La (toute petite) Histoire en direct
Le gros de l'enregistrement de Do They Know It's Christmas? pour Band Aid 2000 a lieu aujourd'hui. Un journaliste de la BBC propose un blog de l'événement ici.
samedi, novembre 13
Promotion
Si vous avez toujours voulu savoir à quoi ressemblait Philip Glass, mais n'avez jamais eu le courage de vous y lancer, vous pouvez trouver ici et là quelques mp3 pour vous donner une idée qui me semble assez complète de sa production.
Mais aussi :
- un extrait du nouvel album de Styrofoam
- j'ai entendu parler d'un article dans le nouveau numéro du magazine 'Sofa' qui vante le renouveau de la pop européenne en mentionnant notamment Girls Aloud, Annie, Kylie Minogue et Rachel Stevens. Si vous avez l'occasion d'y jeter un oeil, n'hésitez pas. Je peux difficilement ne pas me sentir solidaire d'une telle campagne.
- et tant que j'y suis, je signale que l'avant-dernier numéro du NME (6/11) est quasiment entièrement consacré à John Peel, avec des témoignages et l'exhumation d'une interview de 1989 effectuée pour ses 50 ans. L'ensemble est vivement conseillé.
Mais aussi :
- un extrait du nouvel album de Styrofoam
- j'ai entendu parler d'un article dans le nouveau numéro du magazine 'Sofa' qui vante le renouveau de la pop européenne en mentionnant notamment Girls Aloud, Annie, Kylie Minogue et Rachel Stevens. Si vous avez l'occasion d'y jeter un oeil, n'hésitez pas. Je peux difficilement ne pas me sentir solidaire d'une telle campagne.
- et tant que j'y suis, je signale que l'avant-dernier numéro du NME (6/11) est quasiment entièrement consacré à John Peel, avec des témoignages et l'exhumation d'une interview de 1989 effectuée pour ses 50 ans. L'ensemble est vivement conseillé.
vendredi, novembre 12
Un bien beau poème
Honeymoon Poem
A honeymoon at last, to get away from it all
My assistant Fe gave me the call.
I remember it well, as she was smilin'
She said it was called Turtle Island.
I packed my bags light and quick,
Then grabbed my pink dress & favorite lipstick.
We hopped on a plane and took our flight
I slept really well, all through the night.
As we arrive, I turn and look out the door,
People are greeting us right at the shore.
A meal, a shower and some ice cream
Then I threw my man down, you know what I mean!
Magical nights filled with stars
Silence is golden, no running cars.
Private dinners, romantic fires
Little piece of heaven, whatever your heart desires.
Friendly "hellos" and never goodbyes
When you're having fun, oh, how time flies!
As we sit and prepare to make our part
I thank you, Turtle Island, with all my heart!
~ Britney
Ce moment de poésie vous était apparemment offert par la newsletter du fanclub de Britney Spears. Vu qu'il faut payer pour devenir membre, je n'ai malheureusement pas encore pu authentifier fermement la chose. Donc, pour l'instant, je laisse encore planer un doute sur l'authenticité de ce poème, un brin trop consternant pour être totalement crédible.
Retour vers le futur
A ceux qui me faisaient remarquer que ma fascination pour la pop anglaise était maladive ou que j'aimais par principe tout ce qui passait à Top of the Pops et plaisait aux 'kids' anglais, je pouvais toujours rétorquer que je ne trouvais rien à sauver chez ceux qui furent ces trois dernières années le plus grand groupe pop en Angleterre, Busted (sauf peut-être leur BO pour The Thunderbirds, comme déjà avoué ici).
Il y a quelques années, la presse musicale anglaise nous annonçait en jubilant le retour du rock et prophétisait la mort à moyen terme de la pop-music au sens où le grand public l'entend (de Kylie Minogue à Britney Spears disons). Selon ces oiseaux de mauvais augure, la réapparition de la pop préfabriquée à la fin des années 80 n'avait été qu'une aberration passagère de l'Histoire, vouée à rendre l'âme pour laisser à nouveau la place à la "vraie musique". C'est précisément à ce moment que sont apparus Busted, tentative désespérée de producteurs pop de se recycler, et j'ai vite décidé que je ne pouvais pas en conscience cautionner un groupe dont les chansons sont aussi quelconques juste parce qu'ils les écrivent eux-mêmes, font des bonds en rythme et jouent de la guitare (et puis, dans le genre pop à guitares préfabriquée, les Hives ont toujours été plus crédibles). Cette assemblage hybride de marketing pop et d'une sorte de pseudo-punk-rock acnéique m'avait toujours semblé une union contre-nature et j'évitais soigneusement de trop m'y frotter, sans m'en porter plus mal.
Malheureusement, il y a six mois, "Bardaf ! C'est l'embardée !", comme on dit chez nous. McFly apparaît, et je succombe. Peut-être est-ce parce que la pop préfabriquée a depuis longtemps déserté son hypothétique lit de mort et que, ne la sentant plus en danger, je peux me permettre de quitter son chevet, mais j'ai directement aimé les quatre singles de McFly, sans vraiment m'émouvoir du fait que le groupe était vendu sur
1) sa parenté avec Busted
2) le fait que les quatre membres du groupe écrivent leurs propres chansons avec l'aide d'un membre de... Busted.
3) le fait qu'ils jouent tout eux-mêmes : guitare électrique (avec des gros morceaux de solos qui tachent!), basse et batterie.
Il faut dire que, même s'ils ont tous les attributs théoriques du groupe crédible, leurs campagnes de promotion visent sans scrupule le public des pré-ados et ils n'ont pas peur de jouer avec leur image de groupe préfabriqué, comme le montre la brillante vidéo de leur dernier single, Room On The Third Floor, où ils n'hésitent pas à se présenter comme un "groupe en kit" à monter soi-même (ce qui est un indéniable trait de génie).
Je ne suis heureusement pas le seul à avoir succombé (courageux, mais pas téméraire, je ne m'avance que si je suis déjà un peu entouré). Les décidément formidables rédacteurs de Playlouder.com ont fait de même dans leur chronique de l'album.
Ceci dit, tout cela me laisse avec une sourde inquiétude. En entendant Saturday night par exemple, je me demande dans quelle mesure je ne suis pas en train de me laisser abuser par le retour de The Mini-Forbans.
Un dernier petit conseil. Le forum de leur site officiel réserve quelques fous rires, avec notamment des fictions écrites par les fans et impliquant les membres du groupe qui doivent être vues pour être crues.
Il y a quelques années, la presse musicale anglaise nous annonçait en jubilant le retour du rock et prophétisait la mort à moyen terme de la pop-music au sens où le grand public l'entend (de Kylie Minogue à Britney Spears disons). Selon ces oiseaux de mauvais augure, la réapparition de la pop préfabriquée à la fin des années 80 n'avait été qu'une aberration passagère de l'Histoire, vouée à rendre l'âme pour laisser à nouveau la place à la "vraie musique". C'est précisément à ce moment que sont apparus Busted, tentative désespérée de producteurs pop de se recycler, et j'ai vite décidé que je ne pouvais pas en conscience cautionner un groupe dont les chansons sont aussi quelconques juste parce qu'ils les écrivent eux-mêmes, font des bonds en rythme et jouent de la guitare (et puis, dans le genre pop à guitares préfabriquée, les Hives ont toujours été plus crédibles). Cette assemblage hybride de marketing pop et d'une sorte de pseudo-punk-rock acnéique m'avait toujours semblé une union contre-nature et j'évitais soigneusement de trop m'y frotter, sans m'en porter plus mal.
Malheureusement, il y a six mois, "Bardaf ! C'est l'embardée !", comme on dit chez nous. McFly apparaît, et je succombe. Peut-être est-ce parce que la pop préfabriquée a depuis longtemps déserté son hypothétique lit de mort et que, ne la sentant plus en danger, je peux me permettre de quitter son chevet, mais j'ai directement aimé les quatre singles de McFly, sans vraiment m'émouvoir du fait que le groupe était vendu sur
1) sa parenté avec Busted
2) le fait que les quatre membres du groupe écrivent leurs propres chansons avec l'aide d'un membre de... Busted.
3) le fait qu'ils jouent tout eux-mêmes : guitare électrique (avec des gros morceaux de solos qui tachent!), basse et batterie.
Il faut dire que, même s'ils ont tous les attributs théoriques du groupe crédible, leurs campagnes de promotion visent sans scrupule le public des pré-ados et ils n'ont pas peur de jouer avec leur image de groupe préfabriqué, comme le montre la brillante vidéo de leur dernier single, Room On The Third Floor, où ils n'hésitent pas à se présenter comme un "groupe en kit" à monter soi-même (ce qui est un indéniable trait de génie).
Je ne suis heureusement pas le seul à avoir succombé (courageux, mais pas téméraire, je ne m'avance que si je suis déjà un peu entouré). Les décidément formidables rédacteurs de Playlouder.com ont fait de même dans leur chronique de l'album.
Ceci dit, tout cela me laisse avec une sourde inquiétude. En entendant Saturday night par exemple, je me demande dans quelle mesure je ne suis pas en train de me laisser abuser par le retour de The Mini-Forbans.
Un dernier petit conseil. Le forum de leur site officiel réserve quelques fous rires, avec notamment des fictions écrites par les fans et impliquant les membres du groupe qui doivent être vues pour être crues.
jeudi, novembre 11
Marché virtuel
En ce matin de congé, en me promenant au gré des fils et des routeurs, j'ai trouvé deux trucs intéressants.
D'abord un extrait du nouvel album des Chicks on Speed qui, malgré l'envie apparente du groupe de s'éloigner de leur grandiose dernier album 99 cents, pourrait en être extrait.
Ensuite, la vidéo de Ladyflash par The Go! Team. Un groupe qui depuis son premier single n'a pas arrêté de me décevoir mais que certains persistent à trouver brillant. Jugez-en par vous-mêmes.
PS : J'ai décidé de tenter de mettre en gras les noms de groupes ou d'artistes dans mes billets. On va voir si je m'y tiens.
D'abord un extrait du nouvel album des Chicks on Speed qui, malgré l'envie apparente du groupe de s'éloigner de leur grandiose dernier album 99 cents, pourrait en être extrait.
Ensuite, la vidéo de Ladyflash par The Go! Team. Un groupe qui depuis son premier single n'a pas arrêté de me décevoir mais que certains persistent à trouver brillant. Jugez-en par vous-mêmes.
PS : J'ai décidé de tenter de mettre en gras les noms de groupes ou d'artistes dans mes billets. On va voir si je m'y tiens.
mercredi, novembre 10
lundi, novembre 8
Panoptica
Pour sa troisième édition, le festival Panoptica quitte le décor rustique de la Maison de la Métallurgie pour prendre possession de la Salle des Fêtes de Droixhe, dans la banlieue de Liège. Dommage. J'aimais bien l'idée d'assister à un festival de musiques électroniques dans un lieu dédié au culte du métal et de la vieille industrie. Le nouvel emplacement du festival est un bâtiment sans âme, dans un quartier résidentiel. Pourtant, ce déménagement est sans doute une bonne chose. La salle est plus grande et, contrairement à l'année dernière, il était possible de danser sans fracturer les côtes de ses voisins. Une spectatrice, assez âgée, l'a d'ailleurs fait sur tous les sets, rarement en rythme mais sans jamais ménager son enthousiasme, ce qui mérite un coup de chapeau. De plus, les écrans ont triplé en taille et en nombre. Comme le reconnait à demi-mot un des organisateurs, c'est sans doute la première fois que le sous-titre de la manifestation ('Electronic music & Visuals') n'est pas un demi-mensonge. Dès lors, ne faisons pas la fine bouche.
Je regretterai juste que la nouvelle configuration des lieux ne permette plus d'aller épier au-dessus des épaules des musiciens et de voir ce qu'ils trafiquent réellement sur leurs portables pendant les concerts. Je n'ai jamais pu me convaincre tout à fait que, après avoir lancé leur fichier .WAV, les musiciens ne se contentent pas de réouvrir cette partie de Spider Solitaire qui leur résiste depuis si longtemps (ou l'équivalent sur Mac), en l'interrompant juste de temps en temps pour lancer un petit son en direct histoire de ne pas s'endormir. Et pourquoi pas finalement ?
J'arrive, plein d'enthousiasme, vers 22h pour assister à la fin du set de Y.E.R.M.O VS PAUL ALIAS. Des Belges qui font du drone (selon ma définition), c'est-à-dire des sons genre frwaowoaoorwoaow qui modulent lentement, sans rythme apparent, et s'empilent à l'infini. Le son est épouvantablement fort et, à dire vrai, quand on vient du dehors, c'est tout à fait rédhibitoire, donc je remets au vestiaire mes ambitions de chroniqueur et attends que ça se passe. La présence de bruits de ballons de baudruche que l'on frotte me fourre malgré tout en tête cette appréciation, "Du Black Dice mal digéré", qui me convient très bien.
Les choses deviennent plus intéressantes quand, vers 22h40, les deux anglais d'ISAN se présentent sur scène. Sur disque, Isan, ce sont des jolies mélodies, des nappes de basses saturées juste comme il faut, des atmosphères bucoliques et des petits blip-glitch-crouitch qui dégringolent en arrière-plan. C'est tout à fait ravissant, même si pas toujours fondamentalement différent de Jean-Michel Jarre. Sur scène, Isan, c'est... euh, pareil en fait, vu qu'ils se contentent de rejouer les morceaux de leur dernier album, Meet Next Life. Dès lors, il y a deux manières d'envisager les choses : la négative ("Ils se foutent vraiment de notre gueule. Si j'avais su, je serai resté à la maison pour écouter le disque. La bière y est moins chère.") et la positive ("Putain, la qualité du son était vraiment exceptionnelle pour du live. On dirait l'album."). Je pencherais plutôt vers la seconde, ne serait-ce que parce que je ne bois pas de bière. Et puis maintenant je sais que Isan, c'est un type d'environ 40 ans qui ressemble à Tim Burton et un autre qui a l'air plus jeune et porte des tee-shirts avec un logo Atari, et ça, c'est le genre d'infos qui peut toujours servir à meubler un temps mort dans une conversation. De plus, je pense que c'était la première fois que je voyais un set de laptop découpé en chansons, avec des blancs entre chacune d'entre elles pour qu'on puisse applaudir poliment. Ca avait donc un petit côté 'première fois', ce qui est toujours sympathique.
Arrive ensuite la hype de la soirée, TOMCATS IN TOKYO, des Français qui ont bien la tête de l'emploi. Après les miniatures cristallines de Isan, on retrouve ici une caractéristique que j'ai fini par associer à l'électronica, soit le besoin impérieux de tout déconstruire. Ce qui est bel et bien lorsqu'on déborde d'idées et qu'on se sert de la frustration de l'auditeur en mal de repères pour le déstabiliser, l'oppresser ou que sais-je encore, mais qui parait un peu gratuit dans le cas contraire. Ici, ça déconstruit beaucoup, c'est nettement plus rythmé (bon point, un petit beat techno vient même pointer le bout de son nez à la fin du set) mais ça ne mène pas à grand-chose. Aucune mélodie, et même pas vraiment d'harmonie. Le seul morceau qui présente un embryon de progression harmonique, vers le milieu du set, est évidemment le meilleur. Pour le reste, beaucoup de bruit(s) pour rien, mais comme ce sont des petits jeunes qui n'en veulent, on me murmure à l'oreille qu'il ne faut pas trop vite les enterrer. Soit.
Ensuite, toujours sans temps mort, arrive l'Américain de LUSINE. On me garantit que le set entendu hier soir n'a que peu de liens avec ce que Lusine fait sur disque. A juger des réactions entendues autour de moi, c'est heureux. Citons ainsi le formidable "C'est tellement mauvais que je danse." entendu durant le set ou bien un dépité "Mais c'est de la house !". Ceci dit, c'est la première fois que la salle bouge et la danseuse solitaire du début est maintenant bien entourée. Donc, ça a dû plaire. Mais pas à moi.
Ma petite révélation vient ensuite. Ce sont les Allemands de MODESELEKTOR. La rumeur voulait qu'ils étaient tous complètement explosés à la bière (entre autres) au moment de monter sur scène, mais ça ne s'est guère remarqué. Ils semblent être assez influencés par le hip-hop (ne serait-ce que parce que l'un d'eux a un tee-shirt Public Enemy et qu'il aime à interpeller le public). Leur musique est une sorte de techno minimale avec des beats omniprésents et des basses à vous mettre l'estomac dans les talons, sur lesquels se greffent des motifs récurrents ou quelques descentes d'accord tristes. Le tout est à mon avis assez irrésistible et donne une féroce envie de 'bouger' (ce qui ne signifie pour moi guère plus que 'se dandiner légèrement d'un air gauche'). L'ambiance générale du set est très orientée discothèque, mais ce serait alors une musique de danse dont on aurait retiré tous les colifichets pop pour ne garder que le squelette : la pulsation, les rythmes légèrement syncopés et quelques notes clairsemées. Je suis sûr qu'au plus fort de leur set, ils auraient pu ne laisser que le beat pendant 1 ou 2 minutes sans que le public ne cesse de bouger. Certes, tout cela n'est pas très malin. Ca déconstruit par exemple assez peu, ce qui donne tout de suite un petit côté 'manant' (une expression dépréciative typiquement liégeoise) à la chose, mais c'est terriblement efficace. Dommage qu'ils se soient un peu perdus à la fin dans un rappel interminable qui a fini par lasser les plus enthousiastes.
C'est à peu près le moment où mon horloge interne a dit 'Stop ! Il est l'heure de rentrer.' Il faut dire qu'il était déjà plus de 3h du matin et que la fatigue commençait à se faire sentir. C'est un moment difficile que je dois surmonter à tous les festivals auxquels j'assiste et, en général, passé ce cap, même une prestation surprise de Dead Can Dance jouant les meilleurs morceaux des Pet Shop Boys avec Brian Eno aux claviers serait accueillie par des bâillements désapprobateurs entrecoupés de "C'est nul. Je veux rentrer." (voir par exemple le Rhaaa Lovely il y a quelques mois, même si Migala était effectivement assez quelconque).
Une panne de courant, après cinq minutes du set de FUNCKARMA VS CANE, a bien failli exaucer mes voeux muets, mais finalement, après quelques minutes d'incertitude, l'installation électrique fut remise en état et le set a pu se terminer sans heurts. Avec le recul, c'est tant mieux. D'abord parce qu'après cinq heures de projections très efficaces mais souvent réalisées avec des bouts de ficelles, il est accompagné d'images de synthèse impressionnantes, à base de formes géométriques qui tournent et retournent sans cesse sur elles-mêmes. Ensuite parce c'était musicalement très riche, très dense et qu'il y avait là une véritable intensité dramatique, presque un fil narratif. Est-ce la fatigue qui m'a rendu particulièrement réceptif ou bien était-ce véritablement le fruit de musiciens en état de grâce ? Je ne sais pas. Je serais même bien en peine de décrire ce que j'ai entendu. Sachez donc juste que c'était très bien.
CYLOB a beau être un petit protégé d'Aphex Twin et son set a beau avoir plutôt bien commencé, je suis quand même parti. A l'impossible nul n'est tenu, et surtout pas moi. Une bonne soirée donc, où j'ai à nouveau pu me frotter à un genre auquel je ne connais pas grand-chose. J'aime bien cette sensation de plongée dans l'inconnu.
Pour résumer, le quinté dans l'ordre est :
Funckarma vs Cane (NL)
Modeselektor (DE)
Isan (UK)
Tomcats in Tokyo (FR)
Lusine (US)
PS : On peut trouver sur le site d'Isan la vidéo d'un des titres joués hier soir.
Je regretterai juste que la nouvelle configuration des lieux ne permette plus d'aller épier au-dessus des épaules des musiciens et de voir ce qu'ils trafiquent réellement sur leurs portables pendant les concerts. Je n'ai jamais pu me convaincre tout à fait que, après avoir lancé leur fichier .WAV, les musiciens ne se contentent pas de réouvrir cette partie de Spider Solitaire qui leur résiste depuis si longtemps (ou l'équivalent sur Mac), en l'interrompant juste de temps en temps pour lancer un petit son en direct histoire de ne pas s'endormir. Et pourquoi pas finalement ?
J'arrive, plein d'enthousiasme, vers 22h pour assister à la fin du set de Y.E.R.M.O VS PAUL ALIAS. Des Belges qui font du drone (selon ma définition), c'est-à-dire des sons genre frwaowoaoorwoaow qui modulent lentement, sans rythme apparent, et s'empilent à l'infini. Le son est épouvantablement fort et, à dire vrai, quand on vient du dehors, c'est tout à fait rédhibitoire, donc je remets au vestiaire mes ambitions de chroniqueur et attends que ça se passe. La présence de bruits de ballons de baudruche que l'on frotte me fourre malgré tout en tête cette appréciation, "Du Black Dice mal digéré", qui me convient très bien.
Les choses deviennent plus intéressantes quand, vers 22h40, les deux anglais d'ISAN se présentent sur scène. Sur disque, Isan, ce sont des jolies mélodies, des nappes de basses saturées juste comme il faut, des atmosphères bucoliques et des petits blip-glitch-crouitch qui dégringolent en arrière-plan. C'est tout à fait ravissant, même si pas toujours fondamentalement différent de Jean-Michel Jarre. Sur scène, Isan, c'est... euh, pareil en fait, vu qu'ils se contentent de rejouer les morceaux de leur dernier album, Meet Next Life. Dès lors, il y a deux manières d'envisager les choses : la négative ("Ils se foutent vraiment de notre gueule. Si j'avais su, je serai resté à la maison pour écouter le disque. La bière y est moins chère.") et la positive ("Putain, la qualité du son était vraiment exceptionnelle pour du live. On dirait l'album."). Je pencherais plutôt vers la seconde, ne serait-ce que parce que je ne bois pas de bière. Et puis maintenant je sais que Isan, c'est un type d'environ 40 ans qui ressemble à Tim Burton et un autre qui a l'air plus jeune et porte des tee-shirts avec un logo Atari, et ça, c'est le genre d'infos qui peut toujours servir à meubler un temps mort dans une conversation. De plus, je pense que c'était la première fois que je voyais un set de laptop découpé en chansons, avec des blancs entre chacune d'entre elles pour qu'on puisse applaudir poliment. Ca avait donc un petit côté 'première fois', ce qui est toujours sympathique.
Arrive ensuite la hype de la soirée, TOMCATS IN TOKYO, des Français qui ont bien la tête de l'emploi. Après les miniatures cristallines de Isan, on retrouve ici une caractéristique que j'ai fini par associer à l'électronica, soit le besoin impérieux de tout déconstruire. Ce qui est bel et bien lorsqu'on déborde d'idées et qu'on se sert de la frustration de l'auditeur en mal de repères pour le déstabiliser, l'oppresser ou que sais-je encore, mais qui parait un peu gratuit dans le cas contraire. Ici, ça déconstruit beaucoup, c'est nettement plus rythmé (bon point, un petit beat techno vient même pointer le bout de son nez à la fin du set) mais ça ne mène pas à grand-chose. Aucune mélodie, et même pas vraiment d'harmonie. Le seul morceau qui présente un embryon de progression harmonique, vers le milieu du set, est évidemment le meilleur. Pour le reste, beaucoup de bruit(s) pour rien, mais comme ce sont des petits jeunes qui n'en veulent, on me murmure à l'oreille qu'il ne faut pas trop vite les enterrer. Soit.
Ensuite, toujours sans temps mort, arrive l'Américain de LUSINE. On me garantit que le set entendu hier soir n'a que peu de liens avec ce que Lusine fait sur disque. A juger des réactions entendues autour de moi, c'est heureux. Citons ainsi le formidable "C'est tellement mauvais que je danse." entendu durant le set ou bien un dépité "Mais c'est de la house !". Ceci dit, c'est la première fois que la salle bouge et la danseuse solitaire du début est maintenant bien entourée. Donc, ça a dû plaire. Mais pas à moi.
Ma petite révélation vient ensuite. Ce sont les Allemands de MODESELEKTOR. La rumeur voulait qu'ils étaient tous complètement explosés à la bière (entre autres) au moment de monter sur scène, mais ça ne s'est guère remarqué. Ils semblent être assez influencés par le hip-hop (ne serait-ce que parce que l'un d'eux a un tee-shirt Public Enemy et qu'il aime à interpeller le public). Leur musique est une sorte de techno minimale avec des beats omniprésents et des basses à vous mettre l'estomac dans les talons, sur lesquels se greffent des motifs récurrents ou quelques descentes d'accord tristes. Le tout est à mon avis assez irrésistible et donne une féroce envie de 'bouger' (ce qui ne signifie pour moi guère plus que 'se dandiner légèrement d'un air gauche'). L'ambiance générale du set est très orientée discothèque, mais ce serait alors une musique de danse dont on aurait retiré tous les colifichets pop pour ne garder que le squelette : la pulsation, les rythmes légèrement syncopés et quelques notes clairsemées. Je suis sûr qu'au plus fort de leur set, ils auraient pu ne laisser que le beat pendant 1 ou 2 minutes sans que le public ne cesse de bouger. Certes, tout cela n'est pas très malin. Ca déconstruit par exemple assez peu, ce qui donne tout de suite un petit côté 'manant' (une expression dépréciative typiquement liégeoise) à la chose, mais c'est terriblement efficace. Dommage qu'ils se soient un peu perdus à la fin dans un rappel interminable qui a fini par lasser les plus enthousiastes.
C'est à peu près le moment où mon horloge interne a dit 'Stop ! Il est l'heure de rentrer.' Il faut dire qu'il était déjà plus de 3h du matin et que la fatigue commençait à se faire sentir. C'est un moment difficile que je dois surmonter à tous les festivals auxquels j'assiste et, en général, passé ce cap, même une prestation surprise de Dead Can Dance jouant les meilleurs morceaux des Pet Shop Boys avec Brian Eno aux claviers serait accueillie par des bâillements désapprobateurs entrecoupés de "C'est nul. Je veux rentrer." (voir par exemple le Rhaaa Lovely il y a quelques mois, même si Migala était effectivement assez quelconque).
Une panne de courant, après cinq minutes du set de FUNCKARMA VS CANE, a bien failli exaucer mes voeux muets, mais finalement, après quelques minutes d'incertitude, l'installation électrique fut remise en état et le set a pu se terminer sans heurts. Avec le recul, c'est tant mieux. D'abord parce qu'après cinq heures de projections très efficaces mais souvent réalisées avec des bouts de ficelles, il est accompagné d'images de synthèse impressionnantes, à base de formes géométriques qui tournent et retournent sans cesse sur elles-mêmes. Ensuite parce c'était musicalement très riche, très dense et qu'il y avait là une véritable intensité dramatique, presque un fil narratif. Est-ce la fatigue qui m'a rendu particulièrement réceptif ou bien était-ce véritablement le fruit de musiciens en état de grâce ? Je ne sais pas. Je serais même bien en peine de décrire ce que j'ai entendu. Sachez donc juste que c'était très bien.
CYLOB a beau être un petit protégé d'Aphex Twin et son set a beau avoir plutôt bien commencé, je suis quand même parti. A l'impossible nul n'est tenu, et surtout pas moi. Une bonne soirée donc, où j'ai à nouveau pu me frotter à un genre auquel je ne connais pas grand-chose. J'aime bien cette sensation de plongée dans l'inconnu.
Pour résumer, le quinté dans l'ordre est :
Funckarma vs Cane (NL)
Modeselektor (DE)
Isan (UK)
Tomcats in Tokyo (FR)
Lusine (US)
PS : On peut trouver sur le site d'Isan la vidéo d'un des titres joués hier soir.
vendredi, novembre 5
United States of Canada
Il est difficile cette semaine de trouver un sujet de conversation qui n'ait pas trait aux Etats-Unis. Pourtant, ce blog se voulant résolument musical, je ne veux pas y déverser mes craintes stéréotypées, ni pontifier à l'envi sur les causes du divorce entre les Etats-Unis et l'Europe. Ce n'est pas le lieu. Dès lors, ma frustration est palpable et j'ai le clavier qui me démange. J'ai même flirté un instant avec l'idée d'ouvrir un blog politique, mais ai trouvé bien vite l'idée grotesque. Je ne dirai donc pas ici ce que m'inspire la réélection de Bush.
En revanche, rien ne m'empêche d'énumérer 10 faits intéressants sur le petit monde de la musique populaire aux Etats-Unis :
1) Parmi les groupes les plus populaires aux Etats-Unis ces dernières années, on trouve les Dixie Chicks (?), the Dave Matthews Band (??), Creed (??), Hootie and the Blowfish (???) et Phish (????). Ils ont tous tendance à se prendre un peu au sérieux.
2) Tout chanteur de plus de 45 ans est une légende vivante aux Etats-Unis, surtout s'il est le plus ringard des has-beens partout ailleurs (Elton John, Eric Clapton, Sting, Phil Collins, Billy Joel, Ozzy Osbourne,..). Tous les ans, il prend donc quelques semaines pour faire une tournée américaine et empocher quelques millions de dollars de bénéfices sans trop se crever.
3) Le hit-parade de référence aux Etats-Unis est essentiellement compilé en fonction des playlists des stations de radio, elles-mêmes aux mains de quelques grands groupes, ce qui fait que l'on peut, en caricaturant, être numéro 1 aux Etats-Unis avec une chanson que seulement 1000 personnes apprécient. Il suffit pour cela que ce soient les 1000 bonnes personnes....
4) ....à condition bien sûr que cette chanson relève du genre rap ou R'n'B, puisque les radios de ce format sont majoritaires aux Etats-Unis. En conséquence, les rappeurs squattent quasi-systématiquement les 10 premières places du Billboard Hot 100, le rock apparait aux alentours de la 15ème place, et la country aux alentours de la 30ème.
5) La chanson la plus populaire aux Etats-Unis après le 11 septembre était "Courtesy of the Red, White and Blue".
6) Les seuls artistes qui vendent encore des singles aux Etats-Unis sont les candidats de American Idol, l'équivalent de la Star Academy. Pour le reste, il se vend sans doute plus de singles dans le Grand Londres que dans tous les Etats-Unis.
7) Tous les disquaires ont un rayon 'Musique Chrétienne'.
8) Les Grammy Awards (équivalents des Victoires de la Musique) ont des catégories New-Age, Country et Polka et deux mystérieuses catégories "Spoken Word" et "Historical".
9) Il est de bon ton pour un artiste qui a gagné un prix lors d'une cérémonie quelconque de remercier Dieu. Il est d'ailleurs toujours de bon ton de remercier Dieu, même si on n'a rien gagné. Par exemple, un petit "Par-dessus tout, je voudrais remercier Dieu de m'avoir béni de tant de talents" est requis dans les notes de pochette de tous les albums, même (surtout?) les plus minables.
10) Evanescence et Limp Bizkit sont américains.
Est-ce mieux ? Est-ce moins bien ? Je n'en sais trop rien, mais c'est en tout cas différent. Si on n'arrive déjà pas à s'entendre sur ce qui devrait être un langage universel (la musique), comment pourrait-on espérer se comprendre sur le reste ?
PS : Pour faire plaisir à Nicolas qui reprochait à mon blog d'être de plus en plus pipole et de moins en moins musical (un coup bas dont j'ai eu du mal à me remettre), j'ajouterai qu'il est heureux que Britney 'Bush' Spears et Justin 'Kerry' Timberlake aient rompu leurs fiançailles avant les élections. Sinon, il y aurait eu du grabuge dans le ménage.
EDIT : A tous ceux qui voient dans ce billet une moquerie facile des Etats-Unis, sachez que ce n'était pas le but. Je voulais juste illustrer une incompréhension mutuelle.
En revanche, rien ne m'empêche d'énumérer 10 faits intéressants sur le petit monde de la musique populaire aux Etats-Unis :
1) Parmi les groupes les plus populaires aux Etats-Unis ces dernières années, on trouve les Dixie Chicks (?), the Dave Matthews Band (??), Creed (??), Hootie and the Blowfish (???) et Phish (????). Ils ont tous tendance à se prendre un peu au sérieux.
2) Tout chanteur de plus de 45 ans est une légende vivante aux Etats-Unis, surtout s'il est le plus ringard des has-beens partout ailleurs (Elton John, Eric Clapton, Sting, Phil Collins, Billy Joel, Ozzy Osbourne,..). Tous les ans, il prend donc quelques semaines pour faire une tournée américaine et empocher quelques millions de dollars de bénéfices sans trop se crever.
3) Le hit-parade de référence aux Etats-Unis est essentiellement compilé en fonction des playlists des stations de radio, elles-mêmes aux mains de quelques grands groupes, ce qui fait que l'on peut, en caricaturant, être numéro 1 aux Etats-Unis avec une chanson que seulement 1000 personnes apprécient. Il suffit pour cela que ce soient les 1000 bonnes personnes....
4) ....à condition bien sûr que cette chanson relève du genre rap ou R'n'B, puisque les radios de ce format sont majoritaires aux Etats-Unis. En conséquence, les rappeurs squattent quasi-systématiquement les 10 premières places du Billboard Hot 100, le rock apparait aux alentours de la 15ème place, et la country aux alentours de la 30ème.
5) La chanson la plus populaire aux Etats-Unis après le 11 septembre était "Courtesy of the Red, White and Blue".
6) Les seuls artistes qui vendent encore des singles aux Etats-Unis sont les candidats de American Idol, l'équivalent de la Star Academy. Pour le reste, il se vend sans doute plus de singles dans le Grand Londres que dans tous les Etats-Unis.
7) Tous les disquaires ont un rayon 'Musique Chrétienne'.
8) Les Grammy Awards (équivalents des Victoires de la Musique) ont des catégories New-Age, Country et Polka et deux mystérieuses catégories "Spoken Word" et "Historical".
9) Il est de bon ton pour un artiste qui a gagné un prix lors d'une cérémonie quelconque de remercier Dieu. Il est d'ailleurs toujours de bon ton de remercier Dieu, même si on n'a rien gagné. Par exemple, un petit "Par-dessus tout, je voudrais remercier Dieu de m'avoir béni de tant de talents" est requis dans les notes de pochette de tous les albums, même (surtout?) les plus minables.
10) Evanescence et Limp Bizkit sont américains.
Est-ce mieux ? Est-ce moins bien ? Je n'en sais trop rien, mais c'est en tout cas différent. Si on n'arrive déjà pas à s'entendre sur ce qui devrait être un langage universel (la musique), comment pourrait-on espérer se comprendre sur le reste ?
PS : Pour faire plaisir à Nicolas qui reprochait à mon blog d'être de plus en plus pipole et de moins en moins musical (un coup bas dont j'ai eu du mal à me remettre), j'ajouterai qu'il est heureux que Britney 'Bush' Spears et Justin 'Kerry' Timberlake aient rompu leurs fiançailles avant les élections. Sinon, il y aurait eu du grabuge dans le ménage.
EDIT : A tous ceux qui voient dans ce billet une moquerie facile des Etats-Unis, sachez que ce n'était pas le but. Je voulais juste illustrer une incompréhension mutuelle.
lundi, novembre 1
Mosh
Je devais mettre ce billet en ligne il y a une semaine. Je ne l'ai pas fait. Il arrive donc un peu tard. La vidéo de Mosh, le single 'politique' d'Eminem est apparue sur le Net il y a quelques jours, de même que la retranscription précise des paroles. Au vu des quelques lignes qui avaient alors filtré, je m'étais gaussé ici de l'apparente indigence des idées véhiculées par la chanson, allant jusqu'à rassurer Ignacio Ramonet que sa place d'éditoraliste au Monde Diplomatique ne serait pas mise en danger par la nouvelle fibre militante du Slim Shady.
J'avais tort. Pas parce qu'Eminem se livre dans Mosh à une analyse de la situation actuelle qui l'éclaire en quoi que ce soit, mais parce que j'avais oublié que ce n'était pas là son rôle. Autant Mosh n'apporte absolument aucun argument en faveur de la cause qu'il promeut, autant c'est un formidable appel aux armes, un hymne à l'insurrection.
Que cette insurrection prenne dans la vidéo la forme explicite d'une inscription sur les listes électorales n'est d'ailleurs pas le moins admirable. En le camouflant dans une chanson qui réactive son cocktail habituel d'auto-exaltation (il parle après tout de lui-même à la troisième personne, ce qui n'est jamais bon signe) et d'invectives tous azimuts, Eminem est ainsi parvenu à faire passer un message de conscience civique qui colle à vrai dire assez mal avec sa posture habituelle (contestataire et se situant fièrement en-dehors du système).
Cela mérite à tout le moins qu'on lui tire sa casquette (à l'envers).
EDIT : La Blogothèque propose une version de la vidéo de meilleure qualité ici.
J'avais tort. Pas parce qu'Eminem se livre dans Mosh à une analyse de la situation actuelle qui l'éclaire en quoi que ce soit, mais parce que j'avais oublié que ce n'était pas là son rôle. Autant Mosh n'apporte absolument aucun argument en faveur de la cause qu'il promeut, autant c'est un formidable appel aux armes, un hymne à l'insurrection.
Que cette insurrection prenne dans la vidéo la forme explicite d'une inscription sur les listes électorales n'est d'ailleurs pas le moins admirable. En le camouflant dans une chanson qui réactive son cocktail habituel d'auto-exaltation (il parle après tout de lui-même à la troisième personne, ce qui n'est jamais bon signe) et d'invectives tous azimuts, Eminem est ainsi parvenu à faire passer un message de conscience civique qui colle à vrai dire assez mal avec sa posture habituelle (contestataire et se situant fièrement en-dehors du système).
Cela mérite à tout le moins qu'on lui tire sa casquette (à l'envers).
EDIT : La Blogothèque propose une version de la vidéo de meilleure qualité ici.
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