lundi, mai 28

Pet Shop Boys, Grand Rex, 21 mai 2007

Ce concert au Grand Rex était la douzième fois que je voyais les Pet Shop Boys sur scène, la troisième fois depuis la sortie de leur dernier album Fundamental au début de l'année dernière. Il n'y a donc évidemment plus à proprement parler d'effet de surprise. Le plaisir pris ici est plus de l'ordre des retrouvailles entre amis et de la répétition du même. Assister au concert devient une espèce d'offrande que le fan va poser sur l'autel de sa dévotion.

Il me semblait difficile de transmettre au lecteur dans le cadre d'une chronique ce que fut dans ces conditions mon expérience du concert au Grand Rex et j'ai donc hésité longtemps à écrire quoi que ce soit, d'autant que les différents concerts vus depuis un an (Bonn, Louvain et maintenant Paris) tendent à se confondre dans mon esprit et que je ne vois guère de raisons de les différencier. Il n'aurait donc pas rimé à grand-chose pour moi de décrire la scénographie, la set-list comme je l'aurais sans doute fait si je les avais découverts cette semaine. D'autant que ceux qui veulent savoir en gros à quoi ressemblait le concert apprendront nettement plus en achetant et regardant Cubism, le DVD live sorti la semaine dernière, qu'en lisant mes fastidieuses descriptions. Pour avoir une idée vous pouvez d'ailleurs jeter un oeil à la bande-annonce du DVD :


Ne vaut-il pas mieux dans ce cas ne rien dire ? Sans doute. Je renonce donc à écrire un texte suivi mais vais néanmoins jeter ici en vrac quelques détails qui me sont revenus en tête. Rien de tel qu'un compte-rendu synthétique, surtout pour un groupe à synthés (je suis désopilant...les opileurs du monde entier n'ont qu'à bien se tenir).
- le Grand Rex ressemble curieusement à la Brixton Academy de Londres (mêmes décors architecturaux sur le côté, même présence d'arbres), mais en nettement plus chic. Je crois n'avoir jamais été assis dans des fauteuils aussi confortables pour un concert pop-rock (bien que le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles s'en rapprochait un peu). Dommage que l'on n'ait pas pu en profiter durant le concert, vu que tout le monde s'est mis debout dès les premières notes.
- le cube qui a donné son nom à la première partie de la tournée a été abandonné au profit d'un grand écran géant et de quelques néons mobiles, sans doute dans le but de réduire les frais. Pour le reste, le personnel n'a pas changé (deux danseurs, deux chanteurs et Sylvia Mason-James, tous très bons) et hormis les changements rendus nécessaires par l'absence de la structure cubique, la scénographie non plus. Cette tournée, qui dure depuis presque un an et devrait encore continuer au moins jusqu'en septembre est sans doute la plus longue que le groupe ait jamais effectuée. Je ne sais pas trop ce que cela signifie pour la suite de la carrière du groupe (rentabilisation maximale de chaque album ou bien soudain regain de popularité ?)
- la set-list est sensiblement différente de celle de la première partie de la tournée mais finalement assez proche de celle du DVD. Exit donc You Only Tell Me You Love Me When You're Drunk, Psychological et Before. Bienvenue We Are The Pet Shop Boys, Paninaro et Being Boring. Il semblerait également que la technique informatique ait connu une amélioration brutale ces dernière semaines puisque, pour la première fois depuis longtemps, le concert n'est plus coupé en deux par un entracte, qui jusqu'ici était justifié par la nécessité de rebooter les ordinateurs.
- Neil Tennant fait toujours de louables efforts pour s'adresser au public dans sa langue d'origine. D'où de nombreux "merci", "bonsoir", "vous êtes fantastiques, fabuleux" et même un courageux "Bonsoir Paris, nous sommes les Pet Shop Boys. Ce soir, nous avons pour vous un divertissement électronique avec des chansons anciennes et nouvelles". La salle apprécie l'effort comme il le mérite.
- j'étais jusqu'ici un des rares privilégiés à avoir eu l'occasion de voir Chris Lowe chanter et danser sur scène (c'était Paninaro, à Berne, en 2002 ?). On m'avait laissé croire que mon privilège était sur le point d'expirer. Que nenni ! Sur cette tournée, Chris se cache derrière ses lunettes et son clavier pour égréner dans un coin sombre de la scène sa liste de mots magiques.... Ca compte à peine. Surtout si on se souvient que, à Berne, il était débout au milieu de la scène, parfaitement éclairé et il dansait. Franchement, il n'y a aucune comparaison possible. Chris Lowe danser sur scène. Qui aurait cru voir ça un jour, quoiqu'il existait des antécédents :

- Lors de mes premiers contacts avec l'album, j'ai eu un peu de mal à me faire à Numb, l'idée que les Pet Shop Boys se soient fait écrire une chanson par Diane warren ne me convenait pas du tout. Pourtant, plus je l'écoute et plus je la vois en concert, plus je me prends à l'aimer. Ceci n'y est d'ailleurs sans doute pas étranger :


- le meilleur moment du concert est sans doute pour moi la triplette finale, de Where The Streets have no name, jusqu'à Sodom and Gomorrah Show, ce qui me surprend un peu car j'ai en général tendance à préférer les chansons obscures aux hits (quand interpéteront-ils enfin Nervously, October Symphony, It couldn't happen here, Boy Strange ou The Only One en concert)

Si d'autres choses me reviennent à l'esprit, je viendrai les ajouter plus tard dans la semaine. Là, je m'en vais me préparer à ma dernière semaine de travail. C'est bien triste, mais ça devrait au moins me laisser le temps de terminer mes albums de 2006.

SETLIST :
Nous sommes les Pet Shop Boys
Left to my own devices
I'm with stupid
Suburbia
Can you forgive her?
Minimal / Shopping (aka the spelling sequence)
Rent
Dreaming of the queen
Heart
Opportunities (let's make lots of money)
Integral
Paninaro
Numb
Se A Vida E (Discoteca)
Domino Dancing
Flamboyant
Home and dry
Always on my mind
Where the streets have no name (I can't take my eyes off you)
West end Girls
The Sodom and Gomorrah show
--
So hard (choeurs)
It's a sin
Go West
--
Being Boring

dimanche, mai 20

Programme de demain





au Grand Rex. Chic alors !

jeudi, mai 17

Les albums de 2006 (XIX)

Vous ne les espériez plus, et pourtant...

B. Fleischmann - The Humbucking Coil (Morr Music)
J'ai entendu ma première note de B. Fleischmann il y a quelques mois lors de la soirée que le label Morr avait organisée au Planetarium de Bruxelles. Jusque là, j'avais juste lu qu'il était l'artiste le plus réputé du label et qu'il faisait de l'electro, ce que son (excellent) set de Bruxelles semblait confirmer. J'ai donc été assez surpris par l'album, qui s'éloigne souvent de l'électro pour explorer, avec bonheur, des formes de trip-hop analogique ou de slowcore neurasthénique qui évoquent tour à tour Smog, Low ou Portishead (l'intro de First Times). Les guitares de Cain par exemple rappellent le premier album de Low tandis que la voix de Christof Kurzmann évoque immanquablement celle de Bill Callahan. Je suppose que l'on pourrait qualifier les morceaux instrumentaux d'"electronica", mais alors plus dans la veine de Four Tet que dans celle de Isan ou Boards of Canada. La plupart des sons utilisés sont de type acoustique (guitare, batterie, etc.) (joués directement sur instrument ou bien samplés, je n'en sais trop rien), ce qui donne à l'album dans son ensemble une tonalité assez chaude, assez éloignée de ce que j'avais pu entendre à Bruxelles, où il était évidemment seul avec son laptop. Des amis, plus au fait que moi de la discographie du lascar, prétendent qu'il s'agit d'un album assez atypique dans son oeuvre et effectivement, l'album Duo 505, écouté depuis, correspond plus à ce que j'attendais. J'écouterai bientôt Welcome Tourist (apparemment son chef-d'oeuvre) pour y voir plus clair.
- Liens : Site officiel
- A écouter : First Times (mp3)
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Pierre Lapointe - La forêt des mal-aimés (Audiogram)
L'album a été l'objet de mon billet récent sur la Blogothèque.
- Liens : Site officiel, Page MySpace
- A écouter : Le lion imberbe (mp3), L'endomètre rebelle (mp3), Deux Par Deux Rassemblés (video)
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Liars - Drums not dead (Mute)
Liars, existe-t-il dans le monde groupe aussi insaisissable que celui d'Angus machinchose (Andrews me souffle-t-on dans l'oreillette) ? Leur premier album et son rock tordu et vaguement épileptique m'était tombé des oreilles tandis que leur prestation à l'Aéronef pour le festival des Inrockuptibles est un de mes pires souvenirs de concert (il faut dire qu'elle prenait place une demi-heure après qu'on m'eût annoncé l'annulation de la venue de The Coral, ça n'a pas dû aider). En ce qui me concerne, leur cause semblait entendue et j'étais parfaitement content de laisser à d'autres le soin de leur vouer un culte. Rien ne me semblait susceptible de me faire réévaluer leur cas. Pourtant, leur invraisemblable deuxième album-concept sur les sorcières m'avait intrigué (même si je l'ai depuis complètement oublié) et je suis bien obligé de reconnaître que ce troisième album est une réussite éclatante. A dire vrai, en écoutant Drums Not Dead, je ne retrouve pour ainsi dire rien du souvenir que j'ai du premier album. Exit le malaise hyperkinétique et sombre des débuts, bienvenue dans un univers lumineux, fait de percussions insatiables, de choeurs plaintifs et d'orgues solennels. Je serais bien en peine de classer cet album dans une quelconque catégorie musicale. Les morceaux sont trop éloignés de l'alternance couplet-refrain, les voix trop peu présentes pour que l'on puisse parler de rock mais les compositions sont trop barrées et sans doute trop rythmées pour que l'on puisse parler de post-rock. A la fois arty et tribales, les chansons de cet album découragent toute classification. J'ai même des scrupules à les qualifier de chansons. A dire vrai, le seul nom qui me vienne à l'esprit en écoutant cet album, c'est Clinic, sans doute à cause de l'usage des percussions, bien que pour le reste cela n'ait pas grand-chose à voir. Pendant The Other Side of Mt. Heart Attack, des noms encore plus invraisemblables me viennent en tête (Babybird, The Flaming Lips). Donc, voilà, en résumé, c'est vachement bien, si, si, vraiment, je vous assure, mais je suis incapable d'en dire quoi que ce soit... et c'est là que vous vous rendez compte que je viens de vous faire perdre une minute et demie de votre vie, 90 précieuses secondes que vous ne récupérerez jamais. Désolé.
- Liens : Site officiel
- A écouter : It fit when I was a kid (mp3)
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(il me reste une grosse quinzaine de disques. J'ai bon espoir d'avoir fini avant la fin 2007)

mardi, mai 15

Au détour d'un lien entrant

... je tombe sur ce blind-test, dont les solutions ne semblent pas être en ligne, d'où une légère frustration. En effet, je ne retombe pas sur les interprètes des deux premiers morceaux (je pressens un truc genre System Of A Down pour le premier, sans être plus sûr que ça). Je fais donc appel à l'équipe, c'est-à-dire à vous lecteurs adorés (et ça inclut même ceux qui me trouvent le ton hautain... je ne vise personne).

Sinon, vous serez ravis (ou pas) d'apprendre qu'un nouveau volet des albums de 2006 devrait arriver d'ici deux jours et que j'aime bien le nouvel album de Björk.

PS : C'est moi où The Go! Team a du mal à se renouveler ?

mercredi, mai 9

Je me disais bien que c'était pas cher !

J'ai craqué la semaine dernière sur Loose, le dernier album de Nelly Furtado. Après tout, un album qui contient Maneater, Promiscuous et quelques autres mérite bien d'être acheté neuf. A 7€, je n'ai donc pas trop hésité, content d'accueillir au sein de ma collection un des albums pop marquants de 2006.

En voyant la pile d'albums sur le présentoir du MediaMarkt, j'avais certes trouvé le prix un peu bas pour un album de 2006 (la plupart des autres albums sortis à la même époque sont plutôt à 10€ en ce moment) mais, ne voyant pas où pouvait se trouver l'arnaque (le tracklisting à l'arrière de la pochette cartonnée était identique à celui des versions habituelles), je m'étais simplement réjoui de ma bonne fortune. J'avais tort. La prix bas avait une raison d'être.

En effet, il semblerait que cette resortie soit le premier exemple de la nouvelle lubie des majors du disque : le CD allégé. Le disque proprement dit semble être rigoureusement le même que celui de l'édition habituelle mais le "casier" en plastique est plus fragile et, surtout, on n'a pas droit au livret, ce qui est pour moi franchement rédhibitoire... et surtout complètement crétin de la part des maisons de disques. Un des derniers avantages du support matériel sur le téléchargement (principalement illégal) était me semble-t-il justement son visuel, la présence de l'artwork, du livret avec les paroles, les remerciements de l'artiste, les crédits d'enregistrement, etc.. Quel avantage y a-t-il encore à acheter un disque si c'est pour se retrouver uniquement avec la musique, dont on ne cesse de nous répéter qu'elle est disponible gratuitement par ailleurs ? Franchement, ça m'échappe. J'ai personnellement eu l'impression d'avoir été roulé, ce qui ne va pas m'inciter à renouveler l'expérience de l'achat impulsif.

Plus généralement, il semblerait qu'il faille dorénavant être attentif à un nouveau paramètre lorsque l'on achète un disque. Cela risque de ne pas être simple parce que rien ne précise sur la pochette extérieure que'il s'agit d'une version minimale de l'album et que, par exemple, le livret n'est pas inclus.

PS : Quand je pense que 40% de mon impulsion d'achat provenait de mon envie de savoir si c'était bien Chris Martin qui chantait sur All Good Things Come To An End, je suis franchement déçu. En effet, la voix que l'on entend sur le single est absente de la version de l'album.... et eût-elle même été présente, je n'aurais pas pu lire dans les crédits de qui il s'agissait. Dure vie.

EDIT : Ah ben oui, c'est lui.

mardi, mai 8

Résolution

Dès que j'aurais un peu de temps, je vais aller approfondir le cas Ulrich Schnauss. J'avais déjà beaucoup aimé le concert vu de lui lors d'un précédent festival Panoptica et les trois morceaux proposés ici enfoncent le clou (surtout le premier).

lundi, mai 7

Le monde à l'envers !

Quelqu'un aurait dit hier qu'il allait remettre la France au travail et lui redonner le goût de l'effort. Les premiers résultats semblent déjà se faire sentir.

En effet, vous avez sans doute remarqué que, depuis quelques semaines, le Belge paresseux que je suis ne trouve plus le temps de poster son billet bimensuel sur la Blogothèque et que la fréquence de mise à jour ici a aussi sensiblement diminué (j'en profite pour signaler que dans un mois, j'aurai tout le temps du monde pour écrire des bêtises).

En bons Français modernes, désireux d'entrer dans une nouvelle ère triomphale de réforme et de progrès, mes collègues de la Blogo ne semblent pas supporter cette inactivité mortifère et m'envoient donc pour me remettre le coeur à l'ouvrage des liens formidables, que je m'empresse évidemment de reposter ici. Ainsi :

- Une compilation reprenant deux morceaux, pas encore écoutés, d'une très jeune Lisa Gerrard. (merci Rom)
- Un morceau électro-pop ravigotant de The Dignity of Labour, groupe dont le nom fera se pâmer d'aise votre nouveau grand chef à vous que vous avez (merci Chryde).

mardi, mai 1

Liens de printemps

- Les amateurs de vieilleries gothiques vaguement synthétiques (pour aller vite, quelque part entre Suicide et Joy Division) devrait se pencher sur ceci. Je n'avais évidemment jamais entendu parler de Mr Truax mais ce que j'en entends me plait beaucoup.
- J'en ai déjà parlé mais cette reprise de Justin Timberlake par Rock Plaza Central est tout à fait formidable. Les morceaux originaux du groupe sont tout à fait écoutables également.
- Comme dit dans le post précédent, je suis tout à fait extérieur au monde de la télé-réalité mais la tristesse de Poster Girl face à la mort de Grégory Lemarchal fait peine à lire et, comme elle n'a pas pas eu l'occasion de suivre l'émission qui l'a révélé, son avis me semble moins suspect que les autres. D'ailleurs, en signe de respect, je ne donnerai pas ici mon opinion sur le morceau qu'elle propose en mp3 (même si je reconnais à Je suis en vie une indéniable force épique).
EDIT : Je viens de m'apercevoir que j'avais trouvé cette dernière chanson "très mauvaise" il y a deux ans. Ce n'est pas forcément incompatible avec "force épique" mais ça fait tout de même un peu désordre. Donc soit l'actualité me rend indulgent, soit j'ai de plus en plus mauvais goût. Au choix.