En Angleterre, le classement des meilleures ventes de singles la semaine de Noël a toujours revêtu une grande importance, grâce notamment à Top Of The Pops sur la BBC, importance que le Top 50 français, même à sa grande époque n'a jamais eu.
Pas étonnant donc que tous les médias anglais se soient passionnés cette semaine pour l'improbable duel entre
- à ma gauche, Joe McElderry, le gagnant de X-Factor, une sorte de Star-Ac sur ITV, un type transparent comme l'eau tiède, qui reprend The Climb, une chanson de Hannah Montana, terrible combinaison des deux poisons en train de tuer à petit feu la culture populaire : Walt Disney et la télé-réalité. L'horreur totale.
- à ma droite (à moins que ce ne soit l'inverse), le bien connu Killing In The Name de Rage Against The Machine, un temps chanson culte de Lovin' Fun sur Fun Radio et propulsé depuis quelques semaines rempart de la "vraie musique" contre "la domination des charts par le reality-karaoke" grâce à une campagne Facebook lancée par un anonyme qui voulait voir disparaître le sourire gominé (si si) et auto-satisfait de Simon Cowell (le prince machiavélique qui préside aux destinées de X-Factor et de American Idol).
L'Histoire populaire retiendra que Rage Against The Machine a gagné, que cette victoire marque l'émergence d'un contre-pouvoir lié au Web face aux grosses machines des télévisions privées, mais en fait j'ai bien peur que toute cette affaire n'ait finalement laissé que des perdants.
- Joe Machinchose que l'on prive de sa sucette en chocolat, ce qui est injuste quand on pense que tous les précédents gagnants de X-Factor, tous aussi inintéressants que lui (en tout cas à l'époque, j'oublie ici Bleeding Love de Leona Lewis), l'ont eue cette sucette.
- Tom Morello, le leader d'extrême-gauche de RATM, qui s'est révélé pour la cause être un has-been vieillissant, trop heureux d'exploiter jusqu'à la nausée cette publicité inattendue (sa page Twitter est particulièrement déprimante).
- Simon Cowell lui-même qui, de Svengali pénible et somme toute inoffensif, doit être ravi de se retrouver ainsi élevé en symbole persécuté du mépris des classes moyennes et hautes envers les goûts simples du peuple.
Quelle tristesse.
Parce que la musique est une chose trop importante pour être laissée à ceux qui la prennent au sérieux.
dimanche, décembre 20
mercredi, décembre 16
Mes premières fois...
...première fois que j'ai acheté un 33 tours francophone :
...première fois que j'ai acheté un 33 tours anglophone :
...première fois que j'ai acheté un 45 tours (un des très rares 45 tours que j'aie jamais acheté d'ailleurs), avec la voix de Sandra, icône s'il en est de cette époque :
http://www.youtube.com/watch?v=FfRAiTtOVEY
...premier souvenir de clip :
Fondamentalement, j'étais foutu dès l'enfance.
...première fois que j'ai acheté un 33 tours anglophone :
...première fois que j'ai acheté un 45 tours (un des très rares 45 tours que j'aie jamais acheté d'ailleurs), avec la voix de Sandra, icône s'il en est de cette époque :
http://www.youtube.com/watch?v=FfRAiTtOVEY
...premier souvenir de clip :
Fondamentalement, j'étais foutu dès l'enfance.
vendredi, décembre 11
Désolé
L'applet Twitter semble avoir été piratée. Les tweets apparaissant dans la colonne de droite ne sont pas les miens. J'ai donc tout enlevé. Vous n'aurez qu'à aller me suivre en direct sur Twitter si vous voulez.
Et j'ai un double compte-rendu des Nits à écrire.
Et j'ai un double compte-rendu des Nits à écrire.
vendredi, novembre 27
Ceci est très bon
Une voix blanche mixée très en avant, une intro Ultravoxienne, un mid-tempo lancinant, un refrain en suspension qui se résout progressivement en un long crescendo de nappes, un solo de guitare à la limite de la contry,.... Ce morceau a tout pour me plaire. Je ne sais rien de Hurts, si ce n'est que Popjustice aime bien et qu'ils sont de Manchester. Mais a-t-on vraiment besoin d'en savoir plus sur un groupe pour aimer sa musique?
La dernière fois que je m'étais ainsi enthousiasmé pour une chanson qui ne venait de nulle part, c'était en 2002. Déjà un clip en noir et blanc, déjà un duo masculin anglais, déjà une chanson naviguant entre pop et électro.
Je suis très prévisible en fait.
A l'époque, alors que je prédisais que cette chanson serait un tube mondial, ça n'avait pas du tout marché. Je n'ai jamais entendu parler de Syntax nulle part, même pas dans les Inrocks (pourtant encore assez friand de trip-hop à cette époque). Espérons que mon enthousiasme ne soit pas à nouveau le prémice d'un échec annoncé.
PS : Pour ceux qui ne me suivent pas sur Twitter, j'en profite pour resignaler l'interview de Liz Fraser dans le Guardian.
lundi, novembre 23
The Big Pink + The Germans, Ancienne Belgique, 3 novembre 2009
Cela faisait longtemps que je n'étais plus entré dans la petite salle du Club de l'Ancienne Belgique, au moins trois ans je dirais. Est-ce parce que mes goûts sont devenus plus mainstream et que les artistes qui m'intéressent jouent à présent dans de plus grandes salles, ou plus généralement parce que l'expérience du live me tente moins qu'auparavant ? Un peu les deux sans doute. Pourtant, bien que je me sentais un peu en porte-à-faux avec le public déjà présent, la mallette que j'ai bien été obligé de ramener du boulot n'arrangeant rien, j'ai retrouvé avec un certain plaisir cette atmosphère confinée, qui me rappelle certains concerts de Godspeed You Black Emperor, des Kills, de Patrick Wolf ou de Sunn O))).
La raison de ma présence est The Big Pink, duo londonien porté par un buzz qui ne faiblit pas (les requêtes Google menant quotidiennement sur ce blog en témoignent) et dont les deux premiers singles m'avaient tout à la fois rappelé tout un pan de la musique indé des années 90 (quelque part entre le trip-hop, le shoegaze de Slowdive et l'indie crapoteux mâtiné d'électro de The Wolfgang Press) et semblé totalement original. Cet enthousiasme avait dans un premier temps été amplifié par leur signature sur mon label fétiche 4AD avant de retomber quelque peu à l'écoute de l'album, pas totalement convaincant sur la longueur.
Mais commençons par le commencement, c'est-à-dire la première partie assurée par The Germans, groupe belge néerlandophone dont le post-rock basé sur la répétition et l'empilement des couches sonores m'a à dire vrai semblé en 2009 un peu anachronique (voire parachronique me souffle le petit Robert). Il y a bien cà et là quelques idées intrigantes, dans l'utilisation des voix notamment, et le batteur se débrouille plutôt bien, mais dans l'ensemble j'ai trouvé ça assez faiblard. J'ai pourtant cru un instant que le dernier morceau allait emporter sur le fil mon adhésion, avec sa ligne de synthé glaciale sur laquelle une voix monocorde venait scander quelques mots désespérés. Hélas, bien vite, le morceau retombe dans les travers des précédents. Le tempo s'emballe, le bassiste surbouge et le public se rendort. Pire, le claviériste nous dégote en guise de baroud d'honneur un crapuleux son d'ultra-basse qui tombe comme un cheveu dans la soupe et qui a bien failli retourner les estomacs de tout le public, ce qui était sans nul doute le but poursuivi mais bon, n'est pas Sunn O))) qui veut et je dois bien avouer que la fin du set m'est apparue comme une délivrance.
Commence ensuite le ballet des roadies installant le matos, avec notamment des racks à pédales kilométriques, tandis que de la fumée est injectée à jets continus dans la salle, à tel point que l'on finit par se demander si la salle contiendra encore assez d'oxygène pour assurer la survie du public pendant le concert. Des essais de spot, ostentatoirement dirigés directement vers les visages du public, semblent d'ailleurs indiquer que l'effet recherché par les techniciens est celui d'un lever de soleil dans le brouillard, ce qui ne serait pas si grave si cet effet brouillardeux n'avait aussi présidé à la balance sonore.
En effet, lorsque le groupe entre en scène, c'est pour instantanément ériger un mur de guitares et de basse que même les coups de boutoir de la batteuse ne parviendront jamais à abattre. La voix était par moments tellement couverte qu'il en devenait difficile de reconnaître les morceaux joués. Dommage car, comme l'écoute de l'album le confirme, leurs meilleures chansons valent surtout pour la manière dont la voix plaintive du chanteur se combine avec les blips, les effets électroniques et les changements d'atmosphère qui parsèment les chansons. Si on ajoute à cela une communication avec le public proche du zéro absolu pendant la toute petite heure de concert, il est difficile de ne pas en arriver à la conclusion que le groupe n'a absolument rien à proposer en live. Une occasion ratée.
La raison de ma présence est The Big Pink, duo londonien porté par un buzz qui ne faiblit pas (les requêtes Google menant quotidiennement sur ce blog en témoignent) et dont les deux premiers singles m'avaient tout à la fois rappelé tout un pan de la musique indé des années 90 (quelque part entre le trip-hop, le shoegaze de Slowdive et l'indie crapoteux mâtiné d'électro de The Wolfgang Press) et semblé totalement original. Cet enthousiasme avait dans un premier temps été amplifié par leur signature sur mon label fétiche 4AD avant de retomber quelque peu à l'écoute de l'album, pas totalement convaincant sur la longueur.
Mais commençons par le commencement, c'est-à-dire la première partie assurée par The Germans, groupe belge néerlandophone dont le post-rock basé sur la répétition et l'empilement des couches sonores m'a à dire vrai semblé en 2009 un peu anachronique (voire parachronique me souffle le petit Robert). Il y a bien cà et là quelques idées intrigantes, dans l'utilisation des voix notamment, et le batteur se débrouille plutôt bien, mais dans l'ensemble j'ai trouvé ça assez faiblard. J'ai pourtant cru un instant que le dernier morceau allait emporter sur le fil mon adhésion, avec sa ligne de synthé glaciale sur laquelle une voix monocorde venait scander quelques mots désespérés. Hélas, bien vite, le morceau retombe dans les travers des précédents. Le tempo s'emballe, le bassiste surbouge et le public se rendort. Pire, le claviériste nous dégote en guise de baroud d'honneur un crapuleux son d'ultra-basse qui tombe comme un cheveu dans la soupe et qui a bien failli retourner les estomacs de tout le public, ce qui était sans nul doute le but poursuivi mais bon, n'est pas Sunn O))) qui veut et je dois bien avouer que la fin du set m'est apparue comme une délivrance.
Commence ensuite le ballet des roadies installant le matos, avec notamment des racks à pédales kilométriques, tandis que de la fumée est injectée à jets continus dans la salle, à tel point que l'on finit par se demander si la salle contiendra encore assez d'oxygène pour assurer la survie du public pendant le concert. Des essais de spot, ostentatoirement dirigés directement vers les visages du public, semblent d'ailleurs indiquer que l'effet recherché par les techniciens est celui d'un lever de soleil dans le brouillard, ce qui ne serait pas si grave si cet effet brouillardeux n'avait aussi présidé à la balance sonore.
En effet, lorsque le groupe entre en scène, c'est pour instantanément ériger un mur de guitares et de basse que même les coups de boutoir de la batteuse ne parviendront jamais à abattre. La voix était par moments tellement couverte qu'il en devenait difficile de reconnaître les morceaux joués. Dommage car, comme l'écoute de l'album le confirme, leurs meilleures chansons valent surtout pour la manière dont la voix plaintive du chanteur se combine avec les blips, les effets électroniques et les changements d'atmosphère qui parsèment les chansons. Si on ajoute à cela une communication avec le public proche du zéro absolu pendant la toute petite heure de concert, il est difficile de ne pas en arriver à la conclusion que le groupe n'a absolument rien à proposer en live. Une occasion ratée.
lundi, novembre 16
A-Ha, Ancienne Belgique, 11 novembre 2009
Je me souviens assez mal de mon premier concert de A-Ha. C'était déjà à l'Ancienne Belgique, en 2003 pour la tournée Lifelines. Surnage seulement le souvenir de mon enthousiasme de grand enfant face à un des groupes phares de mes douze ans, que je ne pensais jamais voir en concert, tempéré par une légère déception qu'ils n'aient pas fait un peu plus d'efforts : son un peu bouillasse, arrangements approximatifs, peu de communication avec le public, voix fatiguée. Lorsqu'un nouveau concert à l'AB a été annoncé il y a quelques semaines, j'ai donc un peu hésité avant d'acheter ma place, pour me laisser finalement convaincre par l'écoute de quelques chansons du nouvel album, qui semblait marquer le retour aux sonorités pop synthétiques de leur (excellent) premier album. Bien m'en prit car, quelques semaines plus tard, le groupe a annoncé sa future séparation. Il y a donc de bonnes chances que cela soit le dernier concert d'eux auquel j'aie l'occasion d'assister. Snif, dirait Beigbeder!
Lorsque j'arrive devant la salle à 19h10, je constate que des barrièrs Nadar ont été placées sur le trottoir afin de canaliser la foule voulant. C'est la première fois que de telles précautions sont prises pour un concert auquel j'assiste. Bien que cela fait presque 20 ans que A-Ha n'est plus un groupe à la mode, les organisateurs ont prévu un dispositif superstar, ce qui est sans doute mérité vu le monde présent 80 minutes avant le début du concert. Je prends place dans la file, qui avance heureusement assez vite. Une fois dans le hall, se pose la question du placement. Vais-je me placer dans la fosse, le plus près possible de la scène, comme d'habitude, ou au contraire m'installer dans les gradins au fond de la salle, histoire d'amortir la déception que je crains déjà de ressentir? Je décide finalement de me placer dans la fosse et de patienter debout pendant la grosse heure d'attente, tout en écoutant discuter les fans autour de moi. Le fan de pop commerciale que je suis assiste finalement assez rarement à des concerts pop et j'aime bien, quand l'occasion se présente, écouter discuter le public et voir comme il diffère de celui des concerts indés : plus âgé (la trentaine en moyenne), assez pop sur lui, moins de coiffures d'indie-kid anglais, plus de queues de cheval et de coupes passe-partout, moins de tee-shirts Kraftwerk et plus de tenues d'employés de bureau, d'enseignants et/ou de secrétaires, un public moins blasé et venu dans le seul but de s'amuser entre amis. Beaucoup d'étrangers aussi, notamment des Français, dont certains avaient déjà assisté au concert parisien de la veille (la communauté des fans français de A-Ha est étonnamment active et bien organisée).
Dès l'extinction des lumières, il paraît clair que ce concert ne sera pas aussi rudimentaire que celui de 2003. Une bande-son introductive intrigante, dans laquelle se mêlent synthés inquiétants et lambeaux de voix, indique clairement que ce show a été pensé comme un vrai spectacle, et pas comme un simple enchaînement d'interprétations approximatives d'extraits de leur répertoire. Ces louables intentions se voient confirmées quand, après le lever de rideau, l'organisation de la scène est révélée au public : taille maximale, avec le fond couvert d'un écran géant sur lequel se succèderont pendant deux heures images fixes, clips, gros plans filmés en direct, etc.. Les éclairages sont également très réussis.
Autre bonne surprise : le son est parfait, avec un mix très clair. Les trois membres du groupe sont accompagnés sur scène de deux musiciens et il est difficile de dire qui fait quoi. Il est clair que Magne Furuholmen ne joue pas tout en direct (le riff de Take On Me par exemple est clairement pré-enregistré, mais celui de Train of Thought semble être interprété sur place), et si Pal Waaktaar garde sa guitare en bandoulière durant tout le concert, il est parfois bien difficile de distinguer ce qu'il joue vraiment. Dès lors, peut-être pour faire taire les fâcheux (dont je serais très peiné de faire partie), ils se sont autorisé un bref intermède acoustique à la mi-concert, comprenant si je me souviens bien And You Tell Me et Velvet. Cela dit, qu'importe toutes ces considérations. Je n'étais pas là pour les lignes de piano de Magne (n'aurait-il pas été cocasse qu'il soit membre de Depeche) ou les solos de guitare de Pal, mais bien pour écouter Morten chanter et la balance était de ce point de vue parfaite, faisait la part belle à sa voix, placée très en avant.
Parlons-en, d'ailleurs, de cette voix que j'ai pris l'habitude de qualifier de deuxième plus beau timbre de la musique mondiale (après l'inaccessible Lisa, évidemment). A ce stade, mon indéfectible honnêteté et mon objectivité foncière m'obligent malhereusement à mentionner que la voix de Morten Harket, n'a plus tout à fait le même souflle épique, la même agilité dans les changements de registre que dans les années 80. Son falsetto en particulier a perdu ses harmoniques et sonne moins plein, plus forcé. Cela dit, bien qu'à les voir sur scène, on aurait tendance à l'oublier (ils n'ont pour ainsi dire pas changé...je suppute que, quelque part dans un grenier de la banlieue d'Oslo, un portrait du groupe subit à leur place les outrages du temps), il faut garder à l'esprit que tout ce beau monde approche gentiment du demi-siècle et qu'il est tout à fait admirable que, à cinquante ans, Morten puisse encore en remontrer à 95% des chanteurs actuels, d'autant que son type de voix n'est pas a priori celui qui vieillit le mieux (Stuart Staples au hasard est de ce point de vue plus tranquille).
Pour continuer dans les bonnes nouvelles, la set-list est aux petits oignons et fait la part belle aux deux premiers albums, ainsi qu'au petit dernier, le franchement très bon Foot Of The Mountain. Alors bien sûr, on peut regretter l'absence de Living A Boy's Adventure Tale, de I've been losing you ou de The Weight Of The Wind (qui auraient tous avantageusement remplacé Velvet) mais bon, l'essentiel des tubes et des albums-tracks incontournables sont là. J'avoue avec un honte à peine revendiquée que les intros de Scoundrel Days ou Dream Myself Alive m'ont donné la chair de poule.
Pour terminer, je dirais que Morten et Magne, très souriants, semblent plutôt heureux d'être là (c'est moins sûr pour Pal, plus renfrogné), se sentant possiblement plus à l'aise avec leur statut de pop-stars vieillissantes après être tombé d'accord pour dissoudre le groupe en janvier 2011. Magne est celui qui communique le plus facilement, s'essayant au français, et même à quelques mots de néerlandais, lorsqu'il interpelle le public. Aucune mention ne sera faite d'un possible retour en Belgique pour leur tournée d'adieux. Seule réelle déception d'une soirée qui m'a laissé gentiment euphorique. Je me sens plus fan maintenant qu'il y a deux semaines. La preuve ? J'ai réécouté en écrivant ceci les trois albums enregistrés entre 1990 et 2003, ceux dont je pensais qu'il n'y avait rien à sauver et y ai déniché cinq morceaux que j'aime vraiment bien. Comme quoi. En attendant qu'un jour peut-être, je me lance ici dans une discographie commentée du groupe, je m'en vais me repasser les deux albums suivants. Peut-être parviendrais-je même à réécouter Analogue avec une oreille neuve et réévaluer à la hausse un album qui m'avait laissé à l'époque le souvenir d'un immense ratage? Qui sait. Après un concert pareil, tout est possible.
Setlist :
- The Sun Always Shines On TV (Hunting High and Low)
- Riding The Crest (Foot Of The Mountain)
- The Bandstand (Foot Of The Mountain)
- Scoundrel Days (Scoundrel Days)
- Stay On These Roads (Stay On These Roads)
- Manhattan Skyline (Scoundrel Days)
- Hunting High And Low (Hunting High and Low)
- The Blood That Moves The Body (Stay On These Roads)
- I Dream Myself Alive (Hunting High and Low)
- And You Tell Me (Hunting High and Low)
- Velvet (Minor Earth, Major Sky)
- Train Of Thought (Hunting High and Low)
- Sunny Mystery (Foot Of The Mountain)
- Forever Not Yours (Lifelines)
- Shadowside (Foot Of The Mountain)
- Summer Moved On (Minor Earth, Major Sky)
- Foot Of The Mountain (Foot Of The Mountain)
----
- Cry Wolf (Scoundrel Days)
- Analogue (Analogue)
- The Living Daylights (Stay On These Roads)
----
- Take On Me (Hunting High and Low)
(et j'ai encore quatre autres brouillons de compte-rendu de concert à mettre au net)
Lorsque j'arrive devant la salle à 19h10, je constate que des barrièrs Nadar ont été placées sur le trottoir afin de canaliser la foule voulant. C'est la première fois que de telles précautions sont prises pour un concert auquel j'assiste. Bien que cela fait presque 20 ans que A-Ha n'est plus un groupe à la mode, les organisateurs ont prévu un dispositif superstar, ce qui est sans doute mérité vu le monde présent 80 minutes avant le début du concert. Je prends place dans la file, qui avance heureusement assez vite. Une fois dans le hall, se pose la question du placement. Vais-je me placer dans la fosse, le plus près possible de la scène, comme d'habitude, ou au contraire m'installer dans les gradins au fond de la salle, histoire d'amortir la déception que je crains déjà de ressentir? Je décide finalement de me placer dans la fosse et de patienter debout pendant la grosse heure d'attente, tout en écoutant discuter les fans autour de moi. Le fan de pop commerciale que je suis assiste finalement assez rarement à des concerts pop et j'aime bien, quand l'occasion se présente, écouter discuter le public et voir comme il diffère de celui des concerts indés : plus âgé (la trentaine en moyenne), assez pop sur lui, moins de coiffures d'indie-kid anglais, plus de queues de cheval et de coupes passe-partout, moins de tee-shirts Kraftwerk et plus de tenues d'employés de bureau, d'enseignants et/ou de secrétaires, un public moins blasé et venu dans le seul but de s'amuser entre amis. Beaucoup d'étrangers aussi, notamment des Français, dont certains avaient déjà assisté au concert parisien de la veille (la communauté des fans français de A-Ha est étonnamment active et bien organisée).
Dès l'extinction des lumières, il paraît clair que ce concert ne sera pas aussi rudimentaire que celui de 2003. Une bande-son introductive intrigante, dans laquelle se mêlent synthés inquiétants et lambeaux de voix, indique clairement que ce show a été pensé comme un vrai spectacle, et pas comme un simple enchaînement d'interprétations approximatives d'extraits de leur répertoire. Ces louables intentions se voient confirmées quand, après le lever de rideau, l'organisation de la scène est révélée au public : taille maximale, avec le fond couvert d'un écran géant sur lequel se succèderont pendant deux heures images fixes, clips, gros plans filmés en direct, etc.. Les éclairages sont également très réussis.
Autre bonne surprise : le son est parfait, avec un mix très clair. Les trois membres du groupe sont accompagnés sur scène de deux musiciens et il est difficile de dire qui fait quoi. Il est clair que Magne Furuholmen ne joue pas tout en direct (le riff de Take On Me par exemple est clairement pré-enregistré, mais celui de Train of Thought semble être interprété sur place), et si Pal Waaktaar garde sa guitare en bandoulière durant tout le concert, il est parfois bien difficile de distinguer ce qu'il joue vraiment. Dès lors, peut-être pour faire taire les fâcheux (dont je serais très peiné de faire partie), ils se sont autorisé un bref intermède acoustique à la mi-concert, comprenant si je me souviens bien And You Tell Me et Velvet. Cela dit, qu'importe toutes ces considérations. Je n'étais pas là pour les lignes de piano de Magne (n'aurait-il pas été cocasse qu'il soit membre de Depeche) ou les solos de guitare de Pal, mais bien pour écouter Morten chanter et la balance était de ce point de vue parfaite, faisait la part belle à sa voix, placée très en avant.
Parlons-en, d'ailleurs, de cette voix que j'ai pris l'habitude de qualifier de deuxième plus beau timbre de la musique mondiale (après l'inaccessible Lisa, évidemment). A ce stade, mon indéfectible honnêteté et mon objectivité foncière m'obligent malhereusement à mentionner que la voix de Morten Harket, n'a plus tout à fait le même souflle épique, la même agilité dans les changements de registre que dans les années 80. Son falsetto en particulier a perdu ses harmoniques et sonne moins plein, plus forcé. Cela dit, bien qu'à les voir sur scène, on aurait tendance à l'oublier (ils n'ont pour ainsi dire pas changé...je suppute que, quelque part dans un grenier de la banlieue d'Oslo, un portrait du groupe subit à leur place les outrages du temps), il faut garder à l'esprit que tout ce beau monde approche gentiment du demi-siècle et qu'il est tout à fait admirable que, à cinquante ans, Morten puisse encore en remontrer à 95% des chanteurs actuels, d'autant que son type de voix n'est pas a priori celui qui vieillit le mieux (Stuart Staples au hasard est de ce point de vue plus tranquille).
Pour continuer dans les bonnes nouvelles, la set-list est aux petits oignons et fait la part belle aux deux premiers albums, ainsi qu'au petit dernier, le franchement très bon Foot Of The Mountain. Alors bien sûr, on peut regretter l'absence de Living A Boy's Adventure Tale, de I've been losing you ou de The Weight Of The Wind (qui auraient tous avantageusement remplacé Velvet) mais bon, l'essentiel des tubes et des albums-tracks incontournables sont là. J'avoue avec un honte à peine revendiquée que les intros de Scoundrel Days ou Dream Myself Alive m'ont donné la chair de poule.
Pour terminer, je dirais que Morten et Magne, très souriants, semblent plutôt heureux d'être là (c'est moins sûr pour Pal, plus renfrogné), se sentant possiblement plus à l'aise avec leur statut de pop-stars vieillissantes après être tombé d'accord pour dissoudre le groupe en janvier 2011. Magne est celui qui communique le plus facilement, s'essayant au français, et même à quelques mots de néerlandais, lorsqu'il interpelle le public. Aucune mention ne sera faite d'un possible retour en Belgique pour leur tournée d'adieux. Seule réelle déception d'une soirée qui m'a laissé gentiment euphorique. Je me sens plus fan maintenant qu'il y a deux semaines. La preuve ? J'ai réécouté en écrivant ceci les trois albums enregistrés entre 1990 et 2003, ceux dont je pensais qu'il n'y avait rien à sauver et y ai déniché cinq morceaux que j'aime vraiment bien. Comme quoi. En attendant qu'un jour peut-être, je me lance ici dans une discographie commentée du groupe, je m'en vais me repasser les deux albums suivants. Peut-être parviendrais-je même à réécouter Analogue avec une oreille neuve et réévaluer à la hausse un album qui m'avait laissé à l'époque le souvenir d'un immense ratage? Qui sait. Après un concert pareil, tout est possible.
Setlist :
- The Sun Always Shines On TV (Hunting High and Low)
- Riding The Crest (Foot Of The Mountain)
- The Bandstand (Foot Of The Mountain)
- Scoundrel Days (Scoundrel Days)
- Stay On These Roads (Stay On These Roads)
- Manhattan Skyline (Scoundrel Days)
- Hunting High And Low (Hunting High and Low)
- The Blood That Moves The Body (Stay On These Roads)
- I Dream Myself Alive (Hunting High and Low)
- And You Tell Me (Hunting High and Low)
- Velvet (Minor Earth, Major Sky)
- Train Of Thought (Hunting High and Low)
- Sunny Mystery (Foot Of The Mountain)
- Forever Not Yours (Lifelines)
- Shadowside (Foot Of The Mountain)
- Summer Moved On (Minor Earth, Major Sky)
- Foot Of The Mountain (Foot Of The Mountain)
----
- Cry Wolf (Scoundrel Days)
- Analogue (Analogue)
- The Living Daylights (Stay On These Roads)
----
- Take On Me (Hunting High and Low)
(et j'ai encore quatre autres brouillons de compte-rendu de concert à mettre au net)
jeudi, novembre 12
Cinq en un
En un billet, vous allez recevoir trois bonnes nouvelles, un lien et une première impression. Vous êtes prêts ? C'est parti.
Bonne nouvelle 1 : Les Tindersticks se sont reformés.
Bonne nouvelle 2 : Ils ont signé sur 4AD.
Le lien
Bonne nouvelle 3 : Une chanson de l'album est téléchargeable en avant-première au lien ci-dessus
La première impression : Ca part bien, et puis Stuart et sa bande essaie de se renouveler en lorgnant du côté d'Arcade Fire et en introduisant des choeurs masculins qui me semblent de prime abord assez discutables. Mais bon, je mentirais en disant que je ne suis pas content de les réentendre.
Bonne nouvelle 1 : Les Tindersticks se sont reformés.
Bonne nouvelle 2 : Ils ont signé sur 4AD.
Le lien
Bonne nouvelle 3 : Une chanson de l'album est téléchargeable en avant-première au lien ci-dessus
La première impression : Ca part bien, et puis Stuart et sa bande essaie de se renouveler en lorgnant du côté d'Arcade Fire et en introduisant des choeurs masculins qui me semblent de prime abord assez discutables. Mais bon, je mentirais en disant que je ne suis pas content de les réentendre.
dimanche, novembre 1
jeudi, octobre 29
Plan B for Plan B
Les plus fidèles lecteurs de ce blog se rappelleront sans doute que je m'étais enflammé comme un cube de Zip en 2007 pour l'album de Plan B, un rappeur anglais qui me semblait avoir atteint musicalement (si pas forcément dans les paroles, plus quelconques) une sorte d'équilibre parfait entre la voix et les accompagnements musicaux, le plus souvent acoustiques.
Mais bon, comme souvent quand je m'enflamme (Lupen Crook par exemple), le reste du monde prend un malin plaisir à me pleuvoir dessus (why? why? Is it because I lied when I was 17?) donc le disque n'a pas marché. Bah ! Mon bon gars Ben Drew a plus d'une corde à son arc, et il revient cette année avec un disque qui ajoute à son style rap habituel ce qui sonne furieusement comme un morceau rétro garage à la Hives... et, tout différent que ce soit de son premier album, je continue à trouver ça génial (ma fidélité en admiration est sans égale). Le morceau est écoutable ici ou sur sa page myspace.
Mais bon, comme souvent quand je m'enflamme (Lupen Crook par exemple), le reste du monde prend un malin plaisir à me pleuvoir dessus (why? why? Is it because I lied when I was 17?) donc le disque n'a pas marché. Bah ! Mon bon gars Ben Drew a plus d'une corde à son arc, et il revient cette année avec un disque qui ajoute à son style rap habituel ce qui sonne furieusement comme un morceau rétro garage à la Hives... et, tout différent que ce soit de son premier album, je continue à trouver ça génial (ma fidélité en admiration est sans égale). Le morceau est écoutable ici ou sur sa page myspace.
mardi, octobre 27
Jeremy
Si la qualité d'une vidéo se juge à la plus-value qu'elle apporte à la chanson, Jeremy de Pearl Jam est un des meilleurs clips des 20 dernières années. Musicalement, le groupe me laisse tout à fait indifférent et la chanson n'est pas en soi exceptionnelle (même si c'est de loin celle de Pearl Jam que je préfère et si la voix d'Eddie Vedder y est plutôt intéressante) mais la combinaison des paroles, des images et du fait divers réel sur lequel le tout est basé en fait un témoignage exemplaire de son époque (1992) et de ce qu'était alors la culture MTV, plutôt protestataire et iconoclaste et très éloignée de la glorification du conformisme et du consumérisme des émissions de téléréalité qui sont aujourd'hui le fond de commerce de la chaîne (Paris Hilton et les autres).
Pour tout dire, cela fait une heure que je chantonne "Jeremy spoke in" en corrigeant mes copies d'examen et en me demandant si cela me rend plus sévère ou plus indulgent dans mes cotations.
Pour finir, je me rends compte en revoyant ces images aujourd'hui que j'avais à l'époque mal compris la fin du clip qui, dans sa version remontée pour MTV, laissait penser que Jeremy avait flingué tous azimuts, "à la Columbine", alors qu'en fait, il se tire une balle dans la tête, ce qui rend à mon avis la vidéo encore plus 'forte'.
Non, vraiment, c'est du grand art.
(ce billet vous est offert par mon écoute de Ten, album acheté en solde il y a bien cinq ans, mais écouté pour la première fois il y a peu)
dimanche, octobre 18
Vintage Nits
J'ai mon ticket pour leyur concert de Huy le 18 novembre... et je me demande si je dois aussi en prendre un pour le 10 décembre au Botanique.
mercredi, octobre 14
Lien du jour
Pour ceux que la chose intéresse, le NME recense les vidéos les plus "exxxplicites" de ces dernières années.
dimanche, octobre 11
"The boy is doing fine"
En attendant mon prochain compte-rendu du concert de Patrick Wolf au Botanique :
lundi, octobre 5
Klaus Schulze & Lisa Gerrard, AB, 25 septembre 2009 (II)
(ceci est la suite de ce billet)
J'ai rarement vu l'Ancienne Belgique présenter une moyenne d'âge aussi élevée. Une étude sociologique rigoureuse des spectateurs visibles depuis mon siège m'apprendra que le spectateur moyen était ventru, portait des lunettes et voyait avec désespoir sa chevelure blanchir et/ou disparaître (paille, poutre, toussah).
Les gérants de l'Ancienne Belgique connaissant bien leur métier, la salle est en configuration "musique de vieux" (comme pour Lambchop, Sigur Ros, etc.), ce qui signifie que les deux-tiers arrière de la fosse sont garnis de sièges en gradin. Tant mieux, le programme annonce une première partie solo pour Klaus Schulze et la perspective de me laisser bercer par ses nappes enveloppantes, douillettement prostré dans un fauteuil moelleux, me tente assez. Il sera toujours temps d'aller me prosterner aux pieds de la reine Lisa durant la seconde partie.
Lorsque le rideau s'ouvre à 20h30, la scène présente cinq énormes diffuseurs-amplis disposés en arc-de-cercle et couverts de boutons à pousser, de curseurs à tirer, de molettes à tourner et de loupiotes clignotantes. Devant l'espace ainsi délimité se trouvent à gauche et à droite des synthétiseurs et au milieu un Moog et un Mac. Au milieu de tout cela, un siège en cuir et, assis sur ce dernier, un type à lunettes, mal coiffé, en veston et tee-shirt, remercie le public de son accueil par un petit geste de la main... (comme quoi même les légendes vivantes peuvent aussi ressembler à des vendeurs d'électro-ménager.)
La taille imposante de toute cette machinerie évoque une curieuse impression de modernité ringarde. Un peu comme si, ayant pleinement conscience d'être un produit des années 70 et assez confiant dans son statut pour ne pas se sentir obligé de faire semblant de s'adapter aux technologies actuelles, Klaus Schulze avait crânement refusé de remplacer l'essentiel de son matos de l'époque (Mac excepté). Ce refus de participer à la course à la miniaturisation en électronique m'est plutôt sympathique.
Musicalement parlant, ça commence plutôt mal par quelques échantillons de voix que Klaus Schulze semble empiler en déput du bon sens à l'aide du synthé situé à sa droite, alternant on ne sait trop pourquoi le très aigu et le très grave. Et moi de penser d'un air inquiet que ce n'est pas parce qu'on a inventé un style et fait des disques cultes qu'on est capable d'improviser en direct et que
peut-être l'heure et demie de concert serait ainsi composée de brics et de brocs assemblés à la truelle. Heureusement, cette introduction ratée ne dure que quelques minutes, puis Klaus Schulze prend place à l'autre extrémité de son bunker. Immédiatement, il est évident que la suite du concert sera plus construite et, rapidement, la musique se rapproche de ce à quoi je m'attendais : des nappes planantes qui se succèdent comme des vagues sur lesquelles surnagent une écume composée de beats légers mid-tempo et de quelques arpèges charmants. C'est très agréable, même si on ne peut s'empêcher de penser que composer et/ou interpréter ce genre de choses ne doit plus demander beaucoup d'effort, que l'ami Klaus ne fait ici qu'appliquer les techniques qu'il a mises en place par le passé et pourrait tout aussi bien rester à la maison (Klaus ?) et demander à un roadie d'appuyer sur Start au début du concert. D'ailleurs, anecdote croustillante, c'est exactement ce qui s'est produit lors d'une date à Essen en Allemagne quelques jours plus
tôt. KS, souffrant, avait été obligé de garder le lit et Lisa Gerrard avait assuré le concert seule en scène sans que cela semble poser le moindre problème logistique.
Après un gros quart d'heure, un long decrescendo au cours duquel les différentes couches sonores disparaissent les une après les autres semble annoncer une autre phase du concert et, effectivement, en contradiction flagrante avec l'horaire officiel, Lisa apparaît, dans une robe de soirée rouge, et prend place au micro situé à la gauche de la scène.
Voir Lisa Gerrard chanter est toujours pour moi une expérience aussi étrange : ses yeux tour à tour fermés ou anormalement exorbités, ses regards fixes et hallucinés, son placement légèrement de biais par rapport à l'axe du micro, ce surprenant tic qui la fait régulièrement poser la main sur le pied de son micro, peut-être pour vérifier qu'elle est toujours bien à la bonne distance, le lent balancement de gauche à droite de sa tête lorsqu'elle veut créer un effet de vibrato. Ce n'est qu'en la voyant chanter en direct que l'on comprend à quel point son art est aussi le fruit d'un effort permanent, le résultat de longues années de travail et de perfectionnement. Vocalement parlant, Lisa apparaît ici en pleine possession de ses moyens. Elle retrouve même par moments une certaine forme d'urgence dans la voix qui rappelle Dead Can Dance (Yulunga par exemple), mais ces moments où elle semble sur le point d'entrer en transe ne sont jamais poussés à leur terme, même à la toute fin du morceau, malgré un tempo qui s'accélère quelque peu et une interaction plus poussée entre la voix et les machines. Mais bon, dans l'ensemble, je suis plutôt rassuré...sauf que, dès que le rideau se referme pour l'entracte, une inquiétude sourde m'étreint soudainement. Et si l'horaire officiel (première partie : KS solo, deuxième partie, les deux ensemble) était simplement inversé ? Et si Lisa ne revenait plus ?
Heureusement, il n'en est rien et, si on excepte le fait que la robe de Lisa est passée du rouge au bleu et un solo virtuose de Moog de l'ami Klaus dans les premières minutes (qui rappelle à ceux qui l'auraient oublié que Klaus Schulze vient quand même du rock progressif), la seconde partie ressemble d'ailleurs beaucoup à la première, en mieux.
En guise de résumé, je dirai que, pendant la grosse heure et demi de concerts, Klaus Schulze et Lisa Gerrard donnent parfois l'impression de se chercher, ce qui est inévitable si, comme j'en ai eu l'impression et comme les spécialistes semblent le confirmer, Lisa Gerrard chante réellement en improvisant et en se laissant guider par les impulsions données par la musique de Klaus Schulze. Cela dit, quand ils se trouvent, ils se trouvent bien. Lorsque, lors des cinq-dix dernières minutes de la deuxième partie (extrait ici), les meilleures de tout le concert, Lisa et Klaus parviennent à marier leurs deux sons, à les fondre l'un dans l'autre, tout prend un sens nouveau et les possibilités offertes par cette collaboration étrange apparaissent clairement.
Après un tel moment de grâce, le rappel est au mieux anecdotique. Je n'en ai d'ailleurs retenu que la phrase amusante prononcée par Klaus Schulze en remontant sur scène : "I'm going to start alone. She'll come back in a moment. She's getting air.... She's not a synthesizer you know. She's analogue.", qui est me semble-t-il la meilleure conclusion possible pour ce trop long billet.
Pour ceux qui veulent un autre son de cloche, vous trouverez ici la chronique du concert de Paris par un ami, qui est avant tout fan de Klaus Schulze.
(Source de l'image ici)
J'ai rarement vu l'Ancienne Belgique présenter une moyenne d'âge aussi élevée. Une étude sociologique rigoureuse des spectateurs visibles depuis mon siège m'apprendra que le spectateur moyen était ventru, portait des lunettes et voyait avec désespoir sa chevelure blanchir et/ou disparaître (paille, poutre, toussah).
Les gérants de l'Ancienne Belgique connaissant bien leur métier, la salle est en configuration "musique de vieux" (comme pour Lambchop, Sigur Ros, etc.), ce qui signifie que les deux-tiers arrière de la fosse sont garnis de sièges en gradin. Tant mieux, le programme annonce une première partie solo pour Klaus Schulze et la perspective de me laisser bercer par ses nappes enveloppantes, douillettement prostré dans un fauteuil moelleux, me tente assez. Il sera toujours temps d'aller me prosterner aux pieds de la reine Lisa durant la seconde partie.
Lorsque le rideau s'ouvre à 20h30, la scène présente cinq énormes diffuseurs-amplis disposés en arc-de-cercle et couverts de boutons à pousser, de curseurs à tirer, de molettes à tourner et de loupiotes clignotantes. Devant l'espace ainsi délimité se trouvent à gauche et à droite des synthétiseurs et au milieu un Moog et un Mac. Au milieu de tout cela, un siège en cuir et, assis sur ce dernier, un type à lunettes, mal coiffé, en veston et tee-shirt, remercie le public de son accueil par un petit geste de la main... (comme quoi même les légendes vivantes peuvent aussi ressembler à des vendeurs d'électro-ménager.)
La taille imposante de toute cette machinerie évoque une curieuse impression de modernité ringarde. Un peu comme si, ayant pleinement conscience d'être un produit des années 70 et assez confiant dans son statut pour ne pas se sentir obligé de faire semblant de s'adapter aux technologies actuelles, Klaus Schulze avait crânement refusé de remplacer l'essentiel de son matos de l'époque (Mac excepté). Ce refus de participer à la course à la miniaturisation en électronique m'est plutôt sympathique.
Musicalement parlant, ça commence plutôt mal par quelques échantillons de voix que Klaus Schulze semble empiler en déput du bon sens à l'aide du synthé situé à sa droite, alternant on ne sait trop pourquoi le très aigu et le très grave. Et moi de penser d'un air inquiet que ce n'est pas parce qu'on a inventé un style et fait des disques cultes qu'on est capable d'improviser en direct et que
peut-être l'heure et demie de concert serait ainsi composée de brics et de brocs assemblés à la truelle. Heureusement, cette introduction ratée ne dure que quelques minutes, puis Klaus Schulze prend place à l'autre extrémité de son bunker. Immédiatement, il est évident que la suite du concert sera plus construite et, rapidement, la musique se rapproche de ce à quoi je m'attendais : des nappes planantes qui se succèdent comme des vagues sur lesquelles surnagent une écume composée de beats légers mid-tempo et de quelques arpèges charmants. C'est très agréable, même si on ne peut s'empêcher de penser que composer et/ou interpréter ce genre de choses ne doit plus demander beaucoup d'effort, que l'ami Klaus ne fait ici qu'appliquer les techniques qu'il a mises en place par le passé et pourrait tout aussi bien rester à la maison (Klaus ?) et demander à un roadie d'appuyer sur Start au début du concert. D'ailleurs, anecdote croustillante, c'est exactement ce qui s'est produit lors d'une date à Essen en Allemagne quelques jours plus
tôt. KS, souffrant, avait été obligé de garder le lit et Lisa Gerrard avait assuré le concert seule en scène sans que cela semble poser le moindre problème logistique.
Après un gros quart d'heure, un long decrescendo au cours duquel les différentes couches sonores disparaissent les une après les autres semble annoncer une autre phase du concert et, effectivement, en contradiction flagrante avec l'horaire officiel, Lisa apparaît, dans une robe de soirée rouge, et prend place au micro situé à la gauche de la scène.
Voir Lisa Gerrard chanter est toujours pour moi une expérience aussi étrange : ses yeux tour à tour fermés ou anormalement exorbités, ses regards fixes et hallucinés, son placement légèrement de biais par rapport à l'axe du micro, ce surprenant tic qui la fait régulièrement poser la main sur le pied de son micro, peut-être pour vérifier qu'elle est toujours bien à la bonne distance, le lent balancement de gauche à droite de sa tête lorsqu'elle veut créer un effet de vibrato. Ce n'est qu'en la voyant chanter en direct que l'on comprend à quel point son art est aussi le fruit d'un effort permanent, le résultat de longues années de travail et de perfectionnement. Vocalement parlant, Lisa apparaît ici en pleine possession de ses moyens. Elle retrouve même par moments une certaine forme d'urgence dans la voix qui rappelle Dead Can Dance (Yulunga par exemple), mais ces moments où elle semble sur le point d'entrer en transe ne sont jamais poussés à leur terme, même à la toute fin du morceau, malgré un tempo qui s'accélère quelque peu et une interaction plus poussée entre la voix et les machines. Mais bon, dans l'ensemble, je suis plutôt rassuré...sauf que, dès que le rideau se referme pour l'entracte, une inquiétude sourde m'étreint soudainement. Et si l'horaire officiel (première partie : KS solo, deuxième partie, les deux ensemble) était simplement inversé ? Et si Lisa ne revenait plus ?
Heureusement, il n'en est rien et, si on excepte le fait que la robe de Lisa est passée du rouge au bleu et un solo virtuose de Moog de l'ami Klaus dans les premières minutes (qui rappelle à ceux qui l'auraient oublié que Klaus Schulze vient quand même du rock progressif), la seconde partie ressemble d'ailleurs beaucoup à la première, en mieux.
En guise de résumé, je dirai que, pendant la grosse heure et demi de concerts, Klaus Schulze et Lisa Gerrard donnent parfois l'impression de se chercher, ce qui est inévitable si, comme j'en ai eu l'impression et comme les spécialistes semblent le confirmer, Lisa Gerrard chante réellement en improvisant et en se laissant guider par les impulsions données par la musique de Klaus Schulze. Cela dit, quand ils se trouvent, ils se trouvent bien. Lorsque, lors des cinq-dix dernières minutes de la deuxième partie (extrait ici), les meilleures de tout le concert, Lisa et Klaus parviennent à marier leurs deux sons, à les fondre l'un dans l'autre, tout prend un sens nouveau et les possibilités offertes par cette collaboration étrange apparaissent clairement.
Après un tel moment de grâce, le rappel est au mieux anecdotique. Je n'en ai d'ailleurs retenu que la phrase amusante prononcée par Klaus Schulze en remontant sur scène : "I'm going to start alone. She'll come back in a moment. She's getting air.... She's not a synthesizer you know. She's analogue.", qui est me semble-t-il la meilleure conclusion possible pour ce trop long billet.
Pour ceux qui veulent un autre son de cloche, vous trouverez ici la chronique du concert de Paris par un ami, qui est avant tout fan de Klaus Schulze.
(Source de l'image ici)
dimanche, septembre 27
Klaus Schulze & Lisa Gerrard, AB, 25 septembre 2009 (I)
Par bien des points, il s'agit d'une collaoration contre-nature. Les synthés d'une froideur toute germanique de Klaus Schulze (je m'autorise à utiliser un cliché aussi éculé car je ne connais pour ainsi dire rien de ses oeuvres et il faut bien que je fasse illusion, surtout dans un paragraphe d'introduction) et les vocalises supra-terrestres débordantes d'émotion de Lisa Gerrard n'auraient jamais dû se rencontrer, et encore moins se fondre dans une collaboration à long terme. Et pourtant...
Lorsque leur premier album commun Farscape a paru en 2008, je ne savais trop dans un premier temps que penser. Après avoir été déçu à répétition durant le années 2000 par les choix artistiques de Lisa Gerrard, que je sentais sombrer petit à petit dans l'anecdotique, en refusant de se coltiner à d'autres tempéraments que le sien et en ne travaillant plus qu'avec des collaborateurs de second plan qui se gardaient bien de la pousser à se mettre en danger, j'avais fini par ne plus espérer grand chose d'elle. Trop souvent, Lisa avait choisi pour accompagner sa voix de simples nappes planouillantes sans personnalité propre (sur la BO de Whale Rider notamment) et le résultat avait été décevant, car ces nappes étaient conçues comme un simple entonnoir qui canalise l'attention de l'auditeur vers une voix qui, à n'être ainsi reliée à rien, réussissait le triste exploit de paraître banale. Même Lisa Gerrard n'a pas le droit de dérouler en roue libre et espérer que je trouve ça génial par défaut (même si pour l'efficacité de ma démonstration, je passe ici sous silence The Silver Tree (2006), un album qui m'avait déjà un peu réconcilié avec ses productions récentes).
Connaissant la réputation de Klaus Schulze comme pape allemand du synthé planant, je m'étais donc dit dans un premier temps que cette nouvelle direction allait au moins l'obliger à s'adapter, à abandonner ses ficelles habituelles pour chercher une nouvelle manière de chanter, à mettre sa voix au service d'une autre personnalité artistique, possiblement aussi forte et établie que la sienne.
L'écoute de Farscape m'avait un peu fait déchanter. Comme tout le monde, Klaus Schulze s'est sans doute trouvé dans un premier temps tétanisé par la voix de Lisa Gerrard et n'a pas osé la mettre en danger, se contentant durant les cinq premiers tableaux de tisser un léger tapis d'arpèges et lâchant la bride à Lisa, qui n'était sans doute que trop heureuse de retrouver ses petites habitudes. Les choses commencent seulement à devenir intéressante dans les deux derniers tableaux à la fin du CD2, où un début de dialogue s'installe entre la voix de Lisa Gerrard et l'accompagnement de Klaus Schulze.
Cela dit, le disque, portait déjà en germe le signe d'un possible renouveau. En effet, la longueur des morceaux, une vingtaine de minutes en moyenne, donnait à la chanteuse une liberté nouvelle dont elle semblait ne pas trop savoir que faire mais qui a sans doute dû inconsciemment lui ouvrir de nouvelles perspectives. Après tout, bon nombre de musiques du monde (Nusrat Fateh Ali Khan par exemple) fonctionnent sur le mode de la répétition jusqu'à l'épuisement. Or, c'est une direction dont, jusqu'à présent, les origines pop-rock de Dead Can Dance l'avaient tenue éloignée. Peut-être cette notion de durée allait-elle la conduire à repenser la manière dont elle envisage son chant, à retrouver l'envie de construire des morceaux et cette capacité unique à créer puis à résoudre des tensions, capacité qui était le secret de fabrication de ses productions des années 80 et 90 et qu'on retrouve dans son état le plus pur dans des morceaux comme The Host of Seraphim ou Cantara par exemple.
Tel était mon état d'esprit ce vendredi soir lorsque, confortablement installé dans un des sièges de l'AB, je vois s'éteindre les lumières de la salle (comble) : joie de revoir Lisa Gerrard dans une salle à taille humaine, curiosité de voir de quoi est capable Klaus Schulze, mais faible espoir de pouvoir réellement retrouver l'intensité exceptionnelle de mes concerts de Dead Can Dance et Lisa Gerrard dans les années 90. Qu'en a-t-il été ? Vous le saurez en suivant le prochain épisode des fabuleuses aventures de "Petit Pierre au pays des synthés magiques et de la bonne fée Lisa" (titre provisoire).
Lorsque leur premier album commun Farscape a paru en 2008, je ne savais trop dans un premier temps que penser. Après avoir été déçu à répétition durant le années 2000 par les choix artistiques de Lisa Gerrard, que je sentais sombrer petit à petit dans l'anecdotique, en refusant de se coltiner à d'autres tempéraments que le sien et en ne travaillant plus qu'avec des collaborateurs de second plan qui se gardaient bien de la pousser à se mettre en danger, j'avais fini par ne plus espérer grand chose d'elle. Trop souvent, Lisa avait choisi pour accompagner sa voix de simples nappes planouillantes sans personnalité propre (sur la BO de Whale Rider notamment) et le résultat avait été décevant, car ces nappes étaient conçues comme un simple entonnoir qui canalise l'attention de l'auditeur vers une voix qui, à n'être ainsi reliée à rien, réussissait le triste exploit de paraître banale. Même Lisa Gerrard n'a pas le droit de dérouler en roue libre et espérer que je trouve ça génial par défaut (même si pour l'efficacité de ma démonstration, je passe ici sous silence The Silver Tree (2006), un album qui m'avait déjà un peu réconcilié avec ses productions récentes).
Connaissant la réputation de Klaus Schulze comme pape allemand du synthé planant, je m'étais donc dit dans un premier temps que cette nouvelle direction allait au moins l'obliger à s'adapter, à abandonner ses ficelles habituelles pour chercher une nouvelle manière de chanter, à mettre sa voix au service d'une autre personnalité artistique, possiblement aussi forte et établie que la sienne.
L'écoute de Farscape m'avait un peu fait déchanter. Comme tout le monde, Klaus Schulze s'est sans doute trouvé dans un premier temps tétanisé par la voix de Lisa Gerrard et n'a pas osé la mettre en danger, se contentant durant les cinq premiers tableaux de tisser un léger tapis d'arpèges et lâchant la bride à Lisa, qui n'était sans doute que trop heureuse de retrouver ses petites habitudes. Les choses commencent seulement à devenir intéressante dans les deux derniers tableaux à la fin du CD2, où un début de dialogue s'installe entre la voix de Lisa Gerrard et l'accompagnement de Klaus Schulze.
Cela dit, le disque, portait déjà en germe le signe d'un possible renouveau. En effet, la longueur des morceaux, une vingtaine de minutes en moyenne, donnait à la chanteuse une liberté nouvelle dont elle semblait ne pas trop savoir que faire mais qui a sans doute dû inconsciemment lui ouvrir de nouvelles perspectives. Après tout, bon nombre de musiques du monde (Nusrat Fateh Ali Khan par exemple) fonctionnent sur le mode de la répétition jusqu'à l'épuisement. Or, c'est une direction dont, jusqu'à présent, les origines pop-rock de Dead Can Dance l'avaient tenue éloignée. Peut-être cette notion de durée allait-elle la conduire à repenser la manière dont elle envisage son chant, à retrouver l'envie de construire des morceaux et cette capacité unique à créer puis à résoudre des tensions, capacité qui était le secret de fabrication de ses productions des années 80 et 90 et qu'on retrouve dans son état le plus pur dans des morceaux comme The Host of Seraphim ou Cantara par exemple.
Tel était mon état d'esprit ce vendredi soir lorsque, confortablement installé dans un des sièges de l'AB, je vois s'éteindre les lumières de la salle (comble) : joie de revoir Lisa Gerrard dans une salle à taille humaine, curiosité de voir de quoi est capable Klaus Schulze, mais faible espoir de pouvoir réellement retrouver l'intensité exceptionnelle de mes concerts de Dead Can Dance et Lisa Gerrard dans les années 90. Qu'en a-t-il été ? Vous le saurez en suivant le prochain épisode des fabuleuses aventures de "Petit Pierre au pays des synthés magiques et de la bonne fée Lisa" (titre provisoire).
mercredi, septembre 23
Muse s'amuse
Muse est passé il y a quelques jours à la télévision italienne, qui les a obligés à jouer en playback.... Ca ne leur a pas plu.
Je ne sais pas ce qu est le plus drôle ici : la manière dont la présentatrice présente "The Muse", le jeu de batterie très inspiré de Matt Bellamy ou le fait que le faux chanteur Dom a tout fait pour ressembler à un Thom Yorke qui aurait fait plus de sport et moins de crise d'angoisse dans sa cave.
Donc, ils ont de l'humour...
Il ne me reste plus qu'à me faire une opinion sur l'album. Ce sera ma mission du weekend.
Je ne sais pas ce qu est le plus drôle ici : la manière dont la présentatrice présente "The Muse", le jeu de batterie très inspiré de Matt Bellamy ou le fait que le faux chanteur Dom a tout fait pour ressembler à un Thom Yorke qui aurait fait plus de sport et moins de crise d'angoisse dans sa cave.
Donc, ils ont de l'humour...
Il ne me reste plus qu'à me faire une opinion sur l'album. Ce sera ma mission du weekend.
jeudi, septembre 17
Débattons, débattons.....
A l'occasion de la remise des titres de docteurs Honoris Causa de l'Université de Liège, des musiciens d'horizons divers étaient réunis ce matin à la Salle Académique pour débattre du thème général de "Passeurs de musiques" (joliment traduit en anglais par 'Music's ferrymen'). Etaient présents : Anthony Braxton, Arvo Pärt, Dick Annegarn, Robert Wyatt, Frederic Rzewski. Soit deux dont je connais bien l'oeuvre, un dont j'ai entendu des bribes et deux dont je ne savais rien (je vous laisse deviner lesquels).
J'étais assez impatient de voir comment des créateurs venant de domaines aussi différents allaient pouvoir interagir et se rencontrer : un jazzman fan de musique contemporaine (et dont le fils est membre de Battles), un rockeur prog reconverti en délicat orfèvre de jazz-pop, un compositeur contemplatif slave tendance mystique, un créateur de chansons, un pianiste militant, etc... Avaient-ils vraiment des choses à se dire et à échanger ?
Globalement, la réponse est oui, même si cela n'a pas été sans mal. Le modérateur avait tendance à poser des questions très théoriques et abstraites qui semblaient devoir dans un premier temps enfermer le débat dans des querelles de chapelles (pour tout dire, la première intervention d'Arvo Pärt a été de dire "Vous n'avez pas une question plus simple ?").
Le débat a tout d'abord tourné autour de la différence (si elle existe) entre composition et improvisation. Pour le commun des mortels, la réponse semble devoir a priori être oui, mais au fur et à mesure des échanges des notions séduisantes pour le béotien que je suis apparaissent et me font réfléchir : la notion d'improvisation comme "real-time composition", comme respect d'un ensemble de codes finalement assez stricts, la composition comme exercice de mémoire, de planification, etc... Evidemment, chaque musicien défendait son pré carré. Arvo Pärt est ainsi plus rétif à l'improvisation ("Une soupe très liquide") qu'Anthony Braxton.
La seconde moitié du débat a surtout tourné autour de la question : la musique est-elle politique ? Comme souvent, le débat n'est pas tant un débat d'idées qu'un débat lexical. Certains prennent le mot musique en son sens le plus étroit, c'est-à-dire un assemblage de notes et de sons et en déduisent qu'évidemment, la musique n'est pas et ne peut jamais être politique (Dick Annegarn : "une tierce mineure est-elle de gauche ou de droite ?"). D'autres dans le public considèrent que le terme musique contient aussi les paroles de chansons et évoquent les guerilleros sandinistes qui ont créé des chansons sur le montage et l'utilisation de certains fusils ou évoquent le cas des compositeurs soviétiques obligés de créer des symphonies joyeuses et proches du peuple s'ils voulaient les voir jouées par les orchestres d'Etat, etc.. Personnellement, je trouve ce genre de questions le plus souvent creux et stérile (comment débattre de ces questions si on ne se met pas d'accord avant tout sur le sens des mots "musique" et "politique"). Cela dit, en écoutant tout ce beau monde deviser gaiment, il m'est venu une ébauche de théorie sur la politique comme "étude et évolution des rapports de pouvoir entre différents groupes sociaux, culturels et économiques", définition qui, si on l'accepte, entrapine que l'incorporation dans la musique savante ou au contraire populaire d'idées, de motifs venant d'horizons divers peut devenir dans certains milieux et à certaines époques un acte politique.
Pour finir, après une petite séquence hagiographique sur le viking SDF Moondog, chaque intervenant a donné quelques informations sur sa manière de composer. Robert Wyatt fonctionne beaucoup sur l'empilement d'ébauches sur bandes qu'il doit ensuite, lorsqu'une certaine harmonie semble apparaître dans la masse ainsi produite, éditer et organiser sous formes de chansons. Arvo Pärt fonctionne par illumination, cherchant à faire le vide en lui, jusqu'à ce qu'une étincelle surgisse, sans qu'il sache exactement comment ou pourquoi, etc.
Voilà un rapide résumé de ce dont je me souviens (je n'ai rien noté donc j'ai déjà sans doute beaucoup oublié). Dans l'ensemble, ce fut plutôt agréable à suivre, même si rien de transcendant n'en est sorti. Je regrette juste qu'il n'y ait pas eu plus de discussions autour de l'opposition entre musiques savantes et populaires, un thème qui m'a évidemment toujours passionné et sur lequel la majorité des intervenants présents ici auraient sans doute eu beaucoup à dire.
Prochaine étape : le concert de ce soir, où la rumeur veut que Robert Wyatt pousse la chansonnette. J'attends ça avec impatience.
J'étais assez impatient de voir comment des créateurs venant de domaines aussi différents allaient pouvoir interagir et se rencontrer : un jazzman fan de musique contemporaine (et dont le fils est membre de Battles), un rockeur prog reconverti en délicat orfèvre de jazz-pop, un compositeur contemplatif slave tendance mystique, un créateur de chansons, un pianiste militant, etc... Avaient-ils vraiment des choses à se dire et à échanger ?
Globalement, la réponse est oui, même si cela n'a pas été sans mal. Le modérateur avait tendance à poser des questions très théoriques et abstraites qui semblaient devoir dans un premier temps enfermer le débat dans des querelles de chapelles (pour tout dire, la première intervention d'Arvo Pärt a été de dire "Vous n'avez pas une question plus simple ?").
Le débat a tout d'abord tourné autour de la différence (si elle existe) entre composition et improvisation. Pour le commun des mortels, la réponse semble devoir a priori être oui, mais au fur et à mesure des échanges des notions séduisantes pour le béotien que je suis apparaissent et me font réfléchir : la notion d'improvisation comme "real-time composition", comme respect d'un ensemble de codes finalement assez stricts, la composition comme exercice de mémoire, de planification, etc... Evidemment, chaque musicien défendait son pré carré. Arvo Pärt est ainsi plus rétif à l'improvisation ("Une soupe très liquide") qu'Anthony Braxton.
La seconde moitié du débat a surtout tourné autour de la question : la musique est-elle politique ? Comme souvent, le débat n'est pas tant un débat d'idées qu'un débat lexical. Certains prennent le mot musique en son sens le plus étroit, c'est-à-dire un assemblage de notes et de sons et en déduisent qu'évidemment, la musique n'est pas et ne peut jamais être politique (Dick Annegarn : "une tierce mineure est-elle de gauche ou de droite ?"). D'autres dans le public considèrent que le terme musique contient aussi les paroles de chansons et évoquent les guerilleros sandinistes qui ont créé des chansons sur le montage et l'utilisation de certains fusils ou évoquent le cas des compositeurs soviétiques obligés de créer des symphonies joyeuses et proches du peuple s'ils voulaient les voir jouées par les orchestres d'Etat, etc.. Personnellement, je trouve ce genre de questions le plus souvent creux et stérile (comment débattre de ces questions si on ne se met pas d'accord avant tout sur le sens des mots "musique" et "politique"). Cela dit, en écoutant tout ce beau monde deviser gaiment, il m'est venu une ébauche de théorie sur la politique comme "étude et évolution des rapports de pouvoir entre différents groupes sociaux, culturels et économiques", définition qui, si on l'accepte, entrapine que l'incorporation dans la musique savante ou au contraire populaire d'idées, de motifs venant d'horizons divers peut devenir dans certains milieux et à certaines époques un acte politique.
Pour finir, après une petite séquence hagiographique sur le viking SDF Moondog, chaque intervenant a donné quelques informations sur sa manière de composer. Robert Wyatt fonctionne beaucoup sur l'empilement d'ébauches sur bandes qu'il doit ensuite, lorsqu'une certaine harmonie semble apparaître dans la masse ainsi produite, éditer et organiser sous formes de chansons. Arvo Pärt fonctionne par illumination, cherchant à faire le vide en lui, jusqu'à ce qu'une étincelle surgisse, sans qu'il sache exactement comment ou pourquoi, etc.
Voilà un rapide résumé de ce dont je me souviens (je n'ai rien noté donc j'ai déjà sans doute beaucoup oublié). Dans l'ensemble, ce fut plutôt agréable à suivre, même si rien de transcendant n'en est sorti. Je regrette juste qu'il n'y ait pas eu plus de discussions autour de l'opposition entre musiques savantes et populaires, un thème qui m'a évidemment toujours passionné et sur lequel la majorité des intervenants présents ici auraient sans doute eu beaucoup à dire.
Prochaine étape : le concert de ce soir, où la rumeur veut que Robert Wyatt pousse la chansonnette. J'attends ça avec impatience.
samedi, septembre 12
J'étais persuadé d'avoir ce morceau de Brian Eno en CD.....
et bien non.... Ce n'est sur aucune des trois compilations de Music For Films. Je ne vais quand même pas devoir acheter un album de Toto !!
(En attendant, il y a un mp3 disponible ici)
jeudi, septembre 10
dimanche, septembre 6
Les bienfaits de Youtube...
Voir en 2009 la vidéo d'une chanson de 1986 que j'adore (vraiment) et que je n'avais fait qu'entrapercevoir une fois à l'époque de sa sortie.
Je continue de penser que peu de chansons avec un son aussi fondamentalement 80s ont aussi bien vieilli, même si la version de l'album me semble assez nettement supérieure à celle-ci, sortie un an plus tôt. J'angoisse à l'idée que mon exemplaire en CD de l'album puisse bientôt rendre l'âme. Je doute en effet de jamais en retrouver un autre.
EDIT : Et tant que je suis en pleine régression germanisante, je renchéris avec :
Je continue de penser que peu de chansons avec un son aussi fondamentalement 80s ont aussi bien vieilli, même si la version de l'album me semble assez nettement supérieure à celle-ci, sortie un an plus tôt. J'angoisse à l'idée que mon exemplaire en CD de l'album puisse bientôt rendre l'âme. Je doute en effet de jamais en retrouver un autre.
EDIT : Et tant que je suis en pleine régression germanisante, je renchéris avec :
mercredi, septembre 2
Jonny goes classic
Pour les fans du Radiohead, j'ai enfin mis la main sur l'oeuvre pour orchestre de Jonny Greenwood jouée il y a quelques jours aux Proms de la BBC. Après une première écoute, je retrouve avec un certain plaisir les cordes dissonantes de la BO de There Will Be Blood. Une deuxième écoute sera néanmoins nécessaire avant que je me décide à trouver ça vraiment bien ou inutilement prétentieux, frontière étroite sur laquelle tanguent la grande majorité des oeuvres de "musique contemporaine".
samedi, août 29
Extreme stagediving au Pukkelpop
L'incident arrive à 2:40, mais comme les choses sont bien faites, vous pouvez passer ces 160 secondes d'attente à écouter ma chanson préférée de Faith No More. Et Mike Patton semble être dans l'ensemble plutôt un chic type, mais avait-on vraiment des raisons d'en douter ?
Pour ceux que ça intéresse, le sauteur inconscient serait un technicien lumière de La Roux et ne serait pas trop gravement atteint.
(merci au vendeur de Caroline Music)
EDIT : Tant que j'en suis à parler de Faith No More, ceci pourrait bien être la vidéo Youtube la plus formidable de tous les temps.
(mais il faut être anglophile pour comprendre pourquoi)
Pour ceux que ça intéresse, le sauteur inconscient serait un technicien lumière de La Roux et ne serait pas trop gravement atteint.
(merci au vendeur de Caroline Music)
EDIT : Tant que j'en suis à parler de Faith No More, ceci pourrait bien être la vidéo Youtube la plus formidable de tous les temps.
(mais il faut être anglophile pour comprendre pourquoi)
mercredi, août 19
Revue de presse
- Les Pet Shop Boys sont des envoyés du démon et font danser les femmes "de manière extravagante". Cette brève a été publiée dans tous les journaux que je lis. C'est vraiment l'été. (je lis rarement le site du Figaro mais les commentaires de l'article sont absolument top moumoute)
- "[A-Ha is] a rather misunderstood band. They were looked upon as a group for teenage girls, but in reality they were a very creative band". Ca fait des années que je le dis et que vous ne me croyez pas. Peut-être le Guardian parviendra-t-il à vous convaincre. Et s'il ne vous convainc pas, il y a de bonnes chances qu'il vous fasse rire.
(merci à la Blogo)
J'essaierai d'écrire dans les prochains jours un billet sur les affres du blogueur musical dont la platine CD tombe en panne et doit partir en réparation pendant un mois (UN MOIS !!!). Je ne pensais vraiment pas que ça laisserait un tel vide dans mon emploi du temps. C'est des occasions comme celle-là qui me font me réjouir de ne pas avoir foutu mes vieilles cassettes audio à la poubelle.
- "[A-Ha is] a rather misunderstood band. They were looked upon as a group for teenage girls, but in reality they were a very creative band". Ca fait des années que je le dis et que vous ne me croyez pas. Peut-être le Guardian parviendra-t-il à vous convaincre. Et s'il ne vous convainc pas, il y a de bonnes chances qu'il vous fasse rire.
(merci à la Blogo)
J'essaierai d'écrire dans les prochains jours un billet sur les affres du blogueur musical dont la platine CD tombe en panne et doit partir en réparation pendant un mois (UN MOIS !!!). Je ne pensais vraiment pas que ça laisserait un tel vide dans mon emploi du temps. C'est des occasions comme celle-là qui me font me réjouir de ne pas avoir foutu mes vieilles cassettes audio à la poubelle.
jeudi, août 13
Philip Glass et les Proms
Le premier concert promenade consacré à Philip Glass a eu lieu hier au Royal Albert Hall à Londres. Deux oeuvres au programme : son premier concerto pour violon joué par Gidon Kremer (par ailleurs l'interprète de la version disographique de référence) et la septième symphonie.
J'ai déjà parlé par ailleurs de son concerto pour violon, l'une de mes 10 oeuvres musicales de référence, et l'interprétation d'hier est digne même si elle illustre bien la différence entre une interprétation en live et une interprétation studio. Les traits rapides par exemple sont clairement moins limpides que sur disque.
Sa septième symphonie, comme presque toutes ses symphonies d'ailleurs, est tout à fait dispensable, à part peut-être le dernier mouvement, qui n'est qu'une resucée d'une de ses oeuvres précédentes. Il faudra un jour qu'un ami qui lui veut du bien dise à ce pauvre Philip, qui s'entête à sortir des kyrielles de symphonies interchangeables, que le format symphonique ne lui convient guère. Une musique aussi ténue dans sa construction harmonique que celle de Philip Glass a besoin d'un fil directeur fort qui fasse tenir le tout, un fil que l'on trouve naturellement en musique de chambre ou dans un concerto mais qui fait cruellement défaut ici. Bah.
Le tout est écoutable pendant une semaine ici. Pour ceux qui aiment ça, le site de la BBC recense quelques réactions bien tranchées. Glass divise toujours.
J'ai déjà parlé par ailleurs de son concerto pour violon, l'une de mes 10 oeuvres musicales de référence, et l'interprétation d'hier est digne même si elle illustre bien la différence entre une interprétation en live et une interprétation studio. Les traits rapides par exemple sont clairement moins limpides que sur disque.
Sa septième symphonie, comme presque toutes ses symphonies d'ailleurs, est tout à fait dispensable, à part peut-être le dernier mouvement, qui n'est qu'une resucée d'une de ses oeuvres précédentes. Il faudra un jour qu'un ami qui lui veut du bien dise à ce pauvre Philip, qui s'entête à sortir des kyrielles de symphonies interchangeables, que le format symphonique ne lui convient guère. Une musique aussi ténue dans sa construction harmonique que celle de Philip Glass a besoin d'un fil directeur fort qui fasse tenir le tout, un fil que l'on trouve naturellement en musique de chambre ou dans un concerto mais qui fait cruellement défaut ici. Bah.
Le tout est écoutable pendant une semaine ici. Pour ceux qui aiment ça, le site de la BBC recense quelques réactions bien tranchées. Glass divise toujours.
lundi, août 10
The Big Pink (bis)
vendredi, août 7
Pierre Lapointe et le jeu de l'été
Je vis comme un échec personnel de m'être rendu compte seulement maintenant que Pierre Lapointe a sorti son nouvel album il y a cinq mois. A ma décharge, la sortie française n'est prévue que pour septembre, mais bon, ça ne fait quand même pas très sérieux pour un fan de base. En guise de pénitence, je viens de le commander sur Amazon.ca même si, avec les délais de livraison, il arrivera sans doute après la sortie française, mais bon, quand on aime on ne compte pas (et puis, le taux de change aidant et livraison comprise, ça risque de me revenir moins cher que la sortie européenne).
En attendant, Le site officiel propose cette vidéo.
Comme c'est l'été et que l'été est la saison des jeux, j'avais envie de vous proposer dans la foulée un grand brainstorming aoûtien pour faire la liste de ces vidéos musicales contenant un long panoramique surplombant d'un grand nombre de gens plus ou moins (dé)vêtus et plus ou moins immobiles sur le sol (couchés ou à la limite assis). Pour amorcer la pompe, je comptais proposer ces deux exemples bien connus :
et
mais je me rends compte en les revoyant que, contrairement à mon souvenir, ces deux vidéos ne rentrent pas complètement dans la catégorie voulue. Comment expliquer dès lors que la vidéo de Pierre Lapointe m'ait semblé si clichetonneuse ? Je suis preneur de tous liens que vous pourriez trouver à ce sujet.
En attendant, Le site officiel propose cette vidéo.
Comme c'est l'été et que l'été est la saison des jeux, j'avais envie de vous proposer dans la foulée un grand brainstorming aoûtien pour faire la liste de ces vidéos musicales contenant un long panoramique surplombant d'un grand nombre de gens plus ou moins (dé)vêtus et plus ou moins immobiles sur le sol (couchés ou à la limite assis). Pour amorcer la pompe, je comptais proposer ces deux exemples bien connus :
et
mais je me rends compte en les revoyant que, contrairement à mon souvenir, ces deux vidéos ne rentrent pas complètement dans la catégorie voulue. Comment expliquer dès lors que la vidéo de Pierre Lapointe m'ait semblé si clichetonneuse ? Je suis preneur de tous liens que vous pourriez trouver à ce sujet.
mercredi, juillet 29
Les sept heures de Dour
Dour, le samedi 18 juin, de 18h à 1h :
Jazzanova : De la lounge avec un show à l'américaine... autant dire que c'est pas mon truc.
Gong : Très bonne surprise pour ma part, je ne connaissais qu'à peine le nom et ai été agréablement surpris. J'avais vraiment l'impression de me retrouver dans un concert du début des années 70. Costumes ringards, séquences psychédéliques à la flûte traversière. Projections flower power. Je vais tenter d'écouter un album pour me faire une idée.
65daysofstatic : Deuxième fois que je les vois et ça reste vraiment pour moi un bel exemple de ce que le post-rock peut être quand il refuse de choisir entre rythme et mélodie, son pur sans évolution et construction de chanson. J'aime vraiment beaucoup.
Pet Shop Boys : Ils n'ont même pas été chahutés, ce que je craignais un peu à dire vrai. Je n'en dis pas plus car j'ai déjà tout dit deux billets plus bas.
Mon principal regret de n'avoir pas eu l'occasion de me perdre dans une tente metal. J'ai toujours rêvé de me faire un concert de pur death-metal. Ca aurait été l'occasion parfaite de me mêler aux chevelus buveurs de sang.
Jazzanova : De la lounge avec un show à l'américaine... autant dire que c'est pas mon truc.
Gong : Très bonne surprise pour ma part, je ne connaissais qu'à peine le nom et ai été agréablement surpris. J'avais vraiment l'impression de me retrouver dans un concert du début des années 70. Costumes ringards, séquences psychédéliques à la flûte traversière. Projections flower power. Je vais tenter d'écouter un album pour me faire une idée.
65daysofstatic : Deuxième fois que je les vois et ça reste vraiment pour moi un bel exemple de ce que le post-rock peut être quand il refuse de choisir entre rythme et mélodie, son pur sans évolution et construction de chanson. J'aime vraiment beaucoup.
Pet Shop Boys : Ils n'ont même pas été chahutés, ce que je craignais un peu à dire vrai. Je n'en dis pas plus car j'ai déjà tout dit deux billets plus bas.
Mon principal regret de n'avoir pas eu l'occasion de me perdre dans une tente metal. J'ai toujours rêvé de me faire un concert de pur death-metal. Ca aurait été l'occasion parfaite de me mêler aux chevelus buveurs de sang.
mardi, juillet 28
Arte va vous faire aimer les années 80
Ce mardi à 22h40, Arte diffuse un documentaire sur Johann Hans Hölzel, alias Falco, où on apprend notamment qu'il fut un peu le Eminem de 1986 lorsque Jeanny (à mon avis son chef-d'oeuvre, une des cinq chansons qui me donnent systématiquement la chair de poule...) fit scandale par sa description à la première personne d'un meurtre passionnel.
Plus intriguant, ce jeudi à 23h20 : Nighting Eighties, où des tubes des années 80 (Le Monde mentionne entre autres Girls Just Want To Have Fun et Take On Me) sont réinterprétés par des chanteurs et chanteuses issus d'autres genres musicaux. Je regarderai ça avec curiosité, en espérant que le ton ne soit pas trop condescendant avec le genre 'pop'.
Sinon, comme j'ai du mal à écrire de longs billets, j'ai créé un compte Twitter hier et ai introduit ici-même dans la colonne de droite un lien vers mes messages récents, histoire de pouvoir poster en quelques mots mes états d'âme et mes impressions sur le monde merveilleux de la musique qui fait me sourire, planer, pleurer ou avoir le cafard, ainsi que sur celle qui ne me fait rien du tout parce qu'elle est trop mauvaise.
Plus intriguant, ce jeudi à 23h20 : Nighting Eighties, où des tubes des années 80 (Le Monde mentionne entre autres Girls Just Want To Have Fun et Take On Me) sont réinterprétés par des chanteurs et chanteuses issus d'autres genres musicaux. Je regarderai ça avec curiosité, en espérant que le ton ne soit pas trop condescendant avec le genre 'pop'.
Sinon, comme j'ai du mal à écrire de longs billets, j'ai créé un compte Twitter hier et ai introduit ici-même dans la colonne de droite un lien vers mes messages récents, histoire de pouvoir poster en quelques mots mes états d'âme et mes impressions sur le monde merveilleux de la musique qui fait me sourire, planer, pleurer ou avoir le cafard, ainsi que sur celle qui ne me fait rien du tout parce qu'elle est trop mauvaise.
dimanche, juillet 12
Pet Shop Boys, Luxembourg, 13 juin 2009
Ma chronique est en anglais car je l'ai écrite pour le forum anglophone dédié aux PSB et j'ai la flemme de la traduire en français pour la poster ici. De toutes façons, je soupçonne que la majorité des gens qui lisent ce blog ont une bonne connaissance de l'anglais, donc ça ne devrait pas poser trop de problèmes.
Musically speaking, it is probably the best show of them I've ever seen (and I saw quite a few, starting with the Nightlife tour).
- No interval to dampen the mood, which means an almost continuous mix (there is I think only one very short interruption).
- A very clever use of mash-ups to keep the spectator guessing about what will come next (although it will probably appeal more to the die-hard fans than to the casual fans, who might find it a bit tedious). It also means that most of the songs are played in never-heard-before remix versions. I hope there will be a at some point a live DVD or CD of this tour, so we can actually hear the finer details of the mix, because I probably missed loads of allusions to songs. We apparently heard bits of So Hard or What Have I done?, which totally escaped me.
- A grandiose set-list, which strays away from what they used to do in recent years (Go West and Always On My Mind sung in the first half for instance). In the middle of the show there is a downtempo section that is just to die for (Do I have to, King's Cross, Jealousy, The Way It Used To Be). It gave me goosebumps.
- My only small disappointment is that they totally left recent albums out of the setlist (there should have been a place for Minimal, Integral or Luna Park, as they would have been perfect for the mood of the show). I actually wonder how much of an input Stuart Price had in the setlist. If he had a real influence on the choices made, it could explain why the setlist is so heavily based on the first four albums.
- The Coldplay cover was totally unnecessary, but it might be the closest I ever get to my dream collaboration between the PSB and Brian Eno, so I won't hold too much of a grudge.
- As for external problems not directly related to the band, I thought the soundsystem was not very good and lacked loudness. At times I had to really pay attention to hear the music or Neil's vocals (which may or may not be partly pre-recorded).
Visually, it was a strange mix of DIY stage props (cardboard boxes as far as eyes can see), vintage visual effects (the huge pixels in some projections) and fancy light shows. I was a bit surprised to see they had kept the idea of basing the scenography on cubes. There is even more cubes here than on Cubism.
The choreography was not outstanding but it allowed me to keep focused on the music, which is always nice, especially when I see the show for the first time.
Set list :
Heart / More Than A Dream (reprise)
Did You See Me Coming?
Pandemonium / Can You Forgive Her?
Love Comes Quickly
Love etc.
Building a wall (reprise) / Integral (reprise)
Go West
Two Divided By Zero
Why Don't We Live Together?
Always On My Mind
Left To My Own Devices / Closer To Heaven
Do I Have To
King's Cross
The Way It Used To Be
Jealousy
Suburbia
All Over The World
Se A Vida E
Viva La Vida / Domino Dancing (reprise)
It's A Sin
-----------------
Being Boring
West End Girls
Musically speaking, it is probably the best show of them I've ever seen (and I saw quite a few, starting with the Nightlife tour).
- No interval to dampen the mood, which means an almost continuous mix (there is I think only one very short interruption).
- A very clever use of mash-ups to keep the spectator guessing about what will come next (although it will probably appeal more to the die-hard fans than to the casual fans, who might find it a bit tedious). It also means that most of the songs are played in never-heard-before remix versions. I hope there will be a at some point a live DVD or CD of this tour, so we can actually hear the finer details of the mix, because I probably missed loads of allusions to songs. We apparently heard bits of So Hard or What Have I done?, which totally escaped me.
- A grandiose set-list, which strays away from what they used to do in recent years (Go West and Always On My Mind sung in the first half for instance). In the middle of the show there is a downtempo section that is just to die for (Do I have to, King's Cross, Jealousy, The Way It Used To Be). It gave me goosebumps.
- My only small disappointment is that they totally left recent albums out of the setlist (there should have been a place for Minimal, Integral or Luna Park, as they would have been perfect for the mood of the show). I actually wonder how much of an input Stuart Price had in the setlist. If he had a real influence on the choices made, it could explain why the setlist is so heavily based on the first four albums.
- The Coldplay cover was totally unnecessary, but it might be the closest I ever get to my dream collaboration between the PSB and Brian Eno, so I won't hold too much of a grudge.
- As for external problems not directly related to the band, I thought the soundsystem was not very good and lacked loudness. At times I had to really pay attention to hear the music or Neil's vocals (which may or may not be partly pre-recorded).
Visually, it was a strange mix of DIY stage props (cardboard boxes as far as eyes can see), vintage visual effects (the huge pixels in some projections) and fancy light shows. I was a bit surprised to see they had kept the idea of basing the scenography on cubes. There is even more cubes here than on Cubism.
The choreography was not outstanding but it allowed me to keep focused on the music, which is always nice, especially when I see the show for the first time.
Set list :
Heart / More Than A Dream (reprise)
Did You See Me Coming?
Pandemonium / Can You Forgive Her?
Love Comes Quickly
Love etc.
Building a wall (reprise) / Integral (reprise)
Go West
Two Divided By Zero
Why Don't We Live Together?
Always On My Mind
Left To My Own Devices / Closer To Heaven
Do I Have To
King's Cross
The Way It Used To Be
Jealousy
Suburbia
All Over The World
Se A Vida E
Viva La Vida / Domino Dancing (reprise)
It's A Sin
-----------------
Being Boring
West End Girls
Signes de vie.
Pour la première fois depuis au moins deux ans, j'ai quatre concerts prévus dans les mois qui viennent ; le samedi du festival de Dour, le vendredi du Pukkelpop, le concert de Patriiick Wolf en octobre au Botanique et le concert de The Big Pink en novembre à l'AB (bien que je n'ai pas la moindre idée de ce que leur musique peut donner en concert).
Sinon, je profite d'une semaine de travail à domicile pour écouter de très vieux mp3 téléchargés il y a quatre ou cinq ans et jamais écoutés depuis. Par bien des points, cette occupation se rapproche de l'archéologie. Ainsi, je suis franchement troublé de constater que, il y a quelques années, je pensais sincèrement que la musique de Merzbow pourrait me plaire et que je me devais donc d'en écouter, ou bien de retomber sur des noms qu étaient omniprésents dans les blogs et/ou la presse musicale à l'époque et qui ont depuis presque complètement disparu de la circulation : The Concretes, Lali Puna, Sufjan Stevens (qu'est-ce qu'il devient, lui ?), The Boredoms, Le Tigre, The Postal Service, Gravenhurst, etc...
Je suis aussi tombé sur deux compilations offertes par la Blogothèque à ses débuts, notamment un mix de Noël qui était dans l'ensemble assez formidable.
Sinon, je profite d'une semaine de travail à domicile pour écouter de très vieux mp3 téléchargés il y a quatre ou cinq ans et jamais écoutés depuis. Par bien des points, cette occupation se rapproche de l'archéologie. Ainsi, je suis franchement troublé de constater que, il y a quelques années, je pensais sincèrement que la musique de Merzbow pourrait me plaire et que je me devais donc d'en écouter, ou bien de retomber sur des noms qu étaient omniprésents dans les blogs et/ou la presse musicale à l'époque et qui ont depuis presque complètement disparu de la circulation : The Concretes, Lali Puna, Sufjan Stevens (qu'est-ce qu'il devient, lui ?), The Boredoms, Le Tigre, The Postal Service, Gravenhurst, etc...
Je suis aussi tombé sur deux compilations offertes par la Blogothèque à ses débuts, notamment un mix de Noël qui était dans l'ensemble assez formidable.
vendredi, juin 26
Michael Jackson RIP
Personne ne peut dénier l'énorme rôle qu'il a joué dans l'histoire de la musique américaine de la fin du XXème siècle, autant d'un point de vue artistique que d'un point de vue économique ou socio-politique. On l'a sans doute un peu oublié ces dernière années, depuis la sortie de Dangerous (son dernier album pas complètement raté), quand sa vie s'est transformée en une triste suite de procès (sur lesquels je m'interdis d'avoir la moindre opinion).
Cela dit, bien que j'aime beaucoup quelques chansons comme Beat It, Dirty Diana ou (plus perversement) Heal The World, je ne suis sans doute pas la personne la plus indiquée pour lui rendre un hommage vibrant car sa musique est issue d'un genre qui me laisse indifférent (la soul) et qu'il n'a donc commencé à m'intéresser qu'avec Thriller (j'avais 9 ans), quand il a abandonné la soul pour un style plus ouvertement pop. En conséquence, Michael Jackson n'a jamais fait partie de mon panthéon artistique personnel. Je ne vais donc pas en dire plus ici, laissant le soin aux vrais fanss de lui rendre l'hommage qu'il mérite.
Je me contenterai donc de poster la vidéo de la chanson de lui que je préfère
et cette vidéo, qui reste à ce jour le clip le plus mégalomane jamais produit :
Cela dit, bien que j'aime beaucoup quelques chansons comme Beat It, Dirty Diana ou (plus perversement) Heal The World, je ne suis sans doute pas la personne la plus indiquée pour lui rendre un hommage vibrant car sa musique est issue d'un genre qui me laisse indifférent (la soul) et qu'il n'a donc commencé à m'intéresser qu'avec Thriller (j'avais 9 ans), quand il a abandonné la soul pour un style plus ouvertement pop. En conséquence, Michael Jackson n'a jamais fait partie de mon panthéon artistique personnel. Je ne vais donc pas en dire plus ici, laissant le soin aux vrais fanss de lui rendre l'hommage qu'il mérite.
Je me contenterai donc de poster la vidéo de la chanson de lui que je préfère
et cette vidéo, qui reste à ce jour le clip le plus mégalomane jamais produit :
jeudi, juin 25
Steven Wells RIP
(source : IPC Media)
Je sors de ma léthargie pour signaler aux anciens (ou actuels) lecteurs du NME que l'un de leurs journalistes vedettes des années 90 est mort avant-hier aux Etat-Unis.
A l'époque, dans un NME tout entier dévoué à la gloire de la Britpop, il était toujours là pour faire entendre un autre son de cloche, que ce soit en remettant à sa place la mystique du groupe indie comme seul dépositaire de l'Intégrité Artistique, ou en se prenant de passion pour des groupes aussi différents que Atari Teenage Riot ou Daphné & Celeste (youtube est votre ami). Il formait un peu pour moi avec John Peel une sorte de modèle du journaliste rock anglais curieux de tout et libre de tout dogmatisme. Accessoirement, c'est le seul journaliste du NME dont j'ai jamais découpé les articles juste par ce qu'ils étaient de lui, bien que le sujet ne m'intéressait guère.
En guise d'hommage, et faute d'articles plus consistants sur le Web, un lien vers une chronique qui m'avait beaucoup marqué à l'époque (1999).
Plus d'infos ici, là, là ou là.
samedi, mai 30
Qui c'est ?
samedi, mai 23
La fille et le robot
A ma gauche : Royksopp, duo norvégien surestimé jusqu'à l'hystérie il y a quelques années par des journalistes qui n'y connaissaient rien en électro et se sentaient pourtant obligés de prendre le train en marche. Je les ai toujours trouvés insipides sur disque (à part pour cinq secondes de Poor Leno) et insupportables sur scène. J'étais loin de penser qu'ils pourraient un jour faire quoi que ce soit qui me plaise vraiment.
A ma droite, ceci :
Au milieu : moi qui ne sais comment réconcilier ma gauche et ma droite.
Pour éviter l'implosion cérébrale, on dira que c'est l'effet Robyn. Après tout, peut-être que Kleerup aussi, c'est un charlot de première qui ne fera plus jamais rien de bon. Qui sait ?
A ma droite, ceci :
Au milieu : moi qui ne sais comment réconcilier ma gauche et ma droite.
Pour éviter l'implosion cérébrale, on dira que c'est l'effet Robyn. Après tout, peut-être que Kleerup aussi, c'est un charlot de première qui ne fera plus jamais rien de bon. Qui sait ?
samedi, mai 9
Jimmy, va ta rhabiller
Bon, je me passerais volontiers de l'intro télé-réalité à la con, mais attendez le moment où il se met à chanter, juste pour rire.
lundi, avril 13
The Bachelor
Allez ici pour vous faire une idée du nouvel album de Patrick Wolf.
A suivre durant la semaine : un billet sur les joies du shopping dans les boutiques de CD d'occasion à Londres.
A suivre durant la semaine : un billet sur les joies du shopping dans les boutiques de CD d'occasion à Londres.
samedi, avril 4
Yes, Pet Shop Boys (III)
(suite de ce billet)
6 - More Than A Dream (9) : Je ne sais pas trop pourquoi j'aime autant cette chanson alors que le refrain sonne EXACTEMENT comme du Modern Talking (pour ceux d'entre vous qui se rappellent de ces sinistres pourvoyeurs de chansons en kit). Sans doute est-ce parce qu'il est ici amené par un préambule fait de scansions parlées "Live it", "Don't give it". Du coup, lorsque Neil part dans les aigus pour le refrain proprement dit (qui est tout aussi quelconque mélodiquement que ceux de Did you see me coming? ou All Over The World), c'est une sorte d'aboutissement. Ce refrain, je l'ai anticipé, attendu, espéré et quand il arrive enfin, je suis comprimé comme un ressort qui ne demanderait qu'à se détendre (loi de Hook ? comprenne qui pourra) dans une apothéose de sautillements-mains-en-l'air. Ce passage sera forcément un des sommets de leurs prochains concerts. Mieux encore, le dernier tiers de la chanson est absolument parfait (les "Aaaah" de 3:59 sont orgasmiques). Cette chanson ferait un formidable single, ce qui signifie forcément qu'ils ne la sortiront pas (ça fait 10 ans que les PSB ne savent plus choisir leurs singles). Accessoirement, c'est moi qui ai l'esprit mal tourné ou on peut vraiment interpéter sans trop de mal les paroles comme une ode au suicide ? (à écouter ici)
7 - Building A Wall (7.5) : Il s'agit sans doute pour moi du meilleur refrain de l'album, lente montée en parallèle de la voix et de l'accompagnement (harmonies montantes = effet euphorisant, c'est mathématique). Le reste de la chanson n'est pas forcément du même niveau. L'intro avec les quatre mots parlés fait ainsi tiquer pas mal de fans, mais elle ne me gêne pas vraiment. Pour moi, le principal problème ici est sans doute la manière dont les paroles sont plaquées sur la musique. Neil expérimente en ceci qu'il tente de placer des paroles différentes sur le même refrain... cela ne fonctionne pas. Alors que le refrain a manifestement été écrit pour coller à "I'm building a wall, a fine wall/ not so much to keep you out, more to keep me in", il sonne faux quand Neil tente de lui accoler les paroles "I'm losing my head/Well, why not?/More work for the undertaker/ Means there's less for me". De plus, ce sont des paroles indignes du meilleur parolier pop anglais. "Well, why not?", je vous jure. On dirait une parodie des Inconnus où un adolescent boutonneux rajoute des "Oh Oh" et des "Euh euh euh" pour avoir le bon nombre de pieds. Heureusement que Neil se rattrape sur la fin avec une sorte de mini-poème très prétentieux sur les horreurs de la guerre que Chris se fait un plaisir de torpiller d'un "Who do you think you are? Captain Britain?" goguenard. (à écouter ici)
8 - King of Rome (8) : La ballade Behaviour de l'album, qui rappelle beaucoup des chansons comme It's Only The Wind ou To Face The Truth, voire par instants Luna Park, typiquement le genre de chansons qu'ils sont les seuls à savoir faire. Tout dans cette chanson est ravissant. Des sons de corde du début (au synthé mais qu'importe) aux bongos qui la rythment tout le long, des interventions de trompette (au synthé mais qu'importe) aux longues notes tenues de Neil, tantôt montantes tantôt descendantes qui donnent l'impression d'être en train de se laisser bercer sur un matelas pneumatique par le clapotis des vagues. Et le tout se termine dans un brouillard indistinct, comme il se doit. Parfait. (à écouter ici)
9 - Pandemonium (8) : Le contraste ne pourrait pas être plus grand avec ce qui précède. Une rythmique martiale qui n'est pas sans rappeler le générique de Doctor Who, des ouh ouh ouh insouciants, une couplet torché en 15 secondes chrono pour laisser la place à un refrain qui associe l'efficacité brute de la Kalachnikov au manque de subtilité du bazooka (à moins que ce ne soit l'inverse). C'est la chanson la plus hi-NRG de l'album et elle est idéalement placée entre deux chansons calmes en fin de face B. Neil prétend que les paroles sont une satire de la folie médiatique ayant entouré Kate Moss et Pete Doherty. Je veux bien le croire mais bon, c'est très oblique et pas forcément très intéressant. (à écouter ici)
10 - The Way It Used To Be (10) : Une fois passé le premier sourire incrédule qui vient quand on reconnaît la progression harmonique des Valses de Vienne de François Feldman, on se retrouve emporté dans un tourbillon de 5 minutes, résolument mid-tempo (si, si, c'est possible, les tourbillons ne sont pas forcément rapides, il suffit pour mériter ce terme qu'ils vous emmènent inéluctablement en leur centre), sans couplets ou refrains récurrents. Les lignes mélodiques différentes s'enchaînent (l'influence sans doute de Xenomania, co-compositeur ici encore) dans une lente montée d'émotions contradictoires (nostalgie, colère rentrée, résignation) culminant dans une dernière phrase 'Sometimes I need to see the way it used to be' noyée sous la réverbération. Un chef-d'oeuvre et l'indiscutable sommet de l'album. Les trente secondes à partir de 3:07 sont à 2009 ce que la partie centrale de LoveStoned fut à 2007 : un moment de magie pure (à écouter ici)
11 - Legacy (9) : Pour clore leur album, ils ont choisi une chanson extrêmement bizarre, dans laquelle une mélodie insaisissable à base de quartes (expérimentale même si on en croit les commentaires de Neil et Chris) ploie sous la masse sonore sans cesse croissante d'un orchestre en crescendo continu, jusqu'à un étonnant intermède French Cancan (chanté en français), qui vient inopinément interrompre sa marche inéluctable, avant que le morceau ne reparte de plus belle pour finalement se dissiper sans réelle conclusion. Si cette dernière chanson de leur dernier album (en date) devait être la "legacy" des Pet Shop Boys en tant que groupe pop, elle serait courageuse et illustrerait parfaitement pourquoi je les aime tant (à écouter ici).
En conclusion, j'ai rarement vu un album aussi déséquilibré vers l'arrière. Toutes les meilleures chansons sont concentrées dans la seconde moitié. C'est franchement inhabituel. En général, les groupes font le contraire et rassemblent leur meilleures cartouches au début, histoire d'agripper l'attention de l'auditeur dès l'entame de l'album. Cela dit, pour avoir un peu fréquenté les forums de fans, peut-être le mystère n'est-il pas si grand. En effet, aussi incroyable que cela puisse paraître, un nombre non négligeable de fans préfèrent la première moitié de l'album. Peut-être ma manière d'appréhender la musique des Pet Shop Boys est-elle tout à fait minoritaire. En tout cas, l'album ne commence pour moi vraiment qu'à la plage 4, mais quand il commence, il devient franchement bon, même s'il reste sans doute un poil en-dessous de Fundamental, dont les paroles et les thèmes étaient plus intéressants et qui ne souffrait pas de ce trou noir de trois titres au début.
Pour informations, deux autre chansons sorties récemment méritent aussi qu'on s'y attarde.
This Used To Be The Future (9.5) : Un mélange détonant entre une de leurs meilleures B-side, The Sound Of The Atom Splitting, les rythmiques de Gary Numan, l'electro-body-music, la voix de Phil Oakey (The Human League) et le courant cyberpunk. Et oui, la chanson est aussi formidable que ce que cette description peut laisser penser.
Gin & Jag (9) : Une des deux faces B de Love Etc.. Une chanson hypnotique centré autour d'un refrain que l'on aurait du mal à qualifier autrement de geignard, tout en glissandos traînants, et des couplets en suspension. Une face B comme je les aime (à écouter ici).
6 - More Than A Dream (9) : Je ne sais pas trop pourquoi j'aime autant cette chanson alors que le refrain sonne EXACTEMENT comme du Modern Talking (pour ceux d'entre vous qui se rappellent de ces sinistres pourvoyeurs de chansons en kit). Sans doute est-ce parce qu'il est ici amené par un préambule fait de scansions parlées "Live it", "Don't give it". Du coup, lorsque Neil part dans les aigus pour le refrain proprement dit (qui est tout aussi quelconque mélodiquement que ceux de Did you see me coming? ou All Over The World), c'est une sorte d'aboutissement. Ce refrain, je l'ai anticipé, attendu, espéré et quand il arrive enfin, je suis comprimé comme un ressort qui ne demanderait qu'à se détendre (loi de Hook ? comprenne qui pourra) dans une apothéose de sautillements-mains-en-l'air. Ce passage sera forcément un des sommets de leurs prochains concerts. Mieux encore, le dernier tiers de la chanson est absolument parfait (les "Aaaah" de 3:59 sont orgasmiques). Cette chanson ferait un formidable single, ce qui signifie forcément qu'ils ne la sortiront pas (ça fait 10 ans que les PSB ne savent plus choisir leurs singles). Accessoirement, c'est moi qui ai l'esprit mal tourné ou on peut vraiment interpéter sans trop de mal les paroles comme une ode au suicide ? (à écouter ici)
7 - Building A Wall (7.5) : Il s'agit sans doute pour moi du meilleur refrain de l'album, lente montée en parallèle de la voix et de l'accompagnement (harmonies montantes = effet euphorisant, c'est mathématique). Le reste de la chanson n'est pas forcément du même niveau. L'intro avec les quatre mots parlés fait ainsi tiquer pas mal de fans, mais elle ne me gêne pas vraiment. Pour moi, le principal problème ici est sans doute la manière dont les paroles sont plaquées sur la musique. Neil expérimente en ceci qu'il tente de placer des paroles différentes sur le même refrain... cela ne fonctionne pas. Alors que le refrain a manifestement été écrit pour coller à "I'm building a wall, a fine wall/ not so much to keep you out, more to keep me in", il sonne faux quand Neil tente de lui accoler les paroles "I'm losing my head/Well, why not?/More work for the undertaker/ Means there's less for me". De plus, ce sont des paroles indignes du meilleur parolier pop anglais. "Well, why not?", je vous jure. On dirait une parodie des Inconnus où un adolescent boutonneux rajoute des "Oh Oh" et des "Euh euh euh" pour avoir le bon nombre de pieds. Heureusement que Neil se rattrape sur la fin avec une sorte de mini-poème très prétentieux sur les horreurs de la guerre que Chris se fait un plaisir de torpiller d'un "Who do you think you are? Captain Britain?" goguenard. (à écouter ici)
8 - King of Rome (8) : La ballade Behaviour de l'album, qui rappelle beaucoup des chansons comme It's Only The Wind ou To Face The Truth, voire par instants Luna Park, typiquement le genre de chansons qu'ils sont les seuls à savoir faire. Tout dans cette chanson est ravissant. Des sons de corde du début (au synthé mais qu'importe) aux bongos qui la rythment tout le long, des interventions de trompette (au synthé mais qu'importe) aux longues notes tenues de Neil, tantôt montantes tantôt descendantes qui donnent l'impression d'être en train de se laisser bercer sur un matelas pneumatique par le clapotis des vagues. Et le tout se termine dans un brouillard indistinct, comme il se doit. Parfait. (à écouter ici)
9 - Pandemonium (8) : Le contraste ne pourrait pas être plus grand avec ce qui précède. Une rythmique martiale qui n'est pas sans rappeler le générique de Doctor Who, des ouh ouh ouh insouciants, une couplet torché en 15 secondes chrono pour laisser la place à un refrain qui associe l'efficacité brute de la Kalachnikov au manque de subtilité du bazooka (à moins que ce ne soit l'inverse). C'est la chanson la plus hi-NRG de l'album et elle est idéalement placée entre deux chansons calmes en fin de face B. Neil prétend que les paroles sont une satire de la folie médiatique ayant entouré Kate Moss et Pete Doherty. Je veux bien le croire mais bon, c'est très oblique et pas forcément très intéressant. (à écouter ici)
10 - The Way It Used To Be (10) : Une fois passé le premier sourire incrédule qui vient quand on reconnaît la progression harmonique des Valses de Vienne de François Feldman, on se retrouve emporté dans un tourbillon de 5 minutes, résolument mid-tempo (si, si, c'est possible, les tourbillons ne sont pas forcément rapides, il suffit pour mériter ce terme qu'ils vous emmènent inéluctablement en leur centre), sans couplets ou refrains récurrents. Les lignes mélodiques différentes s'enchaînent (l'influence sans doute de Xenomania, co-compositeur ici encore) dans une lente montée d'émotions contradictoires (nostalgie, colère rentrée, résignation) culminant dans une dernière phrase 'Sometimes I need to see the way it used to be' noyée sous la réverbération. Un chef-d'oeuvre et l'indiscutable sommet de l'album. Les trente secondes à partir de 3:07 sont à 2009 ce que la partie centrale de LoveStoned fut à 2007 : un moment de magie pure (à écouter ici)
11 - Legacy (9) : Pour clore leur album, ils ont choisi une chanson extrêmement bizarre, dans laquelle une mélodie insaisissable à base de quartes (expérimentale même si on en croit les commentaires de Neil et Chris) ploie sous la masse sonore sans cesse croissante d'un orchestre en crescendo continu, jusqu'à un étonnant intermède French Cancan (chanté en français), qui vient inopinément interrompre sa marche inéluctable, avant que le morceau ne reparte de plus belle pour finalement se dissiper sans réelle conclusion. Si cette dernière chanson de leur dernier album (en date) devait être la "legacy" des Pet Shop Boys en tant que groupe pop, elle serait courageuse et illustrerait parfaitement pourquoi je les aime tant (à écouter ici).
En conclusion, j'ai rarement vu un album aussi déséquilibré vers l'arrière. Toutes les meilleures chansons sont concentrées dans la seconde moitié. C'est franchement inhabituel. En général, les groupes font le contraire et rassemblent leur meilleures cartouches au début, histoire d'agripper l'attention de l'auditeur dès l'entame de l'album. Cela dit, pour avoir un peu fréquenté les forums de fans, peut-être le mystère n'est-il pas si grand. En effet, aussi incroyable que cela puisse paraître, un nombre non négligeable de fans préfèrent la première moitié de l'album. Peut-être ma manière d'appréhender la musique des Pet Shop Boys est-elle tout à fait minoritaire. En tout cas, l'album ne commence pour moi vraiment qu'à la plage 4, mais quand il commence, il devient franchement bon, même s'il reste sans doute un poil en-dessous de Fundamental, dont les paroles et les thèmes étaient plus intéressants et qui ne souffrait pas de ce trou noir de trois titres au début.
Pour informations, deux autre chansons sorties récemment méritent aussi qu'on s'y attarde.
This Used To Be The Future (9.5) : Un mélange détonant entre une de leurs meilleures B-side, The Sound Of The Atom Splitting, les rythmiques de Gary Numan, l'electro-body-music, la voix de Phil Oakey (The Human League) et le courant cyberpunk. Et oui, la chanson est aussi formidable que ce que cette description peut laisser penser.
Gin & Jag (9) : Une des deux faces B de Love Etc.. Une chanson hypnotique centré autour d'un refrain que l'on aurait du mal à qualifier autrement de geignard, tout en glissandos traînants, et des couplets en suspension. Une face B comme je les aime (à écouter ici).
Yes, Pet Shop Boys (II)
(début du billet ici)
Dans les interviews ayant entouré la sortie de l'album, Neil et Chris prétendent avoir eu l'idée de demander au collectif Xenomania de produire leur album après s'être rendu compte qu'ils avaient écrit des chansons essentiellement pop et joyeuses, qui leur semblaient correspondre au profil des producteurs attitrés de Girls Aloud (et dans une moindre mesure de Rachel Stevens). On peut se demander si ce n'est pas plutôt le contraire qui s'est produit, le groupe ayant eu dans l'idée de créer leur album en collaboration avec Xenomania et ayant plus ou moins consciemment canalisé leur inspiration dans cette direction. Quoi qu'il en soit, cette collaboration entre l'usine à hits réunie autour de Brian Higgins et les princes consorts de la synth-pop eighties avait de quoi faire saliver. Quand en plus, les rumeurs ont commencé à circuler sur une participation de Johnny Marr (The Smiths), à la guitare et à l'harmonica (Bob Dylan alert!), d'Owen Pallett (Final Fantasy, Arcade Fire) et de Fred Falke (fourré dans la plupart des mauvais coups liés à la "French(-touch) connection"), l'excitation parmi les fans s'est fait palpable. L'heure est venue de voir si le résultat est à la hauteur des attentes. De ce point de vue, la première moitié de l'album n'est pas très encourageante.
1 - Love Etc. (8) : Les rumeurs ayant précédé la sortie de ce premier single prétendaient que cette chanson ne ressemblait à rien de ce que les PSB avaient pu faire auparavant. Avec le recul, ce n'est pas tout à fait vrai. Certes, le titre est co-écrit par Xenomania (le riff de synthés en fond sonore serait d'eux) et les choeurs mi-chantés mi-criés semblent à première écoute un peu incongrus, mais très vite, on retombe en terrain connu, cette construction basée sur l'alternance couplet-refrain interrompue par un middle-8 est typique des PSB et les paroles de vieux sage revenu de tout expliquant qu'il ne faut pas être riche pour connaître l'amour sont Tennantissimes. Incidemment, la chanson contient une des meilleures paroles de l'album "Too much of anything is never enough / Too much of everything is never enough". En fait, cette chanson me rappelle The Only One, que tout le monde détestait mais qui pour moi n'était pas loin d'être la meilleure chanson de Nightlife. (Vidéo ici)
2 - All Over The World (6) : Pressentie pour être le deuxième single, cette chanson a pour moi deux gros défauts : tout d'abord, la citation très plan-plan de Casse-Noisette, qui alourdit inutilement les premières secondes avant de revenir par deux fois piétiner le mix de ses gros sabots balourds (quitte à citer du classique, autant le faire avec une mélodie qui en vaille la peine, cfr Gainsbourg, qui faisait ça très bien) et le refrain un peu trop mécaniquement joyeux pour moi. Je ne sais trop pourquoi le 'This is a song' ouvrant le refrain sonne forcé à mes oreilles, comme si Neil le chantait sans y croire, s'excusant discrètement de se compromettre une envolée lyrique aussi clichetonneuse. C'est dommage parce que, par ailleurs, je trouve les couplets (surtout le passage vers 1:30) franchement plaisants (à écouter ici).
3 - Beautiful People (5) : Les journalistes présentent souvent cette chanson comme une tentative de pastiche de la pop 60s et je ne suis pas sûr de comprendre pourquoi, à part peut-être pour les percussions, qui semblent tout droit sortir d'une chanson des Supremes. En fait, si pastiche il y a, il s'agit d'un pastiche de I Get Along, leur pastiche d'Oasis, qui est déjà au départ un tribute-band pasticheur des Beatles. De pastiche en pastiche, l'influence 60s s'est sensiblement diluée et les arrangements de cordes d'Owen Pallett ou l'harmonica de Johnny Marr n'y changent malheureusement rien. Je crois que des plus de 200 (300 ?) chansons écrites par les PSB, il n'y en a pas trois qui ont un refrain aussi nul et non-avenu que celle-ci. Malgré une intro qui fait illusion et un premier couplet qui ne laisse pas vraiment prévoir la désillusion du refrain, on peut sans exagérer affirmer qu'il s'agit de la pire chanson de l'album, et le fait qu'elle ait été écrite dans un premier temps pour servir de bande-son à une des plus mauvaises sitcoms produites par la BBC n'arrange rien (à écouter ici).
4 - Did you see me coming? (6.5) : Une intro de guitare, vraiment ? Pendant 7 secondes, on aurait pu se croire chez Suede ou les Smiths (Johnny Marr toujours), mais bon, très vite, la rythmique synthétique entre en jeu et on revient en terrain connu. Malheureusement, ici aussi, j'ai du mal à me faire à ce refrain faussement enjoué, qui me rappelle cette pop scandinave (de BWO à Alcazar disons), agréable à petites doses, mais qui révèle très rapidement l'étroitesse de son inspiration (la disco et la pop de supermarché de Stock-Aitken-Waterman). Je peux avoir dit du bien de Bodies Without Organs dans le passé, mais il n'en reste pas moins que j'attends plus du (deuxième) meilleur groupe du monde que cette ritournelle en plastique qui tourne à vide. Pour être honnête, je dois en revanche avouer que j'ai un faible prononcé pour les mélismes de synthés à 2:30 (à écouter ici).
Bon, pourriez-vous vous me dire, on a déjà dépassé le tiers de l'album et la moyenne des notes que tu donnes aux chansons n'atteint même pas 7/10. Qu'est ce qu'il t'arrive ? Tu t'es enfin rendu compte qu'ils étaient nuls ? Ca y est ? On peut sabler le champagne ? Tu t'es enfin débarrassé de cette admiration aveugle pour tes héros d'enfance ? Tu vas pouvoir t'intéresser à des musiques qui en valent vraiment la peine ? Le jazz kabyle, la no-wave japonaise, le death-metal norvégien, la scène anti-folk de Portland, la country sépulcrale californienne, et toutes ces choses que, enfermé dans un passé révolu, tu ne prenais pas le temps de connaître ?
Et bien, non, ne vous réjouissez pas trop vite, car c'est ici que les choses sérieuses commencent vraiment.
5 - Vulnerable (8.5) : Je n'aime rien tant que de voir une pop-song fonctionner à plein alors que, sur le papier, les prémisses en semblaient intenables. Quatre refrains identiques et trois couplets quasiment interchangeables, sans temps mort ni intermède instrumental. En quatre minutes quarante, Neil ne s'arrête pour ainsi dire pas de chanter. Cette chanson devrait a priori être une scie et sembler insupportable dès la troisième écoute. Et pourtant, c'est sans dout la chanson dont je me lasse le moins. Les mélodies des couplets et des refrains sont addictives, Neil y alterne avec bonheur entre son registre aigu et son registre grave et les petites ponctuations de guitare espagnole ne sont pas loin d'être géniales. J'ai écouté attentivement la chanson au casque pour tenter de percevoir ce qui me plaisiait tant, et je crois que la rythmique imperturbable en fond sonore, littéralement "relentless" dans sa marche en avant et qui empêche la chanson de se déliter par excès de répétition, explique sans doute en grande partie pourquoi cela fonctionne. Et puis, Vulnerable est un mot typiquement Petshopboysien. A première vue, il a l'air tout misérable, encombré de toutes ces lettres qui se prononcent à peine. Pourtant, lorsqu'il se retrouve ainsi propulsé au coeur d'une chanson, répété une dizaine de fois, tout entouré de son écrin sonore, il en devient presque triomphal. (A ecouter ici).
(la suite ici)
Dans les interviews ayant entouré la sortie de l'album, Neil et Chris prétendent avoir eu l'idée de demander au collectif Xenomania de produire leur album après s'être rendu compte qu'ils avaient écrit des chansons essentiellement pop et joyeuses, qui leur semblaient correspondre au profil des producteurs attitrés de Girls Aloud (et dans une moindre mesure de Rachel Stevens). On peut se demander si ce n'est pas plutôt le contraire qui s'est produit, le groupe ayant eu dans l'idée de créer leur album en collaboration avec Xenomania et ayant plus ou moins consciemment canalisé leur inspiration dans cette direction. Quoi qu'il en soit, cette collaboration entre l'usine à hits réunie autour de Brian Higgins et les princes consorts de la synth-pop eighties avait de quoi faire saliver. Quand en plus, les rumeurs ont commencé à circuler sur une participation de Johnny Marr (The Smiths), à la guitare et à l'harmonica (Bob Dylan alert!), d'Owen Pallett (Final Fantasy, Arcade Fire) et de Fred Falke (fourré dans la plupart des mauvais coups liés à la "French(-touch) connection"), l'excitation parmi les fans s'est fait palpable. L'heure est venue de voir si le résultat est à la hauteur des attentes. De ce point de vue, la première moitié de l'album n'est pas très encourageante.
1 - Love Etc. (8) : Les rumeurs ayant précédé la sortie de ce premier single prétendaient que cette chanson ne ressemblait à rien de ce que les PSB avaient pu faire auparavant. Avec le recul, ce n'est pas tout à fait vrai. Certes, le titre est co-écrit par Xenomania (le riff de synthés en fond sonore serait d'eux) et les choeurs mi-chantés mi-criés semblent à première écoute un peu incongrus, mais très vite, on retombe en terrain connu, cette construction basée sur l'alternance couplet-refrain interrompue par un middle-8 est typique des PSB et les paroles de vieux sage revenu de tout expliquant qu'il ne faut pas être riche pour connaître l'amour sont Tennantissimes. Incidemment, la chanson contient une des meilleures paroles de l'album "Too much of anything is never enough / Too much of everything is never enough". En fait, cette chanson me rappelle The Only One, que tout le monde détestait mais qui pour moi n'était pas loin d'être la meilleure chanson de Nightlife. (Vidéo ici)
2 - All Over The World (6) : Pressentie pour être le deuxième single, cette chanson a pour moi deux gros défauts : tout d'abord, la citation très plan-plan de Casse-Noisette, qui alourdit inutilement les premières secondes avant de revenir par deux fois piétiner le mix de ses gros sabots balourds (quitte à citer du classique, autant le faire avec une mélodie qui en vaille la peine, cfr Gainsbourg, qui faisait ça très bien) et le refrain un peu trop mécaniquement joyeux pour moi. Je ne sais trop pourquoi le 'This is a song' ouvrant le refrain sonne forcé à mes oreilles, comme si Neil le chantait sans y croire, s'excusant discrètement de se compromettre une envolée lyrique aussi clichetonneuse. C'est dommage parce que, par ailleurs, je trouve les couplets (surtout le passage vers 1:30) franchement plaisants (à écouter ici).
3 - Beautiful People (5) : Les journalistes présentent souvent cette chanson comme une tentative de pastiche de la pop 60s et je ne suis pas sûr de comprendre pourquoi, à part peut-être pour les percussions, qui semblent tout droit sortir d'une chanson des Supremes. En fait, si pastiche il y a, il s'agit d'un pastiche de I Get Along, leur pastiche d'Oasis, qui est déjà au départ un tribute-band pasticheur des Beatles. De pastiche en pastiche, l'influence 60s s'est sensiblement diluée et les arrangements de cordes d'Owen Pallett ou l'harmonica de Johnny Marr n'y changent malheureusement rien. Je crois que des plus de 200 (300 ?) chansons écrites par les PSB, il n'y en a pas trois qui ont un refrain aussi nul et non-avenu que celle-ci. Malgré une intro qui fait illusion et un premier couplet qui ne laisse pas vraiment prévoir la désillusion du refrain, on peut sans exagérer affirmer qu'il s'agit de la pire chanson de l'album, et le fait qu'elle ait été écrite dans un premier temps pour servir de bande-son à une des plus mauvaises sitcoms produites par la BBC n'arrange rien (à écouter ici).
4 - Did you see me coming? (6.5) : Une intro de guitare, vraiment ? Pendant 7 secondes, on aurait pu se croire chez Suede ou les Smiths (Johnny Marr toujours), mais bon, très vite, la rythmique synthétique entre en jeu et on revient en terrain connu. Malheureusement, ici aussi, j'ai du mal à me faire à ce refrain faussement enjoué, qui me rappelle cette pop scandinave (de BWO à Alcazar disons), agréable à petites doses, mais qui révèle très rapidement l'étroitesse de son inspiration (la disco et la pop de supermarché de Stock-Aitken-Waterman). Je peux avoir dit du bien de Bodies Without Organs dans le passé, mais il n'en reste pas moins que j'attends plus du (deuxième) meilleur groupe du monde que cette ritournelle en plastique qui tourne à vide. Pour être honnête, je dois en revanche avouer que j'ai un faible prononcé pour les mélismes de synthés à 2:30 (à écouter ici).
Bon, pourriez-vous vous me dire, on a déjà dépassé le tiers de l'album et la moyenne des notes que tu donnes aux chansons n'atteint même pas 7/10. Qu'est ce qu'il t'arrive ? Tu t'es enfin rendu compte qu'ils étaient nuls ? Ca y est ? On peut sabler le champagne ? Tu t'es enfin débarrassé de cette admiration aveugle pour tes héros d'enfance ? Tu vas pouvoir t'intéresser à des musiques qui en valent vraiment la peine ? Le jazz kabyle, la no-wave japonaise, le death-metal norvégien, la scène anti-folk de Portland, la country sépulcrale californienne, et toutes ces choses que, enfermé dans un passé révolu, tu ne prenais pas le temps de connaître ?
Et bien, non, ne vous réjouissez pas trop vite, car c'est ici que les choses sérieuses commencent vraiment.
5 - Vulnerable (8.5) : Je n'aime rien tant que de voir une pop-song fonctionner à plein alors que, sur le papier, les prémisses en semblaient intenables. Quatre refrains identiques et trois couplets quasiment interchangeables, sans temps mort ni intermède instrumental. En quatre minutes quarante, Neil ne s'arrête pour ainsi dire pas de chanter. Cette chanson devrait a priori être une scie et sembler insupportable dès la troisième écoute. Et pourtant, c'est sans dout la chanson dont je me lasse le moins. Les mélodies des couplets et des refrains sont addictives, Neil y alterne avec bonheur entre son registre aigu et son registre grave et les petites ponctuations de guitare espagnole ne sont pas loin d'être géniales. J'ai écouté attentivement la chanson au casque pour tenter de percevoir ce qui me plaisiait tant, et je crois que la rythmique imperturbable en fond sonore, littéralement "relentless" dans sa marche en avant et qui empêche la chanson de se déliter par excès de répétition, explique sans doute en grande partie pourquoi cela fonctionne. Et puis, Vulnerable est un mot typiquement Petshopboysien. A première vue, il a l'air tout misérable, encombré de toutes ces lettres qui se prononcent à peine. Pourtant, lorsqu'il se retrouve ainsi propulsé au coeur d'une chanson, répété une dizaine de fois, tout entouré de son écrin sonore, il en devient presque triomphal. (A ecouter ici).
(la suite ici)
dimanche, mars 29
Yes, Pet Shop Boys (I)
Plantons tout d'abord le décor : Neil Tennant et Chris Lowe, mieux connus sous le nom de Pet Shop Boys, deuxième meilleur groupe du monde à moi que j'ai, meilleur groupe du monde encore en activité, seuls rescapés (avec Depeche Mode sans doute) de la révolution synthétique du début des années 80, ayant survécu on ne sait trop comment à la vague techno-house et rock qui a dévasté le monde de la musique pop durant des années 90 de sinistre mémoire (les deux chansons-phares de cette période dans les charts : Bryan Adams et Wet Wet Wet, tout est dit), laissant comme horizon insurpassable des hit-parades du monde entier les clônes tristes de la télé-réalité naissante, les resucées boum-boum de la dance bas-du-front, l'explosion d'un R'n'B (temporairement je l'espère) gangréné par un matérialisme triomphant et revanchard et, à l'autre extrémité du spectre, pléthore de groupes et d'individus cherchant désespérément à convaincre de leur importance en vantant l'authenticité de leur démarche, en se drapant dans leurs racines prolétaires et leur refus d'une facilité commerciale vécue comme un aveu de défaite face à la dictature d'un idéal artistique d'autant plus incontournable que personne ne peut vraiment en expliciter les contours (fichtre! Je me suis un peu laissé emporter là).
Cette traversée du désert de la pop, dans ce que ce mot a de plus noble, s'est aussi fait sentir pour les Pet Shop Boys. Leurs trois albums sortis entre 1996 et 2002 sont, avec le recul et à des degrés divers, des déceptions. J'y trouvais bien évidemment toujours sur le moment même de quoi m'enthousiasmer, je ne suis pas fan pour rien (voir mon avis sur le dernier, Release, ici). To Step Aside, Boy Strange, Love Is A Catastrophe par exemple font indéniablement partie de leurs meilleures chansons, mais le ciment qui permet parfois, on ne sait trop ni pourquoi ni comment, à une collection de chansons et à un visuel (costumes, pochettes, clips, etc.) d'entrer en résonance avec l'air du temps, de rétablir une connection intime et personalisée entre un groupe et le grand public, et de présenter un tout homogène s'insérant harmonieusement dans la chronologie d'une carrière, ce ciment faisait cruellement défaut. Ces albums semblaient faits de bric et de broc et manquer d'une idée directrice claire. Bien que je ne sois pas du genre à croire que le public ait toujours raison, force est de reconnaître que cette succession d'albums moyens a grandement contribué à faire rentrer les Pet Shop Boys dans un semi-anonymat. Leurs chiffres de vente n'étaient plus avec Release qu'un cinquième de ce qu'ils étaient à la fin des années 80 et majoritairement imputables à des fans de la première heure. Le grand public n'était tout simplement plus intéressé.
Bien que Fundamental (2006) (dont je parle ici) n'ait rien fait pour enrayer le déclin de leur succès commercial, il a au moins permis au groupe de renouer avec une certaine forme d'ambition dans l'écriture et une recherche d'unité de style sur la longueur d'un album qui faisait cruellement défaut sur les albums précédents. Ils avaient notamment décidé de faire appel à un producteur unique pour tout l'album : Trevor Horn, une des personnalités emblématiques de leur "imperial phase" (pour reprendre le terme consacré par lequel on désigne leur période de triomphe commercial entre 1986 et 1989).
Aujourd'hui, trois ans plus tard, tous les indicateurs extérieurs semblent être revenus au vert : la pop commerciale est plus populaire que jamais, Britney Spears est revenue au firmament de la pop mondiale et suscite des vocations (Lady Gaga ou Lykke Li pour ne citer qu'elles), The Killers et Muse ont semble-t-il convaincu même les lecteurs du NME les plus hardcore que les synthétiseurs n'étaient pas forcément une invention du diable. En Angleterre, Girls Aloud symbolise parfaitement ce renouveau de popularité de la pop décomplexée des années 80. Sensibles sans doute à ce nouvel air du temps, les membres de la British Phonographic Industry ont décerné le mois dernier aux Pet Shop Boys un "Brit Award for Outstanding Contribution to Music" (voir ici). Il restait donc au groupe lui-même à sortir un album susceptible de surfer sur cette vague et de leur faire récupérer leur place au firmament du pop-business. En ont-il été capables ? Vous le saurez dans le prochain billet ici.
Cette traversée du désert de la pop, dans ce que ce mot a de plus noble, s'est aussi fait sentir pour les Pet Shop Boys. Leurs trois albums sortis entre 1996 et 2002 sont, avec le recul et à des degrés divers, des déceptions. J'y trouvais bien évidemment toujours sur le moment même de quoi m'enthousiasmer, je ne suis pas fan pour rien (voir mon avis sur le dernier, Release, ici). To Step Aside, Boy Strange, Love Is A Catastrophe par exemple font indéniablement partie de leurs meilleures chansons, mais le ciment qui permet parfois, on ne sait trop ni pourquoi ni comment, à une collection de chansons et à un visuel (costumes, pochettes, clips, etc.) d'entrer en résonance avec l'air du temps, de rétablir une connection intime et personalisée entre un groupe et le grand public, et de présenter un tout homogène s'insérant harmonieusement dans la chronologie d'une carrière, ce ciment faisait cruellement défaut. Ces albums semblaient faits de bric et de broc et manquer d'une idée directrice claire. Bien que je ne sois pas du genre à croire que le public ait toujours raison, force est de reconnaître que cette succession d'albums moyens a grandement contribué à faire rentrer les Pet Shop Boys dans un semi-anonymat. Leurs chiffres de vente n'étaient plus avec Release qu'un cinquième de ce qu'ils étaient à la fin des années 80 et majoritairement imputables à des fans de la première heure. Le grand public n'était tout simplement plus intéressé.
Bien que Fundamental (2006) (dont je parle ici) n'ait rien fait pour enrayer le déclin de leur succès commercial, il a au moins permis au groupe de renouer avec une certaine forme d'ambition dans l'écriture et une recherche d'unité de style sur la longueur d'un album qui faisait cruellement défaut sur les albums précédents. Ils avaient notamment décidé de faire appel à un producteur unique pour tout l'album : Trevor Horn, une des personnalités emblématiques de leur "imperial phase" (pour reprendre le terme consacré par lequel on désigne leur période de triomphe commercial entre 1986 et 1989).
Aujourd'hui, trois ans plus tard, tous les indicateurs extérieurs semblent être revenus au vert : la pop commerciale est plus populaire que jamais, Britney Spears est revenue au firmament de la pop mondiale et suscite des vocations (Lady Gaga ou Lykke Li pour ne citer qu'elles), The Killers et Muse ont semble-t-il convaincu même les lecteurs du NME les plus hardcore que les synthétiseurs n'étaient pas forcément une invention du diable. En Angleterre, Girls Aloud symbolise parfaitement ce renouveau de popularité de la pop décomplexée des années 80. Sensibles sans doute à ce nouvel air du temps, les membres de la British Phonographic Industry ont décerné le mois dernier aux Pet Shop Boys un "Brit Award for Outstanding Contribution to Music" (voir ici). Il restait donc au groupe lui-même à sortir un album susceptible de surfer sur cette vague et de leur faire récupérer leur place au firmament du pop-business. En ont-il été capables ? Vous le saurez dans le prochain billet ici.
dimanche, mars 15
Pour ne pas rester sur une note triste
La nouvelle chanson postée hier par Patrick Wolf sur sa page Myspace (Vulture) me fait frémir de bonheur. Patrick avait promis un album électro-punk rentre-dedans et il tient promesse. Après la semi-déception de The Magic Position, ça fait du bien.
EDIT : Et la vidéo est...euh.... comment dire... disons que la vidéo EST, au sens philosophique du terme.
EDIT : Et la vidéo est...euh.... comment dire... disons que la vidéo EST, au sens philosophique du terme.
Alain Bashung est mort
Le morceau que je voulais n'est pas dispo sur Youtube. Je sacrifierai donc l'originalité pour l'évidence :
(il y a eu un bel (et court) hommage par Stuart Staples des Tindersticks sur Pitchfork il y a une dizaine de jours)
(il y a eu un bel (et court) hommage par Stuart Staples des Tindersticks sur Pitchfork il y a une dizaine de jours)
jeudi, mars 5
The Big Pink
Une fois les tchak-boom synthétiques des premières secondes passés, je me suis rendu compte que ce morceau me rappelait beaucoup le 4AD de la fin des années 80, plein de shoegazing et de choeurs éthérés. Ca faisait longtemps que je n'avais pas eu l'impression qu'une sortie 4AD n'était pas en décalage avec le style musical qui avait fait la réputation du label il y a une vingtaine d'années. Ma curiosité est définitivement éveillée.
et, pour la route, un autre morceau, qui semble ne pas devoir sortir sur 4AD, mais bon :
et, pour la route, un autre morceau, qui semble ne pas devoir sortir sur 4AD, mais bon :
lundi, mars 2
Vous voulez découvrir Philip Glass?
Une bonne introduction dans la première demi-heure de cette émission de Musiq'3, la radio classique de la RTBF.
samedi, février 28
Excès de testostérone
En faisant le bilan musical de ma journée, je me suis rendu compte avec stupéfaction que je n'ai écouté aujourd'hui que du Metallica, du AC/DC et du Oasis ?!?!? Je dois couver quelque chose, par exemple une maladie rare dont le premier symptôme serait un soudain déséquilibre hormonal, en espérant que demain, je ne me retrouve pas à chantonner du Bruce Springsteen avec une chemise à carreaux. Brrrrr.
PS : le nouveau single de U2 ne me semble pas ressembler à grand-chose. Brian Eno était-il parti en vacances quand ils l'ont enregistré ?
PS : le nouveau single de U2 ne me semble pas ressembler à grand-chose. Brian Eno était-il parti en vacances quand ils l'ont enregistré ?
mardi, février 24
Récapitulatif des derniers billets
- Bon, le Bat For Lashes sera définitivement incoutournable. La preuve, il y a Scott Walker qui chante dessus.
- Tinted Windows, avec des vrais morceaux de Hanson et Smasking Pumpkins sort du bois (mouaif).
- Love, etc...
(et merci à Stereogum, officiellement ma source n°1 d'informations ces dernières semaines)
- Tinted Windows, avec des vrais morceaux de Hanson et Smasking Pumpkins sort du bois (mouaif).
- Love, etc...
(et merci à Stereogum, officiellement ma source n°1 d'informations ces dernières semaines)
dimanche, février 22
La revanche des boy bands
(Notez l'absence de "'s" dans boy bands)
Mon adoration aveugle de tout ce qui touche à la pop m'a parfois amené à dire du bien de ce genre honni entre tous : la chanson de boy bands, qui, comme tous les genres, contient pourtant son lot de gemmes. Je me suis souvent senti très seul en Francophonie dans cette mini-croisade. Tous les arguments amenant de l'eau à mon moulin sont donc bons à prendre.
Je note donc avec un certain plaisir que le boy band est en train de retrouver une sorte de reconnaissance de la part de l'establishment pop-rock anglo-saxon. J'en veux pour preuve cette collaboration tout à fait premier degré entre Coldplay et Gary Barlow, chantant lors du concert War Child après la cérémonie des Brit Awards, ce qui est sans aucun doute la meilleure chanson du Take That première période, Back For Good. (je vous fais grâce du rappel, déjà largement commenté par ailleurs, avec Bono, Chris Martin et The Killers.)
Par ailleurs, James Iha, guitariste de la meilleure époque de Smashing Pumpkins et un membre de Fountains Of Wayne ont enregistré un album avec Taylor Hanson (oui, oui, celui de Mmmmbop et de Weird, une chanson que j'aime décidément beaucoup :
(sacré Gus Van Sant, j'ignorais qu'il avait été leur vidéaste)
Je ne manquerai pas de jeter une oreille sur la chose quand ça sortira.
Mon adoration aveugle de tout ce qui touche à la pop m'a parfois amené à dire du bien de ce genre honni entre tous : la chanson de boy bands, qui, comme tous les genres, contient pourtant son lot de gemmes. Je me suis souvent senti très seul en Francophonie dans cette mini-croisade. Tous les arguments amenant de l'eau à mon moulin sont donc bons à prendre.
Je note donc avec un certain plaisir que le boy band est en train de retrouver une sorte de reconnaissance de la part de l'establishment pop-rock anglo-saxon. J'en veux pour preuve cette collaboration tout à fait premier degré entre Coldplay et Gary Barlow, chantant lors du concert War Child après la cérémonie des Brit Awards, ce qui est sans aucun doute la meilleure chanson du Take That première période, Back For Good. (je vous fais grâce du rappel, déjà largement commenté par ailleurs, avec Bono, Chris Martin et The Killers.)
Par ailleurs, James Iha, guitariste de la meilleure époque de Smashing Pumpkins et un membre de Fountains Of Wayne ont enregistré un album avec Taylor Hanson (oui, oui, celui de Mmmmbop et de Weird, une chanson que j'aime décidément beaucoup :
(sacré Gus Van Sant, j'ignorais qu'il avait été leur vidéaste)
Je ne manquerai pas de jeter une oreille sur la chose quand ça sortira.
Inscription à :
Articles (Atom)