dimanche, décembre 15

Nouvelle Musique et Musique Contemporaine

Le deuxième volet de mon podcast épisodique est en ligne. J'y quitte ma zone de confort habituelle pour m'intéresser à un genre dont j'aime partir à la conquête mais pour lequel mes connaissances sont sans doute un peu légères. Je m'excuse donc d'avance pour toutes les erreurs factuelles qui pourraient se glisser dans mes commentaires.

Le déclencheur de ce podcast est mon écoute il y a quelques semaines d'un album d'Olafur Arnalds. J'avais été frappé par la complaisance avec laquelle des mélodies simplistes y étaient inlassablement ressassées et surtout par le décalage entre l'indigence de cette musique fade et l'enthousiasme qu'elle suscite chez bon nombre de gens dont je suis en général les coups de cœur avec intérêt.

C'est d'autant plus curieux que toute une scène s'est développée depuis dix ans autour de ce concept, scène à laquelle certains avaient fini par donner le nom de "Nouvelle Musique" : de Yann Tiersen à Nils Frahm, de Max Richter à Olafur Arnalds, de Johann Johannsson à Bill Ryder-Jones. L'inclusion de ce dernier m'est particulièrement pénible : même un membre fondateur d'un de groupes pop les plus enthousiasmants de ces 20 dernières années (The Coral) semblait succomber à cet appel du vide et du rien.

Il me semblait donc intéressant de faire le lien entre l'apparition de cette scène qui, bien qu'elle soit distribuée par des labels indépendants et suivie en majorité par le monde de la pop, du rock et de l'électro (critiques des nouvelles sorties sur Pitchfork ou Stereogum, concerts dans des salles rock, etc...), va chercher bon nombre de ses points de références du côté de la musique classique (instrumentation, orchestration, absence de chants, disparition de la structure couplet-refrain,...) et la peur que suscite chez certains la musique contemporaine dite "savante" (en gros celle que l'on apprend dans les conservatoires et qui s'écrit sur partition).

L'existence de ce lien m'apparaissait d'autant plus évidente que certains membres de cette scène ont un pied dans chaque monde : Nico Muhly par exemple.

Remarquez que ce podcast n'est pas une défense et illustration de la musique contemporaine dans son ensemble. Je reste souvent dubitatif devant l'hermétisme des œuvres de bon nombre de compositeurs d'aujourd'hui mais il me semble que les artistes que j'ai programmés dans ce podcast sont tous susceptibles d'accrocher l'oreille de ceux qui, comme moi, furent biberonnés au rock et à la pop mais ont conservé leur curiosité pour d'autres genres.

Par manque de temps, j'ai dû opérer des choix douloureux, et surtout couper certains morceaux trop longs. Je profite donc de ce billet pour leur donner ici une plus grande visibilité.

Voici la version intégrale de l'oeuvre de Steve Reich :

Variations for winds, Strings and Keyboards par Everest


Voici une version live intégrale d'Abii Ne Viderem de Giya Kancheli :


Voici enfin le lien vers le podcast lui-même, le tracklisting (avec des fautes d'orthographe dans le nom des compositeurs et l'intitulé des morceaux qui ne peuvent pas être corrigées, pour des raisons qui m'échappent) :

 
Pour finir, je vous propose le lien vers la page Spotify correspondant à un album qui aurait dû se trouver dans le podcast mais que j'ai lamentablement oublié d'inclure : le concerto pour violoncelle d'Olivier Greif. Je conseille en particulier le cinquième mouvement (plage 5).


 

Live-blogging en différé des NRJ Music Awards.

Je vous fais un live-blogging des NRJ Music Awards ? Oh oui alors :
- L'entrée de Stromae est parfaite. Ça garçon à vraiment du talent pour le marketing et la mise en scène. Il va falloir que je me décide à écouter son album.
- Florent Pagny, je ne peux vraiment pas. La répugnance est trop forte.
- Les filles, ça crie fort.
- Mettre Robin Thicke et Pharrell Williams dans la catégorie groupe ou duo de l'année, c'est un peu grotesque. C'est à peine un featuring.
- Je n'ai jamais entendu parler d'une seule des révélations francophones de l'année.
- Katy Perry en playback décalé de trente secondes. Arf. On arrête tout puis elle repart en vrai live. J'aurais bien aimé savoir ce qui était prévu au départ : du live ou du play-back ?
- Roar est un tube immense.
- Les Français ont créé un flic de télévision appelé Falco ? Je kiffe. J'espère qu'il est commissaire.
- Ah, Christophe Maé, ! le seul chanteur qui fasse toujours la même chanson, mais à chaque fois en pire. Ça forcerait presque l'admiration ! (Nikos : "le plus talentueux de sa génération")
- Zaz, on n'ira pas. Keen'V à présent : ne sait pas chanter, un mélange improbable entre une rythmique euro dance circa 1998, le parler de Grand Corps Malade, les chœurs de Zouk Machine et un charisme d'huitre goudronnée... Je crois que je faisais bien de ne pas connaître en fait.
- Will.I.Am qui chante Scream and Shout en remplaçant Britney par Alizée. Lolita pour Lolita, on perd au change.
- Emmanuel Moire ne chante pas très bien, mais les paroles sont de toute beauté.

Je peux seulement te dire Qu'il m'a fallu la peur pour être rassuré Que j'ai connu la douleur avant d'être consolé
- Puis-je avouer que le clip des One Direction m'a fait rire ?
- Il va falloir que j'écoute l'album d'Alex Hepburn. Ce Under est pas mal du tout.
- Story Of My Life est de loin la meilleure chanson que One Direction ait sorti jusqu'à présent, mais on dit direkcheun ou daillereckcheun finalement ? Même Nikos ne semble pas très sûr.
- Tous les nobodies de la soirée qui sont arrivés dans la salle en limousine et chantent Ma liberté de penser ("une chanson à texte qui fait réfléchir" selon Nikos). Ça y est. Je vomis.
- Will.I.Am est tellement nul que même si il est le seul artiste masculin à faire le déplacement à Cannes, c'est quand même Bruno Mars qui gagne.
- Le duo improbable : Tal et James Arthur qui chante Impossible. Une chanson que j'aime bien, mais dont j'ai récemment appris que c'était une reprise. Je me disais bien que c'était étonnamment bon pour un gagnant de X Factor.
- Plamondon et Berger, en inventant le concept de comédie musicale à la française, ont tout de même fait beaucoup de tort à l'humanité.
- James Blunt et Birdy qui chantent Mandela Day. Les limites du n'importe quoi sont allègrement atteintes.
- Les Robins des Bois chanteurs, c'est les mêmes que ceux qui faisaient les comiques sur Canal+ ?
- Et à la fin, c'est Stromae qui gagne.

Maintenant, je m'en vais réécouter du Varèse et du Steve Reich en prévision de l'upload de ce soir. La transition sera rude.