samedi, mars 24

Arcade soucis hier et Pierre qui tourne....

La fin de la tournée européenne d'Arcade Fire serait annulée, en tout cas si j'en crois ce site, qui semble vaguement officiel. Quand je vois l'attente fébrile avec laquelle certains attendaient le concert de Bruxelles, j'en ai presque de la peine pour eux.

Heureusement, les fanas de Win et Régine pourront se consoler avec le retour d'un autre Canadien, Pierre Lapointe, qui sera au Botanique le 5 mai. Je prends ma place dès lundi.

vendredi, mars 23

Si, si, je vis toujours...

... mais je manque singulièrement d'énergie pour écrire quoi que ce soit. Ca devrait aller mieux dans les prochaines semaines. En attendant :
- ce n'est pas souvent qu'on a l'occasion de découvrir de la pop japonaise orchestrale grandiloquente. Autant en profiter.
- la dernière fois que j'avais entendu parler de Low, c'était il y à peu près deux ans, pour apprendre que Alan Sparhawk, le chanteur, avait annulé la tournée du groupe et renoncé à la musique. Le mot de "dépression" avait même sans doute été prononcé à demi-mot. Heureusement, ils reviennent ces jours-ci avec un nouvel album, pas forcément plus joyeux que les précédents. La vidéo de Breaker semble en tout cas confirmer que le chocolat est un excellent moyen de lutter contre les idées noires.

lundi, mars 12

Les albums de 2006 (XVIII)

J'ai beau être tellement loin de mes objectifs qu'ils ne sont plus qu'un vague point à l'horizon de mes souvenirs, je compte bien terminer ma série sur les albums de 2006. Je ne vais pas bêtement m'arrêter aux trois quarts du chemin. Avec le recul, je me rends compte que j'avais négligé un point essentiel lorsque je m'étais fixé fin décembre une cadence de mise à jour : je ne travaille désormais plus en permanence devant mon ordinateur et n'ai donc plus la possibilité de travailler mes chroniques dès que j'ai cinq minutes de libre. Il me faut désormais une bonne heure devant moi pour avoir la motivation de m'y atteler et, souvent, je préfère consacrer cette heure à d'autres choses. Du coup, peut-être ne terminerai-je que fin avril mais je terminerai. Cela dit, et bien que le principal intérêt de l'exercice soit pour moi de réécouter attentivement tous les albums de l'année et d'ainsi peut-être rattraper des premières écoutes trop distraites, je pense que je me contenterai l'année prochaine d'écrire des chroniques pour les 20 ou 30 albums que je préfère.

Isan - Plans Drawn In Pencil (Morr Music)
Rien de plus difficile pour moi que de rédiger la chronique d'un album d'Isan. Une fois que l'on a écrit les obligatoires "duo anglais formé de Antony Rian et Robin Saville" "label allemand culte Morr Music" et décrit la musique du groupe comme de l'"electronica bucolique", que peut-on bien ajouter ? N'étant pas trop à l'aise pour décrire la musique en mots, je me laisse souvent aller à broder autour de considérations annexes mais quelles considérations annexes pourrait-il y avoir pour un groupe aussi résolument discret et anti-spectaculaire qu'Isan, dont je ne connais que la musique ? Décrire ce que l'écoute de la musique m'évoque est a priori une autre bonne idée (c'est d'ailleurs l'approche que j'ai toujours privilégiée ici). Malheureusement, dans le cas particulier d'Isan, elle n'est pas d'une grande utilité. Le sentiment que m'évoque la musique du groupe est en effet un plaisir diffus, le vague contentement d'une mélodie qui se répète ou d'une rythmique inattendue, rien à partir de quoi on puisse extrapoler des paragraphes entiers. Sans doute est-ce d'ailleurs un peu le problème du groupe qui semble souvent se contenter de joliesse et de séduction sans chercher à atteindre la beauté et l'émotion. Ces limites étant posées (et elles sont sans doute moins sévères que ce que vous pourriez croire : se laisser charmer pendant une heure est loin d'être une expérience déplaisante), ce nouvel opus me semble sensiblement meilleur que le précédent. Le duo s'autorise même à y explorer de nouveaux styles. Un morceau comme Immoral Architecture, par exemple, laisse un peu tomber les rythmiques pop habituelles du groupe (voir Corundum par exemple) pour forger à coup de nappes un paysage ambient à la Brian Eno qui est franchement réussi.
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- A écouter : Immoral Architecture (mp3)
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Hope of the States - Left (Sony-BMG)
J'ai longuement parlé de ce groupe et de cet album ici et n'ai pas grand-chose à ajouter. Sing It Out est ce que l'on appelle en termes techniques une "tuerie sans nom" et est toujours le morceau que je préfère sur l'album, même si avec le temps j'ai aussi appris à apprécier la seconde moitié du disque qui m'avait semblé à première vue sensiblement faible. Je signale également que la plupart des membres du groupe sont à présent réunis dans un autre groupe, Troubles.
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- A écouter : Sing It Out (mp3)
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Belle & Sebastian - The Life Pursuit (Rough Trade)
Je me rappelle avoir écrit dans un précédent billet que Belle and Sebastian n'était plus un groupe "exceptionnel" et avait (comme The Coral plus récemment) fini par "rentrer dans le rang, sans jamais vraiment démériter". Ces quelques mots expriment avec une telle précision et une telle concision ce que je pense que je pourrais sans doute m'arrêter là mais ayant déjà bâclé la chronique précédente, je me sens obligé de broder. The Life Pursuit continue en fait sur la lancée du précédent album (Dear Catastrophe Waitress, le premier sorti en-dehors du giron de leur premier label Jeepster) avec une musique sans doute moins touchante, moins "pop mauviette" (pour reprendre le terme utilisé par le Monde pour décrire le groupe il y a quelques années et qui a depuis fait florès) et plus "pop de premier de la classe". Le groupe semble en fait avoir complètement exorcisé la gaucherie permanente et le sentiment de n'être pas à sa place qui en faisait un symbole de ralliement pour tous les geeks de la Terre. Il est à présent confiant en son talent et enchaîne les albums et les tournées avec la régularité d'une chaîne de montage automobile. Les intégristes de l'orthodoxie indé et les contempteurs de la marchandisation de la musique ne le leur pardonneront sans doute jamais. Les autres devront sans doute reconnaître que ces deux derniers albums sont à tout prendre plutôt meilleurs que Storytelling ou Fold Your Hands Child. Belle and Sebastian est devenu un groupe pop comme un autre mais au moins a-t-il conservé l'essentiel de son talent pour la composition et l'interprétation de chansons. La voix de Stuart Murdoch me procure à vrai dire toujours les mêmes frissons, les choeurs sont toujours aussi ravissamment twee (j'invente des mots si je veux) et des chansons comme Another Sunny Day, Sukie in the Graveyard ou The Blues Are Still Blue sont de vrais tubes. Tout n'est pas parfait cependant. Ainsi, To be myself consistently tombe à plat et la tentative vaguement calypso de Song for Sunshine est franchement embarrassante. On peut aussi regretter que la production se soit alourdie avec le temps. Le riff de synthé (?) qui parcourt White Collar Boy, par exemple, aurait été impensable à l'époque des aériens Seeing Other People ou Dog On Wheels mais bon, tout groupe est amené à évoluer et, à tout prendre, je préfère l'évolution de Belle And Sebastian à celle de Placebo ou des Killers.
- Liens : Site officiel
- A écouter : Another Sunny Day (mp3)
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Lo-Fi-Fnk - Boylife (Moshi Moshi)
2006 fut un peu l'année des duos masculins d'électro-pop : les prometteurs Dangerous Muse ont commencé à faire leur trou, Le Sport a sorti sa chanson parfaite avant de disparaître sans laisser de traces. Les Junior Boys ont confirmé les promesses de leur premier album, les Pet Shop Boys sont revenus au meilleur de leur forme (sans parler d'Erasure ou du retour de la vengance de l'arrière-petit-fils d'Orchestral Manoeuvres in the Dark). La liste est longue (vous pouvez d'ailleurs continuer vos explorations avec ces groupes, et d'autres). Dans cette grande famille, les cousins les plus proches de Lo-Fi-Fnk sont sans doute Le Sport, ne serait-ce que par leur nationalité (suédoise), mais la musique du duo est sans doute plus volontairement cheap, plus rentre-dedans, moins bondissante ou immédiatement séductrice que celle de Le Sport. On n'est plus ici dans le cadre strict de l'electro-synth-pop contemporaine. Le seul but n'est pas de faire danser, sautiller ou chantonner les poppeux. Le disque prend aussi le temps de mettre mal à l'aise et de prendre l'auditeur à rebrousse-poil. Les voix par exemple sont souvent brutes, volontairement déclamatoires et m'évoquent vaguement une forme d'electro-punk underground à la Le Tigre ou à la Mr Quintron. Pourtant, à d'autres moments, on frôle l'italo-disco (Adore). L'auditeur, pris au milieu de stimuli contradictoires, ne sait finalement plus trop quoi penser. C'est un peu la limite du disque. Trop underground pour oser le 100% pop et trop putassièrement pop pour être vraiment crédible en icône underground, il joue sur deux tableaux sans jamais gagner sur aucun. Dommage. Je signale néanmoins que l'ambiance gentiment claustrophobique de chansons comme System ou Change Channel, évoque irrésistiblement le deuxième album de The Knife, Silent Shout. Vu la popularité de ce dernier, ça pourrait sans doute susciter la curiosité de certains d'entre vous.
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- A écouter : Steppin' Out (mp3)
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vendredi, mars 9

Portishead

Le groupe était en show-case à Bristol le mois dernier. Il paraîtrait même qu'ils ont à cette occasion interprété un nouveau morceau. Espérons qu'il soit plus intéressant que le fragment de démo qui était apparu sur leur page Myspace il y a quelques mois. Voici en tout cas Wandering Star :

.

(merci à la np)

lundi, mars 5

Déprime du jour

Alors que je devrais sans doute me réjouir de voir qu'un bloggeur francophone tente tant bien que mal de défendre son goût pour la pop (et pas celle bien en cour de Peter, Bjorn & John, Arcade Fire ou Weezer), je trouve ce billet résolument déprimant, peut-être parce qu'il exclut complètement la notion de plaisir pour ressasser des arguments stériles du genre "se pencher sur ce qui est populaire pour comprendre un peu mieux notre société", "recherche sonore d'avant-garde à destination des masses", etc.. A moins que ce ne soit simplement parce qu'il me fait prendre conscience qu'il serait encore aujourd'hui nécessaire de justifier son amour de la musique pop.

Rien que pour vous donc, du lourd, du massif, du transcendant, du transcendental, de l'imposant, de l'imposantal. Trois chansons que j'aime passionnément, garanti 100% sans alibis culturels, rien que pour le plaisir d'un refrain bien troussé et d'une chorégraphie délicieusement grotesque :







J'irai même jusque là :



J'ose tout, c'est dingue ! Je devrais me mettre au parapente !

vendredi, mars 2

Les albums de 2006 (XVII)

Mogwai - Zidane OST (Rock Action/PiaS)
Depuis dix ans que je m'intéresse aux Ecossais de Mogwai, ils m'ont successivement intrigué (les débuts), enchanté (les deuxième et troisième albums), cruellement déçu (Happy Songs For Happy People) et agréablement surpris (avec Mr Beast, l'album de 2006 dont j'ai déjà parlé ici). Cette bande originale du documentaire sur Zidane, censé réconcilier les fans de foot et les amateurs d'art contemporain, enfonce le clou du retour en grâce. Pour ne rien gâcher, le groupe réactualise ici le son et les ambiances de leur deuxième album Come On Die Young, celui que je préfère. Exit donc la voix approximative de Start Braithwaite, exit les murs infranchissables de feedback, exit la vaine course au bruit. Les guitares se font ici plus caressantes que hurlantes, égrenant des notes qui se détachent clairement entre elles et se combinent parfaitement avec celles du piano ou de l'orgue. La batterie est discrète et même souvent absente. N'allez pas croire pour autant que le groupe s'est mis à l'easy-listening (même si une des mélodies de l'album ressemble de manière troublante à la musique du Grand Bleu). Les morceaux sont toujours aussi tendus mais cette tension ne provient plus mécaniquement de la succession du calme et de la fureur. Elle procède de variations plus subtiles, d'harmonies qui se transmutent progressivement, d'un brouillard de guitares qui se densifie au fil des minutes. Sur cet album, Stuart et sa bande redeviennent les orfèvres du post-rock et prennent le pari de la délicatesse et de la suggestion en ciselant leurs morceaux comme des sculptures plutôt qu'en martelant les tympans de l'auditeur à coup de décibels. Même le morceau caché (23 minutes de drone à base d'orgues et de feedback) parvient à être élégant dans son jusqu'au-boutisme. Une des très bonnes surprises de l'année.
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- A écouter : Terrific Speech (mp3)
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Max Richter - Songs from before (Fat Cat)
Si je me souviens bien, on voit beaucoup dans Mondovino un spécialiste français du vin, qui papillonne de vignoble en vignoble pour améliorer la qualité de la fermentation, principalement grâce à un procédé de micro-oxygénation. On y voit également une vieille famille de vignobles traditionnels, pestant contre ces procédés qui donnent des vins courts en bouche, donnant toute leur saveur dans la première impression puis s'effondrant lamentablement, sans arrière-goûts résiduels. Selon eux, un bon vin s'apprécierait dans la longueur, comme une succession d'impressions subtiles, plutôt que comme un coup d'épate, immédiat et bref. Je ne me prononcerais pas sur ces épineuses questions oenologiques mais j'ai comme dans l'idée que la famille de vignerons traditionnels n'aimerait guère la musique de Max Richter qui, elle aussi, fonctionne à l'épate, très séduisante aux quelques premières écoutes mais qui finit assez vite par révéler une certaine vacuité. Le problème en fait est, que même si j'aime beaucoup la musique minimaliste, il existe un seuil de simplisme harmonique en-dessous duquel je commence à trouver le temps long. Autumn Music 1, par exemple ressemble à un Wim Mertens peu inspiré qui ressasserait avec une complaisance sirupeuse les quatre-cinq mêmes accords au piano. From the Rue Vilin passe péniblement à six accords mais reste très frustrant. Philip Glass, sur Solo Piano, avait compris que la répétition n'était un procédé de composition efficace que si elle était accompagnée d'une certaine forme de complexité, notamment harmonique et rythmique. Max Richter semble encore vivre dans l'illusion qu'elle peut être une fin en soi. Dommage parce que, par fragments, le disque séduit. Dans le morceau d'ouverture par exemple (Song), une ligne de violon solo transperce un épais brouillard de sons sourds et quelques arpèges d'orgue et parvient ainsi à créer une atmosphère assez prenante. Malheureusement, malgré la présence de Robert Wyatt en lecteur, le soufflé retombe assez vite. Je ne sais d'ailleurs trop que penser du fait que je ne porte ce type de jugement sur la musique de Max Richter que depuis le concert de lui auquel j'ai assisté au Fat Cat Festival l'année dernière. Il y a quelque chose dans la simplicité de sa musique qui passe très mal l'épreuve de la scène. J'en viens à regretter d'être allé le voir.
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- A écouter : Song (mp3)
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Jonny Cash - American V - A Hundred Highways (Legacy/Columbia)
Depuis dix ans, j'ai lu des pages et des pages de dithyrambes sur les quatre premiers volumes des American Recordings, la série d'albums acoustiques produits par Rick Rubin qui a fait (re)découvrir Johnny Cash à toute une génération. Je me sentais plutôt en accord avec l'enthousiasme généralisé et ce mélange de reprises improbables (Depeche Mode, Nick Cave, Nine Inch Nails,...), de morceaux inédits et de classiques revisités m'avait immédiatement séduit. J'ai donc été un peu surpris en lisant il y a quelques mois un article au vitriol sur la manière dont Rick Rubin aurait vampirisé la vieillesse de Johnny Cash, lui faisant chanter des chansons qui ne lui ressemblaient pas et en le forçant à jouer le rôle du mourant au courage admirable. Selon l'auteur de l'article, ce misérabilisme doloriste serait l'antithèse de l'oeuvre de Johnny Cash. Etant loin d'avoir une vue d'ensemble de son oeuvre, je me garderais bien de donner mon avis sur une question aussi vaste mais, sans renier le plaisir que je prends à écouter les quatre premiers disques de la série, cette opinion m'a fait réfléchir sur ce que pouvait bien être la dynamique créatrice qui existait entre Rick Rubin et Johnny Cash et, par extension, sur les motivations qui poussent la famille Cash à enchaîner les sorties posthumes (même si, en fait, tout est dit dans les deux premiers paragraphes de cette chronique). C'est avec ce début de polémique en tête que j'ai écouté pour la première fois ce cinquième volume, censé regrouper les ultimes sessions d'enregistrement ayant eu lieu quelques semaines seulement avant la mort de Johnny Cash. J'ai d'ailleurs été plus d'une fois gêné par la manière dont il semble par moments ne plus parvenir à contrôler sa voix. Selon l'état d'esprit de chacun, le fait que la voix d'un des plus grands interprètes de chansons du siècle se mette ainsi à vaciller sous les assauts du temps ajoutera une valeur émotionnelle au disque ou, au contraire, le déforcera. C'est l'éternel débat sur la représentation de la vieillesse et de la mort. Quelle image doit-on conserver des artistes que l'on a aimés ? Je me souviens d'empoignades acharnées à propos de la dernière tournée de Barbara, au cours de laquelle on la voyait notamment chanter L'Aigle Noir avec une voix vacillante, assez faux, pas très en rythme mais plus habitée que jamais par sa chanson. Etait-ce admirable ou grotesque, émouvant ou éprouvant ? Je suppose de cela dépend de ce que chacun attend d'un concert ou d'un disque. Personnellement, j'oscille en écoutant cet album entre la joie de découvrir 12 nouvelles chansons, souvent très bonnes, et un vague sentiment de malaise, plus prégnant que pour le précédent opus, sans doute en partie parce que ce volume cinq sort plus de deux ans après la mort de Johnny Cash. Ces réserves étant faites, tous ceux qui ont aimé les premiers volumes ont peu de chances d'être déçus : chants religieux et traditionnels, reprises (notamment de Bruce Springsteen) se succèdent sur un tapis de piano, guitare acoustique et violoncelle (il me semble en entendre, même si aucun violoncelliste n'est crédité dans le livret). God's Gonna Cut You Down, I came to believe, On the Evening Train et Rose Of My Heart sont sans doute les morceaux que je préfère. Par ailleurs, If you could read my mind de Gordon Lightfoot rejoint la longue liste des morceaux qui ressemblent étrangement à Fade to grey.
- Liens : Site officiel
- A écouter : God's Gonna Vut You Down (mp3)
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