vendredi, décembre 31

Dernier billet de l'année.

L'être humain est ainsi fait qu'il a tendance à accorder une importance démesurée à ce qui est le plus récent. En conséquence, ce que je vais écrire ici sera, pour le pire ou le meilleur, une sorte de symbole de ce que 'Je dis ça, je dis rien' a été cette année (et ce au moins jusqu'à ce que je publie un nouveau billet). J'avais donc intérêt à bien choisir mon sujet si je voulais conserver un semblant de crédibilité en 2005. Pourtant, bizarrement, je n'ai rien trouvé de plus approprié que de vous proposer d'aider Britney Spears à soigner son acné galopante et de vous donner le lien vers une chanson inédite de son prochain album.

Certes, une légère inquiétude m'a étreint au moment de cliquer sur "Publier" et je me suis dit que j'aurais plutôt dû vous parler de l'album de Elizabeth Anka Vajagic, qui est en train de gravir à toute vitesse les échelons de mon classement des albums en 2004. Ca aurait sans doute eu plus de tenue mais je craignais que cela ne soit pas assez "champagne-flonflons" en ce 31 décembre, parce que bon, on peut penser ce qu'on veut des chansons de Britney Spears, mais elles sont quand même nettement plus festives que celles de Vajagic, non ? De plus, son nom est plus court à écrire (et si ça n'est pas un argument valable, je ne sais pas ce qu'est un argument valable). Donc, Britney ce fut. J'assume.

Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter à tous une bonne et heureuse année 2005 et à vous remercier de venir me lire de temps à autre. Je ne pensais pas lorsque j'ai commencé à tenir ce blog que j'y prendrais un tel plaisir. C'est un peu grâce à vous. Merci.

jeudi, décembre 30

Ecoutez

- la reprise dont tout le monde parle : Seven Nation Army par les boy-scouts préférés de la planète indé, The Flaming Lips.
- la reprise de Smells like Teen Spirit par Dokaka et une adorable version au piano de Enjoy the Silence (via cette page).
- le nouveau groupe hype dont on se doit de parler, soit Smoosh, des gamines blondes de 12 ans (non, pas celles-là) qui font de la "musique qui déchire". David F. propose un lien vers Massive Cure, qui fait un peu penser à Blonde Redhead. La deuxième photo qui illustre le billet permet en plus de se rendre compte que des gamin(e)s de 12 ans qui font de la musique dans leur salon finissent tous par ressembler à Hanson, ce qui est tout de même troublant.

PS : Je voulais illustrer cette ressemblance avec une photo extraite de la vidéo de MMMbop, mais il se fait que la plupart des sites de fans sur Hanson ont disparu depuis longtemps. La gloire est décidément quelque chose de bien éphémère. Souvent, fan varie....

mercredi, décembre 29

Ca fait peur.

Popbitch a mentionné récemment l'existence de ce groupe, Prussian Blue, soit deux petites filles californiennes de 12 ans, blondes avec des couettes, qui font de la musique folk en costume traditionnel bavarois. Et après tout, pourquoi pas ? Les choses se gâtent néanmoins très fort quand on regarde de quoi les textes causent :
Times are very tough now For a proud White man to live. And although it may appear That this world has no life to give, Times are soon changing, This can't go on for long. And on that joyful summer’s day We’ll sing our Victory song. The women, they’ll smile, on Victory Day. And the children, they’ll laugh And they’ll sing and they’ll play, And the forests will echo our grace, For the brand new dawn of our Race…
Brrrr.

De plus, en interview, elles semblent toutes contentes qu'un magazine allemand leur ait consacré un article, avant de s'émerveiller devant le fait que la magazine était "tout en allemand".

On peut néanmoins trouver un peu de réconfort dans le fait que la chanson proposée en mp3 est nulle et qu'elles chantent comme des patates, mais tout de même, au moins avec les groupes de skin-heads, on savait à quoi s'en tenir. Là, c'est plus vicieux.

Vite, un bon Marvin Gaye pour effacer tout ça de ma mémoire.

A défaut, ceci m'a fait sourire.

Plus que deux mois dormir

Le nouvel album de Patrick Wolf vu par lui-même. Je ne suis pas sûr que ce petit texte confus fasse vraiment justice à l'album, mais bon, ça permet de patienter.

Tout autre chose : je me suis lancé depuis une semaine dans une tâche titanesque qui est de réécouter tous mes albums de 2004 en vue de faire mon classement de l'année, histoire de tenter d'atténuer l'usure du temps qui pénalise souvent les albums sortis en début d'année (même si j'ai peur que cela ne suffise pas à faire remonter Franz Ferdinand). C'est un exercice amusant, qui permet notamment de se rendre compte d'à quel point le regard que l'on porte sur un disque peut avoir évolué en quelques mois, parfois à la hausse, parfois à la baisse. Ca prouve bien le caractère extrêmement volatil de ce genre d'opinions. Je suis par exemple persuadé que l'avis qu'on se fera sur un disque dépend fortement de l'état d'esprit dans lequel on l'a écouté pour la première fois. C'est particulièrement vrai pour moi qui, sur une journée-type ne peut pas écouter de la musique plus que 3 ou 4 heures et écoute donc rarement un album plus de 10 fois en un an.

lundi, décembre 27

Le contrecoup de Noël

Tout finit par passer, même Noël. Les cadeaux qui attendaient sous un sapin illuminé, enguirlandé et couvert de cheveux d'ange ont été remis à leurs destinataires. Comme d'habitude, au réveillon, plus personne n'avait faim après l'entrée mais chacun s'est néanmoins forcé à ingurgiter de la dinde ou du gibier et une bûche dégoulinante de crème fraîche.

Se profile maintenant à l'horizon la corvée du réveillon de la St-Sylvestre, où chacun se doit de s'amuser même s'il n'en a pas envie, mais avant de clôturer pour cette année le chapitre de Noël, je m'en voudrais de ne pas mentionner cette jolie reprise twee-pop de Last Christmas par PAS/CAL.

Bien que le rapport avec Noël soit moins évident (une ressemblance avec l'ange Gabriel peut-être ?), je tenais aussi à signaler que la plus belle chanson d'Antony and the Johnsons est téléchargeable en ce moment sur le site du label Secretly Canadian, avec également quelques chansons de Magnolia Electric Co (soit Jason Molina de Songs: Ohia) ou des Early Day Miners.

EDIT : Ces deux dernières sont inaccessibles pour le moment, mais je suppose qu'elles seront à nouveau disponibles dans quelques jours.

vendredi, décembre 24

Joyeux Noël.

Je vous souhaite à tous un joyeux Noël et, tant que j'y suis, une bonne année. Pour passer le réveillon avec de la musique de circonstance, vous pouvez aller (avec, certes, Hanson mais aussi Low, Powder et My Chemical Romance) ou bien consulter la triplette de billets de Noël de la Blogothèque (, et ).

Si vous êtes d'humeur aventureuse, vous pouvez aussi aller vous perdre (à vos risques et périls, je ne connais pas ce groupe, mais ça a l'air redoutablement cornichon), (avec des vrais morceaux de Johnny Cash dedans) et (youhou, de la guitare). Amusez-vous.

jeudi, décembre 23

Il pleut des tops.

Un des classements les plus attendus de l'année est toujours celui de Pitchfork. En dépit de sa position quasi-monopolistique sur le créneau des webzines indés américains, il n'a en effet pas peur de faire preuve d'une rafraîchissante ouverture d'esprit dans ses choix. Ils le prouvent encore cette année en plaçant Rachel Stevens, Britney Spears et Annie (n°1, ce que je ne suis pas sûr de comprendre tout à fait, exotisme mis à part) dans leur classement des singles, au milieu des plus prévisibles Walkmen, de LCD Soundsystem, Animal Collective, The Go! Team ou M.I.A..

Le classement des albums part, comme souvent, un peu moins dans tous les sens et se resserre autour d'une forme d'indé plus conventionnelle mais ne faisons pas la fine bouche. C'est du bon boulot, d'autant qu'ils accompagnent chaque disque classé d'un petit texte en général plutôt bien torché.

J'ai donc une envie (féroce mais vaine) de faire aussi bien. Comme je compte bien me lancer à mon tour dans la course aux classements en janvier, j'ai recensé hier soir tous mes achats récents pour pouvoir procéder à la compilation de mon top de l'année. Je me suis ainsi rendu compte que, au cours des 5 derniers mois, 175 CD se sont ajoutés à ma collection (y compris les CD proposés par les Inrocks, le NME, etc.. ou bien les CD à 1€ que j'ai achetés lors de l'ouverture d'un mastodonte de la distribution dans ma ville). Le prix d'acquisition moyen de ces disques est donc sans doute assez bas. Cela n'empêche pas ce chiffre d'être grotesque et de me rendre vaguement honteux.

mardi, décembre 21

Le lien du jour.

Un plan séquence de Britney Spears à moitié nue, dansant en faisant du play-back sur Toxic. C'est et je serais bien en peine de dire s'il s'agit d'une chute de studio, d'un faux très bien réalisé ou d'une vidéo officielle. Je suis perplexe.

lundi, décembre 20

Jouons jouons

Comme l'année dernière, le site de la radio londonienne XFM vous propose depuis 10 jours de reconnaître 72 pochettes de disques. Pour ceux qui veulent, toutes les solutions sont données en commentaire sur la Blogothèque.

Je donne ici assez peu de liens vers des mp3-blogs (pour la bonne et simple raison que j'écoute en général les fichiers bien après les avoir téléchargés. En conséquence, lorsque me prend l'envie d'en parler, ils ne sont en général plus disponibles. Pourtant, ici, j'ai écouté de suite le premier morceau proposé, sans doute parce que le petit texte introductif de David F. a piqué ma curiosité, et c'est assez formidable. Une forme d'écriture à base de piano, cordes, vents et voix qui passe du piano-jazz à la musique de films muets puis se déconstruit de plus en plus avant de retomber sur ses pattes avec une jolie petite ritournelle bucolique (et parvient même à incorporer une mini-citation des Quatre Saisons). Le tout en 3m25s.

samedi, décembre 18

Qui a dit qu'on n'apprenait rien à la télévision ?

Malgré ma fatigue, il me semble avoir entendu deux informations de la plus haute importance en regardant hier soir l'épisode de QI consacré à la musique.
- Warner a racheté il n'y pas très longtemps les droits de "Happy Birthday to you" pour la coquette somme de 25 millions de dollars et s'attend à engranger des bénéfices substantiels. La chanson aurait été créée en 1933 par un instituteur américain qui aurait pris l'habitude de saluer ses élèves en leur chantant "Good morning to you all." et n'aurait pris ses paroles actuelles qu'en 1938. Ca semblerait donc indiquer que les droits d'auteur aux USA sont réservés pour plus de 65 ans. Fichtre. (Plus d'infos ici.)
- Le son d'un fouet qui claque dans l'air ne provient pas du contact entre deux segments de la lanière comme on pourrait le croire, mais est le mini-"Bang!" provoqué par l'extrémité de la lanière lorsqu'elle franchit le mur du son. (Plus d'infos ici.)

Dingue, non ? Les informations fournies par les liens que j'ai inclus ne sont pas toutes totalement cohérentes avec ce dont je me souvenais de l'émission et que j'ai retranscrit ici. A priori vous auriez intérêt à faire confiance au lien.

Note : A ceux qui me reprocheraient de dériver dans le hors-sujet, je répondrai qu'on entend un bruit de fouet dans The Ubiquitous Mr Lovegrove de Dead Can Dance et que, de toutes façons, la distinction bruit-musique est essentiellement culturelle. (Mouais, faites comme si il s'agissait d'un argument convaincant.)

vendredi, décembre 17

Vous n'avez pas d'album de l'année ?

Le mois de décembre est le mois des bilans et des classements en tous genres. Plus souvent qu'à votre tour, vous vous verrez interrogé sur votre album de l'année, et là catastrophe, vous avez tellement regardé Urgences, Six feet under et 24 que vous n'avez presque pas écouté de disques, et les rares que vous avez écoutés sont tellement communs que vous ne pouvez décemment pas les mentionner. La panique monte, que répondre qui ne nuirait pas à votre réputation de chantre du bon goût ?
Oh tu sais, j'ai passé l'âge de faire la course aux nouveautés. Finalement, je crois que ce que j'ai le plus écouté cette année, c'est Nick Drake, Coltrane et Ferré. Je crois bien que j'en ai un peu marre de cette obsession du temps présent. Je préfère laisser le temps jouer son rôle de filtre. Ca me permet d'éviter les disques médiocres et de retrouver le goût d'une musique qui apporte vraiment quelque chose, tu vois.
ou
Tu me connais. J'écoute tellement de disques, et je m'investis tellement en eux que ça me fend le coeur de devoir ainsi chaque année faire des choix. C'est un peu comme demander à une mère de choisir entre ses enfants. A chaque fois que je dis en préférer un, j'ai l'impression de faire injure au plaisir que j'ai pris à écouter les autres.
ou bien
Ca fait longtemps que je n'écoute plus d'albums. Avec Internet, le format album est complètement dépassé. Ma culture musicale cette année, ce fut plutôt les mp3 récoltés ici et là pendant que je surfais sur le Web en me laissant porter par mes envies. Je serais bien en peine de te citer un album complet qui m'ait marqué. Tiens d'ailleurs, il faudra que je te fasse écouter ces reprises de Joy Division par une fanfare Tadjike. C'est incroyable.
ou encore
J'ai jamais compris cette obsession des classements de fin d'année. La musique est une chose complexe, qui fonctionne sur plein de niveaux simultanément et croire que l'on peut placer tous les disques de l'année sur une seule ligne du moins bon au meilleur est absurde. Comment comparer l'album qui contient cette bombe sur laquelle tu as dansé comme un fou tous les vendredis soir d'été avec celui qui t'a ému aux larmes un soir de février ? Peut-on vraiment dire que ce nouvel enregistrement du Sacre du Printemps est moins bon que l'album de Coco Rosie (ou meilleur d'ailleurs) ? Et puis, est-il juste de comparer un disque qui est arrivé seul sur sa platine et n'existe qu'en lui-même, indépendamment de tout contexte, avec celui de ce groupe dont tout le monde parle et que l'on a pu voir deux fois en concert ? Evidemment non. Franchement, c'est un exercice vain, et cette année j'ai pris la résolution de ne pas m'y compromettre.


Honnêtement, ça peut fonctionner. Surtout si vous assénez ces réponses avec l'air blasé et le regard légèrement vague de celui qui répète de bonne grâce des évidences parce qu'il estime que le message qu'elles contiennent est important.

Cependant, si vous voulez être totalement à l'abri d'un fâcheux "Oui, mais quand même, c'est quoi ton album préféré ?", vous pouvez allez rapidement faire le petit test proposé ici. Il vous donnera automatiquement votre album de l'année, avec un petit résumé que vous n'aurez qu'à étudier par coeur pour le ressortir le moment venu. Ouf.

(Personnellement, je suis tombé sur l'album de James Yorkston & the Athletes, que je n'ai jamais écouté. Il va peut-être falloir que j'y jette une oreille.)

jeudi, décembre 16

Le nouveau jeu à la mode

se trouve ici. Il reste quelques petits problèmes techniques, mais ça reste néanmoins un outil très riche, et puis ça me permet de me rendre compte qu'il y a plein de groupes dont je suis a priori très friand et pour lesquels je me plante royalement : les Cocteau Twins et Belle&Sebastian par exemple.

(via b3ta ou Supercoin, au choix)


Band Aid (ça faisait longtemps)

Voilà ce que Morrissey avait à dire sur la version de 1984 de Do they know it's Christmas?.
I'm not afraid to say that I think Band Aid was diabolical. Or to say that I think Bob Geldof is a nauseating character. Many people find that very unsettling, but I'll say it as loud as anyone wants me to. In the first instance the record itself was absolutely tuneless. One can have great concern for the people of Ethiopia, but it's another thing to inflict daily torture on the people of England. It was an awful record considering the mass of talent involved. And it wasn't done shyly it was the most self-righteous platform ever in the history of popular music?

ou encore
The whole implication was to save these people in Ethiopia, but who were they asking to save them? Some 13-year-old girl in Wigan! People like Thatcher and the royals could solve the Ethiopian problem within ten seconds. But Band Aid shied away from saying that — for heaven's sake, it was almost directly aimed at unemployed people.

Certes, on peut dire qu'il s'agit de Morrissey faisant son Morrissey, mais à dire vrai ces quelques phrases me tournent dans la tête depuis deux jours et je ne sais pas trop quoi en déduire sur Morrissey ou le Band Aid. En attendant de me faire une opinion, je peux toujours écouter la reprise de la chanson par Richard Davies ici (ou si le lien ne fonctionne pas).

mardi, décembre 14

The Kills are back.

Un extrait du nouvel album est disponible ici. Il semblerait à l'entendre que The Kills emboîtent le pas à toute la troupe des groupes qui avaient marqué le "retour du rock" il y a trois ans (The Strokes, The White Stripes, Interpol, Black Rebel Motorcycle Club et surtout The Vines) et nous ressortent une copie carbone de leur premier album. Pourtant, comme The Kills étaient à l'époque un peu les premiers de la classe, que ce soit sur disque ou en live, ils parviendront peut-être à nous le faire oublier. Après tout, les rigolos d'Interpol y sont bien arrivés cette année.

PS : Oui, je sais que les White Stripes avaient déjà sorti deux albums avant White Blood Cells, mais on fera comme si.

Keren Ann vue des Etats-Unis

L'article du New Yorker.

La réaction de The Mystical Beast.

C'est ce qu'on appelle inonder le marché

Si on en croit le Télémoustique, le nouvel album de U2 est n°1, n°4 et n°5 des ventes d'albums en Belgique cette semaine, à cause du comptage séparé des différentes versions disponibles (avec ou sans DVD, avec ou sans poster montrant Bono dans une pose christique et portant une couronne d'épines au-dessus de ses verres fumés, etc..).

C'est tout de même une belle performance pour un groupe qui n'a plus rien à dire depuis si longtemps. Cela dit, il va falloir que j'écoute cet album. Mon ami Brian Eno a encore collaboré sur un des morceaux, et quoique ça n'a pas suffi à sauver All that you can't leave behind, ça m'oblige tout de même à donner sa chance à l'album.

vendredi, décembre 10

Pop-music prête à l'emploi

ici : JC Chasez, Rachel Stevens et S Club 8.

jeudi, décembre 9

Bush

Dans une conversation sur le rock, si quelqu'un vous parle de Bush avec les yeux pétillants de bonheur, passez poliment votre chemin.

Dans une conversation sur la politique, si quelqu'un vous parle de Bush avec les yeux pétillants de bonheur, passez poliment votre chemin.

Dans une conversation sur les génies incompris qui reviennent aux affaires, si quelqu'un vous parle de Bush avec les yeux pétillants de bonheur, partagez sa joie.

Panthères et flamants roses

Bon, d'accord Pantera n'était peut-être pas le groupe le plus musicalement au-dessus de tous reproches, mais quand même. J'ai peur que, à moyen terme, ce genre de drames ne modifie sensiblement la manière dont les concerts sont organisés et vécus par le public. Je me suis déjà dit qu'il était étonnant que cela n'arrive pas plus souvent quand on voit la force des sentiments que les musiciens pop ou rock peuvent provoquer dans le public et leur vulnérabilité sur scène. Ce soir, je tente d'écouter du Pantera pour mesurer tout le mauvais goût de la phrase qui ouvre ce billet et, peut-être, la supprimer.

Sinon, des rumeurs insistantes parlent d'une reformation de Pink Floyd, avec Roger Waters pour cet été, avec notamment un concert prévu lors du festival de Glastonbury.

EDIT : Comme ceci est un blog sérieux, une armada de consultants et de secrétaires tapis dans un bunker sous-terrain recoupent inlassablement l'information afin de garantir l'exactitude de ces affirmations que je lance parfois un peu légèrement à la face du monde. Leur porte-parole vient d'ailleurs de me souffler dans l'oreillette que, contrairement à ce que j'ai toujours cru, Pink Floyd ne signifie pas du tout flamant rose.

Madame Tussaud fête Noël

Regardez-moi cette belle crèche. Ce qui me permet d'ajouter que I believe in you, le nouveau single de Kylie Minogue, coécrit par les Scissor Sisters est ce qu'elle a fait de mieux depuis, oouuh, Slow, au moins.

mardi, décembre 7

Grammy Awards

Les cérémonies nationales de remises des prix en matière musicale sont souvent assez consternantes. Pourtant, j'ai l'impression que les nominations pour les Grammy Awards cette année sont encore plus catastrophiques que d'habitude.

lundi, décembre 6

Nerve-Net

La Russie semble être devenue le paradis du mp3. Voici par exemple quelques extraits de Nerve Net, l'album électro-jazz futuriste de Brian Eno. Si vous ne connaissez pas encore le disque, laissez-vous porter par la cavalcade sombre de The Fractal Zoom ou par le piano déconstruit de Decentre (via Tofuhaus).

Sinon, je comptais parler du nouvel album de Patrick Wolf, que j'écoute en boucle depuis une semaine, via un billet récapitulatif sur le personnage dans la Blogothèque cette semaine, mais vu la manière dont son manager a réagi à la mise à diposition sur le forum Yahoo d'extraits de 4 chansons longs d'à peine 30 secondes, je pense que je ne vais pas prendre le risque. Je m'en voudrais d'attirer des ennuis à la Blogothèque. Dommage parce que je me sentais d'humeur réellement prosélyte au sujet de ce nouvel album, qui est un enchantement de bout en bout et pourrait bien correspondre à ce cliché qu'emploient souvent les journalistes musicaux : l'album de la maturité (à 21 ans !). En l'écoutant, on pense notamment à Nick Cave, à Marc Almond (dont la convalescence se déroule apparemment très bien, pour ceux que ça intéresse), et même pour quelques secondes à Wim Mertens. Je n'en dis pas plus pour l'instant car je compte bien me fendre d'une chronique en bonne et due forme en temps voulu.

vendredi, décembre 3

Kitsch-Net

Vous vous souvenez peut-être de Günther et de son You touch my tralala, chanson improbable dont j'ai parlé ici il y a quelques semaines. Vous vous souvenez aussi (évidemment) de Samantha Fox et de son Touch me (I want to feel your body). Et bien, réjouissez-vous. A force de jouer à touch-touch, nos deux amis ont décidé d'unir leurs talents pour offrir au monde leur nouveau bébé. Des félicitations s'imposent.

Dans le même genre, un groupe au nom improbable de Hot Pantz semble avoir mis tous les atouts de son côté pour empocher le prix de la pire chanson de Noël de l'année. Jugez-en vous-mêmes.

Merci à Popjustice pour ces deux liens.

Deux liens rapides

- Une vidéo de Joanna Newsom, quelque part entre Claude Lelouch et les pubs Herta.

- le NME propose cette semaine un nouveau CD gratuit, complémentaire à leur liste annuelle des personnalités les plus 'cool' qui est parue la semaine dernière (et a sans surprises couronné Pete Doherty). Il est en écoute intégrale ici, ce qui tombe bien puisque les CD du NME ne parviennent plus aux abonnés hors-Angleterre... Quelle bande d'enflures quand même. Le quarté dans l'ordre à première vue : 12, 4, 11, 7.


mercredi, décembre 1

Petite leçon d'économie à l'usage des maisons de disques

Apparemment, l'industrie du disque en Grande-Bretagne n'a jamais été en aussi bonne santé que cette année, avec un nombre record de ventes d'albums. Mais, vous entends-je vous exclamer d'ici, comment cela se peut-il alors que l'on nous bassine les oreilles depuis des mois avec la crise de ces gentilles maisons de disques, presque contraintes de mettre la clé sous le paillasson à cause des méchants pirates ?

Peut-être notre perception est-elle un peu biaisée parce que, en France, la situation, c'est plutôt ça : une baisse sensible et continue.

Cette différence entre les deux pays est amusante. Les maisons de disques ont tôt fait d'imputer la reprise des ventes observées en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis aux procédures pénales intentées aux downloaders (et surtout aux uploaders). Je n'ai pas réussi à trouver de chiffres précis sur l'évolution du nombre d'utilisateurs des réseaux p2p (quoiqu'il y ait ceci) mais je doute que la baisse, si baisse il y a, soit suffisamment significative pour expliquer une augmentation des ventes comme celle que connait depuis deux ans la Grande-Bretagne, surtout quand on sait que les premières poursuites pénales contre des internautes britanniques datent d'il y a quelques semaines à peine.

Il semblerait donc que l'on puisse observer, malgré l'existence du téléchargement illégal, une augmentation soutenue des ventes dans certaines régions. Voilà qui va à l'encontre de ce que les médias nous répètent à longueur de reportage. Certes, pour certains internautes, l'existence des réseaux p2p est un moyen commode de ne plus rien acheter (j'en connais), mais ceux-là achetaient déjà au départ très peu de disques. Si j'en juge d'après mon entourage, la plupart des boulimiques de musique ont vu leur budget-disques exploser avec l'arrivée des réseaux p2p et, avant ça, de Napster ou Audiogalaxy.

La soif de découvertes ne connait maintenant plus aucune limite matérielle. On peut a priori tout trouver plus ou moins facilement et tout écouter. La lecture de la presse musicale et de leur kyrielle de chroniques n'est donc plus un exercice masochiste : "Eh, ça m'a l'air pas mal du tout, ce nouveau petit groupe en 'The'... Dommage que ce ne soit pas disponible ici." Maintenant, si la chronique donne envie, on n'a qu'à faire chauffer le modem, tapoter deux-trois touches d'un air distrait, patienter quelques minutes et, tadaaam, le morceau earrive tout chaud sur votre disque dur, prêt à être écouté. Les seules limites qui subsistent sont du genre 'Où trouver temps d'écouter tout ce qu'il est possible de télécharger ?' (une question rendue encore plus pressante par l'arrivée des mp3-blogs).

Pour les boulimiques de musique (qui représentent à mon avis une proportion importante des utilisateurs de réseaux p2p), l'étape suivante est la suite logique de cette écoute en ligne. Il faut posséder ce qui a ainsi été découvert et apprécié, et donc acheter le disque. Parmi tous les disques que je télécharge, ceux que j'aime (un bon tiers) finissent un jour ou l'autre par atterrir dans ma collection (quoique parfois, il est vrai, via les magasins d'occasions). Dès lors, en me basant sur mon expérience personnelle, l'influence du piratage sur la baisse des ventes m'a toujours semblé loin d'être évidente. Bon, il est clair que je sous-estime sans doute la pratique du téléchargement chez les auditeurs occasionnels mais je ne peux néanmoins pas m'empêcher de considérer cette lutte absurde menée par les maisons de disque comme une grave erreur stratégique. Je ne vois pas en quoi Kazaa est une manière tellement différente de consommer la musique que l'écoute de la radio, l'usage d'une médiathèque ou l'échange de disques entre copains. Mais bon, c'est un vaste débat et le fait que pas deux études sur le sujet ne tirent des conclusions semblables montrent bien que, en la matière, il n'existe pas de réponses toutes faites.

Dès lors, l'augmentation des ventes observée en Grande-Bretagne a sans doute une origine plus terre-à-terre que cette hypothétique peur du gendarme chez les internautes : la baisse des prix, surtout guidée par l'arrivée de la vente en ligne. Par "vente en ligne", je ne veux pas dite les sites de téléchargement légaux qui sont encore, pour la plupart, une vaste blague (d'autant qu'il est hors de question pour moi de payer un centime pour un mp3, vu sa qualité sonore et le fait qu'un fichier informatique ne sera jamais un substitut satisfaisant à l'objet disque). Je veux surtout parler des sites du type Amazon.co.uk ou HMV.co.uk qui proposent des albums pour des prix allant de 13 à 15 €. Cela prouve bien que, dans leur majorité, les gens sont encore tout disposés à payer pour consommer de la musique si ils ont l'impression qu'on ne se paye pas trop de leur tête en fixant les prix.

Mais pourquoi diable alors n'observe-t-on pas le même mouvement en France ?

Les maisons de disques imputent le marasme actuel des ventes en France au fait que l'ADSL ne s'y est généralisé que récemment et donc que l'effet du piratage n'avait pas encore atteint sa pleine puissance. Peut-être, mais le fait que le prix de vente des disques les plus populaires en France soit significativement plus élevé qu'en Angleterre (par exemple) joue sans doute aussi un rôle. Toutes les meilleures ventes d'Amazon France sont annoncées avec des prix variant entre 16 et 17€. En Angleterre, le prix moyen est de £8.49, soit environ 13€. Ne pas voir dans cette différence de prix un argument au moins aussi significatif que le niveau d'équipement informatique me semble relever d'une flagrante mauvaise foi.

Une autre explication que je vois à cette disparité entre la Grande-Bretagne et la France est sans doute plus personnelle, mais je vous la livre quand même : quand je vois ce qui se vend en France, je n'ai plus envie d'acheter des disques.

Voici la liste des meilleures ventes d'albums en France en 2003. Prenons le top 20. Je n'en ai acheté aucun et en ai téléchargé deux. Un plutôt mauvais (le Placebo) et un plutôt bon, que je finirai d'ailleurs sans doute par m'offrir (le Carla Bruni). Tout le reste se rapproche d'assez près de mon image de l'enfer musical. Dans un environnement saturé de Tragédie, Florent Pagny, Evanescence et Phil Collins, je peux comprendre que l'on puisse avoir des scrupules à payer pour consommer de la musique.

Regardons maintenant la liste des meilleures ventes 2003 en Grande-Bretagne. Sur le même échantillon des 20 premières ventes, j'en ai acheté 4 et téléchargé 4 (dont deux que j'ai fini par acheter, l'album de The Darkness et le Beyoncé ayant raisonnablement été écartés de ma wish-list). C'est indéniablement plus, mais le principal enseignement n'est pas là. Il me semble surtout important de remarquer que, parmi ces 20 disques, peu sont très bons (seul le Justin Timberlake me semble rentrer dans cette catégorie), mais la plupart sont au moins sympathiques, allant du plaisamment insignifiant (Dido) au gentiment grotesque (The Darkness), de l'efficacement sautillant (Busted) au poliment quelconque (Norah Jones). Mis à part les redoutables Evanescence, dont le God-metal semble avoir eu cette année-là pour mission d'évangéliser la Terre entière, et une douteuse compilation Power Ballads, on se trouve quand même ici en meilleure compagnie.

Je me demande donc dans quelle mesure la France ne voit pas ses ventes diminuer simplement parce que le grand public français a au fond plutôt mauvais goût et est assez peu intéressé par tout ce qui touche à la musique. Si ma théorie venait à se vérifier, et si vous m'autorisez un petit stéréotype truffaldien, on devrait assister pour le cinéma, à une évolution contraire, avec en Angleterre une baisse sensible des ventes due au piratage tandis que les ventes en France se maintiendraient mieux. Je serais curieux d'avoir des chiffres.

PS : A Liège (où j'habite), les prix de vente en magasins sont maintenant régulièrement 4 à 5 € moins chers qu'il y a quelques années (des phénomènes de concurrence locale jouent sans doute un rôle dans cette baisse). Pour ce que j'en sais, il semblerait que ce ne soit pas le cas en France.

Hello-I'm Eminem

"Eminem a été fait prêtre raelien honoris causa."

Ca fait une accroche presque irrésistible et, qui plus est, il semblerait que ce soit vrai. Difficile de ne pas approuver. J'ai déjà dit ici tout le bien que je pensais de Mosh. De plus, il faut bien que les raeliens occupent leurs longues journées et, tant qu'à faire, militer pour la paix me semble être une activité plus utile que de construire une ambassade pour les extraterrestres, non ?

mardi, novembre 30

La mort d'une institution.

Après la mort de John Peel, c'est un autre pilier médiatique de la musique en Angleterre qui s'apprête à disparaître : Top of the Pops. Certes, ce n'est pas une disparition aussi irrémédiable que celle de John Peel, vu que l'émission hebdomadaire change juste de station, passant de BBC One à BBC Two. On pourrait même se dire qu'a priori, ce n'est qu'une réorganisation sans conséquence. Il n'en est pourtant rien. Il s'agit bien d'une sorte de mini-séisme.

BBC One est la chaîne généraliste de la BBC. C'est là que les émissions-phares de la télévision publique britannique trouvent tout naturellement leur place. BBC Two est une chaîne plus spécialisée, où se retrouvent les émissions qui n'ont pas a priori vocation à rencontrer un large public. C'est la chaîne des matches de snooker, des émissions d'astronomie et de jardinage, des films en version sous-titrée, etc... Ca n'en fait évidemment pas une moins bonne chaîne (QI avec Stephen Fry, Have I got news for you? ou Absolutely Fabulous par exemple font partie de mes émissions préférées et sont ou ont été d'abord programmés sur BBC Two) mais son audience est structurellement deux à trois fois moindre que celle de BBC One. Le transfert d'une chaîne à l'autre est donc une reconnaissance officielle par la BBC que la culture pop n'est dorénavant plus une préoccupation nationale.

Certes, cette décision reflète une réalité qui se manifestait déjà dans la baisse ds ventes de singles ou dans les chiffres d'audience de TOTP qui étaient au plus bas depuis quelques années (environ 3 millions de spectateurs chaque semaine). En vrai fan de pop, je pourrais dire que ce désintérêt de la pop-music est une nouvelle manifestation du conformisme rampant qui gangrène toutes les sociétés occidentales depuis la "fin des idéologies'. Pourtant, ces tentatives d'explication ne m'empêcheront pas d'éprouver un petit pincement au coeur en constatant que, dans un pays où, il n'y a pas si longtemps, la bataille entre Blur et Oasis pour la première place du hit-parade pouvait ouvrir un journal télévisé, la pop-culture soit, à l'instar de l'astronomie ou du jardinage, dorénavant considérée comme le hobby d'une frange limitée de la population. Pire, si on s'en réfère à la grille des programmes, la cuisine est dorénavant un centre d'intérêt plus répandu que la musique populaire.

La cuisine !? En Angleterre ?? C'est le monde à l'envers.

(Incidemment, cela signifie aussi que je ne pourrai plus voir régulièrement l'émission, et ça franchement, c'est pas cool).

lundi, novembre 29

Dites donc, c'est vachement calme ici.

Ca fait une semaine que je n'ai plus effectué de mise à jour (si tel est bien le terme Académie Française-friendly de update). En conséquence, je viens de connaître ma pire semaine pour ce qui est du nombre de visites (vous êtes impitoyables). En fait, il y a plusieurs raisons pour expliquer ce silence. La première est que les échéances du dépôt de ma thèse se rapprochent et que je suis encore très loin d'en avoir fini la rédaction. Du coup, l'envie de m'occuper de ce blog, ou de pratiquer toute autre activité n'ayant pas un rapport plus ou moins direct avec la physique nucléaire, tend à se dissiper dans la montée inexorable du stress.

De plus (et c'est sans doute lié), rien de ce que j'écoute pour l'instant ne me plait réellement. Depuis une semaine, j'ai écouté les albums de Dogs die in hot cars (contient quelques bonnes idées mais un peu écoeurant sur la longueur), Mark Lanegan (typiquement le genre de disques porté aux nues par la critique qui me laisse de marbre), Joanna Newsom (j'aime bien sa voix et elle a deux-trois bonnes chansons, mais dans l'ensemble les compositions sont un peu faibles, du coup ne surnage que cette impression de bizarrerie qui fait son fond de commerce, et ça ne suffit pas, voir aussi Antony and the Johnsons), Destroyer (pop grandiloquente avec des instruments un peu snob du genre cor anglais) entre autres choses, et tous m'ont déçu à des degrés divers. Donc, en attendant que quelque chose me happe à nouveau l'oreille et déclenche en moi une envie irrépressible d'en parler, je ne sais pas trop quoi dire.

Deux liens pour la route :
- Popjustice.com commente la sortie du single Band Aid 20, avec la bonne foi qui caractérise toujours sa démarche.
- Pourquoi les compilation Rough Trade Shops sont des petits bijoux.

mardi, novembre 23

La musique des sphères

Le site mp3.com a un nouveau jouet, le Musicvine, ou une représentation dans un un plan à deux dimensions d'un grand nombre d'artistes et de leurs relations mutuelles, qui semblent transcender les frontières communément admises entre tel ou tel genre. La manière dont les liens sont formés n'est pas très claire (et a sans doute un fondement statistique) mais en théorie, le concept est assez séduisant et on a tout de suite envie de se servir de l'outil pour découvrir des nouveaux noms.

Malheureusement, on devient assez vite quelque peu circonspect sur les rapprochements proposés. Ainsi, quand on introduit dans le moteur de recherches Wet Wet Wet (l'exemple typique du groupe poliment chiant dans mon esprit), on a la surprise de les voir présentés comme très proches des Sex Pistols. Du coup, lorsque je constate que les Pet Shop Boys sont étroitement liés à un groupe dont je n'ai jamais entendu parler, B.E.F., j'hésite un peu avant d'en faire mon nouveau groupe de chevet. De plus, mon esprit cartésien déplore par exemple que les relations entre deux groupes ne soient pas réciproques (si A est présenté comme proche de B, B n'est pas forcément proche de A).

Ceci dit, même si ce n'est pas encore tout à fait au point, ça reste une idée intéressante, d'autant que le site est visuellement assez beau.

lundi, novembre 22

Conseil de lecture

La presse musicale vue des Etats-Unis en deux parties, que je nommerai par souci de simplicité la première partie et la seconde partie. C'est très drôle.

Si j'avais dû me lancer dans une telle entreprise, tout au plus aurais-je pu écrire que Q est le pire magazine de tous les temps, que je ne parviens pas à me lasser du NME, que Rolling Stone (US) manque d'une ligne directrice et que Uncut est décidément trop rétro pour moi. Je ne peux pas lutter.

samedi, novembre 20

J'ai toujours dit que ce garçon n'était pas clair.

Selon le NME, on a diagnostiqué chez le chanteur des Vines une pathologie mentale, le syndrôme d'Asperger.

Je ne sais trop que penser de cette information. Je suis par principe assez réticent face au fait de qualifier de "pathologiques" tous les comportements un peu excentriques. J'ai l'impression que cette tendance nouvelle de la psychiatrie résulte moins d'une envie de mener les individus à l'épanouissement personnel que d'une tentative larvée de les pousser à se conformer au profil le plus économiquement rentable (docile, travailleur, influençable,...) en réduisant la gamme des comportements 'normaux' ou acceptables (désolé pour cette tirade). Or, l'excentrcité peut avoir du bon parfois, elle est même souvent au coeur du processus créatif.

D'un autre côté, dans le cas précis de Craig Nicholls, il semblait assez clair que son 'excentricité' le rendait malheureux. Toutes les interviews s'accordent sur ce point et j'avais été frappé, en le voyant de très près sur scène au Botanique l'année dernière, d'à quel point il semblait ne prendre aucun plaisir à jouer sur scène. Ses yeux, notamment, semblaient vides de toute émotion (ce qui s'explique sans doute en partie par un abus de shit, mais tout cela est lié).

Donc, si ce diagnostic peut l'aider à trouver un équilibre plus sain et, surtout, à empêcher sa maison de disques de le renvoyer malgré lui en tournée (comme elle l'a fait dans le passé), c'est plutôt une bonne nouvelle. Qui sait, peut-être un jour pourra-t-il retrouver l'état de grâce qui lui avait permis d'écrire son très bon premier album.

vendredi, novembre 19

Une collaboration qui fait envie

Tiré de la newsletter Deltasonic :

The Coral are putting the final touches to their third album which will be released early next year. The album is being produced by Geoff Barrow and Adrian Utley from the band Portishead.
Je suis bien content de voir que Portishead est encore présenté comme un groupe en activité.

Sinon, des extraits de deux des albums de l'année (selon moi) sont disponibles ici.

jeudi, novembre 18

Erreur de jeunesse

En 1997, j'étais en plein dans ma phase indie-snob. Un jour, un ami que la chose musicale intéressait en général assez peu me demande ce que j'écoute comme type de musique. C'était évidemment (déjà) mon sujet de conversation favori et je lui réponds donc d'un air blasé : "Des trucs bizarres. Je te citerais bien des noms mais ils ne t'évoqueraient rien.", ce sur quoi, pas du tout déstabilisé par le caractère abrupt de ma réponse, il enchaîne : "C'est quoi de la musique bizarre ? De la musique, c'est de la musique, non ? Ca peut pas être si bizarre que ça." Pour illustrer mon propos, je lui ai alors fait écouter un morceau de Scott Walker, Farmer in the City, la plage d'ouverture de l'album Tilt sorti quelques semaines auparavant.

Aprés écoute, il a effectivement admis que c'était un peu bizarre. Je n'étais pas peu fier de voir la sophistication de mes goûts ainsi reconnue mais, rétrospectivement, j'ai un peu honte. J'étais à baffer, non ?

Je repense à ça parce que le morceau est en ce moment disponible sur ce mp3-blog. Si vous ne le connaissez pas, courez-y. C'est très beau, quoiqu'indéniablement un peu...bizarre.

mercredi, novembre 17

Boy-band d'opérette

On entend souvent dire que ce qui rend l'époque à laquelle nous vivons si riche musicalement parlant est la porosité nouvelle des frontières entre les différents genres. Tous se marie avec n'importe quoi pour générer de passionnants hybrides que les journalistes s'empressent d'étiqueter en inventant des noms qui contiennent en général plein de traits d'union : trip-hop, funk-jazz, trash-polka, country-rock-soul, folktronica, ska-punk,... Cette grande famille des nouveaux genres comporte depuis peu un nouveau nom, le popera, qui, comme son nom l'indique, est le produit du croisement entre la pop et l'opéra.

La tentation de mélanger la musique classique et la musique pop existe depuis longtemps. Citons, pour le meilleur, Gainsbourg s'inspirant de Dvorak, Chopin ou Brahms pour composer ses chansons et, pour le pire, toute la clique des Rondo Veneziano, Bond, Vanessa Mae, Helmut Lotti, André Rieu ou Sarah Brightman qui refourguent sans vergogne une pâle muzak sans âme dans un emballage clinquant et tentent de faire croire que ce serait, pour quelque obscure raison (souvent liée à la présence de violons), de la musique noble. Le pire étant sans doute qu'ils y arrivent. Quand je parcours les rayons d'un disquaire et vois un présentoir classique ne comportant que de tels disques, il me vient en général une grande lassitude.

Malheureusement, il semblerait qu'on puisse toujours faire pire puisqu'un pas de plus vers l'ignominie a été franchi par le redoutable Simon Cowell, qui vient de lancer sur le marché anglais Il Divo, le premier boy-band opéra. On peut accéder au site du groupe ici, et notamment voir la vidéo de leur single (cliquez sur music). Je l'ai regardée. Je le regrette. C'est tout ce que je hais dans la culture pop enveloppé dans un petit paquet doré : une absence de talent patente qu'ils tentent de faire oublier en prétendant ne pas être des artistes 'pop' (comme si c'était honteux), mais des musiciens 'classiques' avec tout le prestige qui est encore attaché à ce terme. En fait, il n'en est évidemment rien. Ce qu'ils font, c'est et ça restera toujours du Westlife en smoking et avec des vibratos (et donc, forcément, en encore moins bien), et ce n'est pas la liste, complaisamment énumérée sur le site, des Conservatoires qu'ils ont fréquentés qui y changera quoi que ce soit.

C'est aussi, accessoirement, une des meilleures ventes d'albums de l'année en Angleterre.

mardi, novembre 16

Le verdict est tombé.

L'enregistrement de la nouvelle version de Do they know it's Christmas? est terminé, les CD sont sous presse et le verdict est sans appel. La pop-music va mal.

Regardons les éléments du dossier :
- La photo de famille (le lien qui se trouvait sur le site de la BBC ne fonctionne plus)
- Qui chante quoi.
- L'avis de la BBC et des internautes.
- Cependant, la principale pièce à conviction est la chanson elle-même. Pour l'écouter, c'est un peu plus compliqué (mais pas trop quand même). Il suffit d'aller ici et de 'skipper' une heure (4 fois 15 minutes donc).

C'est affreux.

Chris Martin se la joue piano syncopé et prend des libertés avec le tempo, ce qui donne, dès le départ, un caractère boiteux à la chanson. Ce ne serait pas si grave si on avait prévenu Dido, Robbie Williams ou les Sugababes qui, eux, restent fidèles à l'original. Il en est de même durant toute la chanson. Chacun chantonne dans son coin ou veut tirer la couverture à lui et ne surnage finalement plus qu'une impression de grand désordre. La palme du n'importe quoi revient sans doute à Bono, qui se laisse aller à des vocalises inutiles qui tombent comme un cheveu dans la soupe (et lui ont peut-être été inspirées par l'intervention toute en retenue de Pavarotti sur Miss Sarajevo). Et que dire de ce pauvre Dizzee Rascal ? Il regrettera sans doute longtemps ces deux phrases qui lui ont fait perdre en quelques secondes toute sa crédibilité. C'est sans doute injuste de le stigmatiser ainsi (il a juste le tort d'être médiocre différemment), mais je crains que dans vingt ans, on ne se souvienne de cette version comme "celle qui avait un rap grotesque au milieu".

En résumé, une petite catastrophe.

On pouvait a priori penser que l'article de Popjustice sur le sujet était empreint d'une mauvaise foi un peu excessive, mais finalement, non, il explique assez bien l'origine du désastre.

En espérant tout de même qu'on nous refourgue la version originale en B-side. Je la cherche en CD depuis longtemps. (Il semblerait, après recherches, que ce soit le cas.)

PS : Je me réserve le droit de changer d'avis lorsque j'aurai entendu la chanson dans de meilleures conditions.
EDIT : Ben voilà, je l'ai entendue dans de meilleures conditions (la chanson uniquement, j'ai malheureusement complètement oublié d'aller voir la vidéo hier). Je confirme mon impression que tout cela n'est quand même pas très réussi. La tentative de donner un petit air indé à la chanson ne fonctionne pas. Ceci dit, Bono vocalise moins que ce que mes enceintes m'avaient laissé croire, même si son petit ritardando sur 'instead' est d'un goût douteux. Je sauverai néanmoins les deux lignes des Sugababes, qui sont parfaites, comme souvent.

A l'instant, Bob Geldof était interviewé à Top of the Pops où il expliquait en gros que la question de savoir si le morceau était bon ou pas n'avait finalement pas grande importance et que c'est surtout l'intention qui compte, ce qui me semble une belle confirmation que même lui ne le trouve pas au-dessus de tout reproche. Je me demande quand même comment Nigel Godrich, qui est un garçon sérieux, n'a pas tenté de mettre un peu d'ordre dans tout ça. On ne peut pas dire que ce soit très bien 'produit'.

Ecoutes du week-end (II)

- Engineers - Folly.
Avec moins de 25 minutes et seulement six morceaux, ce n'est guère plus qu'un mini-album, mais à l'intérieur de cette durée réduite, il ont réussi à donner une belle impression de durée (et non, ce n'est pas une vacherie). Entre une plage d'ouverture qui évoque un shoegazing cotonneux à la Slowdive (on pense à Avalyn sur le premier morceau) qui s'élargirait brusquement pour englober l'univers et une conclusion en forme de longues nappes ambient, l'auditeur peut se laisser bercer par l'écoulement du temps sans jamais se lasser. Et si ces 25 minutes ne vous suffisent pas à atteindre la béatitude suprême, la touche Repeat est là pour vous donner une seconde chance, ou une troisième. Vivement recommandé. (je voulais placer 'My Bloody Valentine languide' dans ma chronique, mais n'y suis pas parvenu. Dommage. Je trouve que ça sonne bien.)
+ Une chronique et le site officiel.

- The Dears - No Cities Left.
La hype du moment, si on en croit les journaux. J'ai un peu de mal à vrai dire. Blur : oui, surtout la fin. Les Smiths : euh... oui aussi, mais lorsqu'on essaye de nous vendre une sorte de tribute-band Canadien avec un chanteur qui mêle la voix de Damon Albarn et les intonations de Morrissey, je ne peux m'empêcher de me demander "A quoi bon?". Ce n'est pas comme si les disques des originaux étaient devenus introuvables. Certes, ce n'est pas un crime de s'inspirer d'autres groupes, surtout si ils sont bons, mais là, j'ai l'impression qu'ils ne font rien d'autre que restituer leurs influences en évitant ainsi de trop s'investir dans ce qu'ils jouent. C'est sûr que, du coup, ça se laisse écouter, mais bon. Je redonnerai une chance au disque un de ces jours, en espérant pouvoir l'écouter pour lui-même.
+ Le site officiel (deux titres en écoute)

- Hawksley Workman - Lover/fighter.
Pour d'obscures raisons, ce n'est que maintenant que j'écoute ce disque qui avait fait beaucoup parler de lui à l'époque de sa sortie. Je partais pour être franc avec un a priori assez défavorable, basé en partie sur les déluges d'éloges lus à l'époque et qui semblaient disproportionnés ainsi que sur l'antipathie larvée que m'inspiraient ses interviews. J'ai réussi à me tenir à ces sentiments pendant les trois premiers morceaux, qui venaient gentiment corroborer tous mes a priori. Ca n'a pas duré. L'enchaînement de la pop Grandaddyesque de No Reason To Cry Out Your Eyes ou de Tonight Romanticize the Automobile et enfin de la sublime (je ne vois pas d'autres mots) complainte The Future Language of Slaves a eu raison de toutes mes idées préconçues, et même le petit rap malvenu de Smoke Baby n'est pas parvenu à leur faire redresser la tête. Je vais devoir bien vite partir en chasse de la discographie de ce monsieur. Je l'ai sans doute mal jugé. De plus, et je ne sais pas trop s'il s'agit d'un compliment ou d'une critique, Hawksley Workman cultive selon les chansons, un troublant mimétisme vocal avec, au choix, Baby Bird, Bono ou the Turin Brakes (je ne sais pas ce que j'ai en ce moment, mais je suis toujours en train de trouver des ressemblances "frappantes" entre les voix. La surdité peut-être).
+ Le site officiel.

lundi, novembre 15

Ecoutes du week-end (I)

Ce fut sans doute un bon week-end puisqu'il me semble avoir aimé presque tout ce que j'ai écouté, mais ça ne signifie pas que je sache comment faire passer mon enthousiasme. Parler d'un disque dont je connais bien les auteurs est finalement un exercice plutôt simple, je les situe brièvement, rappelle leur parcours et n'ai plus qu'à évoquer la musique en deux-trois mots passe-partout pour donner l'impression au lecteur qu'il en sait assez sur le disque pour pouvoir se faire une opinion. Quand, comme ici, je ne sais à peu près rien des artistes, je dois tenter de décrire la musique elle-même, et je me rends compte que je manque cruellement d'outils pour ce faire (après tout, c'est un métier, il n'y a aucune raison que ce soit simple). Donc, je m'entraîne. En espérant que votre rôle de cobaye ne vous empêchera pas d'avoir envie de découvrir ces disques qui, pour la plupart, en valent la peine.

- Micah P. Hinson - Micah P. Hinson and the Gospel of Progress.
Je ne sais quasiment rien de ce type dont j'ai croisé le nom au détour d'une chronique, si ce n'est qu'il gravite autour de The Earlies, qui ont d'ailleurs produit une partie de ce premier album. Pour autant que je puisse en juger après trois écoutes, il s'agit d'une sorte de petit chef-d'oeuvre (forcément pour un premier disque, rétorqueront sans doute les puristes). Pour aller vite, on pourrait dire que ça se situe quelque part entre Nick Drake (pour le côté vignettes folk), Belle and Sebastian (pour la science des arrangements) et Calexico (pour cette capacité toute Américaine à ouvrir les chansons vers l'extérieur, à les inscrire dans un décor qui les dépasse). Si on ajoute à cela une instrumentation très riche (accordéon, guitare, piano, violon, flûte, orgue Hammond,...), une utilisation par moments très 4AD des échos et une voix posée qui évoque à la fois Arab strap et Devendra Banhart, on se retrouve devant un hybride attachant, produit d'un croisement improbable entre l'Amérique (pour les thèmes) et l'Europe (pour la sophistication pop), qui se conclut magnifiquement par The Day Texas Sank To The Bottom Of The Sea, long crescendo résigné dont ne subsiste à la fin qu'un peu de violon.
+ Une chronique et le site du label (avec deux mp3).

- Aereogramme - Seclusion.
Un nouveau mini-album pour un groupe dont j'avais souvent entendu le nom, à défaut de la musique. Je peux comprendre pourquoi certains en font un groupe culte. Sur fond de guitares, le morceau d'ouverture, Inkwell, est carré juste comme il faut tandis que le second, Dreams and Bridges, est tout de guingois, mais tout aussi efficace. Le troisième est, peut-être, le morceau le plus calme à avoir jamais contenu des hurlements death-metal en son sein. Le quatrième, tout en guitares ciselées et mélodies diaphanes, est tout simplement beau. Le cinquième serait presque heavy si la voix douce du chanteur ne venait évoquer Death Cab for Cutie. Le sixième, instrumental qui s'efforce de partir dans tous les sens (et y parvient très bien) pourrait sans doute être la bande-son d'un James Bond dans un univers parallèle. Face à une palette aussi riche, je suis preneur de tout conseil sur ce qu'il faudrait que j'écoute à présent de ces braves gens.
+ Le site officiel et une chronique.


- Hot Chip - Coming on strong.
A priori, ce disque avait beaucoup d'atouts pour me plaire, avec son mélange d'électro minimale dans les rythmiques, de moog, de petits sons d'orgues et de basse. Cette prééminence de la guitare basse sur certains morceaux de l'album avait d'ailleurs conduit le NME à tenter de lancer dans la foulée un nouveau mouvement (le 37ème cette année) : le slapcore (ça n'a pas pris). Le disque tente pas mal de choses. Par moments, ça devient un peu lounge et on a même, sur un titre, un solo de saxophone (comme dans Careless Whisper). Pourtant, au bout du compte, je ne suis pas parvenu à faire un tout de cette frustrante collection de chansons disparates.
+ Le site officiel et le site du label.

La suite demain.

PS : Je vous invite vivement à écouter la version live de Careless Whisper par Rufus Wainwright et Ben Folds disponible ici. Merci à la Blogothèque pour le lien, et à Godspeed pour m'avoir rafraîchi la mémoire à ce sujet.

dimanche, novembre 14

La (toute petite) Histoire en direct

Le gros de l'enregistrement de Do They Know It's Christmas? pour Band Aid 2000 a lieu aujourd'hui. Un journaliste de la BBC propose un blog de l'événement ici.

samedi, novembre 13

Promotion

Si vous avez toujours voulu savoir à quoi ressemblait Philip Glass, mais n'avez jamais eu le courage de vous y lancer, vous pouvez trouver ici et quelques mp3 pour vous donner une idée qui me semble assez complète de sa production.

Mais aussi :
- un extrait du nouvel album de Styrofoam
- j'ai entendu parler d'un article dans le nouveau numéro du magazine 'Sofa' qui vante le renouveau de la pop européenne en mentionnant notamment Girls Aloud, Annie, Kylie Minogue et Rachel Stevens. Si vous avez l'occasion d'y jeter un oeil, n'hésitez pas. Je peux difficilement ne pas me sentir solidaire d'une telle campagne.
- et tant que j'y suis, je signale que l'avant-dernier numéro du NME (6/11) est quasiment entièrement consacré à John Peel, avec des témoignages et l'exhumation d'une interview de 1989 effectuée pour ses 50 ans. L'ensemble est vivement conseillé.

vendredi, novembre 12

Un bien beau poème

Honeymoon Poem

A honeymoon at last, to get away from it all
My assistant Fe gave me the call.

I remember it well, as she was smilin'
She said it was called Turtle Island.

I packed my bags light and quick,
Then grabbed my pink dress & favorite lipstick.

We hopped on a plane and took our flight
I slept really well, all through the night.

As we arrive, I turn and look out the door,
People are greeting us right at the shore.

A meal, a shower and some ice cream
Then I threw my man down, you know what I mean!

Magical nights filled with stars
Silence is golden, no running cars.

Private dinners, romantic fires
Little piece of heaven, whatever your heart desires.

Friendly "hellos" and never goodbyes
When you're having fun, oh, how time flies!

As we sit and prepare to make our part
I thank you, Turtle Island, with all my heart!

~ Britney


Ce moment de poésie vous était apparemment offert par la newsletter du fanclub de Britney Spears. Vu qu'il faut payer pour devenir membre, je n'ai malheureusement pas encore pu authentifier fermement la chose. Donc, pour l'instant, je laisse encore planer un doute sur l'authenticité de ce poème, un brin trop consternant pour être totalement crédible.

Retour vers le futur

A ceux qui me faisaient remarquer que ma fascination pour la pop anglaise était maladive ou que j'aimais par principe tout ce qui passait à Top of the Pops et plaisait aux 'kids' anglais, je pouvais toujours rétorquer que je ne trouvais rien à sauver chez ceux qui furent ces trois dernières années le plus grand groupe pop en Angleterre, Busted (sauf peut-être leur BO pour The Thunderbirds, comme déjà avoué ici).

Il y a quelques années, la presse musicale anglaise nous annonçait en jubilant le retour du rock et prophétisait la mort à moyen terme de la pop-music au sens où le grand public l'entend (de Kylie Minogue à Britney Spears disons). Selon ces oiseaux de mauvais augure, la réapparition de la pop préfabriquée à la fin des années 80 n'avait été qu'une aberration passagère de l'Histoire, vouée à rendre l'âme pour laisser à nouveau la place à la "vraie musique". C'est précisément à ce moment que sont apparus Busted, tentative désespérée de producteurs pop de se recycler, et j'ai vite décidé que je ne pouvais pas en conscience cautionner un groupe dont les chansons sont aussi quelconques juste parce qu'ils les écrivent eux-mêmes, font des bonds en rythme et jouent de la guitare (et puis, dans le genre pop à guitares préfabriquée, les Hives ont toujours été plus crédibles). Cette assemblage hybride de marketing pop et d'une sorte de pseudo-punk-rock acnéique m'avait toujours semblé une union contre-nature et j'évitais soigneusement de trop m'y frotter, sans m'en porter plus mal.

Malheureusement, il y a six mois, "Bardaf ! C'est l'embardée !", comme on dit chez nous. McFly apparaît, et je succombe. Peut-être est-ce parce que la pop préfabriquée a depuis longtemps déserté son hypothétique lit de mort et que, ne la sentant plus en danger, je peux me permettre de quitter son chevet, mais j'ai directement aimé les quatre singles de McFly, sans vraiment m'émouvoir du fait que le groupe était vendu sur
1) sa parenté avec Busted
2) le fait que les quatre membres du groupe écrivent leurs propres chansons avec l'aide d'un membre de... Busted.
3) le fait qu'ils jouent tout eux-mêmes : guitare électrique (avec des gros morceaux de solos qui tachent!), basse et batterie.

Il faut dire que, même s'ils ont tous les attributs théoriques du groupe crédible, leurs campagnes de promotion visent sans scrupule le public des pré-ados et ils n'ont pas peur de jouer avec leur image de groupe préfabriqué, comme le montre la brillante vidéo de leur dernier single, Room On The Third Floor, où ils n'hésitent pas à se présenter comme un "groupe en kit" à monter soi-même (ce qui est un indéniable trait de génie).

Je ne suis heureusement pas le seul à avoir succombé (courageux, mais pas téméraire, je ne m'avance que si je suis déjà un peu entouré). Les décidément formidables rédacteurs de Playlouder.com ont fait de même dans leur chronique de l'album.

Ceci dit, tout cela me laisse avec une sourde inquiétude. En entendant Saturday night par exemple, je me demande dans quelle mesure je ne suis pas en train de me laisser abuser par le retour de The Mini-Forbans.

Un dernier petit conseil. Le forum de leur site officiel réserve quelques fous rires, avec notamment des fictions écrites par les fans et impliquant les membres du groupe qui doivent être vues pour être crues.

jeudi, novembre 11

Marché virtuel

En ce matin de congé, en me promenant au gré des fils et des routeurs, j'ai trouvé deux trucs intéressants.

D'abord un extrait du nouvel album des Chicks on Speed qui, malgré l'envie apparente du groupe de s'éloigner de leur grandiose dernier album 99 cents, pourrait en être extrait.

Ensuite, la vidéo de Ladyflash par The Go! Team. Un groupe qui depuis son premier single n'a pas arrêté de me décevoir mais que certains persistent à trouver brillant. Jugez-en par vous-mêmes.

PS : J'ai décidé de tenter de mettre en gras les noms de groupes ou d'artistes dans mes billets. On va voir si je m'y tiens.

lundi, novembre 8

Panoptica

Pour sa troisième édition, le festival Panoptica quitte le décor rustique de la Maison de la Métallurgie pour prendre possession de la Salle des Fêtes de Droixhe, dans la banlieue de Liège. Dommage. J'aimais bien l'idée d'assister à un festival de musiques électroniques dans un lieu dédié au culte du métal et de la vieille industrie. Le nouvel emplacement du festival est un bâtiment sans âme, dans un quartier résidentiel. Pourtant, ce déménagement est sans doute une bonne chose. La salle est plus grande et, contrairement à l'année dernière, il était possible de danser sans fracturer les côtes de ses voisins. Une spectatrice, assez âgée, l'a d'ailleurs fait sur tous les sets, rarement en rythme mais sans jamais ménager son enthousiasme, ce qui mérite un coup de chapeau. De plus, les écrans ont triplé en taille et en nombre. Comme le reconnait à demi-mot un des organisateurs, c'est sans doute la première fois que le sous-titre de la manifestation ('Electronic music & Visuals') n'est pas un demi-mensonge. Dès lors, ne faisons pas la fine bouche.

Je regretterai juste que la nouvelle configuration des lieux ne permette plus d'aller épier au-dessus des épaules des musiciens et de voir ce qu'ils trafiquent réellement sur leurs portables pendant les concerts. Je n'ai jamais pu me convaincre tout à fait que, après avoir lancé leur fichier .WAV, les musiciens ne se contentent pas de réouvrir cette partie de Spider Solitaire qui leur résiste depuis si longtemps (ou l'équivalent sur Mac), en l'interrompant juste de temps en temps pour lancer un petit son en direct histoire de ne pas s'endormir. Et pourquoi pas finalement ?

J'arrive, plein d'enthousiasme, vers 22h pour assister à la fin du set de Y.E.R.M.O VS PAUL ALIAS. Des Belges qui font du drone (selon ma définition), c'est-à-dire des sons genre frwaowoaoorwoaow qui modulent lentement, sans rythme apparent, et s'empilent à l'infini. Le son est épouvantablement fort et, à dire vrai, quand on vient du dehors, c'est tout à fait rédhibitoire, donc je remets au vestiaire mes ambitions de chroniqueur et attends que ça se passe. La présence de bruits de ballons de baudruche que l'on frotte me fourre malgré tout en tête cette appréciation, "Du Black Dice mal digéré", qui me convient très bien.

Les choses deviennent plus intéressantes quand, vers 22h40, les deux anglais d'ISAN se présentent sur scène. Sur disque, Isan, ce sont des jolies mélodies, des nappes de basses saturées juste comme il faut, des atmosphères bucoliques et des petits blip-glitch-crouitch qui dégringolent en arrière-plan. C'est tout à fait ravissant, même si pas toujours fondamentalement différent de Jean-Michel Jarre. Sur scène, Isan, c'est... euh, pareil en fait, vu qu'ils se contentent de rejouer les morceaux de leur dernier album, Meet Next Life. Dès lors, il y a deux manières d'envisager les choses : la négative ("Ils se foutent vraiment de notre gueule. Si j'avais su, je serai resté à la maison pour écouter le disque. La bière y est moins chère.") et la positive ("Putain, la qualité du son était vraiment exceptionnelle pour du live. On dirait l'album."). Je pencherais plutôt vers la seconde, ne serait-ce que parce que je ne bois pas de bière. Et puis maintenant je sais que Isan, c'est un type d'environ 40 ans qui ressemble à Tim Burton et un autre qui a l'air plus jeune et porte des tee-shirts avec un logo Atari, et ça, c'est le genre d'infos qui peut toujours servir à meubler un temps mort dans une conversation. De plus, je pense que c'était la première fois que je voyais un set de laptop découpé en chansons, avec des blancs entre chacune d'entre elles pour qu'on puisse applaudir poliment. Ca avait donc un petit côté 'première fois', ce qui est toujours sympathique.

Arrive ensuite la hype de la soirée, TOMCATS IN TOKYO, des Français qui ont bien la tête de l'emploi. Après les miniatures cristallines de Isan, on retrouve ici une caractéristique que j'ai fini par associer à l'électronica, soit le besoin impérieux de tout déconstruire. Ce qui est bel et bien lorsqu'on déborde d'idées et qu'on se sert de la frustration de l'auditeur en mal de repères pour le déstabiliser, l'oppresser ou que sais-je encore, mais qui parait un peu gratuit dans le cas contraire. Ici, ça déconstruit beaucoup, c'est nettement plus rythmé (bon point, un petit beat techno vient même pointer le bout de son nez à la fin du set) mais ça ne mène pas à grand-chose. Aucune mélodie, et même pas vraiment d'harmonie. Le seul morceau qui présente un embryon de progression harmonique, vers le milieu du set, est évidemment le meilleur. Pour le reste, beaucoup de bruit(s) pour rien, mais comme ce sont des petits jeunes qui n'en veulent, on me murmure à l'oreille qu'il ne faut pas trop vite les enterrer. Soit.

Ensuite, toujours sans temps mort, arrive l'Américain de LUSINE. On me garantit que le set entendu hier soir n'a que peu de liens avec ce que Lusine fait sur disque. A juger des réactions entendues autour de moi, c'est heureux. Citons ainsi le formidable "C'est tellement mauvais que je danse." entendu durant le set ou bien un dépité "Mais c'est de la house !". Ceci dit, c'est la première fois que la salle bouge et la danseuse solitaire du début est maintenant bien entourée. Donc, ça a dû plaire. Mais pas à moi.

Ma petite révélation vient ensuite. Ce sont les Allemands de MODESELEKTOR. La rumeur voulait qu'ils étaient tous complètement explosés à la bière (entre autres) au moment de monter sur scène, mais ça ne s'est guère remarqué. Ils semblent être assez influencés par le hip-hop (ne serait-ce que parce que l'un d'eux a un tee-shirt Public Enemy et qu'il aime à interpeller le public). Leur musique est une sorte de techno minimale avec des beats omniprésents et des basses à vous mettre l'estomac dans les talons, sur lesquels se greffent des motifs récurrents ou quelques descentes d'accord tristes. Le tout est à mon avis assez irrésistible et donne une féroce envie de 'bouger' (ce qui ne signifie pour moi guère plus que 'se dandiner légèrement d'un air gauche'). L'ambiance générale du set est très orientée discothèque, mais ce serait alors une musique de danse dont on aurait retiré tous les colifichets pop pour ne garder que le squelette : la pulsation, les rythmes légèrement syncopés et quelques notes clairsemées. Je suis sûr qu'au plus fort de leur set, ils auraient pu ne laisser que le beat pendant 1 ou 2 minutes sans que le public ne cesse de bouger. Certes, tout cela n'est pas très malin. Ca déconstruit par exemple assez peu, ce qui donne tout de suite un petit côté 'manant' (une expression dépréciative typiquement liégeoise) à la chose, mais c'est terriblement efficace. Dommage qu'ils se soient un peu perdus à la fin dans un rappel interminable qui a fini par lasser les plus enthousiastes.

C'est à peu près le moment où mon horloge interne a dit 'Stop ! Il est l'heure de rentrer.' Il faut dire qu'il était déjà plus de 3h du matin et que la fatigue commençait à se faire sentir. C'est un moment difficile que je dois surmonter à tous les festivals auxquels j'assiste et, en général, passé ce cap, même une prestation surprise de Dead Can Dance jouant les meilleurs morceaux des Pet Shop Boys avec Brian Eno aux claviers serait accueillie par des bâillements désapprobateurs entrecoupés de "C'est nul. Je veux rentrer." (voir par exemple le Rhaaa Lovely il y a quelques mois, même si Migala était effectivement assez quelconque).

Une panne de courant, après cinq minutes du set de FUNCKARMA VS CANE, a bien failli exaucer mes voeux muets, mais finalement, après quelques minutes d'incertitude, l'installation électrique fut remise en état et le set a pu se terminer sans heurts. Avec le recul, c'est tant mieux. D'abord parce qu'après cinq heures de projections très efficaces mais souvent réalisées avec des bouts de ficelles, il est accompagné d'images de synthèse impressionnantes, à base de formes géométriques qui tournent et retournent sans cesse sur elles-mêmes. Ensuite parce c'était musicalement très riche, très dense et qu'il y avait là une véritable intensité dramatique, presque un fil narratif. Est-ce la fatigue qui m'a rendu particulièrement réceptif ou bien était-ce véritablement le fruit de musiciens en état de grâce ? Je ne sais pas. Je serais même bien en peine de décrire ce que j'ai entendu. Sachez donc juste que c'était très bien.

CYLOB a beau être un petit protégé d'Aphex Twin et son set a beau avoir plutôt bien commencé, je suis quand même parti. A l'impossible nul n'est tenu, et surtout pas moi. Une bonne soirée donc, où j'ai à nouveau pu me frotter à un genre auquel je ne connais pas grand-chose. J'aime bien cette sensation de plongée dans l'inconnu.

Pour résumer, le quinté dans l'ordre est :

Funckarma vs Cane (NL)
Modeselektor (DE)
Isan (UK)
Tomcats in Tokyo (FR)
Lusine (US)

PS : On peut trouver sur le site d'Isan la vidéo d'un des titres joués hier soir.

vendredi, novembre 5

United States of Canada

Il est difficile cette semaine de trouver un sujet de conversation qui n'ait pas trait aux Etats-Unis. Pourtant, ce blog se voulant résolument musical, je ne veux pas y déverser mes craintes stéréotypées, ni pontifier à l'envi sur les causes du divorce entre les Etats-Unis et l'Europe. Ce n'est pas le lieu. Dès lors, ma frustration est palpable et j'ai le clavier qui me démange. J'ai même flirté un instant avec l'idée d'ouvrir un blog politique, mais ai trouvé bien vite l'idée grotesque. Je ne dirai donc pas ici ce que m'inspire la réélection de Bush.

En revanche, rien ne m'empêche d'énumérer 10 faits intéressants sur le petit monde de la musique populaire aux Etats-Unis :

1) Parmi les groupes les plus populaires aux Etats-Unis ces dernières années, on trouve les Dixie Chicks (?), the Dave Matthews Band (??), Creed (??), Hootie and the Blowfish (???) et Phish (????). Ils ont tous tendance à se prendre un peu au sérieux.
2) Tout chanteur de plus de 45 ans est une légende vivante aux Etats-Unis, surtout s'il est le plus ringard des has-beens partout ailleurs (Elton John, Eric Clapton, Sting, Phil Collins, Billy Joel, Ozzy Osbourne,..). Tous les ans, il prend donc quelques semaines pour faire une tournée américaine et empocher quelques millions de dollars de bénéfices sans trop se crever.
3) Le hit-parade de référence aux Etats-Unis est essentiellement compilé en fonction des playlists des stations de radio, elles-mêmes aux mains de quelques grands groupes, ce qui fait que l'on peut, en caricaturant, être numéro 1 aux Etats-Unis avec une chanson que seulement 1000 personnes apprécient. Il suffit pour cela que ce soient les 1000 bonnes personnes....
4) ....à condition bien sûr que cette chanson relève du genre rap ou R'n'B, puisque les radios de ce format sont majoritaires aux Etats-Unis. En conséquence, les rappeurs squattent quasi-systématiquement les 10 premières places du Billboard Hot 100, le rock apparait aux alentours de la 15ème place, et la country aux alentours de la 30ème.
5) La chanson la plus populaire aux Etats-Unis après le 11 septembre était "Courtesy of the Red, White and Blue".
6) Les seuls artistes qui vendent encore des singles aux Etats-Unis sont les candidats de American Idol, l'équivalent de la Star Academy. Pour le reste, il se vend sans doute plus de singles dans le Grand Londres que dans tous les Etats-Unis.
7) Tous les disquaires ont un rayon 'Musique Chrétienne'.
8) Les Grammy Awards (équivalents des Victoires de la Musique) ont des catégories New-Age, Country et Polka et deux mystérieuses catégories "Spoken Word" et "Historical".
9) Il est de bon ton pour un artiste qui a gagné un prix lors d'une cérémonie quelconque de remercier Dieu. Il est d'ailleurs toujours de bon ton de remercier Dieu, même si on n'a rien gagné. Par exemple, un petit "Par-dessus tout, je voudrais remercier Dieu de m'avoir béni de tant de talents" est requis dans les notes de pochette de tous les albums, même (surtout?) les plus minables.
10) Evanescence et Limp Bizkit sont américains.

Est-ce mieux ? Est-ce moins bien ? Je n'en sais trop rien, mais c'est en tout cas différent. Si on n'arrive déjà pas à s'entendre sur ce qui devrait être un langage universel (la musique), comment pourrait-on espérer se comprendre sur le reste ?

PS : Pour faire plaisir à Nicolas qui reprochait à mon blog d'être de plus en plus pipole et de moins en moins musical (un coup bas dont j'ai eu du mal à me remettre), j'ajouterai qu'il est heureux que Britney 'Bush' Spears et Justin 'Kerry' Timberlake aient rompu leurs fiançailles avant les élections. Sinon, il y aurait eu du grabuge dans le ménage.

EDIT : A tous ceux qui voient dans ce billet une moquerie facile des Etats-Unis, sachez que ce n'était pas le but. Je voulais juste illustrer une incompréhension mutuelle.

lundi, novembre 1

Mosh

Je devais mettre ce billet en ligne il y a une semaine. Je ne l'ai pas fait. Il arrive donc un peu tard. La vidéo de Mosh, le single 'politique' d'Eminem est apparue sur le Net il y a quelques jours, de même que la retranscription précise des paroles. Au vu des quelques lignes qui avaient alors filtré, je m'étais gaussé ici de l'apparente indigence des idées véhiculées par la chanson, allant jusqu'à rassurer Ignacio Ramonet que sa place d'éditoraliste au Monde Diplomatique ne serait pas mise en danger par la nouvelle fibre militante du Slim Shady.

J'avais tort. Pas parce qu'Eminem se livre dans Mosh à une analyse de la situation actuelle qui l'éclaire en quoi que ce soit, mais parce que j'avais oublié que ce n'était pas là son rôle. Autant Mosh n'apporte absolument aucun argument en faveur de la cause qu'il promeut, autant c'est un formidable appel aux armes, un hymne à l'insurrection.

Que cette insurrection prenne dans la vidéo la forme explicite d'une inscription sur les listes électorales n'est d'ailleurs pas le moins admirable. En le camouflant dans une chanson qui réactive son cocktail habituel d'auto-exaltation (il parle après tout de lui-même à la troisième personne, ce qui n'est jamais bon signe) et d'invectives tous azimuts, Eminem est ainsi parvenu à faire passer un message de conscience civique qui colle à vrai dire assez mal avec sa posture habituelle (contestataire et se situant fièrement en-dehors du système).

Cela mérite à tout le moins qu'on lui tire sa casquette (à l'envers).

EDIT : La Blogothèque propose une version de la vidéo de meilleure qualité ici.

samedi, octobre 30

Argh !!

Ca y est ! Le meilleur groupe du monde de tous les temps à moi que je préfère se reforme et part en tournée française. On parle aussi d'une date à Bruxelles. Je ne pensais pas que ça arriverait si vite. Brendan Perry et Lisa Gerrard semblaient avoir coupé les ponts de manière assez définitive.

Bon, dès lundi, je m'occuperai de trouverai des places et tenterai de passer outre le fait que le prix de mon billet servira en partie à engraisser je ne sais quelle secte charismatique chrétienne.

vendredi, octobre 29

Jack & Jill Party

Pour dissiper l'ambiance légèrement funèbre de mes derniers billets, je ne saurais trop vous conseiller la vision de cette vidéo en Flash créée à partir de la chanson écrite par Pete Burns et les Pet Shop Boys. C'est ici.

Attention aux âmes pures. Ca contient un peu de fesses.
(mes cours de marketing commencent à porter leurs fruits, dirait-on)

Merci à Popjustice pour le lien.

jeudi, octobre 28

Et après ?

La question de l'après-Peel est déjà largement débattue dans les médias britanniques. L'inquiétude est grande de voir sa case horaire sur Radio 1 se fondre dans le tout-venant du reste de la programmation.

Les relations entre John Peel et la station qui l'accueillait depuis bientôt 40 ans étaient apparemment parfois assez conflictuelles. C'est une des nombreuses informations que l'on peut déduire, entre deux éclats de rire, de ce grandiose florilège de citations.

En conséquence, il ne semble pas garanti que la BBC va tenter de lui trouver un remplaçant qui partage sa vision de la musique. Or, nombreux sont ceux qui pensent que l'esprit Peel devrait survivre à l'homme lui-même. ACME a donc envisagé une formule qui pourrait peut-être fonctionner, au moins à titre intérimaire, en attendant que la BBC déniche un hypothétique remplaçant idéal.

Un, mais pas deux.

Extrait de la dernière newsletter de Marc Almond :
Marc's family would like you to know that because of the progress he has made so far, Marc has today been moved out of the intensive care unit. His family have passed on to him the overwhelming amount of good wishes which have been received and Marc is aware of all the messages of love and support.
C'est la première fois qu'il est officiellement confirmé qu'il n'est pas, ou plus, dans le coma.

mercredi, octobre 27

John Peel est mort....

...à 65 ans durant ses vacances au Pérou, après presque 40 ans de bons et loyaux services sur la BBC. Durant cette période, sa place de présentateur sur Radio 1 n'avait jamais vraiment été remise en question, malgré les tentatives nombreuses et répétées de la maison-mère de rajeunir l'audience de la station. Son émission passait toujours trois fois par semaine à 23h.



Je n'ai malheureusement pas souvent eu l'occasion de l'écouter. Elle évoque donc surtout pour moi les vacances dans le Nord de la France, là où les ondes de BBC Radio 1 parviennent encore (on la capte très bien à Wissant par exemple). J'aurais certes pu m'astreindre à l'écouter via le Web lorsque ses émissions sont devenues écoutables à la demande il y a quatre ou cinq ans mais je n'avais en général pas le temps, ni la patience, de passer deux heures d'affilée inconfortablement assis devant mon ordi. Je me prenais à rêver qu'une station radio d'ici décide de retransmettre son émission, comme ce fut le cas dans un pays scandinave pendant quelques temps.

N'ayant pas dû écouter en tout plus d'une cinquantaine d'émissions de John Peel, ma connaissance du personnage est surtout constituée de ouï-dire. En conséquence, je suis assez mal placé pour dresser son portrait. Je pourrais au mieux compiler rapidement des choses lues ou entendues par ailleurs et ça n'aurait aucun intérêt. Le mieux est sans doute d'aller sur le site de son émission, et de consulter les play-lists, ou encore de lire l'hommage qui lui est consacré sur le site de la BBC.

En fait, pour ceux qui n'ont pas eu la chance de vivre dans un endroit où Radio 1 pouvait être captée, John Peel était surtout un nom, presque un talisman que l'on chérissait lorsque, adolescent, on se lançait, à corps perdus (tout dans l'adolescence se fait à corps perdus), à la conquête des musiques différentes (et contrairement à ce que mon blog pourrait laisser croire, je suis également passé par là, sans jamais en sortir complètement). L'omniprésence de ce personnage mystérieux était encore accentuée par le fait que la discographie, officielle ou non, de tous les groupes possibles et imaginables semblaient contenir l'une ou l'autre Peel Session, de Dead Can Dance aux Cocteau Twins, de Trail of Dead à Godspeed You Black Emperor, de Belle and Sebastian à Arab Strap, d'Interpol aux Yeah Yeah Yeahs, de Boards of Canada à Autechre, de Marc Almond à The Human League, en passant même (ils sont partout) par les Pet Shop Boys.

Ce qui me frappait toujours lorsque j'avais la possibilité d'écouter ses émissions était l'incroyable diversité des musiques qu'il diffusait. Il pouvait passer sans transition d'un disque de zouk à un disque de death-metal (comme seuls les norvégiens peuvent en faire, selon ses propres termes que je n'ai pas oubliés), et alterner rap, rock, pop, world-music, techno et post-rock sans jamais se soucier de dérouter ou de perdre son public. Peel était un modèle pour tous ceux qui envisagent la musique sous le signe de l'éclectisme et pour lesquels l'exigence artistique n'est pas synonyme d'étroitesse d'esprit. Certes, à force de passer tout ce qui lui plaisait dans tous les genres, sans se soucier de ce que la mode de l'époque dictait, il a parfois laissé ses auditeurs quelque peu pantois (voir l'épisode récent des Cuban Boys), mais ça lui a surtout valu d'accompagner la naissance de toutes les grandes révolutions musicales, que ce soit le punk, la drum&bass ou la techno. Cette curiosité de tous les instants ne s'est jamais estompée. Là où de grandes figures de la radio (notamment française) ou de la presse musicale sont pour toujours associées à une période ou à un genre donné et ont continué à exercer leur métier au ralenti, en misant sur leur réputation passée, John Peel semble avoir tout vu, tout prévu, tout entendu pendant plus de 40 ans.

Mark E. Smith est en deuil. Les Undertones sont en deuil. Pulp est en deuil. Thom Yorke est en deuil. Mêmes les hamsters sont en deuil. Plus généralement, tout qui possède une paire d'oreilles et n'a pas peur de les utiliser est en deuil aujourd'hui. C'est étonnant quand on y pense que la mort d'un animateur radio que j'ai finalement très peu écouté puisse m'émouvoir à ce point. Sans doute est-ce que, avec la mort de John Peel, c'est tout un pan de la musique, et de mon rapport avec elle, qui semble basculer dans le passé.

Ne soyons pas trop tristes cependant. Des milliers de Peel Sessions survivront à la mort de leur instigateur, ainsi que, espérons-le, sa manière d'envisager la musique comme un grand tout en constante ébullition. Le conseil d'administration de Radio 1 a intérêt a bien choisir son remplaçant car, à voir le nombre hallucinant de groupes qui, depuis quelques heures, rendent spontanément hommage à l'influence de John Peel sur leur décision de faire de la musique, on peut se demander si l'extraordinaire richesse et créativité de la musique britannique ne pourrait pas s'expliquer en grande partie par son influence.

lundi, octobre 25

Art Academy

Lorsque vous aimez Pascal Obispo et Jean-Jacques Goldman et que vous avez envie de vous attacher à des vedettes en devenir et de les suivre pas à pas sur le chemin parsemé d'embûches, de rires et de larmes, qui les mènera d'une déprimante normalité (la vôtre, en fait) vers le rêve et la glamour du star-system, vous n'avez apparemment qu'à allumer votre téléviseur. (Parlez de la Star Ac, et il vous viendra des élans de dossier de presse, étrange, non ?)

En revanche, si vous considérez que la musique s'est arrêtée à Stravinsky, si le mot concert évoque spontanément pour vous des fauteuils confortables en velours rouge et des théâtres à l'Italienne plutôt que des grands hangars sans âme où 15000 personnes hurlent en choeur leur enthousiasme, comment pouvez-vous assouvir ce besoin d'empathie avec les interprètes et cette envie de voir s'affronter des jeunes gens sympathiques et pleins de talent dans un fracas d'ambitions antagonistes ? Hein, comment ? Et bien, la réponse est simple : vous ne pouvez pas....

....sauf si vous avez la chance d'habiter en Belgique, qui abrite depuis très longtemps une compétition musicale chic et de bon goût où, en alternance, pianistes, violonistes et, plus récemment, chanteurs et chanteuses de toutes nationalités s'affrontent en direct et en prime-time à la télévision, sous les regards avides de toute une nation. Ainsi, trois années sur quatre, nos petits écrans sont envahis pendant une semaine de musiciens, jeunes mais déjà confirmés, qui vont enchaîner leur Mozart, leur Tchaikovski et leur Sibelius en espérant impressionner le jury et empocher ainsi le prestigieux Premier Prix. Cette visibilité médiatique du concours doit à mon avis être quelque chose d'assez unique au monde, et les candidats acquièrent pour quelques mois un statut de quasi-pop stars, en tout cas aux yeux de la frange de la population qui suit le concours. Ils font la une des journaux, sont invités sur les plateaux de télévision et partent même en tournée dans la foulée du concours pour récolter les fruits de leur popularité nouvelle. Une vraie petite "Art Academy" donc, jusque dans les détails les plus inattendus. Les concurrents sont ainsi tous réunis pendant la durée du concours et des répétitions dans une grande maison, la "Chapelle", où ils vivent en communauté.... (malheureusement sans y être filmés 24 heures sur 24. Conscients de la frustration que cela peut causer, les journaux télévisés ne manquent néanmoins pas de nous présenter chaque année quelques images où on les voit jouer au ping-pong, manger ou rire. Ca ne vaut pas la caméra dans la piscine, certes, mais c'est mieux que rien.)

Evidemment, comme on flotte ici dans le bon goût et le raffinement, cette compétition ne porte pas un nom aussi vulgairement commun que 'Star Academy'. Non, ça s'appelle le Concours Musical International Reine Elisabeth de Belgique, ce qui sonne, il faut bien le reconnaître, nettement moins plouc, même quand on l'appelle familièrement le 'Reine Elisabeth'.

Par atavisme familial, je n'y ai pas échappé, et année après année, j'ai vu les concertos pour violon succéder aux concertos pour piano et aux sonates. C'est sans aucun doute à cause de ce rendez-vous annuel que j'ai développé une fascination maladive pour le Concerto pour violon de Sibelius ou bien les concertos pour piano de Prokofiev.

En conséquence, je suis allé voir jeudi dernier Severin von Eckardstein, le gagnant du concours 2003 de piano, interpréter le Troisième Concerto pour piano de Prokofiev. Après une petite mise en bouche de l'orchestre, il arrive sur scène et des applaudissements nourris retentissent pendant plusieurs minutes. Rien que d'apparaître, encore tout auréolé de sa notoriété récente, il provoque l'enthousiasme de la foule. Cela me fit sourire de constater que, quel que soit l'âge moyen des spectateurs ou le genre de musique concerné, les effets de l'exposition médiatique sont les mêmes.

Ceci dit, entendons-nous bien. Le "Zabeth" n'est pas, quoique le parallèle m'amuse, la Star Academy. Les concurrents ne suivent aucun cours pendant la durée du concours, et ne se présentent donc aux éliminatoires qu'après avoir longuement étudié par ailleurs. En conséquence, presque tous les lauréats finissent par faire une carrière de plus ou moins haut niveau et le concours représente plus pour eux une occasion de se situer par rapport à d'autes musiciens que de faire sa promotion. Je m'en voudrais de laisser croire que les gagnants du concours sont des non-entités artistiques comme peuvent l'être Michal, Steeve, Jenifer, Linkup ou L5 (en espérant ne pas écorcher les noms). Après tout, Vladimir Ashkenazy et Gidon Kremer sont passés par là et, pour autant que je puisse en juger, Severin von Eckardstein est effectivement un très bon pianiste. Une fois le concert terminé (surtout après son interprétation en rappel d'un extrait de la transcription pour piano de Roméo et Juliette, toujours de mon ami Proko), il aurait été difficile de lui dénier son droit aux applaudissements.

Il m'est toujours apparu assez évident que la Star Academy n'est qu'un moyen cynique pour les producteurs de rentabiliser leurs nouveaux poulains dès le casting préliminaire (et non plus seulement lorsque le premier single est prêt à sortir), donc de faire en quelque sorte payer les frais de leur apprentissage par le public. Cette rentabilité préliminaire permet alors aux maisons de disques de les abandonner sans regrets quelques mois plus tard, lorsqu'une nouvelle génération de candidats arrive, des rêves de gloire plein la tête. La Star Academy n'a jamais eu pour mission de lancer des carrières, mais juste de créer quelques icônes transitoires qui pourront occuper pour quelques mois l'espace médiatique avant de s'éclipser pour laisser la place aux nouveaux. J'imagine ainsi que la plupart des ex-candidats de la Star Academy (ou des autres émissions du même type) doivent porter un regard amer et désabusé sur leur expérience.

Donc, pourriez-vous vous dire, si les candidats du CMIREB ont vraiment un talent suffisant pour leur garantir une carrière après coup, tout cela n'a en fait guère de liens avec la Star Academy, si ? Non, peut-être pas. Sauf que, à l'entracte, ce pauvre Severin, 26 ans (déjà/seulement selon le point de vue), s'est retrouvé, le sourire légèrment crispé, à peine protégé par une table basse, à signer des autographes tandis qu'une meute de grands-mères aux cheveux mauves se pressaient autour de lui pour lui serrer la main en clamant "C'était magnifique ! Bravo !" avant de retourner vers leurs amies en disant : "Quel charmant jeune homme. Il est si jeune, et il joue si bien du piano. Il ferait un bien beau gendre, pas comme cet abruti de XXX dont mon idiote de (petite-)fille est allée s'amouracher." Ce genre de commentaires serait-il envisageable si Severin n'avait été, pour quelques jours, une star de la télévision ?