lundi, février 28

Je te donne mes notes...

And you will know us by the trail of dead - Worlds apart

Le groupe semble avoir cherché à renouveler son son (son son ?) en y incorporant des cordes et du piano. Il pousse même le vice jusqu'à intégrer au milieu de l'album une valse au violon intitulée To Russia my Homeland et interprétée par Hilary Hahn.

Si on ajoute à cela un livret qui reprend des portraits de Bach et Shakespeare et des peintures de guerrières en armure et de châteaux-forts, on se retrouve dangereusement proche d'une sorte de néo-prog prétentieux (comme sur All White par exemple). Heureusement, les morceaux ne perdent que rarement l'immédiateté viscérale qui faisait le prix de leurs précédents albums. Une chanson comme All Saints Day est parfaite dans le genre, même s'il faut sans doute rajouter Summer of '91 à la longue liste des chansons en 'Summer' que l'on aimerait ne pas connaître.

Un album inégal donc, que l'on a un peu de mal à considérer comme un tout et dans lequel il y a boire, à manger et à laisser prudemment sur le bord de l'assiette. Depuis une semaine, je l'ai écouté plusieurs fois et ne suis toujours pas parvenu à stabiliser mon opinion. A certains moments, je trouve ça génial et à d'autres, juste bien, ce qui n'est peut-être déjà pas si mal. De plus, il y a un certain courage (à défaut d'une grande clairvoyance politique) dans les textes de la chanson Worlds Apart qui, à moins que je ne me trompe lourdement, dit en filigrane un truc du genre : "Nous (les Américains) avons bien mérité le 11 septembre."

Liens :
- Le site officiel
- Vidéos et mp3

samedi, février 26

J'ai basculé du côté obscur.

La Blogothèque a mis les petits plats dans les grands pour traiter de la sortie du deuxième album de Patrick Wolf : une belle chronique de l'album, un beau compte-rendu du concert et l'interview que j'ai réalisée au début du mois sont en ligne depuis quelques jours. Si on ajoute à cela une chronique dans les Inrocks, bientôt une dans Magic, des passages dans l'émission de Bernard Lenoir sur France-Inter et une multitude de chroniques et interviews fleurissant sur le Web francophone, il faut bien se rendre à l'évidence : Patrick Wolf devient hype. Quand on pense qu'à une époque, une recherche Google "Patrick Wolf Lycanthropy" limitée aux sites francophones ne me renvoyait qu'à moi-même, il faut féliciter Tomlab qui semble avoir pris la promotion de ce deuxième album en France très au sérieux.

On ne peut évidemment que s'en réjouir. Pendant deux ans, j'ai chanté à qui voulait les entendre (et aux autres) les louanges de Lycanthropy. Cela n'a pas été tout à fait inutile et j'aime à me dire (même si ce n'est sans doute pas vrai) que tous les Belges francophones qui ont connu Patrick Wolf en 2003 l'ont fait par mon intermédiaire (plus ou moins directement). J'en tire une certaine fierté. J'ai toujours été un prosélyte dans mes goûts musicaux car je vis dans l'illusion que si quelqu'un écoute sans a priori une chanson que j'aime, il ne peut qu'y succomber. C'est évidemment faux (ne serait-ce que parce que cela contredit ma conviction que le concept de "qualité intrinsèque" d'une oeuvre est dangereux). Pourtant, cette illusion est en grande partie la raison d'être de ce blog ou sous-tend la manière dont je parle musique avec des amis.

Cette vision des choses n'est pas partagée par tout le monde. Sur le forum plus ou moins officiel consacré à Patrick Wolf, des voix s'élèvent d'ailleurs déjà pour regretter de voir le moyen public (parler de 'grand public' me semble encore un peu présomptueux) s'y intéresser. C'est une attitude très répandue et que je n'avais jusque là jamais bien comprise.

Peut-être suis-je à présent plus à même de la comprendre. Lorsque, la semaine dernière, j'ai ouvert le Télé-Moustique (une sorte de Télé 7 jours belge) et y ai découvert une chronique dithyrambique de Wind in the Wires, j'ai ressenti un court pincement au coeur. Je l'ai bien vite réprimé car il contredit toute ma vision de la musique mais le fait est qu'il était là. Dorénavant, je ne pourrai plus me moquer ouvertement de ceux qui prétendent que les premiers concerts d'Autechre en Belgique devant 20 personnes étaient (forcément) les meilleurs. Je suis contaminé.

PS : L'interview que j'ai effectuée m'a aussi permis de me rendre compte que journaliste musical, c' est un vrai boulot, autant en amont pour la préparation des questions qu'en aval pour la retranscription, la rédaction de l'article et la mise en page. (mais bon, cela reste malgré tout la carrière qui me fait le plus rêver en ce moment donc n'hésitez pas à m'envoyer vos offres d'emploi. :) Sinon, la prochaine fois, j'essaierai d'être plus au point techniquement dans l'enregistrement de l'interview et penserai à avoir une montre devant les yeux, histoire de ne pas devoir quémander quelques minutes supplémentaires en avouant, tout penaud, que je n'ai aucune idée du temps qu'il me reste.

mercredi, février 23

Prélude à l'après-concert d'un(e) faune

J'ai souvent le tort de ne pas attendre grand chose des premières parties ou de ces concerts que l'Ancienne Belgique aime programmer dans la petite salle du Club en fin de soirée, comme ce fut le cas pour Faun Fables lundi soir. J'ai ainsi vu des concerts de Botanica, Unwound, David Kitt, The Gentle Waves, My little cheap dictaphone, At the close of every day, Brendan Benson et Feeder (entre autres)sans en avoir gardé le moindre souvenir. Les seules exceptions qui me viennent à l'esprit son Cass McCombs (l'effet 4AD) et Whistler.

C'est donc sans enthousiasme particulier que je suis allé voir Faun Fables. Le début du concert semblait devoir me donner raison. Une fille d'une vingtaine d'années se présente seule en scène, avec une robe à fleurs et des bottes de cuir qui montent jusqu'aux genoux (un look que certains n'hésiteront pas à qualifier de Deschiens). Elle s'appelle Dawn McCarthy, porte les cheveux roux assez courts (elle m'a rappelé Karin Viard), un sourire jovial et chante en s'accompagnant à la guitare acoustique et en frappant le sol de ses pieds. Sa voix évoque vaguement celle de Sinead O'Connor. Ce n'était pas désagréable à écouter mais un peu sage (pour tout dire, ça rappelait Joan Bez à certains). Après une petite dizaine de minutes, elle a même introduit une chanson en disant qu'elle était inspirée d'un morceau de Led Zeppelin dont l'écoute l'avait aidée lors d'une puberté difficile ("I'm a puberty survivor"). Les mots 'Led Zeppelin' ayant pour moi un effet repoussoir, j'ai été très près de quitter la salle.

Le concert a heureusement changé de visage lorsque sa soeur Sheila est entrée en scène pour s'occuper des 'percussions'. Entendez par là un ensemble hétéroclite de cafetières, couvercles, pots et vieilles valises martelés par des baguettes. Le concert peut réellement commencer et va être petit à petit contaminé par une folie douce délicieusement communicative. Les chansons se font plus rapides, plus tordues et sont régulièrement ponctuées de glapissements et de cris d'animaux, tour à tour menaçants et effrayés. Dawn va taper du pied de plus en plus souvent et de plus en plus vite. Pour une chanson, elle revêt une perruque blanche de grand-mère et chante assise en faisant les percus avec une soucoupe, une tasse et une petite cuillère. Pourquoi ? On ne sait pas trop mais qu'importe, ça s'intègre parfaitement dans l'ensemble.

Les rappels sont carrément jouissifs avec un morceau inspiré d'un chant suisse qui permet à Dawn de nous faire admirer tous ses talents de yodleuse et un chant populaire dont elle tente de nous apprendre la chorégraphie (quelque part entre la Macarena et la Danse des Canards). J'ai terminé le concert avec un sourire jusqu'aux oreilles. Pourtant, bizarrement, la salle s'est rapidement vidée et elles ont terminé le concert devant maximum 40 personnes. Dommage.

C'est typiquement le genre de prestations ou de musique que j'associe à une sorte de théâtre alternatif. J'ai par exemple pensé un instant aux spectacles de la compagnie belge Arsenic ou au peu que je connais de 17 hippies. Plus proches de nous, on peut aussi penser à des Dresden Dolls qui auraient troqué leur fixation sur le cabaret berlinois pour un amour sans bornes de La mélodie du bonheur.

Dans la foulée, j'ai acheté le dernier album du groupe, Family album, dont ont été extraites la plupart des morceaux interprétés durant le concert. On y trouve notamment des chansons écrites par sa caissière préférée à le supérette du coin ou par un enfant de 7 ans à qui elle a donné cours, des traductions de chants polonais et même une reprise de Eternelle de Brigitte Fontaine. L'album reproduit assez fidèlement le caractère jouissif et bordélique (les Inrocks diraient sans doute foutraque) du concert et je le conseille vivement.

Lien :
- le site officiel du groupe dont des extraits mp3 du dernier album ici)

mardi, février 22

Audiophile de Low

Une drôle d'ambiance règne sur Bruxelles depuis deux jours et les 10 minutes de marche entre la Gare du Nord et l'Ancienne Belgique ont été en partie effectuées le long de barrières de fils de fers barbelés pour cause de visite de Bush à Bruxelles. Les voitures de police étaient omniprésentes aux alentours du Sheraton où la délégation américaine est censée résider et je me suis même surpris à zyeuter d'un air curieux les toits aux alentours pour tenter de débusquer des tireurs d'élite.

Qu'allaient faire les Mormons de Low de cette visite ? L'ignorer ou la commenter ? Pouvait-on naïvement penser qu'ils seraient aussi farouchement anti-Bush que la plupart de leurs fans européens ou bien allaient-ils se révéler pro-républicains ? Ces questions furent âprement débattues avant le concert et, malheureusement, le groupe n'y apportera guère de réponses, si ce n'est une étonnante fixation sur Bruxelles qu'Alan présentera à trois reprises comme "a very powerful city" (sans doute après avoir appris qu'elle est à la fois le siège de l'Union Européenne et de l'OTAN) et un curieux conseil : "Hide your comic books before Bush steal them all. We don't have those in the USA."

Un mot tout d'abord sur la première partie : Kid Dakota, groupe formé de deux amis de Low et venant aussi du Minnesota : un chanteur-guitariste (très propre sur lui avec une tête d'étudiant en sciences sociales) et un batteur (veston et cheveux mi-longs). Le principal attrait de leur set était sans doute ce dernier qui, bien que parfaitement en rythme et dans l'esprit des chansons, donnait par sa gestuelle l'impression de faire n'importe quoi (la bouteille de vin qu'il a descendue en deux gorgées sur scène y a sans doute contribué). Son insistance à changer de cymbales entre chaque morceau a aussi beaucoup fait rire. Sinon, musicalement, il n'y a malheureusement pas grand-chose à dire. Le chanteur a une de ces voix peu assurées qui sont le triste lot de tant de groupes indés. Les mélodies sont aussi trop génériques pour convaincre complètement, mais comme ça n'a duré que 40 minutes, on ne va pas les accabler, d'autant que Zak et Alan sont venus donner un petit coup de main sur le dernier morceau et ainsi extraire le groupe du minimalisme mal assumé du reste du set.

Après un court entracte, Low monte sur scène, au sens littéral du terme puisque, après les avoir vus deux (ou trois) fois sur une scène de plain-pied, j'ai dû me résoudre pour la première fois à lever les yeux pour les apercevoir. Je suppose que c'est une étape obligée pour tous les groupes dont le public ne cesse de croître et Alan lui-même s'en amuse puisqu'il dira pour rompre le silence pendant qu'il réaccorde sa guitare : "Pretty soon we'll have people tuning our guitars you know."

Cette course effrénée vers la gloire et le gigantisme des stades a connu cette année une nouvelle étape avec la sortie de The Great Destroyer, produit par Dave Fridmann. Certains y voient leur meilleur album, d'autres au contraire crient presque à la trahison (comme Libération par exemple) et ajoutent, le coeur lourd, un nouveau nom à la liste des groupes indés vidés de leur substance par la production clinquante de Dave Fridmann (Mercury Rev, The Flaming Lips, Mogwai et, maintenant, Low). Personnellement, chaque nouvel album depuis Things we lost in fire m'apparaît durant les premières semaines comme le meilleur du groupe et celui-ci ne fait pas exception. Peut-être est-ce l'effet Fridmann mais je ne pense pas que Low ait jamais enregistré une chanson aussi rapide, et par conséquent aussi évidemment pop, que Monkey. On frôle les 110 bpm et la tachycardie guette. Certes, bien du chemin avait déjà été accompli entre le minimalisme léthargique de leur premier album I could live in hope et Trust, leur avant-dernier album en date, notamment en introduisant une production de plus en plus lourde et des guitares de plus en plus saturées, mais jamais ils n'avaient enregistré une chanson aussi accrocheuse que Monkey avec cette phrase 'Tonight the monkey dies' que l'on se surprend à chantonner des heures après l'avoir entendue.

Alors, trahison ou pas ? Peu importe. Le groupe a peut-être (ce n'est même pas sûr) perdu une partie de son originalité mais il l'a amplement compensée en efficacité (qui est, je le concède, un vilain mot pour certains). Je crois néanmoins que l'argument qui devrait primer sur tous les autres est la joie que le groupe semble prendre à jouer ses nouveaux morceaux sur scène. Bien que rien n'a fondamentalement changé dans la scénographie, il m'a semblé percevoir un état d'esprit nouveau. Alan n'a jamais aussi bien chanté, avec autant d'assurance, et jamais autant communiqué avec le public, avec notamment quelques louables tentatives en français ("Merci.", "L'acoustique, c'est fini."). Mieux, Zac a presque toujours fait face au public, sans lui tourner le dos de manière trop ostentatoire. Des trois musiciens, Mimi est sans doute celle qui est restée, dans l'esprit, la plus proche de son jeu de scène 'historique'. Elle est toujours debout, derrière ses deux tambours et ses deux cymbales qu'elle tapote légèrement au fouet ou avec des mailloches douces sans jamais remuer les coudes. Elle continue à chanter d'une voix frêle en se cachant derrière ses cheveux longs. Pourtant, même elle a laissé échapper quelques sourires, notamment quand Alan l'a présentée comme "my beautiful wife for 15 years". Loin de moi l'idée de dire que les précédents concerts de Low étaient tristes mais je ne crois pas les avoir jamais vus aussi radieux sur scène. Ca fait plaisir et tant pis si, pour cela, ils ont dû un peu modifier leur son. Peut-on honnêtement se dire fan d'un groupe si on ne souhaite pas que ses membres soient heureux de jouer leurs chansons ?

En résumé, un très bon concert d'un très bon groupe que je suis depuis 10 ans. Une confirmation bienvenue donc, mais pas franchement un scoop. La vraie révélation de la soirée fut le concert de Faun Fables qui suivit au Club. Je vous en recause demain.

Setlist :
?
Monkey
California
(That's how you sing) Amazing grace
Shame
Just stand back
Death of a salesman
Dragonflies (un inédit apparemment, voir le premier lien vidéo ci-dessous)
Walk into the sea
Pissing (dont le petit côté Avalyn ne m'avait pas autant frappé sur disque)
Everybody's song
Silver Rider
Laser Beam
Cue the strings
Sunflower
Violence
When I go deaf

Liens :
- Deux reportages vidéo sur Low, avec de larges extraits de concerts récents qui vous donneront une très bonne idée de ce que j'ai vu hier soir (ici et )
- Le site officiel de Low

lundi, février 21

C'est bon de rire.

Il y a quelques semaines, je vous avais brièvement dit tout le mal que je pensais de Il Divo, les premiers représentants d'un nouveau genre, que l'on appelle pompeusement le "popera" mais que l'on peut plus précisément décrire comme de la musique pour boybands avec vibrato. Et bien, ce week-end, rebelote avec l'interprétation de Bohemian Rhapsody par G4 à Top of the Pops.

Je crois que je n'ai jamais autant ri en regardant la télévision. Entre les fausses notes, les airs constipés, la gestuelle sursignifiante (quand l'un d'entre eux fait semblant de se tirer une balle en chantant 'pull the trigger' par exemple), je ne savais plus où donner du zygomatique.

J'espérais pouvoir vous donner un lien vers un extrait de leur performance à TOTP pour que vous partagiez mon hilarité mais ce n'est apparemment pas encore en ligne. En revanche, vous pouvez aller voir la vidéo de Bohemian Rhapsody sur leur site officiel. C'est tout aussi tragique. On perd malheureusement le plaisir de les voir chanter faux mais une mise en scène de spectacle paroissial et quelques danseuses à plumes le remplacent avantageusement.

Vision vivement conseillée donc, sauf si la pensée que ces quatre abrutis finiront l'année avec plus d'argent que vous n'en aurez jamais vous donne le bourdon, auquel cas abstenez-vous.

NB : Pour voir la vidéo de G4, le site vous demande votre nom et votre adresse. Mettez n'importe quoi, il n'y a pas de contrôle.

EDIT : Un extrait de leur prestation à TOTP ici.

samedi, février 19

Les années 60 sont mortes.

En revanche, les années 70 et 80 se portent plutôt bien. Merci pour elles.

En fait, ce début de billet cryptique sert juste à annoncer qu'une reprise de Seven Nation Army par les Dead 60s est en écoute ici.

Pour le reste, je pourrais vous parler des albums récents de Smoosh, Girls Aloud, Tarentel et Bloc Party, que j'ai écoutés récemment et qui sont dans l'ensemble très bons. Malheureusement, je n'ai pas le temps ce week-end où, pour un peu changer, je vais plutôt faire de la musique qu'en parler. Bon week-end les gens.

jeudi, février 17

Rhaaaa lovely !

Je crois que je suis amoureux.... du nouveau single de Rachel Stevens. Après Some Girls (qui était, dois-je le rappeler, le meilleur single de 2004), elle fait très fort. Depuis une demi-heure, je l'écoute en boucle et chante 'The case is closed. I won't negotiate with love' en me dandinant sur mon fauteuil. C'est passablement ridicule, mais qu'y puis-je ? Je suis impuissant face à une telle machine de guerre.

Vous pouvez l'écouter ici et en lire les louanges .

mercredi, février 16

Foutage de gueule

J'ai toujours haï la musique de Daft Punk. Les chansons de trois minutes basées sur la répétition ad nauseam d'une boucle de 10 secondes représentent pour moi le degré zéro de la création musicale. Pourtant, dans ma grande naïveté, je pensais qu'ils prenaient au moins la peine de composer leur motif de 10 secondes eux-mêmes, histoire de pouvoir se dire qu'ils ont tout de même fait preuve d'un minimum de créativité et que les tombereaux de compliments qu'ils reçoivent quotidiennement ont un début de justification.

Et bien non, apparemment, ils composent uniquement à l'aide de la touche A/B de leur lecteur CD. (cfr le sample au bas de la page)

Honnêtement, j'ai plus de respect pour Pierre Bachelet que pour Daft Punk, sans doute parce que personne n'a jamais dit que Pierre Bachelet avait écrit le meilleur album de ces 20 dernières années.

mardi, février 15

Pay TV

J'aime vraiment beaucoup Popjustice, mais parfois leurs enthousiasmes m'échappent. Le site nous fait ainsi découvrir un nouveau groupe suédois, Pay-TV, qui avait sorti l'année dernière un single à mi-chemin entre Fischerspooner et les Chicks on Speed, Trendy Discotheque.

Cette année, le groupe a proposé une nouvelle chanson Refrain Refrain au Melodifestival, qui sert d'épreuve éliminatoire pour trouver la chanson qui représentera la Suède au concours Eurovision de la chanson (pour des raisons qui m'ont toujours échappé, il y a des tas de gens très bien qui se passionnent pour l'Eurovision). La vidéo est proposée sur leur site officiel.

Voyons voir ça.
- Look sophistiqué de Bananarama nouveau siècle ?
- C'est bon.
- Textes auto-référentiels plein d'un délicieux cynisme clinquant ?
- Ca roule.
- Vidéo extravagante débordant d'effets visuels 80s ?
- Yep. Ils ont mis le paquet. Incrtustation des textes, poses de mannequins, la totale.
- Chorégraphies ironiquement grotesques rappelant Mel & Kim ?
- Check.
- Des mélodies qui restent en tête ?
- Clairement.
- Une production légère et délicate qui n'en fait pas trop et permet à tous ces éléments de fusionner ?
- .....

Dommage. C'est rageant ! Si près du but !

PS: J'aurais quasiment pu écrire le même billet sur Fierce Girl. La vidéo de What makes a girl fierce peut être vue ici (ou si le lien direct ne fonctionne pas).

lundi, février 14

Un casting d'enfer

Hier soir, Stevie Wonder, Steve Tyler, Bono, Slash, Brian Wilson, Norah Jones, Billy Joe Armstrong, Alicia Keys, Scott Weiland, Alison Krauss (la violoniste) et Tim McGraw (le cowboy) ont chanté Across The Universe durant la cérémonie des Grammy Awards afin de récolter des fonds pour venir en aide aux victimes du tsunami.

Leur interprétation est quasiment inécoutable, ce qui est troublant quand on y réfléchit. Si on faisait la somme du nombre d'albums vendus par tous ces gens, on atteindrait à mon avis facilement les 200 millions (et je suis sans doute largement en-dessous. U2 a lui tout seul a du en vendre un petit 100 millions à mon avis). Pourtant, quand on regarde la vidéo, on a peine à croire qu'ils auraient pu être retenus au casting de la Star Academy.

Certes, c'est pour la bonne cause, mais bon par pitié, si vous voulez verser un dollar à une ONG, faites-le en écoutant la version de Rufus Wainwright (ou celle des Beatles tant qu'à faire) et pas cet infâme gloubiboulga.

Sinon, comme prévu, c'est Ray Charles qui a tout gagné. Les morts ont toujours beaucoup de talent.

vendredi, février 11

A écouter

- Une session de trois morceaux de Tunng sur la BBC Radio 1. Il faut écouter à partir de la deuxième heure (passer quatre fois 15 minutes). Les trois morceaux sont enchaînés après le Ghost Town des Specials. Ca me plaît bizarrement nettement plus que l'album du groupe, qui sort ces jours-ci. Les photos de la session valent aussi le coup d'oeil et montrent bien le genre d'instrumentation que recouvre en pratique le terme 'folktronica' qu'on leur associe parfois. Le lien s'autodétruira dans trois jours.

- Le nouvel album de Patrick Wolf (si vous n'avez pas peur de fournir vos coordonnées complètes à AOL-Time-Warner)

- Deux chansons que j'aime beaucoup où l'électronique sert d'écrin à une belle voix fragile (Apollo 440 et Junior Boys)

jeudi, février 10

Je tombe des nues.

Il semblerait bien que Jodie Foster ait commis, juste après Taxi Driver, en 1977, un 45 tours bilingue en français et en anglais, La vie c'est chouette. Le pire est sans doute que c'est plutôt pas mal, dans une veine post-gainsbourienne.

mercredi, février 9

"Qu'ils aillent tous se faire foutre".

Mylène, Mylène, Mylène... Fuck them all, franchement. Est-ce bien raisonnable ? A ton âge ? Je ne vois pas d'objections morales à ce que tu jures comme une charretière bien sûr, mais ne trouves-tu pas que ce refrain (qui n'en est pas vraiment un) tombe comme un cheveu dans la soupe ? Il semble avoir été rajouté à la toute fin du processus d'écriture, lorsque Laurent s'est rendu compte que nouveau single manquait d'originalité et qu'un peu de scandale aiderait. (C'est qu'il faut tout de même penser à remplir Bercy 17 fois).....

Argh. Qu'entends-je ? Ca empire encore dans la seconde moitié avec un petit rap féminin disant un truc du genre "You bitch, you suck, you bitch. You're not on the list." Au secours !!

Bon, ça faisait un moment que Mylène Farmer ne m'intéressait plus (en fait, depuis L'Autre, le dernier album d'elle que j'ai aimé) et je crois qu'écouter ce nouveau single m'a rappelé pourquoi. Musicalement, elle fait du surplace et se contente de ressasser les mêmes harmonies et les mêmes atmosphères. Ses textes me semblent aussi sonner de plus en plus faux, enferrés qu'ils sont dans une imagerie eighties.

Ce ne serait pas si grave si je n'avais pas tant aimé ses trois premiers albums. Maintenant, j'ai presque peur de les réécouter et de me rendre compte qu'ils ne sont pas si bons que dans ma mémoire. Je préfère rester sur mes bons souvenirs de Agnus Dei, Chloé, L'horloge, Maman a tort ou Regrets. Il est des tiroirs qu'il vaut mieux ne jamais rouvrir.

Play, play, play Yvette !

L'accordéon a mauvaise réputation et c'est injuste. C'est un instrument beaucoup plus polyvalent qu'on ne le croit habituellement. Ainsi, lors de la tournée The Mirror Pool, Lisa Gerrard terminait par un rappel à l'accordéon. Yvette Horner a aussi fait un 'tube' dance à une époque. Et franchement, à écouter ceci, qui pourrait croire que Thriller de Michael Jackson n'a pas été écrit pour l'accordéon ?

Réhabilitons l'accordéon.

mardi, février 8

Trucs et astuces.

Vous êtes d'humeur un peu sombre ? Vous n'avez le goût à rien, même plus à écouter un disque du début à la fin ? J'ai la solution....en tout cas, une solution qui fonctionne très bien pour moi et ne manque jamais de me ragaillardir : une petite séquence de karaoké solitaire.

En gros, ça se déroule comme suit. Dans la pénombre, j'enchaîne quelques titres et tente de les chanter en imitant les voix d'origine (c'est important). Le volume sonore des disques doit être suffisamment fort pour noyer les pensées parasites mais suffisamment raisonnable pour que les voisins ne s'en alarment pas (la dernière chose qu'on souhaite dans ces conditions est de voir la police débarquer). En général, ça dure une grosse demi-heure et, bien que je choisisse les disques un peu selon l'inspiration du moment, ceux que j'utilise sont à peu près toujours les mêmes. Ce vendredi soir, c'était :

Babylon Zoo - Spaceman (que je n'avais plus écouté depuis au moins deux ans)
Belle and Sebastian - Seeing other people
Nits - Cars & Cars
Leonard Cohen - First we take Manhattan
Pet Shop Boys - Rent / Left to my own devices / Being Boring
Tindersticks - A night in

Dans des situations similaires, je peux aussi utiliser :

Depeche Mode - Stripped
Diabologum - Les angles / Il faut
Pet Shop Boys - Can you forgive her?
A-Ha - Living a boy's adventure tale
Marc Almond - Jacky / Champagne
R.E.M - Losing my religion
Brian Eno - Backwater / Golden Hours
Dead Can Dance - The Spider's stratagem (difficile à chanter dans sa deuxième moitié) / The Carnival is over / Cantara (live) / Black Sun / The Host of Seraphym

Soit en gros toutes les chansons dont je connais les paroles par coeur.

Bien que je doute que cela soit transposable tel quel à quelqu'un d'autre que moi, vous pouvez toujours essayer. Ca ne coûte pas grand-chose.

dimanche, février 6

Qui croire ?

C'est beau le journalisme, non ?

samedi, février 5

Sens unique

Je me suis rendu compte hier que la relation qui s'installe spontanément entre un artiste et son public est finalement très confortable, pour les deux parties.

Alors que certains fans peuvent baser leur vie sur tel ou telle artiste et lui consacrer une part importante de leur temps, l'artiste n'a finalement pas grand-chose à faire pour garantir la pérennité de cette relation : sourire à la caméra, les remercier dans les notes de pochette de l'album et faire à chaque concert un rappel "imprévu" pour les remercier d'avoir été un public "exceptionnel". C'est franchement pas très exigeant et même les plus égocentriques y arrivent très bien. En fait, bien que l'artiste vive essentiellement des sentiments (bons ou mauvais) qu'il provoque, ces derniers restent pour lui une réalité abstraite qu'il ne doit que rarement affronter concrètement.

Le caractère distendu de cette relation est aussi très confortable pour le fan qui ne risque jamais d'être rejeté ou simplement jugé par l'artiste et peut donc projeter sur lui un peu ce qu'il veut sans craindre de conséquences. Imaginez un monde dans lequel un jeune disant : "Putain, Britney, quelle salope. Elle doit pomper comme une déesse." (j'ai honte...mon parler djeune est déplorable) verrait automatiquement Mme Federline-Spears apparaître, lui donner un baffe et s'en aller en pleurant. Ou bien un monde dans lequel toutes les adolescentes boutonneuses de 14 ans hurlant "Epouse-moi. Je t'aaaimme." durant les concerts de, au hasard, Billy Crawford se verraient répondre individuellement : "T'épouser toi ? Tu rêves, gamine. T'as vu ton âge.... et ta tronche ?". Ou encore un monde dans lequel tous les adolescents ayant un poster de Nirvana dans leur chambre ne pourraient plus en martyriser un plus petit, ou moins cool, sans entendre Kurt Cobain leur dire d'un air triste : "Toi, tu n'as vraiment rien compris à ce que nous faisons. Retourne écouter Limp Bizkit."

Je suis d'ailleurs tout à fait conscient qu'il y a une certaine lâcheté dans les critiques négatives que je peux parfois porter, ici ou ailleurs. Imaginons par exemple que je sois en train de parler d'Obispo dans la rue et dise un truc du genre : "Quel tocard quand même. Je ne comprends pas que, malgré une absence totale de talent, il puisse être vu par le grand public comme le meilleur songwriter français. Ca m'échappe. Zinediiiiiiiine. Je crois que ça doit être la pire chanson de tous les temps. Le degré zéro de la création musicale, de la soupe opportuniste servie par un nul pour des nuls." Imaginons ensuite que je me retourne et que, juste derrière moi, me regardant avec un regard indéchiffrable, se trouve le dit Obispo. Je suis à peu près persuadé que ma première réaction serait de lui dire "Oops. Désolé.". Quelle que soit l'opinion que l'on puisse avoir de quelqu'un, on ne l'exprime pas de la même manière quand la personne incriminée est en position de l'entendre.

Pourquoi je vous raconte tout ça ? Sans doute parce que j'en ai pleinement pris conscience hier midi. J'ai en effet eu la chance de parler au téléphone une bonne demi-heure avec un artiste pour lequel je suis transi d'admiration (Patrick Wolf, pour une interview à paraître sur la Blogothèque) et je me suis senti très vulnérable, comme un élève passant un examen. J'avais une peur panique qu'il ne se dise "Tu peux te prétendre fan autant que tu veux mais tu me montres bien par tes questions que tu ne comprends rien à ce que je fais.".

Heureusement, tout s'est plutôt bien passé (c'est un garçon très bien élevé) mais ça m'a fait prendre conscience de la chance que nous avons de ne pas avoir en général à nous préoccuper de l'opinion des artistes sur nos propres jugements.

vendredi, février 4

La vengeance est un plat qui se mange froid.

Vous haïssez Berlin et leur scie aérienne Take my breath away ?

Le retour de Bonnie Tyler tout en haut du top 50 vous rend malade et vous n'en pouvez plus de voir sa tronche surliftée à la télévision ?

Vous voulez prendre votre revanche contre cette pollution sonore qui vous emprisonne dans son carcan de médiocrité ?

Appelez Jim "V/Vm" Kirby à la rescousse.

PS : Il règle aussi tous vos contentieux avec Chris de Burgh, Falco, Paul Young, Bruce Springsteen et, bizarrement, Joy Division.

jeudi, février 3

Smoosh parle

Tiré du weblog d'Everett True

Conversation with the 10-year-old and 12-year-old sister duo that make up Smoosh, in a coffee shop just round the corner from the Showbox, 1st Ave, Seattle:

ET: "I was speaking to Jason Finn (drummer, Presidents Of The United States Of America) during your set just now, and he said that next year you're going to be bigger than Led Zeppelin."
Pause...
Chloe: "Is that big?"

Asya: "Our dad was telling us you introduced Kurt to Courtney. is that true?"
[Interviewer looks embarassed and mumbles something that could be a 'yes'.]
Asya: "Do you reget it?...Our dad also told us that you were the first person to write about grunge. Is that true?"
[Interviewer looks even more embarassed.]
Asya: "Do you think Courtney killed Kurt? That would be neat if it's true, because it would mean you started it and you finished it."
[Interviewer crawls up into a corner and wishes city would swallow him alive.]

Corps beau

Je ne saurais trop vous conseiller d'aller écouter cette reprise de (Hit me) Baby One More Time par un groupe gothique que je ne connaissais pas, Faces of Sarah. C'est sombre à souhait et les guitares sont à la limite de la CocteauTwinerie. En tout cas suffisamment pour que j'enchaîne avec la satisfaction des transitions réussies sur la reformation des Cocteau Twins qui vont jouer au Coachella Festival cette année. Après les Pixies et Dead Can Dance, un autre dinosaure 4AD renaît ainsi de ses cendres. Malheureusement, le groupe semble ne pas devoir enchaîner ce concert unique avec une tournée ni sortir d'album live. En conséquence, mon enthousiasme est surtout théorique... mais réel, notamment parce que lorsque Elizabeth Fraser a sorti un disque sous son propre nom, ça a donné ceci (tiré de ce site, qui m'a tout l'air d'être officiel).

mercredi, février 2

Petit jeu

Mettez votre souris sur ce lien

Fermez les yeux.

Cliquez.

Ecoutez (sans ouvrir les yeux, le vrai nom du fichier ôtera tout suspense à l'exercice)

Dites-moi à quoi ça vous fait penser. C'est facile. Il s'agit d'un quasi-plagiat.

PS1 : il n'y a rien à gagner.
PS2 : Je sais que j'ai déjà donné le lien il y a trois jours, mais je ne l'avais pas encore écouté.