dimanche, octobre 30

Careless Whisper

J'avais déjà parlé de ce morceau ici, mais puisqu'il est à nouveau disponible, j'en reparle.
Ben Folds et Rufus Wainwright reprennent le slow crapuleux de Wham! ici.

jeudi, octobre 27

Aller au concert à pied, c'est possible.

J'avais l'habitude de me plaindre qu'il n'y avait jamais à Liège de concerts qui m'intéressent. Me serais-je trompé ? Il y a quelques semaines, j'avais déjà laissé passer l'occasion de voir Neil's Children sur scène parce que je n'étais tout simplement pas au courant de leur venue. Et là, je viens de voir que Matt Elliott et Paula Frazer venaient tous les deux en novembre. Je suis particulièrement content pour Paula Frazer que je n'avais vue jusqu'ici qu'une fois, en première partie des Tindersticks au Botanique.

Sinon, les premières chroniques de Les Nuits, le nouvel album des Nits (qui sort la semaine prochaine) le rapprochent de la période Alankomaat et Wool... Je suis inquiet.

mercredi, octobre 26

The Chalets et Art Brut, ABClub, 24 octobre 2005

Ce compte-rendu fait terriblement souvenir d'ancien combattant. J'en suis le premier consterné.

Etant entièrement dépendant des horaires de train pour mes concerts bruxellois, je me retrouve souvent à la salle quarante bonnes minutes avant le début supposé du concert (et souvent plus d'une heure avant le début effectif), c'est pourtant la première fois que je suis entré dans une salle complètement vide, embarrassante expérience que je ne suis pas sûr d'avoir envie de renouveler. Heureusement, dix minutes plus tard, quelques jeunes anglais (vivant en Belgique mais bon, ils étaient plus vrais que nature), sapés pour l'occasion en costume-cravate ironique ("It looks like you're going to a cricket match.") est venu mettre un peu d'animation. De toutes façons, l'attente n'est pas très longue puisque le concert commence pile à 20h00 avec l'entrée sur scène des Irlandais de The Chalets : trois types en jeans et tee-shirts rouges (guitare, basse et batterie) et deux chanteuses, en hauts talons, jupes à gros carreaux blancs, rouges et noirs. Le groupe remet au goût du jour la formule éprouvée des deux frontwomen chantant le plus souvent à l'unison, esquissant quelques petites chorégraphies élémentaires (férocement ironiques) et jouant à deux doigts sur des petits synthétiseurs qu'elles avaient dû recevoir pour leur douzième anniversaire. Leur manière d'introduire les morceaux révèle un côté bricolo-second-degré assez savoureux. "This song is called Two Chord Song cause it only has two chords.... We're geniuses." ou "This is the song we usually say was N°1 in Belgium..... You don't know it? Really? Come on ! It was HUGE !!" (je paraphrase). Les morceaux en eux-mêmes sont une sorte de mélange entre les passages les plus pop de Le Tigre... et Stereo Total disons. Une très bonne surprise donc et un groupe idéal de première partie, ne serait-ce que parce qu'on ne les imagine pas être un jour en tête d'affiche. LIENS : un morceau à écouter ici et site officiel .

A 9 heure pile, les musiciens (une bassiste, deux guitaristes et un batteur) montent sur scène et un guitariste arborant une coupe Chris Kavanagh qui semble tout droit issue de Spinal Tap (ou des Towers of London, ce qui revient au même) monte sur scène et joue le riff de Back in Black d'AC/DC. Comme, de plus, je ne reconnais aucun des musiciens que j'avais entr'aperçus au Pukkelpop il y a quelques semaines, je me dis qu'une deuxième première partie a dû être ajoutée au programme. Et bien pas du tout. Eddie Argos entre en scène, enlève ses chaussures, pend son chapeau au pied du micro tandis que la musique se fond dans le riff qui introduit Formed a band. Pas de doute, il s'agit bien d'Art Brut et le guitariste à tête de prof de maths que j'avais vu au Pukkelpop a soit changé de look, soit quitté le groupe pour potasser ses développements de Taylor. (EDIT : La deuxième option serait la bonne.)

Il faut croire que je n'ai pas retenu ma leçon après le concert de Hard-Fi il y a quinze jours parce que, bien que légèrement excentré, je me suis encore retrouvé pile en face de l'endroit où Eddie Argos venait au bord de la scène haranguer la foule de ses adorateurs. Ce ne serait pas si grave (après tout, les nombrils de rock-stars, c'est passionnant) s'il n'avait pas la fâcheuse habitude de ponctuer ses phrases par un grand jeté de jambe en avant qui, configuration de la salle aidant, me faisait toujours craindre pour ma virilité. J'ai d'ailleurs eu droit en cours de concert à une petite tape sur l'épaule et à un "XXXXXX, pal !" du chanteur. Le mot XXXXXX couvert par le bruit ambiant était peut-être "Thanks" mais il est tout aussi probable que c'était le moins sympathique "Move". Je n'en saurai jamais rien. C'est en tout cas la première fois que je me fais directement interpeller depuis la scène et ça m'a mis étrangement mal à l'aise.

Cela dit, je n'allais pas rester très longtemps immobile à cette place. Bien que je n'aurais pas spontanément placé Art Brut dans la catégorie "groupe à pogo", le public s'est rapidement échauffé et dès le deuxième morceau, My little brother, le public s'est déchaîné sur ma gauche et dans mon dos. J'ai cru quelques minutes que je pourrais rester impassible en périphérie de la tourmente mais, la scène m'arrivant aux genoux et les violentes poussées dans le dos se multipliant, je me suis dit qu'il serait finalement moins dangereux et plus amusant de joindre le mouvement (quitte à le faire sans trop y croire ou en se trouvant légèrement hors-sujet). Ca faisait plusieurs années que je ne m'étais plus laissé aller comme ça, depuis le concert de Placebo au Botanique à l'époque du second album en fait (putain, sept ans.... Ca paraît long comme ça mais essayez de pogoter sur Elbow, les Nits ou Patrick Wolf pour voir). Force est de constater que, finalement, le pogo, c'est un peu comme le vélo, ça ne s'oublie pas (et je le dis d'autant plus volontiers que je ne sais plus rouler à vélo). Il faut juste sauter en rythme, alternativement suivre et contrer les mouvements de ceux qui vous entourent et ne pas perdre l'équilibre. Ce n'est franchement pas compliqué. La preuve, les fans de Korn y arrivent très bien. De plus, un pogo "ironique" (le mot de la soirée, indubitablement) convient parfaitement aux textes d'Art Brut, qui se veulent entre autres choses un commentaire cynique sur la rock'n'roll attitude. Particulièrement savoureuse est la présentation des musiciens qui termine le concert. Le chanteur les cite à tour de rôle et chacun se lance à l'énoncé de son nom dans un "solo" tellement court et basique que ça ne peut qu'être voulu, sans doute en guise d'éclatant pied de nez à ceux qui croient toujours que le rock est affaire de technique.

Eddie Argos est indéniablement le centre de toutes les regards. Il a d'ailleurs la curieuse habitude de s'adresser à ses musiciens en les appelant Art Brut, comme si le groupe s'appelait en fait Eddie Argos and the Arts Bruts. "Come On, Art Brut, let's play My Little Brother". Il saute dans tous les sens, descend se mêler à la foule et parle longuement entre les morceaux. Ses commentaires ressemblaient d'ailleurs beaucoup à ceux que j'avais entendus au Pukkelpop (notamment l'injonction que chaque membre du public aille former un groupe en quittant la salle) mais atteignaient indéniablement mieux leur cible ici devant 150 personnes que devant un parterre de fans de Marilyn Manson à moitié endormis.

Il est dommage que sa voix ait été systématiquement sous-mixée (au moins pour les spectateurs proches de la scène) car ce que j'aime le plus dans la musique du groupe est justement le fait que la voix y est prédominante, mais cela n'avait finalement guère d'importance. L'enthousiasme communicatif du chanteur et l'ambiance mise par les spectateurs suffisent largement à faire de ce concert un des plus jouissifs de l'année. D'ailleurs, j'ai acheté un tee-shirt. Si ça, ce n'est pas une preuve.

Sinon, ça n'a rien à voir mais je n'ai su que penser du fait que le concert de Vincent Venet qui avait lieu le même jour dans la grande salle de l'Ancienne Belgique était parrainé par... Bel RTL.

Vous aimez Rachel ? Vous adorerez Girls Aloud.

Puisque tout le monde est à présent convaincu que l'album de Rachel Stevens est un chef-d'oeuvre, je passe à la prochaine étape de mon plan diabolique en vous proposant d'écouter le nouveau single de Girls Aloud, Biology, ici.

La chanson commence comme Waterloo de Abba. Elle bifurque après 30 secondes et va flâner en Kylie-land tandis que la tension monte, monte, monte imperceptiblement jusqu'à la délivrance se produisant lorsque le refrain proprement dit arrive à 1:35, avec une mention spéciale pour les choeurs à 2:00... et puis tout recommence. Certes, ça ne vaut pas Negotiate with love, mais bon. Ce n'est pas Noël tous les jours non plus.

PLUS :
- Un extrait du formidable My life in the Bush of ghosts de David Byrne et Brian Eno ici.
- Le morceau de Micah P. Hinson pour la compilation en hommage aux Buckley dont j'ai déjà parlé.

mardi, octobre 25

Hangedup et The Silver Mt Zion Elegies, Botanique, 20 octobre 2005

La nouvelle incarnation de A Silver Mt Zion a attiré la grande foule ce jeudi au Botanique (on pouvait même voir dans le public le parolier de Coeur de Loup, c'est dire). The Silver Mt Elegies regroupe en fait quatre membres de ASMZ (Efrim, guitare+voix, Ian, basse+voix plus une violoniste et une violoncelliste qu'Efrim n'a pas jugé bon de présenter) et les deux membres de Hanged'Up (Eric, batterie, et Geneviève, violon), qui assuraient d'ailleurs la première partie.

Sur papier, Hanged'up semble être le résultat d'un pari absurde, genre "Et si on écrivait des chansons avec rien qu'un violon et une batterie ?", le genre d'idées qui ne devrait a priori pas mener à grand-chose. Pourtant, je garde de Hanged-Up le souvenir d'un concert éblouissant lors du K-RAA-K festival en 2003. Le batteur était impressionnant de technique (et un brin frimeur) et la violoniste parvenait toujours à faire décoller les morceaux dans un tourbillon de doubles-croches. Je me souviens avoir passé une petite heure dans un état proche de la transe, les yeux fermés, assis au balcon en balançant la tête dans tous les sens. Un moment de pur bonheur qui ne s'est malheureusement pas reproduit lorsque je les ai revus par la suite, sans doute parce qu'ils passaient alors en première partie d'un autre groupe Constellation et qu'il devait faire tenir leur set dans une petite demi-heure. Or, en live, les morceaux de Hanged'Up suivent tous le même canevas. Geneviève enregistre d'abord quelques boucles. On la voit penchée sur ces pédales jouant de temps en temps une note pendant que le batteur nous fait patienter en cultivant sa ressemblance avec François Truffaut et en démontrant l'étendue de sa technique sans quasiment faire de bruit (avec notamment un fabuleux tour de main qui semble lui permettre de frapper tous ses tambours en un seul mouvement circulaire). Chaque morceau commence donc par trois ou quatre minutes d'attente incompressible où pas grand-chose ne se passe. Dès lors, si ils veulent jouer tout ce qui est prévu sur la setlist, ils sont forcés d'écourter les morceaux et donc d'abréger les climax, qui durent finalement presque moins longtemps que la mise en place. C'est très frustrant. Je n'ai jamais l'occasion de m'installer réellement dans le rythme ou de faire la preuve de mon don inné pour le head-banging. Leurs concerts seraient à mon avis beaucoup plus prenants s'ils acceptaient de jouer deux ou trois morceaux en moins mais en prenant plus de temps pour les développer. Leur musique se prête très bien à la répétition (après tout, une bonne part de leur répertoire pourrait être vue comme des variations autour du concert pour violon de Philip Glass). C'est dommage qu'ils semblent avoir peur d'en abuser.

J'étais très curieux de voir comment la musique de ASMZ (l'apport de Hangedup est objectivement assez faible à première écoute) se transposerait sur scène. J'aime beacoup certains de leurs disques (et en premier lieu le EP Pretty Little Ligntning Paw paru l'année dernière) pour leur côté fantômatique et désolé. Les voix y semblaient tordues par la douleur et le chagrin. Du coup, ce concert risque de faire disparaître une part du plaisir que je prenais à écouter leurs disques. Je crois que je préférais les images que provoquaient en moi ces voix à la vue d'Efrim s'époumonnant à chanter dans le tube qu'il forme avec ses deux mains en porte-voix.

La totalité du concert est constitué de morceaux inédits qu'ils ont écrits en quatre semaines de répétitions pour un festival flamand (si j'ai tout bien compris), ce qui explique sans doute les multiples anti-sèches pendant aux pieds de leur micro. Ces nouveaux morceaux ne se différencient à vrai dire guère de ceux que l'on peut entendre sur les deux derniers albums. Les voix y sont exploitées de la même façon et la construction des morceaux est assez similaire. Plus grave, j'ai l'impression que la musique de ASMZ ne gagne rien à être vue sur scène (et perd même un soupçon du mysère qui fait son charme). Du coup, entre deux passages très réussis, je dois avouer avoir parfois trouvé le temps long. Une semi-déception donc.

Do they know it's Halloween?

Le single de charité au casting le plus indiscutable depuis Band Aid 2 (il y a même un des Sparks).

Sinon, mon billet de la semaine sur la Blogothèque est consacré à Rachel Stevens et reprend en gros ce que j'en ai déjà écrit ici. L'entièreté de la bande originale de Harry Potter et la coupe de feu semble par ailleurs être écoutable ici. Les fans de Jarvis Cocker sont aux anges.

samedi, octobre 22

Radio 21... In memoriam

Contrairement à ce que j'avais annoncé il y a quelques jours, je ne suis pas revenu ici sur l'affaire Jérôme Colin, en grande partie parce que je n'en savais pas assez pour en dire quoi que ce soit d'intéressant. Les rares informations qui ont filtré vont dans des sens contradictoires et, bien que j'aie instinctivement plutôt envie de prendre fait et cause pour Jérôme Colin, je me vois mal prendre une position ferme et argumentée sur une question dont, au fond, je ne sais rien. Il semblerait que les affrontements entre l'animateur et sa direction aient atteint des proportions intenables. Je ne vois guère ce que je pourrais faire d'autre qu'en prendre acte avec regret. De plus, il n'y a plus réellement d'enjeux pratiques. Jérôme Colin ne souhaite plus travailler pour Pure FM et une "solution serait en passe d'être trouvée" pour ce qui est de sa participation aux émissions télévisées de la RTBF, ce qui était au fond l'objet unique de cette impressionnante pétition en ligne : plus de 4000 signatures en moins d'une semaine).

Finalement, cette éviction n'est qu'une pièce de plus à verser au dossier qui documente l'Europe-2isation (ou l'NRJisation, c'est en gros pareil, en remplaçant Julien Clerc par K-Maro) de Pure FM. De le radio "de découverte musicale" que ses premiers mois d'existence avaient pu laisser espérer, on est passé progressivement à un rassurant robinet d'eau tiède. Les émissions qui disparaissent sont toujours celles où l'apport de l'animateur dans la programmation est le plus grand. Elles sont remplacées par des émissions où la playlist règne en maître. Il ne reste plus guère que le Rock Show qui s'éloigne un peu de la ligne musicale générale de la station (mais la musique qui y passe m'intéresse vraiment trop peu). Cette volonté de couper tout ce qui dépasse est sans doute la partie la plus désespérante de toute cette histoire.

Apparemment, une station de radio doit, pour se développer et gagner des auditeurs, réduire l'éventail des musiques qu'elle diffuse. Je n'ai jamais bien compris les raisons sous-jacentes de cet état de fait mais la multiplication des exemples (des anciennes radios libres à Pure FM) semble indiquer que l'on ne peut pas lutter contre cette évolution qui, comme la mondialisation de l'économie, serait inéluctable. Il semblerait que l'auditeur lambda veuille à tout prix entendre en boucle les 25 mêmes chansons et surtout que l'animateur qui les annonce ne se mêle pas d'émettre un avis, surtout négatif. Le rassurant confort de la répétition que rient ne vient jamais interrompre, un tapis sonore familier qui se déroule sans surprise.

Il existe pourtant quelques contre-exemples. Pourquoi ne peut-on pas par exemple avoir en Belgique (ou en France pour ce que j'en sais) une station comme Radio 1 en Grande-Bretagne, qui respecte scrupuleusement des play-lists en journée (puisque c'est apparemment la panacée universelle de la radio pour "jeunes") et laisse carte blanche à ses animateurs en soirée. Personnellement, quand j'écoute la radio, j'ai envie d'être pris par la main et emmené à la découverte de chansons ou de genres que je ne connais pas, ou mal. Sur Pure FM, ce sera dorénavant presque impossible. Je serais notamment très curieux d'avoir une courbe de l'évolution du nombre moyen de morceaux différents diffusés par semaine sur Pure FM depuis les débuts. Il a sans doute nettement diminué, tout en restant encore sensiblement plus grand que sur NRJ (pour combien de temps ?).

Alors que Jérôme Colin annonçait la sortie prochaine d'un nouvel album de Kate Bush, il passait Running up that hill et expliquait sur antenne que les fans attendaient ce nouvel opus depuis plus de dix ans (il sort dans dix jours). En revanche, le directeur qui l'a viré (suivant l'exemple des participants au Phorum de dourfestival.net, je l'appellerai Crédit Lyonnais) n'a dit que "Kate Bush, elle est complètement folle. De toutes façons, ce n'est pas un disque pour Pure FM." Quand Jérôme Colin avait une touchante propension à s'enthousiasmer pour tout (Radiohead) et n'importe quoi (KoRn), le directeur de la station avoue sans états d'âme sur antenne "Parfois, j'en ai jusque là de toutes ces musiques." C'est sans doute un beau résumé du problème.

De plus, lors de sa dernière émission, Jérôme Colin a mentionné sur antenne la disparition de Big Dan, bel hommage de la part d'une radio dont, idéalement, Big Dan aurait dû être le public-cible.

Au revoir Jérôme donc et, de plus en plus clairement, adieu Radio 21 (dont il ne subsiste décidément plus rien de l'esprit). Bah, il restera toujours Internet, avec ce concert audio de Neil's Children par exemple.

EDIT : Rien de tel qu'un bon film Bollywoodien pour résumer de manière limpide toute cette pénible histoire.

vendredi, octobre 21

Katrina and the Waves (hum)

L'obligatoire single de charité en faveur des sinistrés du cyclone Katrina est sorti. La vidéo peut être vue ici. J'ai un peu honte mais je dois bien avouer que je ne reconnais quasiment personne (Céline Dion, deux Backstreet Boys et, inexplicablement, Lee Ryan). Il me semble avoir entr'aperçu Garou aussi, mais que ferait-il là ?

EDIT : Rien, car ce n'était pas lui. La liste complète des participants est disponible sur le site consacré à la chanson (rubrique About Us) et l'ensemble fait un peu deuxième catégorie de stars quand même. Ca ne va pas aider à calmer ceux qui se plaignent que les habitants de La Nouvelle-Orléans sont considérés comme des citoyens de seconde zone.

Jarvis Cocker, Radiohead et les Wyrd Sisters

Un extrait de la BO de Harry Potter et la coupe de feu vient d'apparaître. C'est un drôle de mélange entre la voix de Jarvis Cocker (sorte de symbole absolu des années 90) et les chansons typiques de la pop britannique récente (de Franz Ferdinand à Art Brut), d'où une curieuse impression d'anachronisme.

mercredi, octobre 19

En attendant...

- Des extraits de l'album de Rachel Stevens sont disponibles ici ici (c'est loin d'être le meilleur) et . Je vous rappelle que vous devez absolument l'acheter.
- La vidéo pour Tristan de Patrick Wolf ici.
- Une Madeleine de 1996, La Nacelle de Hugo ici.

mardi, octobre 18

La fin d'une belle aventure.

J'en parlerai plus longuement demain mais je viens d'apprendre que Jérôme Colin, l'un des derniers animateurs de Pure FM réellement passionnés par la chose musicale venait de se faire virer. Je ne comprends pas grand-chose au pourquoi de cette décision mais il m'apparaît important de signaler aux autorités de la RTBF que beaucoup de gens sont tristes de voir que l'on ait pu transformer en moins de 2 ans l'excellente Radio 21 en une sorte d'"Europe Fun 2". Je suis triste.

Pétition ici. N'hésitez pas à signer. Ca ne sert pas à grand-chose (il suffit de voir Tyan, réduite à vendre je ne sais quel produit dans les pages de pub) mais ça soulage.

samedi, octobre 15

Paul Kalkbrenner

Ceci n'est pas loin d'être génial, quelque part entre Vangelis, la chevauchée des Walkyries et Brian Eno. Depuis le temps que j'entends parler du label BPitch, il faudra bien un jour que je m'y intéresse.

Hung up

Le nouveau single de Madonna est disponible ici. Je ne sais trop qu'en penser. Il semble que le but soit ici de s'éloigner de la pop au sens strict pour faire de la dance (après tout, le prochain album s'intitule Confessions on a dancefloor). On est à la limite plus proche de ces single trance que les anglais aimaient tant au début des années 2000 (de Alice Deejay à Ian Van Dahl,... ce genre) que de la pop au sens strict. Les mélodies sont réduites à leur plus simple expression. Restent donc le beat, imperturbable, et le sample (ironique ?) de Abba pour faire bouger les jambes. Peut-être cela suffit-il, après tout.

vendredi, octobre 14

Cerisiers roses et pommiers blancs

Mon billet du jour sur la Blogothèque est consacré à Richard Gotainer.

Sinon, un extrait du nouvel album de Boards Of Canada est disponible ici et un morceau de Apoptygma Berzerk ici (celui ou celle qui peut me rappeler d'où proviennent les sons de cloche gagne toute ma gratitude).

jeudi, octobre 13

John Peel

La BBC a décidé qu'aujoud'hui serait le John Peel Day. Liste des programmes ici. Le tout peut s'écouter à partir de cette page.

+ le billet de Flum ici.

mercredi, octobre 12

Encore de la musique

- Quand l'Angleterre ciselait de la pop à guitares (Cocteau Twins, Slowdive, AR Kane)
- Mon esprit pervers prend pas mal de plaisir à écouter cette reprise toute en subtilité de First We Take Manhattan de Leonard Cohen.

mardi, octobre 11

Adoucissons les moeurs

- La musique actuelle de Modeselektor semble assez différente de ce que j'avais entendu en live l'année dernière, mais ça reste sympathique tout plein.
- Le nom OMC ne m'évoque rien (en musique j'entends). En revanche, le titre How bizarre m'évoque vaguement une petite comptine hip-hop sortie il y a quelques années, ici reprise par les joliments nommés The Diskettes. Sur la même page, un nouveau massacre de V/Vm, dont à ma grande honte je ne parviens plus à identifier la victime. De qui était encore cette chanson ?

PLUS :

- 2 inédits des Talking Heads (période Remain in light)

vendredi, octobre 7

Un peu de musique pour se changer les idées.

- Tout ce que vous avez toujours voulu savoir (en Portugais) sur le nouveau single de Madonna et son sample de Abba sans jamais avoir osé le demander.
- The Magic Numbers reprennent Crazy in Love de Beyonce.
- Il n'y a pas que moi qui le dis, même les webzines indés les plus prestigieux s'y mettent.

Hard-Fi, Ancienne Belgique, 05 octobre 2005

Le club de l'Ancienne Belgique est assez petit et peut sans doute difficilement contenir plus que 200 personnes. C'est peu pour le premier concert en Belgique de la "nouvelle sensation anglaise" (la 253ème depuis le début de cette année), Hard-Fi. J'ai déjà dit ailleurs tout le bien que je pensais de leur premier album, impressionnante collection d'hymnes pop imparables qui pourraient tous être le tube emblématique de groupes moins doués. The Ordinary Boys, par exemple, seraient sans doute moins ordinaires s'ils avaient dans leur répertoire un Cash Machine ou un Tied up too tight.

Lors de la petite heure de concert, le groupe rejouera l'album quasiment dans son intégralité. Il n'y a guère que Move On Now que je ne suis pas tout à fait sûr d'avoir entendu. Les versions live sont assez conformes aux versions studio, d'autant que toutes les parties de synthé sont diffusées sur bande. Dommage, car il y a peu de spectacles plus distrayants que celui fourni par des claviéristes prenant des poses de guitarkeyboard-hero, comme vous le confirmerait n'importe quel DVD live de Duran Duran (si une telle chose existe).

Ils étaient quatre sur scène : le bassiste à gauche (qui chante, on se demande un peu pourquoi, la plupart des choeurs en voix de tête), le guitariste à droite, le batteur au fond et, au centre de la scène, le chanteur-guitariste Richard Archer. Il est à moins d'un mètre de moi, une distance qui s'est avérée être largement inférieure à la "distance minimale de confort". J'ai ainsi dû rattraper en catastrophe le pied du micro avec la main avant qu'il ne se fracasse sur mon épaule (ces petites choses sont plus lourdes qu'on pourrait le croire), j'ai failli deux ou trois fois être éborgné par le manche de sa guitare et par son micro et je suis à peu près sûr que les gouttes qui me tombaient parfois sur la figure n'étaient pas de la pluie mais des postillons et/ou de la sueur.

On pourrait croire que je me plains là mais en fait, le principal intérêt de ce concert fut bien de me mettre (littéralement) face-à-face avec le chanteur d'un de ces groupes anglais surhypés que j'affectionne, dont j'écoute souvent les disques mais que j'ai rarement l'occasion de voir en concert, et sûrement pas d'aussi près. Le grand rideau à l'arrière de la scène arbore fièrement "Hard-Fi in operation" et la musique d'entrée (le thème d'Il était une fois dans l'Ouest) dénote un groupe qui n'a pas peur de se mettre en scène comme des U2 en devenir, même si l'exiguïté de la salle vient légèrement tempérer l'impression de grandeur qu'ils espèrent sans aucun doute créer.

Le concert en lui-même est assez basique. Les chansons s'enchaînent à la mitraillette et l'interaction musiciens-public est réduite à sa plus simple expression. Richard Archer a parfaitement intégré la gestuelle de l'indie-star anglaise en pleine éclosion. Il aboie ses paroles, le menton en avant, son regard vague semblant chercher sur le mur du fond une raison valable de ne pas regarder directement son public. A certains moments, il se penche vers l'avant (c'est en général le moment où je me penche vers l'arrière et regrette de ne pas avoir pris de parapluie). A d'autres, il va faire un petit duel de guitares avec son guitariste ou son bassiste. A la fin, il nous dit que nous avons été "an amazing audience", quand bien même le public a été assez statique (moi le premier). Rien de bien neuf donc. Une mécanique scénique qui a fait ses preuves, efficace et bien huilée, même s'il m'a fallu un peu de temps pour rentrer complètement dans l'ambiance. Les morceaux sont formidables (je ne le répéterai jamais assez) mais on ne gagne a priori pas grand-chose à les voir en live, sauf peut-être la surprise de constater que le deuxième instrument de prédilection du chanteur est le mélodica ou bien que l'une des causes de la popularité du groupe semble être son discours. Le NME avait d'ailleurs comparé Hard-Fi à The Streets pour leur manière de "chroniquer l'ennui d'une ville de province (Staines dans leur cas), les boulots merdiques que l'on se sent obligés d'accepter pour pour pouvoir se torcher la gueule honnêtement durant le week-end" (je paraphrase ce que j'ai compris du propos de Living for the weekend). Pourtant, aveuglé par la brillance musicale des chansons, je n'avais jusqu'ici pas du tout fait attention à ce qu'elles racontaient, un oubli que je m'empresserai de réparer en allant jeter un oeil sur les paroles (qui sont disponibles sur le site officiel du groupe ).

Je termine en disant qu'un groupe qui reprend en concert Seven Nation Army des White Stripes en modifiant la ligne de basse (oui, je sais ce n'est pas de la basse mais on fera comme si) et en ponctuant les refrains par des hurlements de loup ne peut pas être complètement mauvais.

Dans un peu plus de deux semaines, je remets ça au même endroit avec Art Brut.

Setlist approximative (plus sûr de l'ordre des morceaux entre 4 et 8) :

01. Intro
02. Middle Eastern Holiday
03. Gotta Reason

4-8. Do Better
Tied up too tight
Unnecessary trouble
Sick of it all (inédit, reprise ?)
Feltham is singing out

09. Seven Nation Army
10. Cash Machine
11. Hard to beat
----
12. Levi Stubbs (le chanteur seul à la guitare acoustique)
13. Stars of CCTV
14. Living for the weekend

PS : En attendant le début du concert, j'ai souvent jeté un regard vers la porte d'entrée de la salle, m'attendant à voir entrer un grand type à lunettes, qui avait toujours le chic pour aller aux mêmes concerts que moi (ainsi qu'à beaucoup d'autres). Il n'est pas venu. Je viens d'apprendre qu'il était décédé le week-end dernier. C'était devenu un ami, même si je ne le voyais guère que dans les salles de concert ou les festivals. Il avait également disséminé quelques commentaires sur ce blog. Ce billet lui est dédié. R.I.P. Big Dan.

jeudi, octobre 6

Doléances

Cet individu est dangereux. En un peu moins d'une heure, il m'a envoyé un pied de micro dans la figure et a manqué de m'éborgner avec son micro et le manche de sa guitare. Il a de plus abondamment postillonné et m'a arrosé de gouttes de sueur pendant tout le concert.

Je vous en dirai plus demain.

mardi, octobre 4

Opération humanitaire

Même quand on aime la pop contemporaine (au sens où je l'entends ici, c'est-à-dire de Britney Spears à Robbie Williams en gros), il faut bien reconnaître que, bien qu'à peu près tout le monde peut sortir un jour un single imparable, rares sont les albums récents qui tiennent la route sur la longueur. Dans la plupart des cas, on peut se retrouver avec une poignée de bonnes chansons et le reste de chutes de studio dont même un éliminé au premier tour de Pop Idol Liechetenstein ne voudrait pas (les premiers albums de Britney Spears ou les albums récents de Kylie Minogue sont de bons exemples). Parfois, un petit miracle survient et on découvre un album qui parvient à être aux 2/3 ou aux 3/4 convaincants (In the Zone de Britney Spears, Celebrity de *Nsync, Schizophrenic de JC Chasez ou même Millennium des Backstreet Boys, bien qu'il faudrait sans doute que je réécoute ce dernier). Cependant, les albums complètement réussis sont très rares. La sortie la semaine prochaine de, Come and get it, le deuxième album de Rachel Stevens est donc un véritable événement.

Voici huit raisons qui expliquent de manière scientifique pourquoi vous vous devez de l'acheter sans tarder.

1 - Contrairement à la plupart des chanteuses pop (oui, oui, Britney, c'est à toi que je parle), elle ne se sent pas obligée de nous infliger deux-trois ballades 'à voix' pour prouver à ses détracteurs qu'elle n'est pas qu'une machine à faire danser dans les discothèques mais est aussi capable de mettre de la substance et de l'émotion dans ses chansons. Ce besoin de se voir reconnaître du "talent" donne souvent de très mauvaises chansons et ceux qui ont besoin de leur dose de profondeur et de grands sentiments quand ils écoutent de la musique n'ont qu'à se rabattre sur James Blunt.

2 - Some Girls explique (littéralement) comment, pour réussir, il faut parfois faire des petites gâteries à son producteur (Richard X en l'occurrence) en précisant que l'on peut toujours faire passer le goût (première étape vers l'oubli) en buvant une coupe de champagne.

3 - It's All About Me est sans doute la chanson la plus faible de l'album (c'est la seule dont l'écoute ne me fait pas penser 'Waow. Voilà une très bonne chanson pop'). Elle contient néanmoins un sample éhonté de The Cure qui fera pâlir d'horreur les Goths les plus livides, ce qui fait de cet album l'équivalent musical d'un paquet de Persil.

4 - Toutes les chansons de l'album pourraient être des singles. D'ailleurs, à y bien regarder, quatre l'ont déjà été (Some Girls (le meilleur single de 2004), Negotiate with love, So Good ou le tout nouveau tout chaud I said never again (and here we are)). On peut d'ailleurs se demander si le fait de sortir quatre singles avant la sortie d'un album n'est pas une très mauvaise technique commerciale. Qui ira acheter un album dont il connaît déjà presque le tiers des chansons ? Moi évidemment... et vous, puisque vous vous devez de l'acheter sans tarder.

5 - Pour plein de raisons, la pop-music est dans une mauvaise passe commerciale, même en Grande-Bretagne, qui est pourtant son berceau historique. Tout indique que cet album (tout comme Schizophrenic l'année dernière) sera un désastre commercial. Or, si Rachel Stevens ne vend pas un nombre suffisant d'albums, il est probable que les chansons pop qui seront écrites dans le futur par les producteurs impliqués sur cet album seront à l'avenir refilées à Kelly Osbourne, qui se forcera à les chanter en prenant un air misérable tout en déclarant à qui veut l'entendre que son papa est un rockeur et qu'elle méprise donc la pop-music. Notre monde moderne comporte déjà bien assez d'hypocrisie pour ne pas ainsi en rajouter une couche.

6 - J'ai entendu il y a deux semaines So Good en faisant mes courses au supermarché alors que, à ma connaissance, aucun disque de Rachel Stevens n'est jamais officiellement sorti en Belgique. J'ai chanté en play-back et esquissé un pas de danse entre deux rayons et ai failli laisser choir mes douze pots de yaourt aux ananas (ma drogue de prédilection). Il s'agit donc d'un disque subversif qui s'attaque frontalement à la société de consommation... un peu comme les Sex Pistols, mais avec un plus beau sourire.

7 - Kylie Minogue est occupée à se soigner. A en juger par le single, le prochain album de Madonna promet d'être franchement embarrassant. Les nouveaux morceaux de Britney Spears laissent plutôt circonspects, d'autant que tout le monde sait que le premier album post-maternité d'une chanteuse est toujours un loukhoum écoeurant plein de divagations sur le sens de la vie et le bonheur de la transmission. Il ne reste donc que Rachel Stevens pour défendre la pop musique anglo-saxonne contre les assauts de James Blunt et Il Divo.

8 - Les clients Amazon n'ont qu'à cliquer ici, ce qui fait de l'achat de l'album le meilleur rapport plaisir sur effort depuis l'invention de la sieste en hamac entre deux palmiers.

Si avec de tels arguments vous n'êtes pas convaincus, il ne me reste plus que les yeux pour pleurer.