La vitesse à laquelle se succèdent les nouveaux groupes anglais sur le marché est telle qu'il est impossible de s'intéresser à tous. Il faut choisir ses favoris sur base d'une ou deux chansons, s'y tenir et faire l'impasse sur tous ceux qui n'ont pas résussi à immédiatement accrocher l'oreille. A ce petit jeu, mes nouveaux chouchous sont Hard-Fi et leur album Stars of CCTV.
En quoi Hard-Fi se démarquent-ils de la multitude de groupes qui sont venus avant et de la foule de ceux qui, n'en doutons pas, viendront après ? La réponse la plus honnête serait sans doute de dire "en très peu de choses". De nouveau, les chansons tentent de faire danser en utilisant l'instrumentation du rock. De nouveau, les refrains sont bourrés de choeurs qui font 'na na na na' ou 'yeah yeah yeah' (Tied Up Too Tight est presque Kaiser Chiefsien dans la luxuriance de son champ lexical). De nouveau, des touches de claviers viennent enrichir le son (Living for the weekend sonne tellement comme une chanson des Killers qu'elle doit sans doute acheter ses costumes à paillettes à Salt Lake City), ce qui nous éloigne encore un peu plus de cette époque douloureuse et pas si lointaine où le lo-fi et le minimalisme guitare-batterie régnaient en maître, (Get Behind Me, suiveurs ?). De nouveau, l'album comporte une chanson calme censée nous montrer que le groupe est également capable de profondeur et qu'il y a de la substance derrière la brillance des morceaux rapides (Move On Now m'évoque la reprise de Mad World par Gary Jules). De nouveau, les refrains parviennent souvent à emballer le rythme et à provoquer une envie quasi-irrépressible de remuer les guibolles (Hard to beat est de ce point de vue particulièrement redoutable). De plus, pour bien faire comprendre à l'auditeur distrait quelles sont leurs influences, le chanteur reprend les mêmes tics vocaux que Kele de Bloc Party (c'est particulièrement frappant sur Gotta Reason).
A la question "Hard-Fi fait-il en gros la même chose que ce que Bloc Party, The Killers et Kaiser Chiefs nous proposent déjà depuis deux ans ?", il faut donc sans doute répondre oui. En revanche, la réponse à la question "Peut-on donc passer son chemin sans regrets ?" est moins claire. Contrairement à ceux de Kaiser Chiefs ou de The Killers, cet album est d'un niveau très constant. Ici, toutes les chansons (sauf une) sont des tubes en puissance, avec une diversité de genres et d'atmospshères suffisante pour qu'on n'ait pas l'impression d'écouter une succession de déclinaisons de leur seule bonne idée.
Cela dit, l'essentiel n'est pas là. S'intéresser à un groupe juste parce qu'il fait de la bonne musique serait en effet d'une banalité affligeante. Suite à une réflexion approfondie sur mes coups de coeur des derniers mois, je suis arrivé à la conclusion que mes élans répondaient en fait à une logique très précise et d'une objectivité à toute épreuve, comme il se doit.
En fait, je ne m'intéresse qu'aux groupes dont le nom comporte deux mots, moins de dix lettres, et pas de "The" (le "The" est ringard depuis au moins 2002) : Bloc Party, Art Brut, Hard-Fi, Black Wire, etc. Cette manière de faire le tri m'apparaît après tout aussi valable qu'une autre. Ce n'est pas comme si j'avais à me défendre devant un jury. Attendez-vous donc à me voir porter aux nues durant les prochaines semaines Pink Vomit, Dirty Rugs et Vine Leaf. Je promets de rester intransigeant face à Daft Punk et Anal Cunt cela dit. J'ai ma fierté.
LIEN : Trois vidéos à regarder ici.
1 commentaire:
Et Meat Loaf ?
(PS : encore un joli post)
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