Le niveau d'exigence que je m'autorise vis-à-vis d'un disque dépend fortement du prix auquel je l'ai acheté. J'accepte évidemment plus facilement d'être déçu par un disque payé 5€ que par un disque payé 20. En conséquence, je suis une proie facile pour les soldes et autres promotions ponctuelles. Un disque auquel je n'avais pas accordé un deuxième regard lors de sa sortie devient une tentation presque irrésistible lorsque son prix décroît. J'ai ainsi acheté au mois de juillet un grand nombre de disques à 6€, dont je n'avais jamais sérieusement envisagé l'achat à 14, ce qui me donne l'impression idiote d'avoir fait une économie de 8€ alors que le relevé bancaire le plus rudimentaire me confirmerait évidemment que j'en avais en fait dépensé 6. J'ai ainsi acheté les deuxièmes albums de The Music, de Radio 4 et de The Bees par exemple, des disques qui ne sont pas complètement sans intérêt (je les avais tous déjà écoutés une fois à l'époque de leur sortie) mais qui me permettent surtout de satisfaire le démon de la collection qui, tapi au fond de moi, ne demande qu'à m'encourager à la dépense quand les conditions s'y prêtent (et c'est souvent).
La redoutable promotion proposée par un grand magasin agitateur durant ce mois de juillet fut particulièrement redoutable pour mon portefeuille car elle faisait passer un grand nombre de disques (à condition qu'on les achète par groupes de 4) sous la palier symbolique des 6€, en-dessous duquel les mailles de mon filtre à l'achat deviennent nettement plus lâches. A chaque visite au magasin (une fois par semaine en moyenne), je me retrouvais ainsi avec quatre disques à 6€, dont une bonne partie de trucs qu'ils ne me seraient jamais venus à l'idée d'acheter autrement, notamment cinq albums de The Virgin Prunes, un groupe dont je ne connaissais jusque là qu'une vague compilation écoutée (et appréciée) tout à fait par hasard suite à une méprise avec The Electric Prunes.
Ma résolution pour l'année qui vient (c'est que, voyez-vous, c'est mon anniversaire aujourd'hui) est de ralentir sensiblement le rythme de mes achats. Nous verrons si je m'y tiens. J'ai déjà largement plus de disques que je ne peux en écouter. Dès lors, pourquoi en acheter d'autres ? "Sans doute parce qu'il existe des milliers de disques formidables que tu ne connais pas encore", me souffle un vent mauvais, comme dit si bien Verlaine (et Gainsbourg).
Pour terminer ce tour d'horizon économico-pathologico-culturel des affres du collectionneur compulsif, je m'en voudrais de ne pas joindre ma voix au choeur grandissant de ceux qui vouent aux gémonies les dispositifs anti-copie sur les CD. Comme l'ont peut-être déduit ceux qui ont regardé la liste des disques que j'ai mis en vente, j'ai acheté les rééditions des cinq premiers albums des Tindersticks. Dans l'ensemble, je ne le regrette pas, le contenu des disques bonus vaut le coût. Malheureusement, les dernières plages des deux premiers albums (qui font plus de 75 minutes) ne passent plus sur mon lecteur. Je suis donc contraint de conserver les premières éditions de ces deux albums juste pour pouvoir les écouter en entier. Encore un exemple où les acheteurs respectueux des lois se retrouvent le Beck dans Low.
Bon, c'est pas tout ça, mais on n'est pas sur le blog de "60 millions de consommateurs". Parlons un peu musique.
1 commentaire:
personne ne te l'a souhaité ici? Joyeux anniversaire encore une fois!
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