Sparks - Hello Young Lovers (Gut)
Qui aurait cru que, plus de 35 ans après leur premier album, les Sparks seraient encore capables de provoquer des débats aussi animés ? J'ai déjà raconté ici la révélation qu'avait été pour moi Lil' Beethoven, leur précédent album. J'étais donc très impatient d'écouter ce nouvel album, le premier dont j'aie vraiment attendu la sortie en direct. Je dois malheureusement admettre que, lorsque la première plage de l'album commence, cette impatience est dans un premier temps amèrement déçue. Dick Around est en effet un véritable foutoir, fait de lambeaux de mélodies et d'orchestration qui semblent n'avoir aucun rapport les uns avec les autres. On retrouve en gros les mêmes idées directrices que sur Lil Beethoven : jeu sur les répétitions, orchestrations imposantes, enchevêtrement de thèmes et de contrethèmes (ils doivent être un des rares groupes pop à réellement utiliser les techniques du contrepoint), mais rien ne fonctionne. Après un morceau, on sait déjà que ce ne sera pas un des meilleurs albums du groupe. Waterproof est un autre morceau bancal, qui semble n'aller nulle part. Heureusement, l'album contient également quelques sommets qui font très vite remonter l'enthousiasme. As I Sit Down To Play The Organ At The Notre-Dame Cathedral est clairement pour moi le meilleur moment du disque. Russell y chante notamment cette phrase grammaticalement boiteuse mais très drôle : "As I sit down to play the organ at the Notre-Dame cathedral, you know you're gonna get upstaged by Him". Metaphor explique également que "Chicks, dig, dig, d-i-g, dig, dig, metaphors. Use them wisely, use them well. And you'll never know the hell of loneliness.". Cet humour omniprésent fait partie intégrante de la musique des Sparks et permet de faire digérer aux estomacs trop sensibles le caractère un peu "too much" et pour certains assez prétentieux de leur musique. Pourtant, si les compositions des Sparks sont souvent complexes, elles restent très accrocheuses. Je défie quiconque à la seconde écoute de Rock, Rock, Rock de ne pas se sentir obligé de reprendre en choeur : "I will rock, rock, rock, like a mother, like a mother, like a mother.". Donc, en résumé, oui, cet album est sensiblement moins bon que le précédent (mais bon, Lil Beethoven était un pur chef-d'oeuvre) mais une discographie qui couvre plus de trois décennies a le droit de connaître des hauts et des bas et ça me réconforte de savoir que les frères Mael sont toujours bien présents.
- Liens : Site officiel, MySpace
- A écouter : Rock Rock Rock (mp3), Perfume (video)
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Our Brother The Native - Tooth and Claw (Fat Cat)
J'avais découvert le groupe l'année dernière lors de son concert au Fat Cat Festival, où ils avaient été comme un îlot paradisiaque fait de mélodies et de voix douces perdu au milieu d'un océan de bruit. Ecouté sur ma chaîne, la musique de Our Brother The Native perd un peu son rôle de contraste rassurant et ne reste finalement qu'une sorte de CocoRosie au masculin, avec ce que cela peut comporter d'irritant. Voix d'enfants, bruits d'oiseau et nappes de guitare acoustique se mélangent pour former une musique rêveuse et champêtre, sorte de post-rock ambient et ludique. Un disque qui s'écoute avec plaisir mais qui, une fois terminé, ne laisse presque aucune trace.
- Liens : Site officiel, MySpace
- A écouter: Apodiformes (mp3), une video live du Fat Cat Festival
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Mogwai - Mr Beast (Rock Action/PIAS)
J'avais quitté Mogwai en assez mauvais termes. Leur album studio précédent (Happy Songs For Happy People, 2003) me semblait à la limite du désastre. Le groupe avait entièrement perdu la rage de ses débuts sans avoir tout à fait osé se recycler dans la musique finement ciselée qu'ils étaient pourtant capables de produire. Que ce soit sur disque ou en concert, leur musique sonnait faux, comme s'ils se forçaient à faire du bruit sans trop y croire, pensant que c'était tout ce que l'on attendait d'eux. Pour tout dire, je considérais le groupe comme complètement fini. J'avais tort. Cet album, sorti au premier semestre (ils en ont sorti un autre depuis, j'y reviendrai), présente un groupe au meilleur de sa forme, semblant avoir enfin retrouvé la recette-miracle qui leur permettait sur Come on Die Young ou Rock Action de concilier un sens très sûr de la mélodie avec les brusques variations de volume qu'ils affectionnent. L'album commence par un Auto Rock en forme de long crescendo où une mélodie au piano se voit progressivement adjoindre des coups de butoir de basse et de percussion. Le morceau suivant, Glasgow Mega-Snake, est irrésistible et représente à mon avis ce qu'ils ont fait de mieux dans le genre "déluge de guitares". Celui qui suit est une sorte de ballade au vocoder. Tout l'album oscille ainsi entre ces deux pôles typiquement Mogwaiens que sont le bruit (la fureur) et le calme (la suspension), mais il le fait avec une maestria et un naturel auquel le groupe avait cessé de nous habituer. Il faut reconnaître que l'album s'essouffle un peu dans la seconde moitié (au moins jusqu'au We're No Here final), mais je suis tellement content de retrouver le Mogwai que j'aime que je suis tout prêt à faire comme si de rien n'était.
- Liens : Site officiel, MySpace
- A écouter : Glasgow Mega-Snake (mp3), Friend Of The Night (video)
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1 commentaire:
Pas d'accord sur les Sparks, je le trouve 10 fois meilleur et excitant que Lil' Beethoven cet album. Pas une seconde à retirer.
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