vendredi, décembre 2

Scandale, scandale...

Les classements de fin d'année dans la presse musicale seraient-ils en partie édités pour répondre à des impératifs éditoriaux ? C'est en tout cas ce que prétend un blog anglais à propos du classement publié cette semaine dans le NME. Bon, un "Sus à la corruption ! Vendu ! Brûlons ce torchon tabloïde !" pourrait sans doute résumer succinctement les réactions provoquées par cet article mais bon, y a-t-il encore des gens qui prennent ces classements pour argent comptant ? (A part le mien évidemment qui est forcément au-dessus de tout reproche.)

D'autant que je dois avouer comprendre sans peine que le rédacteur en chef du NME trouve génant que les deux personnalités ayant le plus souvent fait la une cette année (Oasis et Pete Doherty, dont les frimousses en une garantissent des ventes en kiosque supérieures de 30% à la moyenne selon des chiffres lus je ne sais plus où) ne soient pas repris en position utile dans le classement de fin d'année et ça ne me choque pas plus que ça qu'il les fasse arbitrairement remonter de quelques places. C'est une simple question de cohérence éditoriale. D'autant que ce n'est pas comme si un classement de 50 disques basés sur les votes de 25 rédacteurs (à vue de nez) avait une quelconque valeur scientifique. Ce qui me fait garder ma confiance (entendez par là "mon plaisir de lecture") dans le NME est que les chroniques des albums d'Oasis et Babyshambles au moment de la sortie ont été assez tièdes. Or, c'est bien au moment de la sortie que l'avis des critiques a le rôle le plus grand sur les ventes, non ? A moins que je ne sois en train de défendre l'indéfendable pour ne pas avoir à critiquer le magazine musical le plus drôle que je connaisse. Comme souvent, It's only Rock'n'Roll exprime sans doute le mieux ce que je pense.

PS : Si vous représentez une maison de disques et voulez m'offrir des vacances aux Maldives pour que votre poulain soit classé en 24ème position dans mon top albums à venir, écrivez-moi. L'adresse est dans la colonne de gauche. Merci d'avance. J'ai besoin de soleil.

PS2 : Vous pouvez aller regarder l'intégrale du récent concert en Islande de Sigur Ros ici. Ca devrait au moins vous faire oublier pendant deux heures le cynisme ambiant.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci pour cette analyse très interessante du NME-gate. Ca a l'air assez compliqué. D'un côté, que NME bidouille son classement, ou que celui ci ne soit pas vraiment objectif ne me suprend pas. De l'autre, l'argumentation du blog Londonist n'est pas très solide.
Ton retour sur les critiques tièdes d'Oasis et Babyshambles me semble très juste.
En tout cas, cette affaire secoue l'Angleterre puisque The Guardian en parle et que des blogs fameux (Take Your Medicine) appellent au boycott du NME ! Wow !
Beaucoup de bruit pour rien ?
Comme toi, je continuerai à lire le NME, car c'est "le plus drole", et je prends un vrai plaisir à le lire.

Pierre a dit…

Pour ceux que ça intéresse et puisque Franswa le mentionne, l'article du Guardian est ici :
http://www.guardian.co.uk/arts/news/story/0,,1656637,00.html
On y lit que le processus de compilation des classements de fin d'année est (inévitablement si on y réfléchit deux secondes) assez flou. Certes, il y a un vote au départ de l'ensemble des rédacteurs puis la rédaction se penche sur les résultats pour les toiletter, ce qui me semble un processus somme toute assez logique. Un simple vote des rédacteurs ne permettrait sans doute pas de créer automatiquement un classement utilisable des 50 meilleurs albums.

Reste à savoir quels sont les arguments qui prévalent lors de ce toilettage. Et là, ni le Londonist, ni Conor McNicholas ne sont très précis, sans doute parce que, le plus souvent, les raisons justifiant telle ou telle décision sont à peine conscientisées, mélange d'envie d'épater le bourgeois, de favoriser sa ville ou bien de garantir la pérennité de son salaire. Je ne crois en tout cas pas que le NME se soit fait intégralement dicter son classement par les maisons de disques.

michelsardou a dit…

Non, et puis il me semble que c'est comme ça tous les ans, et cé dans toutes les rédactions.