Scissor Sisters - Ta-Dah (Polydor)
J'avais beaucoup aimé le premier album éponyme des Scissor Sisters, pour son côté éhontément pop. On y sentait une joie de jouer et de s'amuser qui tranchait heureusement avec la morosité ambiante. J'attendais donc monts et merveilles de ce deuxième album, qui ne me semble malheureusement pas du tout à la hauteur du précédent. Je n'y retrouve plus la même innocence ludique (à part peut-être sur Kissing You Off, où on retrouve un peu du mordant de Filthy/Gorgeous). L'album sonne comme s'il avait été composé dans le seul but de répéter le succès du premier et le groupe semble au coeur d'un plan marketing cynique, que ce soit le packaging m'as-tu-vu de l'édition spéciale de l'album ou les collaborations ostentatoires avec Elton John, etc.. Il est facile pour un groupe qui sort son premier album d'apparaître frais, spontané et radicalement différent du tout-venant. C'est beaucoup plus difficile après avoir vendu 2 millions d'albums, enchaîné les tournées, les festivals et sillonné les plateaux télé du monde entier. Je suis le premier conscient que ces arguments sont parfaitement subjectifs et n'ont qu'un lien assez ténu avec ce que l'on peut objectivement entendre sur le disque. Pourtant, il colle assez bien à l'indifférence polie que m'évoquent ces chansons. La question de savoir si cette indifférence provient entièrement de l'album ou bien des a priori avec lesquels je l'ai abordé est une question trop complexe pour que je m'y attarde, d'autant qu'elle a perdu de son importance depuis que le trou laissé libre par les Scissor Sisters a été provisoirement comblé par Mika. Il est très possible que, avec le temps, je parvienne à réécouter cet album avec des oreilles neuves et à le réévaluer mais il semblerait que, malgré mes six bons mois de retard, ce temps ne soit pas encore arrivé. PS : J'aime beaucoup la manière dont Land of A Thousand Words se confond sur la fin avec le premier générique de Goldorak.
- Liens : Site officiel
- A écouter : Land Of A Thousand Words (video), She's My Man (video), Kiss You Off (mp3)
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Mojave 3 - Puzzles Like You (4AD)
Mojave 3 est un groupe auquel je m'intéresse depuis longtemps quasi-uniquement parce qu'il est signé sur 4AD. Leur premier album me semblait d'ailleurs avoir plutôt bien réussi la collision entre un certain esprit 4AD, fait de reverb éthérée, et une forme de pop légère et gentiment countrisante. Depuis, chaque nouvel album m'a semblé s'éloigner de ce fragile équilibre (que l'on retrouve par ailleurs assez bien sur le premier album de Gravenurst). La musique est devenue de plus en plus pataude, et les pochettes de plus en plus moches, celle-ci n'étant pas loin d'être affreuse. Si on excepte Most Days, les chansons de ce dernier album suivent un canevas country-pop-indé assez classique, avec quelques emprunts extérieurs (l'orgue de Kill The Lights, par exemple, me rappelle les Stranglers). Ce n'est pas indigne (même si Just A Boy, par exemple, est franchement médiocre) mais ça ne se démarque absolument pas des 500 albums du genre qui sortent tous les ans. En fait, ça fait au moins deux ou trois albums que je me dis que je devrais arrêter d'acheter les albums de Mojave 3, mais le prix assez bas et mon goût névrotique de la collection (salut kfigaro) m'en dissuadent. Si j'ai bien lu ma presse musicale ces derniers mois, le problème devrait trouver une résolution naturelle puisque le groupe a décidé de se séparer
EDIT : le site officiel dément les rumeurs de séparation.
- Liens : Site officiel
- A écouter : Breaking The Ice (video), Most Days (mp3)
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Two Gallants - What The Toll Tells (Saddle Creek)
Sans aucun doute un des groupes les plus hypés de 2006. Pensez donc. Deux Californiens mal rasés; un label top crédibilité; une musique qui fleure bon les grands espaces désertiques, le Deep South et le mauvais whisky; une voix éraillée qui évoque irrésistiblement le son du banjo ou de l'harmonica s'élevant la nuit au milieu du désert dans un western crépusculaire, que demander de plus ? N'est-ce pas là ce dont tout bon fan de musique américaine roots rêve secrètement ? Peut-être. Malheureusement, j'ai toujours été plus anglophile qu'américanophile et toujours préféré l'artificiel au roots. Je leur aurais donc volontiers suggéré de ne pas trop se reposer sur leurs lauriers après la plage 4. En effet, après un démarrage en fanfare (Las Cruces Jail, Steady Rollin' et Long Summer Day sont rigoureusement formidables), l'album se contente d'être juste bien, de dérouler des ambiances sans surprises et d'enchaîner des morceaux mid-tempo qui semblent tous interchangeables. Comme ce genre musical n'est a priori pas ma "tasse de thé" (encore cette foutue anglopathie qui ressort), j'ai besoin que mon attention soit relancée de temps en autre par un son inattendu, un changement de tempo ou, à défaut, d'être raide d'admiration devant une voix (comme pour Micah P.Hinson). Ici, je reste donc un peu en-dehors.... pour vous dire à quel point, j'irais même jusqu'à suggérer que ça ressemble parfois à du White Stripes. Brrrr.
- Liens : Site officiel
- A écouter : Steady Rollin (mp3)
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