mardi, janvier 31

Les albums de 2005 (X)

Je ne vous cacherai pas que cette entreprise de longue haleine commence à me peser. :)

Rachel Stevens - Come and get it (Polydor)
J'ai déjà beaucoup parlé de cet album, notamment ici. Je rajouterai donc juste que c'est indéniablement pour moi l'album le plus jouissif de 2005, celui que j'ai le plus écouté aussi. 13 chansons électro-disco dont 11 tueries. Le disque pop quasi-parfait que je n'espérais plus.

The Coral - The Invisible Invasion (Deltasonic)
Il existe très peu de groupes qui ne déçoivent jamais, dont chaque nouvel album parvient à retrouver le même niveau d'excellence. The Coral en est un. The Invisible Invasion est déjà leur 4ème album (ou le 3,5ème selon la manière dont on compte) et les 12 pépites de "pop parfaite" qu'il contient sont en tous points aussi précieuses que celles que l'on trouvait sur les précédents. Cela dit, cette admirable constance est aussi la limite d'un groupe qui semble parfaitement content de sortir tous les 18 mois un nouvel album dans la lignée des précédents, sans remise en question ni prise de risque. En conséquence, s'il ne déçoit jamais, il ne surprend pas plus. D'album en album, James Skelly chante toujours aussi bien (voire de mieux en mieux), les références sont toujoursà peu près les mêmes (pop 60s dévoyée par quelques tentations psychés) et on peut craindre pour le groupe une carrière à la Belle and Sebastian, celle d'un groupe extraordinaire qui rentre peu à peu dans le rang, sans jamais démériter vraiment. Bien que l'on puisse difficilement imaginer deux groupes plus différents dans leur ancrage social et leur dynamique que The Coral et Belle and Sebastian (nonchalance pétard contre enthousiasme boy-scout disons), leurs musiques ont pas mal de références communes et tous deux semblent avoir du mal à les dépasser, malgré l'engagement de producteurs extérieurs pour leurs derniers albums (Adrian Utley et Geoff Barrow de Portishead pour The Coral, Trevor Horn pour B&S). Cela dit, quand les albums sont aussi bons, il n'y a pas vraiment de raisons de bouder son plaisir.

Rufus Wainwright - Want Two (Geffen)
Comment se fait-il que cet album ait été aussi unanimement mal aimé ? Ceux qui ont surtout aimé les deux premiers albums de Rufus Wainwright n'y voient qu'un nouveau naufrage dans la pop pompière nouveau-riche de Want One. Les fans de ce dernier (ils existent, j'en connais au moins un) le trouvent raté et nettement inférieur à son prédécesseur. Du coup, ma conviction qu'il s'agit sans l'ombre d'un doute du meilleur album de Rufus Wainwright me laisse bien isolé. Pourtant, le morceau d'ouverture, Agnus Dei, est tout de même nettement plus digeste que l'écoeurant Boléro dégoulinant de crème Chantilly qui ouvrait Want One. Avec ses violons grinçants et ses mélopées arabisantes, elle démontre aussi une plus grande prise de risques, une louable volonté d'un peu gauchir son image. Cet album m'a intrigué et séduit dès sa première minute. Dans la foulée, Rufus Wainwright sort de sa besace une chanson pop quasi-parfaite, The One You Love, qui est peut-être le morceau de lui que je préfère. La suite de l'album recèle encore The Art Teacher, où le contraste entre sa voix nasillarde pleine de pathos et une ligne de piano minimaliste à la Philip Glass fonctionne à merveille, ou Old Whore's Diet, un hallucinant duo avec Antony d'inspiration sud-américaine (qui est aussi le moment-clé de ses concerts récents). Certes, toutes les chansons ne sont pas aussi formidables que ces trois-là et on s'ennuie parfois poliment mais il me semble malgré tout qu'il s'agit de son album le plus abouti. Apparemment, je suis un des seuls à le penser (à moins que l'un de vous, gentils lecteurs, me tiriez de ma solitude).

5 commentaires:

L'Anonyme de Chateau Rouge a dit…

Adrian Utley et Geoff Barrow avec The Coral? Et j'étais même pas au courant !
je desespere de voir un jour un nouvel album de Portishead....Ils étaient partis en Australie pour en faire un et depuis.... plus aucunes nouvelles, a part un concert mysterieux de soutient aux victimes du tsunami de decembre 2004.
Si tu as des nouvelles, j'en serais heureux !

L'Anonyme de Chateau Rouge a dit…

Et puis Rufus Wainvright est un type fabuleux dont j'ai loupé un concert gratos l'année derniere a l'Union Square et pourtant j'étais à deux pas....fait chié.

Ps: malheureusement pas eu les sous pour acheter son dernier album et puis j'aurais trop honte de le télécharger. ( avec ces satanés audioblogs, je deviens ethique ! )

Rom a dit…

C'est bizarre, je trouve que "Want one" et "Want two" vont très bien ensemble, très complémentaires : les "extravagances" de l'un contrebalancent la "sobriété" (si on peut utiliser ce mot concernant Wainwright fils) de l'autre.

Eric Aussudre a dit…

Rachel Stevens est une vraie tueuse mais beaucoup préfèrent se passer les oreilles au papier de verre et écouter Arcade Fire. Tant pis pour eux. Vous n'hésitez pas à braver les vents dominants et ça me plaît.

Anonyme a dit…

j'en dit tout le bien que je pensais de This love affair et The One You Love sur la blogothèque il y a peu....
et j'aime bien Want 1 aussi. Mais il paraît que je un un pervers doublé d'un vieux con.