Arctic Monkeys - Whatever People Say I Am, That's What I'm Not (Domino)
C'est quand je me retrouve à chroniquer l'avant-dernier album d'un groupe pour ma rétrospective de l'année que je me rends compte que j'ai pris un retard qui n'est pas loin de devenir grotesque...mais je vais faire comme si de rien n'était et, tant qu'à faire, prendre un air inspiré pour me lancer dans des pronostics à haut risque : "Il s'agit sans nul doute d'un groupe très prometteur, qui a tout pour devenir la voix de cette nouvelle génération de britanniques qui ont toujours connu Tony Blair et pour lesquels la britpop est tout au plus un sujet de conversations récurrent pour leurs parents. Ils viennent combler un manque et je ne crois pas me tromper en leur prédisant un brillant avenir. Des chansons comme I Bet You Look Good On The Dancefloor ou Fake Tales of San Francisco ont tout pour devenir des classiques et j'attends avec confiance leur deuxième album. Ils pourraient l'appeler Worst Favourite Nightmare par exemple." Plus sérieusement, j'ai beaucoup de mal à parler des Arctic Monkeys parce que la plupart de leurs chansons, bien que j'en reconnaisse les évidentes qualités, me parlent assez peu. C'est de l'indie-pop au son un peu crade, très efficace dans l'instrumentation, mais un peu déjetée dans les mélodies, pour cause de chant très influencé par le hip-hop. Il me manque donc les lignes mélodiques claires de We Are Scientists et Hard-Fi ou, à défaut, les clins d'oeil permanents d'Eddie Argos. En général, je fais rapidement l'impasse sur un groupe dont la musique ne m'intéresse pas plus que ça, et passe à autre chose. Pourtant, ici j'ai du mal, d'abord parce que le phénomène médiatique est intéressant et ensuite parce que je ne peux m'empêcher de les trouver extrêmement sympathiques (voilà, c'est dit), que ce soit à la télévision ou en interview. Ils semblent être parvenus à garder la tête froide, ce que de nombreux groupes qui n'ont eu que le dixième de leur succès semblent incapables de faire. Du coup, j'ai vraiment envie de les défendre mais ne parviens pas à trouver les bons mots pour le faire. Je pourrais parler de la gouaille d'Alex Turner, des riffs ravageurs, du swing étonnant de Dancing Shoes etc. mais ça sonnerait sans doute un peu forcé. Je dirais donc juste que j'aime plutôt bien cet album (surtout le début et la fin), que je peux même l'écouter avec plaisir mais que je ne suis clairement pas (plus ?) dans leur coeur de cible. Tant pis pour moi. Tant mieux pour eux.
Ps : Je suis le seul à vouloir chanter China Girl de David Bowie en écoutant Fake Tales of San Francisco ?
- Liens : Site officiel
- A écouter : Fake tales of San Francisco (video), Dancing Shoes (mp3)
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PS : En méga-bonus, Choo Choo, apparemment une démo mais que je soupçonne d'être une reprise. Si vous avez des infos à ce sujet, n'hésitez pas à faire passer.
Johann Johannsson - IBM 1401, a user's manual (4AD)
La "Nouvelle Musique" est un genre décidément casse-gueule. En retournant à la tonalité, en tournant le dos au discours déconstruit qui a dominé la création musicale depuis la guerre et en refusant de se priver du pouvoir expressif d'une belle ligne de cordes romantique, toute une génération de compositeurs "classiques" (de Pärt à Gorecki, en passant par Tavener) a réussi à renouer un lien avec le grand public, longtemps effrayé par les expériences sonores de la modernité musicale (même si j'aime beaucoup certaines oeuvres de Ligeti ou Webern par exemple), le revers de la médaille étant qu'une innombrable armée de suiveurs extérieurs au sérail classique se sont engouffrés dans la brèche pour créer leurs propres oeuvres néotonales d'obédience new-age ou relaxative (oh, le joli mot-valise). Cette introduction n'est pas pour dire que Johann Johannsson fait partie de ces nuisibles qui parasitent le genre avec leurs violons collants (je ne vais tout de même pas me mettre à dire du mal d'un membre d'Apparat Organ Quartet) mais son disque pâtit un peu d'une trop grande confiance en des recettes de composition qui sont progresivement devenues des clichés. L'album a été composé à l'origine pour accompagner un ballet sur le thème de l'informatique et et de l'obsolescence et je peux sans peine imaginer qu'en tant qu'accompagnement sonore d'une chorégraphie hiératique, la partition de JJ (Johannsson) fonctionne à merveille. Privée de son accompagnement visuel, son absence d'évolution harmonique et dynamique finit par gentiment lasser, ce qui fait que bien que l'écoute du disque soit parfaitement plaisante (et vivement conseillée comme musique d'endormissement), on n'en retire pas grand-chose (si ce n'est bien sûr le plaisir d'une bonne nuit de sommeil, ce qui n'est pas rien).
- Liens : Site officiel
- A écouter : IBM 1403 (printer) (mp3)
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The Zutons - Tired of Hanging Around (Deltasonic)
J'avais considéré le premier album des Zutons comme un pis-aller de luxe en attendant que The Coral sorte leur nouvel album. James Skelly ayant de nouveau pris une année sabbatique en 2006, j'espérais que cela puisse à nouveau être le cas ici. Hélas, la déception est cruelle. Certes, la pop rétro est toujours un genre qui me caresse dans le sens du poil et l'album contient dans ce genre deux ou trois bonnes chansons (dont l'increvable single Why won't you give me your love?) mais autour de ces quelques oasis bienvenues, j'ai du mal à trouver sur ce deuxième album de quoi étancher ma soif. Une chanson comme Someone watching over me, par exemple, semble interminable. Il est toujours difficile de mettre le doigt sur les raisons pour lesquelles un album ne fonctionne pas et, après avoir retourné le problème dans tous les sens, j'y ai renoncé. La couronne de meilleur groupe Deltasonic, un temps convoitée par les Zutons revient à présent clairement à The Coral, dont le prochain single est plutôt prometteur, même si sans surprises. Ne reste plus qu'à espérer qu'ils n'auront pas été trop perméables à l'esprit de Noel Gallagher, dans le studio duquel le prochain album du groupe a été enregistré.
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- A écouter : Why won't you give me your love? (video), How does it feel? (mp3)
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2 commentaires:
ça commence à relever de la névrose là...
Qu'est-ce qui relèvre de la névrose ? Le fait que je continue ma série en juin ? Ca relève pour moi plus d'une mauvaise gestion du temps que d'une quelconque névrose, mais bon, je ne suis pas le mieux placé pour poser un diagnostic. :)
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