Lors de la petite heure de concert, le groupe rejouera l'album quasiment dans son intégralité. Il n'y a guère que Move On Now que je ne suis pas tout à fait sûr d'avoir entendu. Les versions live sont assez conformes aux versions studio, d'autant que toutes les parties de synthé sont diffusées sur bande. Dommage, car il y a peu de spectacles plus distrayants que celui fourni par des claviéristes prenant des poses de
Ils étaient quatre sur scène : le bassiste à gauche (qui chante, on se demande un peu pourquoi, la plupart des choeurs en voix de tête), le guitariste à droite, le batteur au fond et, au centre de la scène, le chanteur-guitariste Richard Archer. Il est à moins d'un mètre de moi, une distance qui s'est avérée être largement inférieure à la "distance minimale de confort". J'ai ainsi dû rattraper en catastrophe le pied du micro avec la main avant qu'il ne se fracasse sur mon épaule (ces petites choses sont plus lourdes qu'on pourrait le croire), j'ai failli deux ou trois fois être éborgné par le manche de sa guitare et par son micro et je suis à peu près sûr que les gouttes qui me tombaient parfois sur la figure n'étaient pas de la pluie mais des postillons et/ou de la sueur.
On pourrait croire que je me plains là mais en fait, le principal intérêt de ce concert fut bien de me mettre (littéralement) face-à-face avec le chanteur d'un de ces groupes anglais surhypés que j'affectionne, dont j'écoute souvent les disques mais que j'ai rarement l'occasion de voir en concert, et sûrement pas d'aussi près. Le grand rideau à l'arrière de la scène arbore fièrement "Hard-Fi in operation" et la musique d'entrée (le thème d'Il était une fois dans l'Ouest) dénote un groupe qui n'a pas peur de se mettre en scène comme des U2 en devenir, même si l'exiguïté de la salle vient légèrement tempérer l'impression de grandeur qu'ils espèrent sans aucun doute créer.
Le concert en lui-même est assez basique. Les chansons s'enchaînent à la mitraillette et l'interaction musiciens-public est réduite à sa plus simple expression. Richard Archer a parfaitement intégré la gestuelle de l'indie-star anglaise en pleine éclosion. Il aboie ses paroles, le menton en avant, son regard vague semblant chercher sur le mur du fond une raison valable de ne pas regarder directement son public. A certains moments, il se penche vers l'avant (c'est en général le moment où je me penche vers l'arrière et regrette de ne pas avoir pris de parapluie). A d'autres, il va faire un petit duel de guitares avec son guitariste ou son bassiste. A la fin, il nous dit que nous avons été "an amazing audience", quand bien même le public a été assez statique (moi le premier). Rien de bien neuf donc. Une mécanique scénique qui a fait ses preuves, efficace et bien huilée, même s'il m'a fallu un peu de temps pour rentrer complètement dans l'ambiance. Les morceaux sont formidables (je ne le répéterai jamais assez) mais on ne gagne a priori pas grand-chose à les voir en live, sauf peut-être la surprise de constater que le deuxième instrument de prédilection du chanteur est le mélodica ou bien que l'une des causes de la popularité du groupe semble être son discours. Le NME avait d'ailleurs comparé Hard-Fi à The Streets pour leur manière de "chroniquer l'ennui d'une ville de province (Staines dans leur cas), les boulots merdiques que l'on se sent obligés d'accepter pour pour pouvoir se torcher la gueule honnêtement durant le week-end" (je paraphrase ce que j'ai compris du propos de Living for the weekend). Pourtant, aveuglé par la brillance musicale des chansons, je n'avais jusqu'ici pas du tout fait attention à ce qu'elles racontaient, un oubli que je m'empresserai de réparer en allant jeter un oeil sur les paroles (qui sont disponibles sur le site officiel du groupe ).
Je termine en disant qu'un groupe qui reprend en concert Seven Nation Army des White Stripes en modifiant la ligne de basse (oui, je sais ce n'est pas de la basse mais on fera comme si) et en ponctuant les refrains par des hurlements de loup ne peut pas être complètement mauvais.
Dans un peu plus de deux semaines, je remets ça au même endroit avec Art Brut.
Setlist approximative (plus sûr de l'ordre des morceaux entre 4 et 8) :
01. Intro
02. Middle Eastern Holiday
03. Gotta Reason
4-8. Do Better
Tied up too tight
Unnecessary trouble
Sick of it all (inédit, reprise ?)
Feltham is singing out
09. Seven Nation Army
10. Cash Machine
11. Hard to beat
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12. Levi Stubbs (le chanteur seul à la guitare acoustique)
13. Stars of CCTV
14. Living for the weekend
PS : En attendant le début du concert, j'ai souvent jeté un regard vers la porte d'entrée de la salle, m'attendant à voir entrer un grand type à lunettes, qui avait toujours le chic pour aller aux mêmes concerts que moi (ainsi qu'à beaucoup d'autres). Il n'est pas venu. Je viens d'apprendre qu'il était décédé le week-end dernier. C'était devenu un ami, même si je ne le voyais guère que dans les salles de concert ou les festivals. Il avait également disséminé quelques commentaires sur ce blog. Ce billet lui est dédié. R.I.P. Big Dan.
2 commentaires:
Merci pour ce joli récit. Je vais les voir en concert début novembre. J'essaierai de prévenir les filles présentes de ne pas trop se rapprocher des yeux bleus de Richard Archer : c'est un piège dangeureux !! J'ai bien accroché à leur album, la production de Living for the Weekend est démente! La reprise dub de Seven Nation Army est bien sympathique également. C'est marrant ces escapades dub pour un groupe de rock : The Dead 60s font ça aussi, je crois.
J'ai les ai vus au festival des Inrocks à Lille le 5 novembre dernier. Comme c'était un festival et qu'ils étaient les premiers à passer la set list était courte, je crois que ça n'a pas duré plus de 40 minutes. Contrairement à toi je ne connaissais absolument pas (j'étais venue à ce festival pour Kaiser Chiefs), j'avais déjà entendu mais je ne savais pas que c'était d'eux. Bref c'était une totale découverte et j'ai été conquise, séduite, charmée, je me suis empressée d'acheter l'album que j'écoute en boucle...
Ils n'ont pas joué la reprise de Seven Nation Army, dommage j'aurais aimé entendre ça...
Gros coup de coeur donc à voir et à écouter sans modération.
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