Parce que la musique est une chose trop importante pour être laissée à ceux qui la prennent au sérieux.
samedi, avril 28
mercredi, avril 25
(post-)Teenage (electro-)Mutant Ninja Turtle
J'ai toujours soigneusement évité de m'intéresser à la téléréalité, même d'obédience musicale et n'ai donc de Christophe Willem que le vague souvenir d'avoir lu des amateurs de musique blanchis sous le harnais s'extasier qu'il ait pu transformer une chanson de Boney M en morceau lounge pour salon chic, soit en gros l'antithèse de ce que j'attends d'un musicien. Je suis donc un peu étonné en découvrant quelques extraits de son premier album, qui semble être essentiellement orienté electro-pop. Elu produit de l'année n'est pas terrible, Double Je un peu meilleur mais la vraie surprise pour moi est Kiss The Bride qui semble être le chaînon manquant entre Le Sport, Partentaire Particulier et Bronski Beat. Il y a même du vocoder. Que demander de plus ?
Je me demande qui a écrit et produit l'album.
Je me demande qui a écrit et produit l'album.
lundi, avril 23
Lisa Gerrard, Cirque Royal, 17 avril 2007 (II)
(suite de ce billet)
Après une ou deux minutes d'intermède instrumental, Lisa remonte sur scène (les amateurs de chiffons seront ravis d'apprendre qu'elle a troqué sa roble bleue pour une robe blanche) et entame la seconde partie par un extrait de la très dispensable BO de Whale Rider. Ce sera le dernier temps faible d'un concert qui est sur le point d'entrer dans sa longue apothéose finale avec tout d'abord In Exile, le morceau d'ouverture de The Silver Tree où, comme pour Wandering Star, Lisa Gerrard redécouvre les joies du dépouillement et des vocalises arabisantes qu'elle avait un peu délaissées depuis quelques années.
Si je devais faire une liste de mes cinq morceaux de Dead Can Dance préférés, elle ressemblerait sans doute à ceci : Sanvean, Black Sun, Persephone, Avatar et pour finir le morceau par lequel j'ai découvert le groupe et qui reste sans doute à ce jour mon préféré : The Host of Seraphim (video). Je n'avais encore jamais eu l'occasion de l'entendre en concert et je ne me faisais guère d'illusions sur la possibilité que cela change aujourd'hui. Du coup, lorsque les deux coups de timbale introductifs ont retenti, j'ai murmuré un "Fichtre" légèrement incrédule. Sûrement, la Lisa Gerrard lymphatique et atone de la première moitié du concert n'allait pas oser s'attaquer à ce monument ! Et bien si. Non seulement elle l'a chanté, mais en plus elle l'a chanté en abandonnant enfin tous ses parti-pris précédents. Les trois premières minutes sont ainsi expédiées à fond de balle, résumées en quelques vocalises, réécrites presque (pour tout dire, elle commence sur un "aaaa" et pas sur le "iii" habituel, imaginez la révolution... un peu comme si Sarkozy se posait subitement en défenseur des "exclus et des blessés de la vie"). Manifestement, ce qui l'intéresse est d'arriver le plus vite au coeur du morceau, à la Modulation avec un grand M (ceux qui connaissent le morceau sauront de quoi je parle, les autres n'ont qu'à découvrir) et à partir de là de se laisser glisser dans les méandres des choeurs qui, à partir de la quatrième minute, conduisent le morceau à son terme.... Et tout ça au tempo original, pas ici de dilution dans le temps, le morceau interprété tel qu'il a été écrit, à mon grand soulagement.
Elle enchaîne ensuite avec Space Weaver (un des deux meilleurs morceaux de son dernier album) où, après une intro très atmosphérique, elle égrène deux-trois phrases ("My precious love can only come from above", possiblement un hommage à Aviateur de Véronique Jeannot.....ou pas) avant qu'une rythmique trip-hop n'entre en scène, faisant bifurquer le morceau vers le chef-d'oeuvre que Massive Attack n'écrira plus (quelque part entre Sly et Teardrop, la voix en plus). Si telle est la voie que Lisa Gerrard désire suivre à l'avenir, j'en serai ravi.
Le morceau suivant provient des tout débuts de sa carrière, Dreams Made Flesh, extrait du premier album de This Mortal Coil (oui, oui, celui avec Song To The Siren). La version studio faisait un usage intensif de son instrument de prédilection (le dulcimer, le yang chin, appelez-le comme vous voulez), qu'elle aurait apparemment perdu au cours de la tournée (?!). Michael Edwards est donc chargé de reproduire l'accompagnement au piano, ce qui apporte au morceau une forme de fragilité inattendue. Dans sa version studio, Dreams Made Flesh est sans doute la chanson dans laquelle le pouvoir incantatoire de la voix de Lisa Gerrard est le plus exacerbé, ce qui la met aux antipodes de la musique new-age, à laquelle quelques cuistres continuent pourtant de la rattacher. Ces syllabes mystérieuses, ces intonations extra-terrestres et la densité d'émotions qu'elles véhiculent sont presque terrifiantes. J'étais depuis toujours persuadé qu'un tel morceau ne pouvait résulter que d'une improvisation touchée par la grâce. Il me paraissait impossible qu'il ait pu être "écrit". Pourtant, il a bien dû l'être à un moment ou à un autre puisqu'elle prétendra s'être trompée en l'interprétant (à vue de nez en chantant deux fois la première moitié), réclamera l'indulgence du public et enchaînera aussitôt sur une deuxième tentative.
Après ces trois morceaux sublimes, qu'ajouter ? Lisa semblait en tout cas d'avis que tout avait été dit, puisque c'est à cet instant que son "assistant-béquille" rentre à nouveau sur scène pour présenter les musiciens et remercier le public "Lisa would like to thank.." (c'est très diva d'avoir un assisitant qui parle à votre place, non ?). Le morceau final est sans doute celui que le grand public connaît le mieux : Now We Are Free, extrait de la BO d'un film médiocre (Gladiator, le péplum à oscars de Ridley Scott) et force est de reconnaître que, pour moi en tout cas, sa grandiloquence gentiment pompière passe bien mieux ici sur scène qu'à la fin d'un CD débordant de percussions martiales et d'écoeurantes envolées violoneuses.
Les deux rappels sont tout aussi convinacants, même s'ils paraissent presque anecdotiques après la demi-heure qui a précédé. Lisa commence (possiblement) par rendre hommage à la Palme d'Or de Ken Loach en reprenant The Wind That Shakes The Barley a capella (comme sur Into The Labyrinth) et enchaîne avec Salem's Lot Aria, le morceau qu'elle avait enregistré en 2004 pour la bande originale d'un téléfilm (très bonne BO d'ailleurs, que je vous conseille vivement d'acheter si vous aimez le genre) et qu'elle avait déjà interprété lors de la tournée de Dead Can Dance en 2005. Le deuxième et dernier rappel sera Sleep (ou Hymn for the fallen, son titre en 2005), berceuse en anglais accompagnée au piano dont j'ai déjà dit à l'époque à quelle point elle était sublime. Après nous avoir à tous souhaité de "make beautiful sleep and beautiful dreams", elle s'en retourne vers les coulisses tandis que les lumières se rallument. Un ange est passé.
PS : L'opposition que j'ai voulu faire passer entre les deux moitiés du concert vous paraîtra sans doute artificielle mais elle correspond assez bien à l'évolution de mes sentiments au cours de la soirée. Sans doute cet excès dans le rejet et dans l'adoration et la rapidité avec laquelle je peux passer de l'un à l'autre proviennent-il du fait que mon investissement affectif dans la musique de Lisa Gerrard est très fort et me fait perdre tout recul. Contrairement à beaucoup d'autres amateurs de musique, je n'ai pas peur de me revendiquer 'fan' et donc d'abandonner tout sens de la mesure face à certains groupes ou artistes. La cérébralité objectivante, c'est bien beau mais ça procure peu de frissons.
Setlist (tirée du forum officiel) :
Tempest (Lisa Gerrard & Pieter Bourke - Duality / The Insider OST)
Desert Song (inédit)
Sacrifice (Lisa Gerrard & Pieter Bourke - Duality)
Maharaja (inédit)
The Sea Whisperer (Lisa Gerrard - The Silver Tree)
Black Forest (inédit)
Sanvean (Lisa Gerrard - The Mirror Pool)
Wandering Star (Lisa Gerrard - The Silver Tree)
Meltdown (Lisa Gerrard & Pieter Bourke - The Insider OST)
----
Paikea Legend (Lisa Gerrard - Whale Rider OST)
In Exile (Lisa Gerrard - Silver Tree)
The Host of Seraphim (Dead Can Dance - The Serpent's Egg)
Space Weaver (Lisa Gerrard - The Silver Tree)
Dreams Made Flesh (This Mortal Coil - It'll End In Tears)
Now We Are Free (Lisa Gerrard - Gladiator OST)
---
The Wind That Shakes The Barley (Dead can Dance - Into The Labyrinth)
Salem's Lot Aria (Lisa Gerrard - Salem's Lot OST / Dead Can Dance - Tour CD 2005)
---
Hymn For The Fallen/Sleep (Dead Can Dance - Tour CD 2005)
Photos : voir ici
Vidéos :
- Desert Song, au Grand Rex le lendemain.
et, en bonus, Sacrifice live à la télévision flamande.
Après une ou deux minutes d'intermède instrumental, Lisa remonte sur scène (les amateurs de chiffons seront ravis d'apprendre qu'elle a troqué sa roble bleue pour une robe blanche) et entame la seconde partie par un extrait de la très dispensable BO de Whale Rider. Ce sera le dernier temps faible d'un concert qui est sur le point d'entrer dans sa longue apothéose finale avec tout d'abord In Exile, le morceau d'ouverture de The Silver Tree où, comme pour Wandering Star, Lisa Gerrard redécouvre les joies du dépouillement et des vocalises arabisantes qu'elle avait un peu délaissées depuis quelques années.
Si je devais faire une liste de mes cinq morceaux de Dead Can Dance préférés, elle ressemblerait sans doute à ceci : Sanvean, Black Sun, Persephone, Avatar et pour finir le morceau par lequel j'ai découvert le groupe et qui reste sans doute à ce jour mon préféré : The Host of Seraphim (video). Je n'avais encore jamais eu l'occasion de l'entendre en concert et je ne me faisais guère d'illusions sur la possibilité que cela change aujourd'hui. Du coup, lorsque les deux coups de timbale introductifs ont retenti, j'ai murmuré un "Fichtre" légèrement incrédule. Sûrement, la Lisa Gerrard lymphatique et atone de la première moitié du concert n'allait pas oser s'attaquer à ce monument ! Et bien si. Non seulement elle l'a chanté, mais en plus elle l'a chanté en abandonnant enfin tous ses parti-pris précédents. Les trois premières minutes sont ainsi expédiées à fond de balle, résumées en quelques vocalises, réécrites presque (pour tout dire, elle commence sur un "aaaa" et pas sur le "iii" habituel, imaginez la révolution... un peu comme si Sarkozy se posait subitement en défenseur des "exclus et des blessés de la vie"). Manifestement, ce qui l'intéresse est d'arriver le plus vite au coeur du morceau, à la Modulation avec un grand M (ceux qui connaissent le morceau sauront de quoi je parle, les autres n'ont qu'à découvrir) et à partir de là de se laisser glisser dans les méandres des choeurs qui, à partir de la quatrième minute, conduisent le morceau à son terme.... Et tout ça au tempo original, pas ici de dilution dans le temps, le morceau interprété tel qu'il a été écrit, à mon grand soulagement.
Elle enchaîne ensuite avec Space Weaver (un des deux meilleurs morceaux de son dernier album) où, après une intro très atmosphérique, elle égrène deux-trois phrases ("My precious love can only come from above", possiblement un hommage à Aviateur de Véronique Jeannot.....ou pas) avant qu'une rythmique trip-hop n'entre en scène, faisant bifurquer le morceau vers le chef-d'oeuvre que Massive Attack n'écrira plus (quelque part entre Sly et Teardrop, la voix en plus). Si telle est la voie que Lisa Gerrard désire suivre à l'avenir, j'en serai ravi.
Le morceau suivant provient des tout débuts de sa carrière, Dreams Made Flesh, extrait du premier album de This Mortal Coil (oui, oui, celui avec Song To The Siren). La version studio faisait un usage intensif de son instrument de prédilection (le dulcimer, le yang chin, appelez-le comme vous voulez), qu'elle aurait apparemment perdu au cours de la tournée (?!). Michael Edwards est donc chargé de reproduire l'accompagnement au piano, ce qui apporte au morceau une forme de fragilité inattendue. Dans sa version studio, Dreams Made Flesh est sans doute la chanson dans laquelle le pouvoir incantatoire de la voix de Lisa Gerrard est le plus exacerbé, ce qui la met aux antipodes de la musique new-age, à laquelle quelques cuistres continuent pourtant de la rattacher. Ces syllabes mystérieuses, ces intonations extra-terrestres et la densité d'émotions qu'elles véhiculent sont presque terrifiantes. J'étais depuis toujours persuadé qu'un tel morceau ne pouvait résulter que d'une improvisation touchée par la grâce. Il me paraissait impossible qu'il ait pu être "écrit". Pourtant, il a bien dû l'être à un moment ou à un autre puisqu'elle prétendra s'être trompée en l'interprétant (à vue de nez en chantant deux fois la première moitié), réclamera l'indulgence du public et enchaînera aussitôt sur une deuxième tentative.
Après ces trois morceaux sublimes, qu'ajouter ? Lisa semblait en tout cas d'avis que tout avait été dit, puisque c'est à cet instant que son "assistant-béquille" rentre à nouveau sur scène pour présenter les musiciens et remercier le public "Lisa would like to thank.." (c'est très diva d'avoir un assisitant qui parle à votre place, non ?). Le morceau final est sans doute celui que le grand public connaît le mieux : Now We Are Free, extrait de la BO d'un film médiocre (Gladiator, le péplum à oscars de Ridley Scott) et force est de reconnaître que, pour moi en tout cas, sa grandiloquence gentiment pompière passe bien mieux ici sur scène qu'à la fin d'un CD débordant de percussions martiales et d'écoeurantes envolées violoneuses.
Les deux rappels sont tout aussi convinacants, même s'ils paraissent presque anecdotiques après la demi-heure qui a précédé. Lisa commence (possiblement) par rendre hommage à la Palme d'Or de Ken Loach en reprenant The Wind That Shakes The Barley a capella (comme sur Into The Labyrinth) et enchaîne avec Salem's Lot Aria, le morceau qu'elle avait enregistré en 2004 pour la bande originale d'un téléfilm (très bonne BO d'ailleurs, que je vous conseille vivement d'acheter si vous aimez le genre) et qu'elle avait déjà interprété lors de la tournée de Dead Can Dance en 2005. Le deuxième et dernier rappel sera Sleep (ou Hymn for the fallen, son titre en 2005), berceuse en anglais accompagnée au piano dont j'ai déjà dit à l'époque à quelle point elle était sublime. Après nous avoir à tous souhaité de "make beautiful sleep and beautiful dreams", elle s'en retourne vers les coulisses tandis que les lumières se rallument. Un ange est passé.
PS : L'opposition que j'ai voulu faire passer entre les deux moitiés du concert vous paraîtra sans doute artificielle mais elle correspond assez bien à l'évolution de mes sentiments au cours de la soirée. Sans doute cet excès dans le rejet et dans l'adoration et la rapidité avec laquelle je peux passer de l'un à l'autre proviennent-il du fait que mon investissement affectif dans la musique de Lisa Gerrard est très fort et me fait perdre tout recul. Contrairement à beaucoup d'autres amateurs de musique, je n'ai pas peur de me revendiquer 'fan' et donc d'abandonner tout sens de la mesure face à certains groupes ou artistes. La cérébralité objectivante, c'est bien beau mais ça procure peu de frissons.
Setlist (tirée du forum officiel) :
Tempest (Lisa Gerrard & Pieter Bourke - Duality / The Insider OST)
Desert Song (inédit)
Sacrifice (Lisa Gerrard & Pieter Bourke - Duality)
Maharaja (inédit)
The Sea Whisperer (Lisa Gerrard - The Silver Tree)
Black Forest (inédit)
Sanvean (Lisa Gerrard - The Mirror Pool)
Wandering Star (Lisa Gerrard - The Silver Tree)
Meltdown (Lisa Gerrard & Pieter Bourke - The Insider OST)
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Paikea Legend (Lisa Gerrard - Whale Rider OST)
In Exile (Lisa Gerrard - Silver Tree)
The Host of Seraphim (Dead Can Dance - The Serpent's Egg)
Space Weaver (Lisa Gerrard - The Silver Tree)
Dreams Made Flesh (This Mortal Coil - It'll End In Tears)
Now We Are Free (Lisa Gerrard - Gladiator OST)
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The Wind That Shakes The Barley (Dead can Dance - Into The Labyrinth)
Salem's Lot Aria (Lisa Gerrard - Salem's Lot OST / Dead Can Dance - Tour CD 2005)
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Hymn For The Fallen/Sleep (Dead Can Dance - Tour CD 2005)
Photos : voir ici
Vidéos :
- Desert Song, au Grand Rex le lendemain.
et, en bonus, Sacrifice live à la télévision flamande.
Une fin de loup ?
J'ai à dire vrai un peu arrêté de suivre la carrière de Patrick Wolf depuis quelques mois. Le nouvel album ne me plaît qu'à moitié et, vu qu'il semble résolu à ne pas venir jouer en Belgique, je n'ai pas l'occasion de juger ce que cela donne en live. Je tombe donc un peu des nues.
Patrick Wolf semble en tout cas résolu (provisoirement ?) à mettre un terme à sa carrière musicale. On peut penser ce qu'on veut de son dernier album mais ce serait tout de même une tragédie mineure.
Apparemment, l'information trouve son origine dans un message posté par Patrick lui-même sur le forum semi-officiel qui lui est consacré. Ce message fait suite à la réaction de ses fans à cette vidéo où, bien éméché, PW parle hors de son cul (comme disent les anglais) et s'en prend à son batteur.
Cela finira peut-être par s'arranger (espérons en tout cas) mais, en attendant, toute cette histoire me laisse une impression de grand gâchis. Qu'est-ce qui lui a pris de signer sur une major ? Il me semblait évident depuis le début que ce serait (pour lui en tout cas) une mauvaise idée.
En attendant d'en savoir plus, les âmes éplorées pourront se consoler avec ce concert enregistré aux Pays-Bas.
Patrick Wolf semble en tout cas résolu (provisoirement ?) à mettre un terme à sa carrière musicale. On peut penser ce qu'on veut de son dernier album mais ce serait tout de même une tragédie mineure.
Apparemment, l'information trouve son origine dans un message posté par Patrick lui-même sur le forum semi-officiel qui lui est consacré. Ce message fait suite à la réaction de ses fans à cette vidéo où, bien éméché, PW parle hors de son cul (comme disent les anglais) et s'en prend à son batteur.
Cela finira peut-être par s'arranger (espérons en tout cas) mais, en attendant, toute cette histoire me laisse une impression de grand gâchis. Qu'est-ce qui lui a pris de signer sur une major ? Il me semblait évident depuis le début que ce serait (pour lui en tout cas) une mauvaise idée.
En attendant d'en savoir plus, les âmes éplorées pourront se consoler avec ce concert enregistré aux Pays-Bas.
dimanche, avril 22
Lisa Gerrard, Cirque Royal, 17 avril 2007 (I)
Préambule : j'ai déjà longuement causé de Dead Can Dance et de Lisa Gerrard ici et là. Si vous voulez avoir une bonne idée de l'importance qu'a eu et a encore Lisa Gerrard dans mon éducation musicale, c'est un bon début.
Depuis 15 ans que le suis la carrière de Lisa Gerrard, ma relation vis-à-vis de sa musique est passée par à peu près tous les états possibles. De l'obsession à l'indifférence et du "Pfff. J'abandonne. Plus jamais je n'achèterai un de ses disques" au "YAHFHJAHZGARGLLL ! Elle sort un nouvel album, ENFIN !!!" Depuis quelques années, mon opinion fluctuante sur Lisa Gerrard est donc le résultat d'une lutte d'influence entre deux sentiments contradictoires : une déception vis-à-vis d'un plan de carrière hasardeux et une envie viscérale de retrouver le paradis perdu, l'euphorie qui m'envahissait en écoutant sa musique à l'époque. Le concert qu'elle a donné mardi dernier au Cirque Royal de Bruxelles en est l'illustration presque parfaite. Chacune des deux parties illustrant jusqu'à la caricature chacun de ces deux sentiments.
La scène semble de premier abord bien vide. Plein centre, une chaise avec un verre d'eau bien en évidence. Sur la gauche, un piano à queue un peu en retrait. Sur la droite, un synthé. Entre les deux, un gong. Rien d'autre. Vers 20h30, Michael Edwards (qui a en partie produit The Silver Tree) prend place derrière le piano et John Bonnar (déjà présent avec Dead Can Dance lors de la tournée Toward The Within) se place à côté du gong, tandis que Lisa vient prendre place sur le devant de la scène. Lorsque les premières notes de Tempest surgissent, l'explication de l'absence d'instruments sur scène apparaît clairement. L'essentiel de l'accompagnement musical est pré-enregistré et j'en viens à craindre un concert-karaoké de province où Lisa Gerrard se contenterait de plaquer sa voix sur les bandes des versions studio. Cette impression désagréable me poursuit durant tout le début du concert, d'autant que sur les six premiers morceaux joués, trois sont des inédits (dont je ne garde guère de souvenirs, ce qui n'est pas forcément bon signe) et un quatrième est un des morceaux les moins intéressants du nouvel album. Il n'y a guère que Sacrifice qui vient me mettre un peu de baume au coeur même si je l'ai toujours trouvé légèrement surestimé par les fans.
Les choses empirent encore un peu lorsque l'intro au synthé de Sanvean survient, non pas que ce soit un mauvais morceau (il s'agit même à mon avis de la chanson la plus terrassante de tout son répertoire) mais parce que l'évolution au fil des ans de la manière dont elle l'interprète est sans doute pour moi le révélateur le plus criant de l'impasse artistique dans laquelle elle s'est longtemps égarée. De la version de Toward the Within à celle-ci, en passant par celles de The Mirror Pool et de la tournée 2005 de DcD, le tempo a sans doute été divisé par deux. Du coup, les harmonies s'étirent, s'étirent jusqu'à perdre tout pouvoir émotionnel. Je me suis d'ailleurs retrouvé à tenter d'ignorer ce qui se passait sur scène, préférant me remémorer l'absolue perfection de la première version, à en regretter le débordement d'énergie jaillissante. Sur scène, Lisa semble chanter le morceau comme une longue mélopée éthérée, comme le souvenir d'une émotion perdue qu'elle tenterait vainement de retrouver en singeant ses inflexions d'autrefois, et la voir me rend triste. A voir la lenteur mortifère de ses mouvements, la componction de son attitude, les yeux souvent fermés, les poses anti-naturelles qu'elle est forcée de prendre pour maintenir son équilibre, j'en suis même venu à me demander si son cas ne relevait pas de plus en plus de la psychiatrie et si, poussée par un entourage avide, elle n'était pas en train de se détruire lentement dans une tournée qu'elle n'était manifestement plus en état d'assumer. J'ai pensé à ces personnages de roman fantastique, à ces riches héritières d'une pâleur cadavérique se laissant mourir de langueur dans des châteaux sombres, s'effaçant progressivement, happée progressivement par un monde intérieur sur lequel les médecins n'ont nulle prise. Ca en est au point d'ailleurs qu'avant la petite interruption pour changement de costume, un assistant vient du fond de la scène pour la soutenir durant les quelques pas qui la mènent dans les coulisses. Même marcher semble être devenu pour elle une épreuve insurmontable. Dans une rare intervention parlée, elle dira d'ailleurs un truc du genre "If sometimes I fall over it's because I have no balance. I used to have someting to hold on to, but I don't anymore", avec un petit sourire triste.
Bien qu'une part de théâtralité entre sans doute en jeu dans la manière dont elle se présente sur scène et qu'il serait dangereux d'en inférer quoi que ce soit sur sur sa manière d'être loin des projecteurs, l'impression générale que j'ai retiré de cette première partie fut cependant celle d'un incroyable gâchis, d'une voix fabuleuse qui s'étiolerait lentement, prisonnière d'une inspiration moribonde. Pourtant, une lueur d'espoir se dessine avec les deux derniers morceaux de cette première partie. Wandering Star est un des meilleurs extraits de The Silver Tree. Le dépouillement de l'accompagnement musical y rappelle notamment Song of the Sibyl ou Wilderness. Encore meilleur fut Meltdown, un extrait de la BO de Révélations (The Insider) dont j'avais oublié jusqu'à l'existence et où Lisa Gerrard expérimentait déjà avec l'atmosphère trip-hop qu'elle a creusée sur The Silver Tree. Du coup, lorsqu'elle a disparu d'un pas mal assuré vers les coulisses, je sentais déjà frémir en moi les prémices de la rédemption. J'y reviens très vite.
Depuis 15 ans que le suis la carrière de Lisa Gerrard, ma relation vis-à-vis de sa musique est passée par à peu près tous les états possibles. De l'obsession à l'indifférence et du "Pfff. J'abandonne. Plus jamais je n'achèterai un de ses disques" au "YAHFHJAHZGARGLLL ! Elle sort un nouvel album, ENFIN !!!" Depuis quelques années, mon opinion fluctuante sur Lisa Gerrard est donc le résultat d'une lutte d'influence entre deux sentiments contradictoires : une déception vis-à-vis d'un plan de carrière hasardeux et une envie viscérale de retrouver le paradis perdu, l'euphorie qui m'envahissait en écoutant sa musique à l'époque. Le concert qu'elle a donné mardi dernier au Cirque Royal de Bruxelles en est l'illustration presque parfaite. Chacune des deux parties illustrant jusqu'à la caricature chacun de ces deux sentiments.
La scène semble de premier abord bien vide. Plein centre, une chaise avec un verre d'eau bien en évidence. Sur la gauche, un piano à queue un peu en retrait. Sur la droite, un synthé. Entre les deux, un gong. Rien d'autre. Vers 20h30, Michael Edwards (qui a en partie produit The Silver Tree) prend place derrière le piano et John Bonnar (déjà présent avec Dead Can Dance lors de la tournée Toward The Within) se place à côté du gong, tandis que Lisa vient prendre place sur le devant de la scène. Lorsque les premières notes de Tempest surgissent, l'explication de l'absence d'instruments sur scène apparaît clairement. L'essentiel de l'accompagnement musical est pré-enregistré et j'en viens à craindre un concert-karaoké de province où Lisa Gerrard se contenterait de plaquer sa voix sur les bandes des versions studio. Cette impression désagréable me poursuit durant tout le début du concert, d'autant que sur les six premiers morceaux joués, trois sont des inédits (dont je ne garde guère de souvenirs, ce qui n'est pas forcément bon signe) et un quatrième est un des morceaux les moins intéressants du nouvel album. Il n'y a guère que Sacrifice qui vient me mettre un peu de baume au coeur même si je l'ai toujours trouvé légèrement surestimé par les fans.
Les choses empirent encore un peu lorsque l'intro au synthé de Sanvean survient, non pas que ce soit un mauvais morceau (il s'agit même à mon avis de la chanson la plus terrassante de tout son répertoire) mais parce que l'évolution au fil des ans de la manière dont elle l'interprète est sans doute pour moi le révélateur le plus criant de l'impasse artistique dans laquelle elle s'est longtemps égarée. De la version de Toward the Within à celle-ci, en passant par celles de The Mirror Pool et de la tournée 2005 de DcD, le tempo a sans doute été divisé par deux. Du coup, les harmonies s'étirent, s'étirent jusqu'à perdre tout pouvoir émotionnel. Je me suis d'ailleurs retrouvé à tenter d'ignorer ce qui se passait sur scène, préférant me remémorer l'absolue perfection de la première version, à en regretter le débordement d'énergie jaillissante. Sur scène, Lisa semble chanter le morceau comme une longue mélopée éthérée, comme le souvenir d'une émotion perdue qu'elle tenterait vainement de retrouver en singeant ses inflexions d'autrefois, et la voir me rend triste. A voir la lenteur mortifère de ses mouvements, la componction de son attitude, les yeux souvent fermés, les poses anti-naturelles qu'elle est forcée de prendre pour maintenir son équilibre, j'en suis même venu à me demander si son cas ne relevait pas de plus en plus de la psychiatrie et si, poussée par un entourage avide, elle n'était pas en train de se détruire lentement dans une tournée qu'elle n'était manifestement plus en état d'assumer. J'ai pensé à ces personnages de roman fantastique, à ces riches héritières d'une pâleur cadavérique se laissant mourir de langueur dans des châteaux sombres, s'effaçant progressivement, happée progressivement par un monde intérieur sur lequel les médecins n'ont nulle prise. Ca en est au point d'ailleurs qu'avant la petite interruption pour changement de costume, un assistant vient du fond de la scène pour la soutenir durant les quelques pas qui la mènent dans les coulisses. Même marcher semble être devenu pour elle une épreuve insurmontable. Dans une rare intervention parlée, elle dira d'ailleurs un truc du genre "If sometimes I fall over it's because I have no balance. I used to have someting to hold on to, but I don't anymore", avec un petit sourire triste.
Bien qu'une part de théâtralité entre sans doute en jeu dans la manière dont elle se présente sur scène et qu'il serait dangereux d'en inférer quoi que ce soit sur sur sa manière d'être loin des projecteurs, l'impression générale que j'ai retiré de cette première partie fut cependant celle d'un incroyable gâchis, d'une voix fabuleuse qui s'étiolerait lentement, prisonnière d'une inspiration moribonde. Pourtant, une lueur d'espoir se dessine avec les deux derniers morceaux de cette première partie. Wandering Star est un des meilleurs extraits de The Silver Tree. Le dépouillement de l'accompagnement musical y rappelle notamment Song of the Sibyl ou Wilderness. Encore meilleur fut Meltdown, un extrait de la BO de Révélations (The Insider) dont j'avais oublié jusqu'à l'existence et où Lisa Gerrard expérimentait déjà avec l'atmosphère trip-hop qu'elle a creusée sur The Silver Tree. Du coup, lorsqu'elle a disparu d'un pas mal assuré vers les coulisses, je sentais déjà frémir en moi les prémices de la rédemption. J'y reviens très vite.
jeudi, avril 19
Toutes basses dehors
Dingue, je suis en train d'écouter le nouveau volume de la série Now that's what I call music et on se croirait de retour en 2001-2002. Le sommet du genre étant la reprise techno-cheesy-dance-car-crash du Truly Madly Deeply de Savage Garden (si vous ne savez pas qui c'est, ne vous inquiétez pas, c'est essentiellement de la soupe) par Cascada, qui est tellement mauvaise qu'elle me met le sourire aux lèvres.
Jugez plutôt.
(je n'abandonne pas ma série des albums de 2006. J'attends juste que mon antivirus soit à nouveau opérationnel pour relancer mon logiciel de ripping. Viendra aussi ce week-end mon compte-rendu du concert de Lisa Gerrard à Bruxelles)
Jugez plutôt.
(je n'abandonne pas ma série des albums de 2006. J'attends juste que mon antivirus soit à nouveau opérationnel pour relancer mon logiciel de ripping. Viendra aussi ce week-end mon compte-rendu du concert de Lisa Gerrard à Bruxelles)
dimanche, avril 8
Lol !
Pauvre Peter.
(je peux dorénavant mettre des articles en ligne, mais pour les mp3, il va falloir attendre encore un peu)
(je peux dorénavant mettre des articles en ligne, mais pour les mp3, il va falloir attendre encore un peu)
mercredi, avril 4
Bon...
...je suis incapable de mettre en ligne mon billet sur les albums de 2006 (rédigé dans le bloc-notes et copié-collé dans l'interface blogger, ce qui me dit-on peut poser des problèmes, même si ça n'avait pas été le cas jusqu'ici). M'est d'avis qu'il va falloir réinstaller la machine, dont le nombre de comportements pathologiques a sensiblement augmenté depuis deux semaines. Je soupçonne les mises à jour automatiques de Windows d'être venues mettre le boxon dans l'équilibre délicat qui s'était installé entre les différents programmes. De toutes façons, deux semaines de plus ou de moins, au point où on en est, ce n'est rien.
En avant-goût, je vous signale quand même que mon billet de la quinzaine sur la Blogothèque est consacrée à un album du top 3, celui de Pierre Lapointe.
En avant-goût, je vous signale quand même que mon billet de la quinzaine sur la Blogothèque est consacrée à un album du top 3, celui de Pierre Lapointe.
mardi, avril 3
Liens divers
- Une preview du deuxième album de Art Brut
- Des reprises de Brian Eno et Bob Dylan (entre autres) par Pascal Comelade.
- Un peu de canto-pop, car on n'en écoute jamais assez, et il y a même du Faye Wong, histoire que les amoureux de Chungking Express rêvent de Californie.
PS : Fichtre.
- Des reprises de Brian Eno et Bob Dylan (entre autres) par Pascal Comelade.
- Un peu de canto-pop, car on n'en écoute jamais assez, et il y a même du Faye Wong, histoire que les amoureux de Chungking Express rêvent de Californie.
PS : Fichtre.
dimanche, avril 1
Découverte du jour
Le best-of de Atomic Kitten est vachement bien. La reprise de Eternal Flame est encore mieux que l'originale.
(Plus sérieusement, cela fait deux jours que j'essaye de corriger une faute d'orthographe dans mon précédent billet mais Blogger refuse la publication des corrections. Je suis dont très surpris que ce billet inepte ait été mis en ligne et que je puisse l'éditer. Il semblerait en fait que mon précédent billet soit le seul que je ne puisse pas éditer. Des habitués de Blogger auraient-ils une explication à fournir à ce bug curieux ?)
(Plus sérieusement, cela fait deux jours que j'essaye de corriger une faute d'orthographe dans mon précédent billet mais Blogger refuse la publication des corrections. Je suis dont très surpris que ce billet inepte ait été mis en ligne et que je puisse l'éditer. Il semblerait en fait que mon précédent billet soit le seul que je ne puisse pas éditer. Des habitués de Blogger auraient-ils une explication à fournir à ce bug curieux ?)
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