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(J'ai un peu honte. La dernière fois que j'ai fait un test de ce genre, je m'en étais nettement mieux sorti)
Parce que la musique est une chose trop importante pour être laissée à ceux qui la prennent au sérieux.
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Cet album est l'illustration parfaite de la raison pour laquelle je prends plaisir à écrire ces billets, même lorsque le retard devient tel qu'ils n'intéressent plus que moi. Lorsque j'ai écouté cet album à sa sortie, je l'avais trouvé plaisant, sans plus, et n'y avais plus repensé. Je viens à présent de le réécouter et suis épaté par à quel point il est bon. Owen Pallett est un collaborateur occasionnel d'Arcade Fire (il est notamment crédité comme violoniste sur Funeral). Sa musique n'a pourtant qu'assez peu de points communs avec celle de la bande à Régine. Là où Arcade Fire tente de forcer l'admiration en empilant les couches et en surjouant l'euphorie, Owen Pallett crée des mini-symphonies de chambre à base de quatuor à cordes, piano, clavecin et percussion. Le résultat est une musique qui, tout en restant fondamentalement pop dans l'esprit (l'album contient 10 chansons d'environ quatre minutes chacune, avec une voix qui chante), sonne par moment exactement comme de la musique de chambre (quelque part entre les quatuors à cordes de Schubert ou Chostakovich, pour ratisser large). Le point de comparaison le plus proche qui me vient à l'esprit pour l'instant est sans doute les Nits, période Ting ou alors le William Sheller d'Ailleurs ou d'Univers, les tentations symphoniques en moins. Owen Pallett se garde en effet bien d'en faire trop et n'a pas peur par exemple de surprendre l'auditeur en se mettant à hurler lorsqu'il sent que sa musique se met à ronronner. Ce faisant, il crée un genre de musique auquel je ne connais pas vraiment d'équivalent (si vous en voyez, ça m'intéresse). A notre époque, tous les genres se mélangent allègrement dans un grand melting-pot global. Pourtant, personne n'avait encore à ma connaissance réussi à intégrer dans la musique pop à la fois l'instrumentation et l'exigence d'écriture que l'on associe à la plupart de la musique dite classique (même si certains groupes ont déjà intégré l'exigence d'écriture sans l'instrumentation et d'autres l'instrumentation sans l'exigence (disons, pour être provocateur, Craig Armstrong, Apocalyptica ou Guns'n'Roses). D'autres avaient déjà tenté de réussir cette fusion et, dans ses moments les plus faibles, He Poos Clouds les évoque vaguement. Le morceau de clôture (The Pooka Sings), par exemple, me rappelle un peu la collaboration entre Perry Blake et l'ensemble Musiques Nouvelles).
J'ai du premier album des YYY le souvenir d'un rock un peu brouillon où l'énergie pure compensait des chansons qui ne ressemblaient pas à grand chose (Maps excepté). Sur scène, c'est essentiellement la personnalité de Karen O qui emportait l'adhésion (je garde notamment un souvenir assez ébahi de sa performance à la Route du Rock il y a quelques années). C'est donc avec une certaine surprise que j'ai écouté ce deuxième album, qui me paraît sensiblement plus abouti que le précédent. Partant de là, tout est question de perspective. Pour un auditeur qui, comme moi, aime les chansons plus "écrites" et le ton plus apaisé de cet album, on en trouvera un autre qui regrettera la tension permanente et les dérapages vocaux à peine contrôlés de Fever To Tell. Les premiers brandiront comme confirmations de leur thèse des chansons comme Dudley ou Gold Lion tandis que les derniers seront réconfortés dans leur conviction que c'était mieux avant par le début de The Sweets, qui est vraiment trop filandreux. Personnellement, je préfère sans doute cet album au précédent, tout en regrettant qu'il m'ait moins bousculé. Il n'y a en effet guère qu'à la fin de Mysteries que Karen O se lâche vraiment. Ne reste plus à espérer que, pour le troisième album, ils parviennent à mélanger la rage du premier avec les chansons du deuxième.
On me reproche souvent de prendre des positions volontairement provocantes pour le plaisir de me faire remarquer, genre "Mozart m'ennuie.", "McFly, c'est génial." ou "Arcade Fire, c'est surfait.". Pourtant, il m'arrive parfois d'être bien content de me fondre dans la masse. Ainsi, comme à peu près tout le monde, je trouve que Radiohead est sans doute le groupe rock le plus fondamental des dix dernières années, celui qui a le plus oeuvré à l'avènement de la musique rock du XXIème siècle, blah blah blah (même si certains prétendent à nouveau que je fais mon intéressant quand je défends mordicus l'idée que Hail To The Thief est leur meilleur album). Donc oui, jouons cartes sur table, je suis fan. Dans cette optique, cet album est peut-être avant tout pour moi un document précieux pour comprendre le processus créatif du groupe. On y découvre en effet à l'état brut les obsessions musicales et la sensibilité que Thom Yorke apporte au groupe, notamment les rythmiques electronica, les transes vocales ou la construction des morceaux par empilement progressif de couches sonores menant vers l'apothéose finale. Paradoxalement, l'album permet aussi de se rendre compte de l'importance de l'apport des autres membres du groupe. Difficile en effet de ne pas être frappé par l'absence quasi-totale de guitares ou par la prédominance du mid-tempo. Dès lors, même si, indépendamment de son contexte, l'album réserve quelques belles surprises, The Clock ou Harrowdown Hill par exemple, c'est surtout en tant que porte ouverte sur les processus internes de création du groupe qu'il m'a intéressé.On a perdu la France. Il y a quelques jours. Quand le tyran (qui bat sa femme) a pris contrôle. Et nos vies seront gâchées a trainer. Et nous valons moins que notre poids en pétrole. Mais les actionnaires seront payés. Mais c'est nous qui paierons le prix. Et, j'espère, la revolution viendra. Et notre dernière chance on saisira. Donc sarko enculé.............
C'est quand je me retrouve à chroniquer l'avant-dernier album d'un groupe pour ma rétrospective de l'année que je me rends compte que j'ai pris un retard qui n'est pas loin de devenir grotesque...mais je vais faire comme si de rien n'était et, tant qu'à faire, prendre un air inspiré pour me lancer dans des pronostics à haut risque : "Il s'agit sans nul doute d'un groupe très prometteur, qui a tout pour devenir la voix de cette nouvelle génération de britanniques qui ont toujours connu Tony Blair et pour lesquels la britpop est tout au plus un sujet de conversations récurrent pour leurs parents. Ils viennent combler un manque et je ne crois pas me tromper en leur prédisant un brillant avenir. Des chansons comme I Bet You Look Good On The Dancefloor ou Fake Tales of San Francisco ont tout pour devenir des classiques et j'attends avec confiance leur deuxième album. Ils pourraient l'appeler Worst Favourite Nightmare par exemple." Plus sérieusement, j'ai beaucoup de mal à parler des Arctic Monkeys parce que la plupart de leurs chansons, bien que j'en reconnaisse les évidentes qualités, me parlent assez peu. C'est de l'indie-pop au son un peu crade, très efficace dans l'instrumentation, mais un peu déjetée dans les mélodies, pour cause de chant très influencé par le hip-hop. Il me manque donc les lignes mélodiques claires de We Are Scientists et Hard-Fi ou, à défaut, les clins d'oeil permanents d'Eddie Argos. En général, je fais rapidement l'impasse sur un groupe dont la musique ne m'intéresse pas plus que ça, et passe à autre chose. Pourtant, ici j'ai du mal, d'abord parce que le phénomène médiatique est intéressant et ensuite parce que je ne peux m'empêcher de les trouver extrêmement sympathiques (voilà, c'est dit), que ce soit à la télévision ou en interview. Ils semblent être parvenus à garder la tête froide, ce que de nombreux groupes qui n'ont eu que le dixième de leur succès semblent incapables de faire. Du coup, j'ai vraiment envie de les défendre mais ne parviens pas à trouver les bons mots pour le faire. Je pourrais parler de la gouaille d'Alex Turner, des riffs ravageurs, du swing étonnant de Dancing Shoes etc. mais ça sonnerait sans doute un peu forcé. Je dirais donc juste que j'aime plutôt bien cet album (surtout le début et la fin), que je peux même l'écouter avec plaisir mais que je ne suis clairement pas (plus ?) dans leur coeur de cible. Tant pis pour moi. Tant mieux pour eux.
La "Nouvelle Musique" est un genre décidément casse-gueule. En retournant à la tonalité, en tournant le dos au discours déconstruit qui a dominé la création musicale depuis la guerre et en refusant de se priver du pouvoir expressif d'une belle ligne de cordes romantique, toute une génération de compositeurs "classiques" (de Pärt à Gorecki, en passant par Tavener) a réussi à renouer un lien avec le grand public, longtemps effrayé par les expériences sonores de la modernité musicale (même si j'aime beaucoup certaines oeuvres de Ligeti ou Webern par exemple), le revers de la médaille étant qu'une innombrable armée de suiveurs extérieurs au sérail classique se sont engouffrés dans la brèche pour créer leurs propres oeuvres néotonales d'obédience new-age ou relaxative (oh, le joli mot-valise). Cette introduction n'est pas pour dire que Johann Johannsson fait partie de ces nuisibles qui parasitent le genre avec leurs violons collants (je ne vais tout de même pas me mettre à dire du mal d'un membre d'Apparat Organ Quartet) mais son disque pâtit un peu d'une trop grande confiance en des recettes de composition qui sont progresivement devenues des clichés. L'album a été composé à l'origine pour accompagner un ballet sur le thème de l'informatique et et de l'obsolescence et je peux sans peine imaginer qu'en tant qu'accompagnement sonore d'une chorégraphie hiératique, la partition de JJ (Johannsson) fonctionne à merveille. Privée de son accompagnement visuel, son absence d'évolution harmonique et dynamique finit par gentiment lasser, ce qui fait que bien que l'écoute du disque soit parfaitement plaisante (et vivement conseillée comme musique d'endormissement), on n'en retire pas grand-chose (si ce n'est bien sûr le plaisir d'une bonne nuit de sommeil, ce qui n'est pas rien).
J'avais considéré le premier album des Zutons comme un pis-aller de luxe en attendant que The Coral sorte leur nouvel album. James Skelly ayant de nouveau pris une année sabbatique en 2006, j'espérais que cela puisse à nouveau être le cas ici. Hélas, la déception est cruelle. Certes, la pop rétro est toujours un genre qui me caresse dans le sens du poil et l'album contient dans ce genre deux ou trois bonnes chansons (dont l'increvable single Why won't you give me your love?) mais autour de ces quelques oasis bienvenues, j'ai du mal à trouver sur ce deuxième album de quoi étancher ma soif. Une chanson comme Someone watching over me, par exemple, semble interminable. Il est toujours difficile de mettre le doigt sur les raisons pour lesquelles un album ne fonctionne pas et, après avoir retourné le problème dans tous les sens, j'y ai renoncé. La couronne de meilleur groupe Deltasonic, un temps convoitée par les Zutons revient à présent clairement à The Coral, dont le prochain single est plutôt prometteur, même si sans surprises. Ne reste plus qu'à espérer qu'ils n'auront pas été trop perméables à l'esprit de Noel Gallagher, dans le studio duquel le prochain album du groupe a été enregistré.
S'il fallait encore trouver une raison pour laquelle la télévision publique britannique est la meilleure du monde, la diffusion il y a quelques semaines en prime-time d'un documentaire d'une heure sur la vie et l'oeuvre de Scott Walker serait l'argument rêvé. Depuis la sortie de Tilt, qui me l'a fait découvrir (voir notamment ici et là), je m'étais forgé une image assez caricaturale d'artiste tourmenté, créant sa musique dans la douleur. Cette image vole vite en éclats une fois qu'on l'a vu en studio, casquette de base-ball vissée sur la tête, pousser de petits rires enthousiastes face à la concrétisation de ses idées (les coups de poing dans la viande, les cris d'âne, la poubelle en fer-blanc qui glisse sur un énorme cube en bois, etc.). Le caractère halluciné et apocalyptique de Tilt ou de The Drift n'est donc pas imputable à une quelconque déficience mentale (raisonnement commode de l'auditeur qui ne parvient pas à assimiler ce qu'il entend, de Brian Wilson à Ian Curtis) mais est simplement la réalisation triomphale de l'idée que Scott Walker se fait de ce à quoi ses disques doivent ressembler : à cheval entre tonalité et atonalité, chansons et expérimentation, continuum et fragments. Je ne suis pas sûr que ce soit, sur le papier, une manière d'envisager la musique que je recommanderais. En d'autres mains, elle serait la voix royale pour des disques inécoutables et affreusement prétentieux. Pourtant, portés par la voix exceptionnelle de cette ex-idole des jeunes, qui n'a pas tout à fait renié le plaisir de séduire, ces morceaux emportent durablement l'adhésion. La musique de Scott Walker appelle l'analyse et j'ai lu un certain nombre de textes (souvent assez prétentieux) sur le sens qu'il convient de donner à la musique de Scott Walker. Pourtant, si elle me parle, c'est sans doute parce qu'il n'est nul besoin pour l'apprécier d'y dénicher du sens. Il suffit de se laisser porter par les images que la musique évoque. Elles sont nombreuses.
Oubliez vos Razorlight, vos Cribs, vos View et vos Arctic Monkeys. S'il est sorti en 2006 un disque de pop indé pour lequel le NME aurait eu raison de s'enflammer, c'est celui-ci. 12 morceaux et que du tube, de quoi danser toute l'année dans les soirées indie du monde entier. C'en est presque écoeurant. Comment expliquer que cet album n'ait pas fait un triomphe ? Bon, évidemment, quelques éléments de réponse viennent rapidement à l'esprit : des têtes de geeks en phase terminale, un look de prof de math, des prestations live en demi-teinte, une pochette où ils brandissent des chatons (même pas éviscérés) et, surtout, un manque totale d'arrogance et de rock'n'roll-attitude. Dans un monde où Noel Gallagher peut prétendre avoir sorti les cinq meilleurs albums depuis les Beatles et où Johnny Borrell peut s'autoproclamer génie sans qu'on y voie autre chose qu'une admirable preuve de confiance en soi, ne pas se vanter et ne rien revendiquer paraît toujours un peu suspect, la probable marque d'un groupe qui n'a rien à dire et espère qu'on ne lui en tiendra pas trop rigueur. Grossière erreur : Nobody Move, Nobody Get Hurt, This Scene is Dead, It's A Hit, The Great Escape, Textbok, Worth The Wait. Autant de raisons de faire un triomphe à We Are Scientists, qui sont un peu mes Hard-Fi de 2006.
Je me suis toujours tenu prudemment éloigné de la folie Robbie Williams, malgré une poignée de bons singles (Feel et No Regrets principalement). Pourtant, la succession d'informations bizarroïdes qui a précédé la sortie de cet album m'avait intrigué. On entendait dire que l'album contiendrait une reprise de Manu Chao et une reprise de Stephen Duffy (qui participerait par ailleurs à l'écriture de quelques titres), etc.. La rumeur la plus folle voulait que Robbie reprendrait sur l'album We Are The Pet Shop Boys, la chanson qu'un obscur groupe électro américain My Robot Friend a consacré au deuxième meilleur groupe du monde. Cette dernière rumeur semblait rigoureusement inconcevable. La reprise du titre par les PSB eux-mêmes pouvait passer pour un clin d'oeil gentiment prétentieux mais, sûrement, une reprise par Robbie Williams serait absurde ! Pourtant, toutes ces rumeurs se sont bel et bien révélées exactes. Devant se passer des services de son compositeur habituel, Robbie a décidé de sortir un album complètement hétéroclite qui prend souvent le risque du grotesque (voir Rudebox et le morceau caché) mais se révèle aussi par moments assez enthousiasmant, surtout quand il se pique d'électro-pop. Ainsi, Lovelight, She's Madonna (splendide ballade composée et produite par les Pet Shop Boys), Kiss Me, The Actor, The 80's (ne m'a-t-on pas appris à l'école que l'on devait écrire The 80s ?) sont dans le genre franchement recommandables, sans parler de We Are The Pet Shop Boys, un chef-d'oeuvre auquel Robbie Williams a l'intelligence de ne rien changer. Comme il s'agit du premier échec commercial de "Fat Dancer" (à son échelle), la presse tabloïde anglaise s'est empressée de qualifier Rudebox de plus mauvais album de sa carrière ou de "Stinker of the year" alors que cet échec n'est que la conséquence malheureuse des risques pris ici. Bon, il est vrai que la reprise de Manu Chao n'a aucun intérêt et que l'album subit un gros coup de mou en son milieu mais je crois que, tout imparfait qu'il soit, cet album me convient mieux que ne l'aurait fait une succession d'Angels ou de Millennium par Guy Chambers.