vendredi, octobre 22

Marshall fait de la politique

Eminem offre à tous les acheteurs de son nouvel album (Encore) la possibilité de gagner de super-cadeaux, dont des 'plaques en platine' (si c'est bien là le sens de platinum plaques, je suppose que ça pourrait aussi être des disques de platine), des chaussures griffées Eminem et la possibilité de travailler sur sa prochaine vidéo.

En voilà une bonne idée pour contrer les vilains pirates qui ne font rien qu'à lui voler ses sous : prévoir de vendre 10 millions d'exemplaires de son album et dire aux acheteurs qu'ils ont une chance sur 100.000 de gagner un lot minable et une chance sur 1.000.000 de gagner un super prix de la mort qui tue. C'est sûr que les acheteurs vont se ruer sur le disque avec une ferveur retrouvée.

Sauf que pas du tout, évidemment.

En revanche, s'il se décarcasse pour proposer un beau livret et un prix de vente pas trop élevé, il obtiendra de meilleurs résultats. De très nombreuses nouveautés sont maintenant en vente à moins de 15€ (même le formidable double album de Nick Cave), ce qui aurait été inimaginable il y a à peine deux ans. Dans mon souvenir, The Eminem Show était lors de sa sortie en vente au prix délirant de 22€, avec un DVD bonus de.... TZADAM !, 10 minutes. L'affaire du siècle en d'autres termes. Je ne suis pas sûr que les gens prêts à mettre une telle somme pour un disque soient encore très nombreux. D'autant que, si The Eminem Show tenait encore à peu près la route, je me permets, après avoir entendu Just Lose It et Mosh, d'avoir des doutes sue ce nouvel album.

Mosh est sa chanson anti-Bush. On nous annonçait depuis quelques semaines un album très politique, ce qui pouvait surprendre de la part d'Eminem, qui semblait se complaire dans l'apolitisme depuis le début de sa carrière. Dans ce contexte, sans doute l'apparition sur le Net de ce titre à quelques jours des élections (et de la sortie de l'album) est-elle une pernicieuse manoeuvre politico-publicitaire.

A première vue, il ne faut néanmoins pas s'attendre à voir Eminem écrire l'édito du prochain Monde Diplomatique. En effet, la chanson contient apparemment des analyses géo-politiques aussi finement ciselées que
They tell us ‘no’, we say ‘yeah,’ they tell us ‘stop’, we say ‘go’ / Rebel with a rebel yell, raise hell, we gonna let him know / Stomp, push, shove, mush, fuck Bush / Until they bring our troops home / Come on
ou
Maybe we can reach al Qaeda through my speech / Let the president answer on higher anarchy / Strap him with an AK-47, let him go fight his own war / Let him impress Daddy that way / …no more blood for oil.

Ceci dit, peut-être le reste de la chanson est-il plus intéressant. Musicalement, c'est assez plan-plan mais, ayant beaucoup de mal à comprendre ce qu'il raconte sans avoir les paroles sous les yeux, peut-être le reste des paroles est-il d'une clairvoyance redoutable. Qui sait ?

Et puis, tout ce qui peut contribuer à la non-réélection de Bush est bon à prendre.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

"ayant beaucoup de mal à comprendre ce qu'il raconte sans avoir les paroles sous les yeux"

Comme Eminem le dit si bien sur l'album D12 World :

"And if I'm talking too fast it just means
you're listening too slow"

;-)