L'être humain est ainsi fait qu'il a tendance à accorder une importance démesurée à ce qui est le plus récent. En conséquence, ce que je vais écrire ici sera, pour le pire ou le meilleur, une sorte de symbole de ce que 'Je dis ça, je dis rien' a été cette année (et ce au moins jusqu'à ce que je publie un nouveau billet). J'avais donc intérêt à bien choisir mon sujet si je voulais conserver un semblant de crédibilité en 2005. Pourtant, bizarrement, je n'ai rien trouvé de plus approprié que de vous proposer d'aider Britney Spears à soigner son acné galopante et de vous donner le lien vers une chanson inédite de son prochain album.
Certes, une légère inquiétude m'a étreint au moment de cliquer sur "Publier" et je me suis dit que j'aurais plutôt dû vous parler de l'album de Elizabeth Anka Vajagic, qui est en train de gravir à toute vitesse les échelons de mon classement des albums en 2004. Ca aurait sans doute eu plus de tenue mais je craignais que cela ne soit pas assez "champagne-flonflons" en ce 31 décembre, parce que bon, on peut penser ce qu'on veut des chansons de Britney Spears, mais elles sont quand même nettement plus festives que celles de Vajagic, non ? De plus, son nom est plus court à écrire (et si ça n'est pas un argument valable, je ne sais pas ce qu'est un argument valable). Donc, Britney ce fut. J'assume.
Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter à tous une bonne et heureuse année 2005 et à vous remercier de venir me lire de temps à autre. Je ne pensais pas lorsque j'ai commencé à tenir ce blog que j'y prendrais un tel plaisir. C'est un peu grâce à vous. Merci.
Parce que la musique est une chose trop importante pour être laissée à ceux qui la prennent au sérieux.
vendredi, décembre 31
jeudi, décembre 30
Ecoutez
- la reprise dont tout le monde parle : Seven Nation Army par les boy-scouts préférés de la planète indé, The Flaming Lips.
- la reprise de Smells like Teen Spirit par Dokaka et une adorable version au piano de Enjoy the Silence (via cette page).
- le nouveau groupe hype dont on se doit de parler, soit Smoosh, des gamines blondes de 12 ans (non, pas celles-là) qui font de la "musique qui déchire". David F. propose un lien vers Massive Cure, qui fait un peu penser à Blonde Redhead. La deuxième photo qui illustre le billet permet en plus de se rendre compte que des gamin(e)s de 12 ans qui font de la musique dans leur salon finissent tous par ressembler à Hanson, ce qui est tout de même troublant.
PS : Je voulais illustrer cette ressemblance avec une photo extraite de la vidéo de MMMbop, mais il se fait que la plupart des sites de fans sur Hanson ont disparu depuis longtemps. La gloire est décidément quelque chose de bien éphémère. Souvent, fan varie....
- la reprise de Smells like Teen Spirit par Dokaka et une adorable version au piano de Enjoy the Silence (via cette page).
- le nouveau groupe hype dont on se doit de parler, soit Smoosh, des gamines blondes de 12 ans (non, pas celles-là) qui font de la "musique qui déchire". David F. propose un lien vers Massive Cure, qui fait un peu penser à Blonde Redhead. La deuxième photo qui illustre le billet permet en plus de se rendre compte que des gamin(e)s de 12 ans qui font de la musique dans leur salon finissent tous par ressembler à Hanson, ce qui est tout de même troublant.
PS : Je voulais illustrer cette ressemblance avec une photo extraite de la vidéo de MMMbop, mais il se fait que la plupart des sites de fans sur Hanson ont disparu depuis longtemps. La gloire est décidément quelque chose de bien éphémère. Souvent, fan varie....
mercredi, décembre 29
Ca fait peur.
Popbitch a mentionné récemment l'existence de ce groupe, Prussian Blue, soit deux petites filles californiennes de 12 ans, blondes avec des couettes, qui font de la musique folk en costume traditionnel bavarois. Et après tout, pourquoi pas ? Les choses se gâtent néanmoins très fort quand on regarde de quoi les textes causent :
De plus, en interview, elles semblent toutes contentes qu'un magazine allemand leur ait consacré un article, avant de s'émerveiller devant le fait que la magazine était "tout en allemand".
On peut néanmoins trouver un peu de réconfort dans le fait que la chanson proposée en mp3 est nulle et qu'elles chantent comme des patates, mais tout de même, au moins avec les groupes de skin-heads, on savait à quoi s'en tenir. Là, c'est plus vicieux.
Vite, un bon Marvin Gaye pour effacer tout ça de ma mémoire.
A défaut, ceci m'a fait sourire.
Times are very tough now For a proud White man to live. And although it may appear That this world has no life to give, Times are soon changing, This can't go on for long. And on that joyful summer’s day We’ll sing our Victory song. The women, they’ll smile, on Victory Day. And the children, they’ll laugh And they’ll sing and they’ll play, And the forests will echo our grace, For the brand new dawn of our Race…Brrrr.
De plus, en interview, elles semblent toutes contentes qu'un magazine allemand leur ait consacré un article, avant de s'émerveiller devant le fait que la magazine était "tout en allemand".
On peut néanmoins trouver un peu de réconfort dans le fait que la chanson proposée en mp3 est nulle et qu'elles chantent comme des patates, mais tout de même, au moins avec les groupes de skin-heads, on savait à quoi s'en tenir. Là, c'est plus vicieux.
Vite, un bon Marvin Gaye pour effacer tout ça de ma mémoire.
A défaut, ceci m'a fait sourire.
Plus que deux mois dormir
Le nouvel album de Patrick Wolf vu par lui-même. Je ne suis pas sûr que ce petit texte confus fasse vraiment justice à l'album, mais bon, ça permet de patienter.
Tout autre chose : je me suis lancé depuis une semaine dans une tâche titanesque qui est de réécouter tous mes albums de 2004 en vue de faire mon classement de l'année, histoire de tenter d'atténuer l'usure du temps qui pénalise souvent les albums sortis en début d'année (même si j'ai peur que cela ne suffise pas à faire remonter Franz Ferdinand). C'est un exercice amusant, qui permet notamment de se rendre compte d'à quel point le regard que l'on porte sur un disque peut avoir évolué en quelques mois, parfois à la hausse, parfois à la baisse. Ca prouve bien le caractère extrêmement volatil de ce genre d'opinions. Je suis par exemple persuadé que l'avis qu'on se fera sur un disque dépend fortement de l'état d'esprit dans lequel on l'a écouté pour la première fois. C'est particulièrement vrai pour moi qui, sur une journée-type ne peut pas écouter de la musique plus que 3 ou 4 heures et écoute donc rarement un album plus de 10 fois en un an.
Tout autre chose : je me suis lancé depuis une semaine dans une tâche titanesque qui est de réécouter tous mes albums de 2004 en vue de faire mon classement de l'année, histoire de tenter d'atténuer l'usure du temps qui pénalise souvent les albums sortis en début d'année (même si j'ai peur que cela ne suffise pas à faire remonter Franz Ferdinand). C'est un exercice amusant, qui permet notamment de se rendre compte d'à quel point le regard que l'on porte sur un disque peut avoir évolué en quelques mois, parfois à la hausse, parfois à la baisse. Ca prouve bien le caractère extrêmement volatil de ce genre d'opinions. Je suis par exemple persuadé que l'avis qu'on se fera sur un disque dépend fortement de l'état d'esprit dans lequel on l'a écouté pour la première fois. C'est particulièrement vrai pour moi qui, sur une journée-type ne peut pas écouter de la musique plus que 3 ou 4 heures et écoute donc rarement un album plus de 10 fois en un an.
lundi, décembre 27
Le contrecoup de Noël
Tout finit par passer, même Noël. Les cadeaux qui attendaient sous un sapin illuminé, enguirlandé et couvert de cheveux d'ange ont été remis à leurs destinataires. Comme d'habitude, au réveillon, plus personne n'avait faim après l'entrée mais chacun s'est néanmoins forcé à ingurgiter de la dinde ou du gibier et une bûche dégoulinante de crème fraîche.
Se profile maintenant à l'horizon la corvée du réveillon de la St-Sylvestre, où chacun se doit de s'amuser même s'il n'en a pas envie, mais avant de clôturer pour cette année le chapitre de Noël, je m'en voudrais de ne pas mentionner cette jolie reprise twee-pop de Last Christmas par PAS/CAL.
Bien que le rapport avec Noël soit moins évident (une ressemblance avec l'ange Gabriel peut-être ?), je tenais aussi à signaler que la plus belle chanson d'Antony and the Johnsons est téléchargeable en ce moment sur le site du label Secretly Canadian, avec également quelques chansons de Magnolia Electric Co (soit Jason Molina de Songs: Ohia) ou des Early Day Miners.
EDIT : Ces deux dernières sont inaccessibles pour le moment, mais je suppose qu'elles seront à nouveau disponibles dans quelques jours.
Se profile maintenant à l'horizon la corvée du réveillon de la St-Sylvestre, où chacun se doit de s'amuser même s'il n'en a pas envie, mais avant de clôturer pour cette année le chapitre de Noël, je m'en voudrais de ne pas mentionner cette jolie reprise twee-pop de Last Christmas par PAS/CAL.
Bien que le rapport avec Noël soit moins évident (une ressemblance avec l'ange Gabriel peut-être ?), je tenais aussi à signaler que la plus belle chanson d'Antony and the Johnsons est téléchargeable en ce moment sur le site du label Secretly Canadian, avec également quelques chansons de Magnolia Electric Co (soit Jason Molina de Songs: Ohia) ou des Early Day Miners.
EDIT : Ces deux dernières sont inaccessibles pour le moment, mais je suppose qu'elles seront à nouveau disponibles dans quelques jours.
vendredi, décembre 24
Joyeux Noël.
Je vous souhaite à tous un joyeux Noël et, tant que j'y suis, une bonne année. Pour passer le réveillon avec de la musique de circonstance, vous pouvez aller là (avec, certes, Hanson mais aussi Low, Powder et My Chemical Romance) ou bien consulter la triplette de billets de Noël de la Blogothèque (là, là et là).
Si vous êtes d'humeur aventureuse, vous pouvez aussi aller vous perdre là (à vos risques et périls, je ne connais pas ce groupe, mais ça a l'air redoutablement cornichon), là (avec des vrais morceaux de Johnny Cash dedans) et là (youhou, de la guitare). Amusez-vous.
Si vous êtes d'humeur aventureuse, vous pouvez aussi aller vous perdre là (à vos risques et périls, je ne connais pas ce groupe, mais ça a l'air redoutablement cornichon), là (avec des vrais morceaux de Johnny Cash dedans) et là (youhou, de la guitare). Amusez-vous.
jeudi, décembre 23
Il pleut des tops.
Un des classements les plus attendus de l'année est toujours celui de Pitchfork. En dépit de sa position quasi-monopolistique sur le créneau des webzines indés américains, il n'a en effet pas peur de faire preuve d'une rafraîchissante ouverture d'esprit dans ses choix. Ils le prouvent encore cette année en plaçant Rachel Stevens, Britney Spears et Annie (n°1, ce que je ne suis pas sûr de comprendre tout à fait, exotisme mis à part) dans leur classement des singles, au milieu des plus prévisibles Walkmen, de LCD Soundsystem, Animal Collective, The Go! Team ou M.I.A..
Le classement des albums part, comme souvent, un peu moins dans tous les sens et se resserre autour d'une forme d'indé plus conventionnelle mais ne faisons pas la fine bouche. C'est du bon boulot, d'autant qu'ils accompagnent chaque disque classé d'un petit texte en général plutôt bien torché.
J'ai donc une envie (féroce mais vaine) de faire aussi bien. Comme je compte bien me lancer à mon tour dans la course aux classements en janvier, j'ai recensé hier soir tous mes achats récents pour pouvoir procéder à la compilation de mon top de l'année. Je me suis ainsi rendu compte que, au cours des 5 derniers mois, 175 CD se sont ajoutés à ma collection (y compris les CD proposés par les Inrocks, le NME, etc.. ou bien les CD à 1€ que j'ai achetés lors de l'ouverture d'un mastodonte de la distribution dans ma ville). Le prix d'acquisition moyen de ces disques est donc sans doute assez bas. Cela n'empêche pas ce chiffre d'être grotesque et de me rendre vaguement honteux.
Le classement des albums part, comme souvent, un peu moins dans tous les sens et se resserre autour d'une forme d'indé plus conventionnelle mais ne faisons pas la fine bouche. C'est du bon boulot, d'autant qu'ils accompagnent chaque disque classé d'un petit texte en général plutôt bien torché.
J'ai donc une envie (féroce mais vaine) de faire aussi bien. Comme je compte bien me lancer à mon tour dans la course aux classements en janvier, j'ai recensé hier soir tous mes achats récents pour pouvoir procéder à la compilation de mon top de l'année. Je me suis ainsi rendu compte que, au cours des 5 derniers mois, 175 CD se sont ajoutés à ma collection (y compris les CD proposés par les Inrocks, le NME, etc.. ou bien les CD à 1€ que j'ai achetés lors de l'ouverture d'un mastodonte de la distribution dans ma ville). Le prix d'acquisition moyen de ces disques est donc sans doute assez bas. Cela n'empêche pas ce chiffre d'être grotesque et de me rendre vaguement honteux.
mardi, décembre 21
Le lien du jour.
Un plan séquence de Britney Spears à moitié nue, dansant en faisant du play-back sur Toxic. C'est là et je serais bien en peine de dire s'il s'agit d'une chute de studio, d'un faux très bien réalisé ou d'une vidéo officielle. Je suis perplexe.
lundi, décembre 20
Jouons jouons
Comme l'année dernière, le site de la radio londonienne XFM vous propose depuis 10 jours de reconnaître 72 pochettes de disques. Pour ceux qui veulent, toutes les solutions sont données en commentaire sur la Blogothèque.
Je donne ici assez peu de liens vers des mp3-blogs (pour la bonne et simple raison que j'écoute en général les fichiers bien après les avoir téléchargés. En conséquence, lorsque me prend l'envie d'en parler, ils ne sont en général plus disponibles. Pourtant, ici, j'ai écouté de suite le premier morceau proposé, sans doute parce que le petit texte introductif de David F. a piqué ma curiosité, et c'est assez formidable. Une forme d'écriture à base de piano, cordes, vents et voix qui passe du piano-jazz à la musique de films muets puis se déconstruit de plus en plus avant de retomber sur ses pattes avec une jolie petite ritournelle bucolique (et parvient même à incorporer une mini-citation des Quatre Saisons). Le tout en 3m25s.
Je donne ici assez peu de liens vers des mp3-blogs (pour la bonne et simple raison que j'écoute en général les fichiers bien après les avoir téléchargés. En conséquence, lorsque me prend l'envie d'en parler, ils ne sont en général plus disponibles. Pourtant, ici, j'ai écouté de suite le premier morceau proposé, sans doute parce que le petit texte introductif de David F. a piqué ma curiosité, et c'est assez formidable. Une forme d'écriture à base de piano, cordes, vents et voix qui passe du piano-jazz à la musique de films muets puis se déconstruit de plus en plus avant de retomber sur ses pattes avec une jolie petite ritournelle bucolique (et parvient même à incorporer une mini-citation des Quatre Saisons). Le tout en 3m25s.
samedi, décembre 18
Qui a dit qu'on n'apprenait rien à la télévision ?
Malgré ma fatigue, il me semble avoir entendu deux informations de la plus haute importance en regardant hier soir l'épisode de QI consacré à la musique.
- Warner a racheté il n'y pas très longtemps les droits de "Happy Birthday to you" pour la coquette somme de 25 millions de dollars et s'attend à engranger des bénéfices substantiels. La chanson aurait été créée en 1933 par un instituteur américain qui aurait pris l'habitude de saluer ses élèves en leur chantant "Good morning to you all." et n'aurait pris ses paroles actuelles qu'en 1938. Ca semblerait donc indiquer que les droits d'auteur aux USA sont réservés pour plus de 65 ans. Fichtre. (Plus d'infos ici.)
- Le son d'un fouet qui claque dans l'air ne provient pas du contact entre deux segments de la lanière comme on pourrait le croire, mais est le mini-"Bang!" provoqué par l'extrémité de la lanière lorsqu'elle franchit le mur du son. (Plus d'infos ici.)
Dingue, non ? Les informations fournies par les liens que j'ai inclus ne sont pas toutes totalement cohérentes avec ce dont je me souvenais de l'émission et que j'ai retranscrit ici. A priori vous auriez intérêt à faire confiance au lien.
Note : A ceux qui me reprocheraient de dériver dans le hors-sujet, je répondrai qu'on entend un bruit de fouet dans The Ubiquitous Mr Lovegrove de Dead Can Dance et que, de toutes façons, la distinction bruit-musique est essentiellement culturelle. (Mouais, faites comme si il s'agissait d'un argument convaincant.)
- Warner a racheté il n'y pas très longtemps les droits de "Happy Birthday to you" pour la coquette somme de 25 millions de dollars et s'attend à engranger des bénéfices substantiels. La chanson aurait été créée en 1933 par un instituteur américain qui aurait pris l'habitude de saluer ses élèves en leur chantant "Good morning to you all." et n'aurait pris ses paroles actuelles qu'en 1938. Ca semblerait donc indiquer que les droits d'auteur aux USA sont réservés pour plus de 65 ans. Fichtre. (Plus d'infos ici.)
- Le son d'un fouet qui claque dans l'air ne provient pas du contact entre deux segments de la lanière comme on pourrait le croire, mais est le mini-"Bang!" provoqué par l'extrémité de la lanière lorsqu'elle franchit le mur du son. (Plus d'infos ici.)
Dingue, non ? Les informations fournies par les liens que j'ai inclus ne sont pas toutes totalement cohérentes avec ce dont je me souvenais de l'émission et que j'ai retranscrit ici. A priori vous auriez intérêt à faire confiance au lien.
Note : A ceux qui me reprocheraient de dériver dans le hors-sujet, je répondrai qu'on entend un bruit de fouet dans The Ubiquitous Mr Lovegrove de Dead Can Dance et que, de toutes façons, la distinction bruit-musique est essentiellement culturelle. (Mouais, faites comme si il s'agissait d'un argument convaincant.)
vendredi, décembre 17
Vous n'avez pas d'album de l'année ?
Le mois de décembre est le mois des bilans et des classements en tous genres. Plus souvent qu'à votre tour, vous vous verrez interrogé sur votre album de l'année, et là catastrophe, vous avez tellement regardé Urgences, Six feet under et 24 que vous n'avez presque pas écouté de disques, et les rares que vous avez écoutés sont tellement communs que vous ne pouvez décemment pas les mentionner. La panique monte, que répondre qui ne nuirait pas à votre réputation de chantre du bon goût ?
Honnêtement, ça peut fonctionner. Surtout si vous assénez ces réponses avec l'air blasé et le regard légèrement vague de celui qui répète de bonne grâce des évidences parce qu'il estime que le message qu'elles contiennent est important.
Cependant, si vous voulez être totalement à l'abri d'un fâcheux "Oui, mais quand même, c'est quoi ton album préféré ?", vous pouvez allez rapidement faire le petit test proposé ici. Il vous donnera automatiquement votre album de l'année, avec un petit résumé que vous n'aurez qu'à étudier par coeur pour le ressortir le moment venu. Ouf.
(Personnellement, je suis tombé sur l'album de James Yorkston & the Athletes, que je n'ai jamais écouté. Il va peut-être falloir que j'y jette une oreille.)
Oh tu sais, j'ai passé l'âge de faire la course aux nouveautés. Finalement, je crois que ce que j'ai le plus écouté cette année, c'est Nick Drake, Coltrane et Ferré. Je crois bien que j'en ai un peu marre de cette obsession du temps présent. Je préfère laisser le temps jouer son rôle de filtre. Ca me permet d'éviter les disques médiocres et de retrouver le goût d'une musique qui apporte vraiment quelque chose, tu vois.ou
Tu me connais. J'écoute tellement de disques, et je m'investis tellement en eux que ça me fend le coeur de devoir ainsi chaque année faire des choix. C'est un peu comme demander à une mère de choisir entre ses enfants. A chaque fois que je dis en préférer un, j'ai l'impression de faire injure au plaisir que j'ai pris à écouter les autres.ou bien
Ca fait longtemps que je n'écoute plus d'albums. Avec Internet, le format album est complètement dépassé. Ma culture musicale cette année, ce fut plutôt les mp3 récoltés ici et là pendant que je surfais sur le Web en me laissant porter par mes envies. Je serais bien en peine de te citer un album complet qui m'ait marqué. Tiens d'ailleurs, il faudra que je te fasse écouter ces reprises de Joy Division par une fanfare Tadjike. C'est incroyable.ou encore
J'ai jamais compris cette obsession des classements de fin d'année. La musique est une chose complexe, qui fonctionne sur plein de niveaux simultanément et croire que l'on peut placer tous les disques de l'année sur une seule ligne du moins bon au meilleur est absurde. Comment comparer l'album qui contient cette bombe sur laquelle tu as dansé comme un fou tous les vendredis soir d'été avec celui qui t'a ému aux larmes un soir de février ? Peut-on vraiment dire que ce nouvel enregistrement du Sacre du Printemps est moins bon que l'album de Coco Rosie (ou meilleur d'ailleurs) ? Et puis, est-il juste de comparer un disque qui est arrivé seul sur sa platine et n'existe qu'en lui-même, indépendamment de tout contexte, avec celui de ce groupe dont tout le monde parle et que l'on a pu voir deux fois en concert ? Evidemment non. Franchement, c'est un exercice vain, et cette année j'ai pris la résolution de ne pas m'y compromettre.
Honnêtement, ça peut fonctionner. Surtout si vous assénez ces réponses avec l'air blasé et le regard légèrement vague de celui qui répète de bonne grâce des évidences parce qu'il estime que le message qu'elles contiennent est important.
Cependant, si vous voulez être totalement à l'abri d'un fâcheux "Oui, mais quand même, c'est quoi ton album préféré ?", vous pouvez allez rapidement faire le petit test proposé ici. Il vous donnera automatiquement votre album de l'année, avec un petit résumé que vous n'aurez qu'à étudier par coeur pour le ressortir le moment venu. Ouf.
(Personnellement, je suis tombé sur l'album de James Yorkston & the Athletes, que je n'ai jamais écouté. Il va peut-être falloir que j'y jette une oreille.)
jeudi, décembre 16
Le nouveau jeu à la mode
se trouve ici. Il reste quelques petits problèmes techniques, mais ça reste néanmoins un outil très riche, et puis ça me permet de me rendre compte qu'il y a plein de groupes dont je suis a priori très friand et pour lesquels je me plante royalement : les Cocteau Twins et Belle&Sebastian par exemple.
(via b3ta ou Supercoin, au choix)
(via b3ta ou Supercoin, au choix)
Band Aid (ça faisait longtemps)
Voilà ce que Morrissey avait à dire sur la version de 1984 de Do they know it's Christmas?.
ou encore
Certes, on peut dire qu'il s'agit de Morrissey faisant son Morrissey, mais à dire vrai ces quelques phrases me tournent dans la tête depuis deux jours et je ne sais pas trop quoi en déduire sur Morrissey ou le Band Aid. En attendant de me faire une opinion, je peux toujours écouter la reprise de la chanson par Richard Davies ici (ou là si le lien ne fonctionne pas).
I'm not afraid to say that I think Band Aid was diabolical. Or to say that I think Bob Geldof is a nauseating character. Many people find that very unsettling, but I'll say it as loud as anyone wants me to. In the first instance the record itself was absolutely tuneless. One can have great concern for the people of Ethiopia, but it's another thing to inflict daily torture on the people of England. It was an awful record considering the mass of talent involved. And it wasn't done shyly it was the most self-righteous platform ever in the history of popular music?
ou encore
The whole implication was to save these people in Ethiopia, but who were they asking to save them? Some 13-year-old girl in Wigan! People like Thatcher and the royals could solve the Ethiopian problem within ten seconds. But Band Aid shied away from saying that — for heaven's sake, it was almost directly aimed at unemployed people.
Certes, on peut dire qu'il s'agit de Morrissey faisant son Morrissey, mais à dire vrai ces quelques phrases me tournent dans la tête depuis deux jours et je ne sais pas trop quoi en déduire sur Morrissey ou le Band Aid. En attendant de me faire une opinion, je peux toujours écouter la reprise de la chanson par Richard Davies ici (ou là si le lien ne fonctionne pas).
mardi, décembre 14
The Kills are back.
Un extrait du nouvel album est disponible ici. Il semblerait à l'entendre que The Kills emboîtent le pas à toute la troupe des groupes qui avaient marqué le "retour du rock" il y a trois ans (The Strokes, The White Stripes, Interpol, Black Rebel Motorcycle Club et surtout The Vines) et nous ressortent une copie carbone de leur premier album. Pourtant, comme The Kills étaient à l'époque un peu les premiers de la classe, que ce soit sur disque ou en live, ils parviendront peut-être à nous le faire oublier. Après tout, les rigolos d'Interpol y sont bien arrivés cette année.
PS : Oui, je sais que les White Stripes avaient déjà sorti deux albums avant White Blood Cells, mais on fera comme si.
PS : Oui, je sais que les White Stripes avaient déjà sorti deux albums avant White Blood Cells, mais on fera comme si.
C'est ce qu'on appelle inonder le marché
Si on en croit le Télémoustique, le nouvel album de U2 est n°1, n°4 et n°5 des ventes d'albums en Belgique cette semaine, à cause du comptage séparé des différentes versions disponibles (avec ou sans DVD, avec ou sans poster montrant Bono dans une pose christique et portant une couronne d'épines au-dessus de ses verres fumés, etc..).
C'est tout de même une belle performance pour un groupe qui n'a plus rien à dire depuis si longtemps. Cela dit, il va falloir que j'écoute cet album. Mon ami Brian Eno a encore collaboré sur un des morceaux, et quoique ça n'a pas suffi à sauver All that you can't leave behind, ça m'oblige tout de même à donner sa chance à l'album.
C'est tout de même une belle performance pour un groupe qui n'a plus rien à dire depuis si longtemps. Cela dit, il va falloir que j'écoute cet album. Mon ami Brian Eno a encore collaboré sur un des morceaux, et quoique ça n'a pas suffi à sauver All that you can't leave behind, ça m'oblige tout de même à donner sa chance à l'album.
vendredi, décembre 10
jeudi, décembre 9
Bush
Dans une conversation sur le rock, si quelqu'un vous parle de Bush avec les yeux pétillants de bonheur, passez poliment votre chemin.
Dans une conversation sur la politique, si quelqu'un vous parle de Bush avec les yeux pétillants de bonheur, passez poliment votre chemin.
Dans une conversation sur les génies incompris qui reviennent aux affaires, si quelqu'un vous parle de Bush avec les yeux pétillants de bonheur, partagez sa joie.
Dans une conversation sur la politique, si quelqu'un vous parle de Bush avec les yeux pétillants de bonheur, passez poliment votre chemin.
Dans une conversation sur les génies incompris qui reviennent aux affaires, si quelqu'un vous parle de Bush avec les yeux pétillants de bonheur, partagez sa joie.
Panthères et flamants roses
Bon, d'accord Pantera n'était peut-être pas le groupe le plus musicalement au-dessus de tous reproches, mais quand même. J'ai peur que, à moyen terme, ce genre de drames ne modifie sensiblement la manière dont les concerts sont organisés et vécus par le public. Je me suis déjà dit qu'il était étonnant que cela n'arrive pas plus souvent quand on voit la force des sentiments que les musiciens pop ou rock peuvent provoquer dans le public et leur vulnérabilité sur scène. Ce soir, je tente d'écouter du Pantera pour mesurer tout le mauvais goût de la phrase qui ouvre ce billet et, peut-être, la supprimer.
Sinon, des rumeurs insistantes parlent d'une reformation de Pink Floyd, avec Roger Waters pour cet été, avec notamment un concert prévu lors du festival de Glastonbury.
EDIT : Comme ceci est un blog sérieux, une armada de consultants et de secrétaires tapis dans un bunker sous-terrain recoupent inlassablement l'information afin de garantir l'exactitude de ces affirmations que je lance parfois un peu légèrement à la face du monde. Leur porte-parole vient d'ailleurs de me souffler dans l'oreillette que, contrairement à ce que j'ai toujours cru, Pink Floyd ne signifie pas du tout flamant rose.
Sinon, des rumeurs insistantes parlent d'une reformation de Pink Floyd, avec Roger Waters pour cet été, avec notamment un concert prévu lors du festival de Glastonbury.
EDIT : Comme ceci est un blog sérieux, une armada de consultants et de secrétaires tapis dans un bunker sous-terrain recoupent inlassablement l'information afin de garantir l'exactitude de ces affirmations que je lance parfois un peu légèrement à la face du monde. Leur porte-parole vient d'ailleurs de me souffler dans l'oreillette que, contrairement à ce que j'ai toujours cru, Pink Floyd ne signifie pas du tout flamant rose.
Madame Tussaud fête Noël
Regardez-moi cette belle crèche. Ce qui me permet d'ajouter que I believe in you, le nouveau single de Kylie Minogue, coécrit par les Scissor Sisters est ce qu'elle a fait de mieux depuis, oouuh, Slow, au moins.
mardi, décembre 7
Grammy Awards
Les cérémonies nationales de remises des prix en matière musicale sont souvent assez consternantes. Pourtant, j'ai l'impression que les nominations pour les Grammy Awards cette année sont encore plus catastrophiques que d'habitude.
lundi, décembre 6
Nerve-Net
La Russie semble être devenue le paradis du mp3. Voici par exemple quelques extraits de Nerve Net, l'album électro-jazz futuriste de Brian Eno. Si vous ne connaissez pas encore le disque, laissez-vous porter par la cavalcade sombre de The Fractal Zoom ou par le piano déconstruit de Decentre (via Tofuhaus).
Sinon, je comptais parler du nouvel album de Patrick Wolf, que j'écoute en boucle depuis une semaine, via un billet récapitulatif sur le personnage dans la Blogothèque cette semaine, mais vu la manière dont son manager a réagi à la mise à diposition sur le forum Yahoo d'extraits de 4 chansons longs d'à peine 30 secondes, je pense que je ne vais pas prendre le risque. Je m'en voudrais d'attirer des ennuis à la Blogothèque. Dommage parce que je me sentais d'humeur réellement prosélyte au sujet de ce nouvel album, qui est un enchantement de bout en bout et pourrait bien correspondre à ce cliché qu'emploient souvent les journalistes musicaux : l'album de la maturité (à 21 ans !). En l'écoutant, on pense notamment à Nick Cave, à Marc Almond (dont la convalescence se déroule apparemment très bien, pour ceux que ça intéresse), et même pour quelques secondes à Wim Mertens. Je n'en dis pas plus pour l'instant car je compte bien me fendre d'une chronique en bonne et due forme en temps voulu.
Sinon, je comptais parler du nouvel album de Patrick Wolf, que j'écoute en boucle depuis une semaine, via un billet récapitulatif sur le personnage dans la Blogothèque cette semaine, mais vu la manière dont son manager a réagi à la mise à diposition sur le forum Yahoo d'extraits de 4 chansons longs d'à peine 30 secondes, je pense que je ne vais pas prendre le risque. Je m'en voudrais d'attirer des ennuis à la Blogothèque. Dommage parce que je me sentais d'humeur réellement prosélyte au sujet de ce nouvel album, qui est un enchantement de bout en bout et pourrait bien correspondre à ce cliché qu'emploient souvent les journalistes musicaux : l'album de la maturité (à 21 ans !). En l'écoutant, on pense notamment à Nick Cave, à Marc Almond (dont la convalescence se déroule apparemment très bien, pour ceux que ça intéresse), et même pour quelques secondes à Wim Mertens. Je n'en dis pas plus pour l'instant car je compte bien me fendre d'une chronique en bonne et due forme en temps voulu.
vendredi, décembre 3
Kitsch-Net
Vous vous souvenez peut-être de Günther et de son You touch my tralala, chanson improbable dont j'ai parlé ici il y a quelques semaines. Vous vous souvenez aussi (évidemment) de Samantha Fox et de son Touch me (I want to feel your body). Et bien, réjouissez-vous. A force de jouer à touch-touch, nos deux amis ont décidé d'unir leurs talents pour offrir au monde leur nouveau bébé. Des félicitations s'imposent.
Dans le même genre, un groupe au nom improbable de Hot Pantz semble avoir mis tous les atouts de son côté pour empocher le prix de la pire chanson de Noël de l'année. Jugez-en vous-mêmes.
Merci à Popjustice pour ces deux liens.
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Deux liens rapides
- Une vidéo de Joanna Newsom, quelque part entre Claude Lelouch et les pubs Herta.
- le NME propose cette semaine un nouveau CD gratuit, complémentaire à leur liste annuelle des personnalités les plus 'cool' qui est parue la semaine dernière (et a sans surprises couronné Pete Doherty). Il est en écoute intégrale ici, ce qui tombe bien puisque les CD du NME ne parviennent plus aux abonnés hors-Angleterre... Quelle bande d'enflures quand même. Le quarté dans l'ordre à première vue : 12, 4, 11, 7.
- le NME propose cette semaine un nouveau CD gratuit, complémentaire à leur liste annuelle des personnalités les plus 'cool' qui est parue la semaine dernière (et a sans surprises couronné Pete Doherty). Il est en écoute intégrale ici, ce qui tombe bien puisque les CD du NME ne parviennent plus aux abonnés hors-Angleterre... Quelle bande d'enflures quand même. Le quarté dans l'ordre à première vue : 12, 4, 11, 7.
mercredi, décembre 1
Petite leçon d'économie à l'usage des maisons de disques
Apparemment, l'industrie du disque en Grande-Bretagne n'a jamais été en aussi bonne santé que cette année, avec un nombre record de ventes d'albums. Mais, vous entends-je vous exclamer d'ici, comment cela se peut-il alors que l'on nous bassine les oreilles depuis des mois avec la crise de ces gentilles maisons de disques, presque contraintes de mettre la clé sous le paillasson à cause des méchants pirates ?
Peut-être notre perception est-elle un peu biaisée parce que, en France, la situation, c'est plutôt ça : une baisse sensible et continue.
Cette différence entre les deux pays est amusante. Les maisons de disques ont tôt fait d'imputer la reprise des ventes observées en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis aux procédures pénales intentées aux downloaders (et surtout aux uploaders). Je n'ai pas réussi à trouver de chiffres précis sur l'évolution du nombre d'utilisateurs des réseaux p2p (quoiqu'il y ait ceci) mais je doute que la baisse, si baisse il y a, soit suffisamment significative pour expliquer une augmentation des ventes comme celle que connait depuis deux ans la Grande-Bretagne, surtout quand on sait que les premières poursuites pénales contre des internautes britanniques datent d'il y a quelques semaines à peine.
Il semblerait donc que l'on puisse observer, malgré l'existence du téléchargement illégal, une augmentation soutenue des ventes dans certaines régions. Voilà qui va à l'encontre de ce que les médias nous répètent à longueur de reportage. Certes, pour certains internautes, l'existence des réseaux p2p est un moyen commode de ne plus rien acheter (j'en connais), mais ceux-là achetaient déjà au départ très peu de disques. Si j'en juge d'après mon entourage, la plupart des boulimiques de musique ont vu leur budget-disques exploser avec l'arrivée des réseaux p2p et, avant ça, de Napster ou Audiogalaxy.
La soif de découvertes ne connait maintenant plus aucune limite matérielle. On peut a priori tout trouver plus ou moins facilement et tout écouter. La lecture de la presse musicale et de leur kyrielle de chroniques n'est donc plus un exercice masochiste : "Eh, ça m'a l'air pas mal du tout, ce nouveau petit groupe en 'The'... Dommage que ce ne soit pas disponible ici." Maintenant, si la chronique donne envie, on n'a qu'à faire chauffer le modem, tapoter deux-trois touches d'un air distrait, patienter quelques minutes et, tadaaam, le morceau earrive tout chaud sur votre disque dur, prêt à être écouté. Les seules limites qui subsistent sont du genre 'Où trouver temps d'écouter tout ce qu'il est possible de télécharger ?' (une question rendue encore plus pressante par l'arrivée des mp3-blogs).
Pour les boulimiques de musique (qui représentent à mon avis une proportion importante des utilisateurs de réseaux p2p), l'étape suivante est la suite logique de cette écoute en ligne. Il faut posséder ce qui a ainsi été découvert et apprécié, et donc acheter le disque. Parmi tous les disques que je télécharge, ceux que j'aime (un bon tiers) finissent un jour ou l'autre par atterrir dans ma collection (quoique parfois, il est vrai, via les magasins d'occasions). Dès lors, en me basant sur mon expérience personnelle, l'influence du piratage sur la baisse des ventes m'a toujours semblé loin d'être évidente. Bon, il est clair que je sous-estime sans doute la pratique du téléchargement chez les auditeurs occasionnels mais je ne peux néanmoins pas m'empêcher de considérer cette lutte absurde menée par les maisons de disque comme une grave erreur stratégique. Je ne vois pas en quoi Kazaa est une manière tellement différente de consommer la musique que l'écoute de la radio, l'usage d'une médiathèque ou l'échange de disques entre copains. Mais bon, c'est un vaste débat et le fait que pas deux études sur le sujet ne tirent des conclusions semblables montrent bien que, en la matière, il n'existe pas de réponses toutes faites.
Dès lors, l'augmentation des ventes observée en Grande-Bretagne a sans doute une origine plus terre-à-terre que cette hypothétique peur du gendarme chez les internautes : la baisse des prix, surtout guidée par l'arrivée de la vente en ligne. Par "vente en ligne", je ne veux pas dite les sites de téléchargement légaux qui sont encore, pour la plupart, une vaste blague (d'autant qu'il est hors de question pour moi de payer un centime pour un mp3, vu sa qualité sonore et le fait qu'un fichier informatique ne sera jamais un substitut satisfaisant à l'objet disque). Je veux surtout parler des sites du type Amazon.co.uk ou HMV.co.uk qui proposent des albums pour des prix allant de 13 à 15 €. Cela prouve bien que, dans leur majorité, les gens sont encore tout disposés à payer pour consommer de la musique si ils ont l'impression qu'on ne se paye pas trop de leur tête en fixant les prix.
Mais pourquoi diable alors n'observe-t-on pas le même mouvement en France ?
Les maisons de disques imputent le marasme actuel des ventes en France au fait que l'ADSL ne s'y est généralisé que récemment et donc que l'effet du piratage n'avait pas encore atteint sa pleine puissance. Peut-être, mais le fait que le prix de vente des disques les plus populaires en France soit significativement plus élevé qu'en Angleterre (par exemple) joue sans doute aussi un rôle. Toutes les meilleures ventes d'Amazon France sont annoncées avec des prix variant entre 16 et 17€. En Angleterre, le prix moyen est de £8.49, soit environ 13€. Ne pas voir dans cette différence de prix un argument au moins aussi significatif que le niveau d'équipement informatique me semble relever d'une flagrante mauvaise foi.
Une autre explication que je vois à cette disparité entre la Grande-Bretagne et la France est sans doute plus personnelle, mais je vous la livre quand même : quand je vois ce qui se vend en France, je n'ai plus envie d'acheter des disques.
Voici la liste des meilleures ventes d'albums en France en 2003. Prenons le top 20. Je n'en ai acheté aucun et en ai téléchargé deux. Un plutôt mauvais (le Placebo) et un plutôt bon, que je finirai d'ailleurs sans doute par m'offrir (le Carla Bruni). Tout le reste se rapproche d'assez près de mon image de l'enfer musical. Dans un environnement saturé de Tragédie, Florent Pagny, Evanescence et Phil Collins, je peux comprendre que l'on puisse avoir des scrupules à payer pour consommer de la musique.
Regardons maintenant la liste des meilleures ventes 2003 en Grande-Bretagne. Sur le même échantillon des 20 premières ventes, j'en ai acheté 4 et téléchargé 4 (dont deux que j'ai fini par acheter, l'album de The Darkness et le Beyoncé ayant raisonnablement été écartés de ma wish-list). C'est indéniablement plus, mais le principal enseignement n'est pas là. Il me semble surtout important de remarquer que, parmi ces 20 disques, peu sont très bons (seul le Justin Timberlake me semble rentrer dans cette catégorie), mais la plupart sont au moins sympathiques, allant du plaisamment insignifiant (Dido) au gentiment grotesque (The Darkness), de l'efficacement sautillant (Busted) au poliment quelconque (Norah Jones). Mis à part les redoutables Evanescence, dont le God-metal semble avoir eu cette année-là pour mission d'évangéliser la Terre entière, et une douteuse compilation Power Ballads, on se trouve quand même ici en meilleure compagnie.
Je me demande donc dans quelle mesure la France ne voit pas ses ventes diminuer simplement parce que le grand public français a au fond plutôt mauvais goût et est assez peu intéressé par tout ce qui touche à la musique. Si ma théorie venait à se vérifier, et si vous m'autorisez un petit stéréotype truffaldien, on devrait assister pour le cinéma, à une évolution contraire, avec en Angleterre une baisse sensible des ventes due au piratage tandis que les ventes en France se maintiendraient mieux. Je serais curieux d'avoir des chiffres.
PS : A Liège (où j'habite), les prix de vente en magasins sont maintenant régulièrement 4 à 5 € moins chers qu'il y a quelques années (des phénomènes de concurrence locale jouent sans doute un rôle dans cette baisse). Pour ce que j'en sais, il semblerait que ce ne soit pas le cas en France.
Peut-être notre perception est-elle un peu biaisée parce que, en France, la situation, c'est plutôt ça : une baisse sensible et continue.
Cette différence entre les deux pays est amusante. Les maisons de disques ont tôt fait d'imputer la reprise des ventes observées en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis aux procédures pénales intentées aux downloaders (et surtout aux uploaders). Je n'ai pas réussi à trouver de chiffres précis sur l'évolution du nombre d'utilisateurs des réseaux p2p (quoiqu'il y ait ceci) mais je doute que la baisse, si baisse il y a, soit suffisamment significative pour expliquer une augmentation des ventes comme celle que connait depuis deux ans la Grande-Bretagne, surtout quand on sait que les premières poursuites pénales contre des internautes britanniques datent d'il y a quelques semaines à peine.
Il semblerait donc que l'on puisse observer, malgré l'existence du téléchargement illégal, une augmentation soutenue des ventes dans certaines régions. Voilà qui va à l'encontre de ce que les médias nous répètent à longueur de reportage. Certes, pour certains internautes, l'existence des réseaux p2p est un moyen commode de ne plus rien acheter (j'en connais), mais ceux-là achetaient déjà au départ très peu de disques. Si j'en juge d'après mon entourage, la plupart des boulimiques de musique ont vu leur budget-disques exploser avec l'arrivée des réseaux p2p et, avant ça, de Napster ou Audiogalaxy.
La soif de découvertes ne connait maintenant plus aucune limite matérielle. On peut a priori tout trouver plus ou moins facilement et tout écouter. La lecture de la presse musicale et de leur kyrielle de chroniques n'est donc plus un exercice masochiste : "Eh, ça m'a l'air pas mal du tout, ce nouveau petit groupe en 'The'... Dommage que ce ne soit pas disponible ici." Maintenant, si la chronique donne envie, on n'a qu'à faire chauffer le modem, tapoter deux-trois touches d'un air distrait, patienter quelques minutes et, tadaaam, le morceau earrive tout chaud sur votre disque dur, prêt à être écouté. Les seules limites qui subsistent sont du genre 'Où trouver temps d'écouter tout ce qu'il est possible de télécharger ?' (une question rendue encore plus pressante par l'arrivée des mp3-blogs).
Pour les boulimiques de musique (qui représentent à mon avis une proportion importante des utilisateurs de réseaux p2p), l'étape suivante est la suite logique de cette écoute en ligne. Il faut posséder ce qui a ainsi été découvert et apprécié, et donc acheter le disque. Parmi tous les disques que je télécharge, ceux que j'aime (un bon tiers) finissent un jour ou l'autre par atterrir dans ma collection (quoique parfois, il est vrai, via les magasins d'occasions). Dès lors, en me basant sur mon expérience personnelle, l'influence du piratage sur la baisse des ventes m'a toujours semblé loin d'être évidente. Bon, il est clair que je sous-estime sans doute la pratique du téléchargement chez les auditeurs occasionnels mais je ne peux néanmoins pas m'empêcher de considérer cette lutte absurde menée par les maisons de disque comme une grave erreur stratégique. Je ne vois pas en quoi Kazaa est une manière tellement différente de consommer la musique que l'écoute de la radio, l'usage d'une médiathèque ou l'échange de disques entre copains. Mais bon, c'est un vaste débat et le fait que pas deux études sur le sujet ne tirent des conclusions semblables montrent bien que, en la matière, il n'existe pas de réponses toutes faites.
Dès lors, l'augmentation des ventes observée en Grande-Bretagne a sans doute une origine plus terre-à-terre que cette hypothétique peur du gendarme chez les internautes : la baisse des prix, surtout guidée par l'arrivée de la vente en ligne. Par "vente en ligne", je ne veux pas dite les sites de téléchargement légaux qui sont encore, pour la plupart, une vaste blague (d'autant qu'il est hors de question pour moi de payer un centime pour un mp3, vu sa qualité sonore et le fait qu'un fichier informatique ne sera jamais un substitut satisfaisant à l'objet disque). Je veux surtout parler des sites du type Amazon.co.uk ou HMV.co.uk qui proposent des albums pour des prix allant de 13 à 15 €. Cela prouve bien que, dans leur majorité, les gens sont encore tout disposés à payer pour consommer de la musique si ils ont l'impression qu'on ne se paye pas trop de leur tête en fixant les prix.
Mais pourquoi diable alors n'observe-t-on pas le même mouvement en France ?
Les maisons de disques imputent le marasme actuel des ventes en France au fait que l'ADSL ne s'y est généralisé que récemment et donc que l'effet du piratage n'avait pas encore atteint sa pleine puissance. Peut-être, mais le fait que le prix de vente des disques les plus populaires en France soit significativement plus élevé qu'en Angleterre (par exemple) joue sans doute aussi un rôle. Toutes les meilleures ventes d'Amazon France sont annoncées avec des prix variant entre 16 et 17€. En Angleterre, le prix moyen est de £8.49, soit environ 13€. Ne pas voir dans cette différence de prix un argument au moins aussi significatif que le niveau d'équipement informatique me semble relever d'une flagrante mauvaise foi.
Une autre explication que je vois à cette disparité entre la Grande-Bretagne et la France est sans doute plus personnelle, mais je vous la livre quand même : quand je vois ce qui se vend en France, je n'ai plus envie d'acheter des disques.
Voici la liste des meilleures ventes d'albums en France en 2003. Prenons le top 20. Je n'en ai acheté aucun et en ai téléchargé deux. Un plutôt mauvais (le Placebo) et un plutôt bon, que je finirai d'ailleurs sans doute par m'offrir (le Carla Bruni). Tout le reste se rapproche d'assez près de mon image de l'enfer musical. Dans un environnement saturé de Tragédie, Florent Pagny, Evanescence et Phil Collins, je peux comprendre que l'on puisse avoir des scrupules à payer pour consommer de la musique.
Regardons maintenant la liste des meilleures ventes 2003 en Grande-Bretagne. Sur le même échantillon des 20 premières ventes, j'en ai acheté 4 et téléchargé 4 (dont deux que j'ai fini par acheter, l'album de The Darkness et le Beyoncé ayant raisonnablement été écartés de ma wish-list). C'est indéniablement plus, mais le principal enseignement n'est pas là. Il me semble surtout important de remarquer que, parmi ces 20 disques, peu sont très bons (seul le Justin Timberlake me semble rentrer dans cette catégorie), mais la plupart sont au moins sympathiques, allant du plaisamment insignifiant (Dido) au gentiment grotesque (The Darkness), de l'efficacement sautillant (Busted) au poliment quelconque (Norah Jones). Mis à part les redoutables Evanescence, dont le God-metal semble avoir eu cette année-là pour mission d'évangéliser la Terre entière, et une douteuse compilation Power Ballads, on se trouve quand même ici en meilleure compagnie.
Je me demande donc dans quelle mesure la France ne voit pas ses ventes diminuer simplement parce que le grand public français a au fond plutôt mauvais goût et est assez peu intéressé par tout ce qui touche à la musique. Si ma théorie venait à se vérifier, et si vous m'autorisez un petit stéréotype truffaldien, on devrait assister pour le cinéma, à une évolution contraire, avec en Angleterre une baisse sensible des ventes due au piratage tandis que les ventes en France se maintiendraient mieux. Je serais curieux d'avoir des chiffres.
PS : A Liège (où j'habite), les prix de vente en magasins sont maintenant régulièrement 4 à 5 € moins chers qu'il y a quelques années (des phénomènes de concurrence locale jouent sans doute un rôle dans cette baisse). Pour ce que j'en sais, il semblerait que ce ne soit pas le cas en France.
Hello-I'm Eminem
"Eminem a été fait prêtre raelien honoris causa."
Ca fait une accroche presque irrésistible et, qui plus est, il semblerait que ce soit vrai. Difficile de ne pas approuver. J'ai déjà dit ici tout le bien que je pensais de Mosh. De plus, il faut bien que les raeliens occupent leurs longues journées et, tant qu'à faire, militer pour la paix me semble être une activité plus utile que de construire une ambassade pour les extraterrestres, non ?
Ca fait une accroche presque irrésistible et, qui plus est, il semblerait que ce soit vrai. Difficile de ne pas approuver. J'ai déjà dit ici tout le bien que je pensais de Mosh. De plus, il faut bien que les raeliens occupent leurs longues journées et, tant qu'à faire, militer pour la paix me semble être une activité plus utile que de construire une ambassade pour les extraterrestres, non ?
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