Art Brut - Bang Bang Rock&Roll (Fierce Panda)
En général, je forge mes opinions sur un groupe en me basant essentiellement sur la musique. Les paroles m'intéressent assez peu et j'essaie autant que possible de faire abstraction de l'image du groupe. Cela dit, toute règle a ses exceptions et je n'ai aucun scrupule à avouer que j'aime surtout Art Brut pour les textes et la vision de la musique qu'ils véhiculent. Le fait que la musique soit très bonne est essentiellement un plus. On pourrait la décrire comme un mélange de comedy-punk basique et d'art-rock anguleux. Ca ne voudrait pas dire grand-chose mais le groupe lui-même ne sachant pas à quel genre il appartient, je vois mal comment je pourrais prétendre être mieux informé. (voir aussi ici)
Minotaur Shock - Maritime (4AD)
2005 n'a pas été une grand cru pour 4AD. L'album de Magnetophone, notamment, m'a déçu. Leur sortie la plus intéressante est donc sans doute cet album de Minotaur Shock, le projet d'un certain David Edwards, dont je ne sais rien si ce n'est qu'il semble être incapable de choisir son camp entre Mylo et Michael Nyman. Cette indécision se révèle finalement plutôt payante. Alors que, pris séparément, ces deux pôles n'ont qu'un intérêt limité, leur mélange fournit un hybride intrigant où nappes électroniques et riffs acoustiques (clarinette, flûte, violon, etc...) cohabitent sans jamais vraiment fusionner. Malheureusement, le disque ne fait que rarement le saut de simplement "intrigant" vers "passionnant" et l'intérêt éveillé une minute se maintient rarement durant les cinq suivantes. Le disque souffre en fait surtout du fait que les morceaux y tiennent très rarement leurs promesses. Vigo Bay par exemple débute avec une rythmique de folie comme les Chemical Brothers rêveraient de savoir encore en produire mais bifurque bien vite vers un pastiche de Mike Oldfield (période Incantations). Six Foolish Fishermen commence comme un morceau d'electronica-ambient à la Boards of Canada (wééé !) mais finit par sonner comme du Level 42 instrumental (bouh !). Il n'y a guère que Muesli et Somebody once told me.. qui parviennent à me séduire dans la longueur. Un curiosité donc, regorgeant d'instants très réussis, mais pas complètement satisfaisante dans la longueur.
Devendra Banhart - Cripple Crow (XL Recordings)
Devendra Banhart revient ici avec un nouvel album qui est à la fois long (plus de 74 minutes) et plus riche que les précédents. Le folk minimaliste des débuts laisse la place à des morceaux plus amples, plus ambitieux dans leur orchestration. J'y retrouve en vrac des traces de pop 60s (Lazy Butterfly commence comme une chanson très connue que je ne parviens pas à identifier), de chanson sud-américaine (Santa Maria da Feira) et de rock'n'roll primitif (I feel like just a child), sans compter d'évidents emprunts à certains de ses glorieux ainés, comme Leonard Cohen pour Dragonflys ou Tim Buckley pour Cripple Crow (essentiellement une variation autour de I Must Have Been Blind). Certes, un album aussi long (22 chansons) ne peut jamais être parfait de bout en bout et arrive toujours un moment de légère saturation où la qualité d'écoute diminue et où on souhaiterait passer à autre chose mais, dans l'ensemble, il s'agit sans doute de l'album de Devendra Banhart que je préfère, peut-être parce que cet album est plus polissé, plus pop et moins brut (ce qui expliquerait peut-être pourquoi il a déçu certains fans de la première heure) ou simplement parce que cette année m'a trouvé plus sensible à ce genre de musique.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire