Un festival appelé le Fury Festival a eu lieu ce weekend au Mans et a apparemment connu pas mal de problèmes. Mes clowns préférés de Slipknot ont l'air d'être en partie responsables. Ils auraient joué aux rockstars à la grosse tête et auraient eu des exigences financières insupportables. En conséquence, ils se seraient fait huer pendant tout le concert. Il y a là des pages et des pages (et encore d'autres pages) de commentaires sur le sujet. Enfin, quand je dis commentaires, il y aussi pas mal de noms d'oiseaux parce que ce petit microcosme m'a tout de même l'air assez complexe, avec une foultitude de chapelles (grind, doom, death, trash, hardcore, nu-metal.... la liste semble infinie) qui s'opposent farouchement et les arguments des uns et des autres semblent souvent un peu légers.
On sort d'une lecture en diagonale de cette multitude de messages avec la tête qui tourne un peu, mais une idée semble néanmoins se détacher. Apparemment, les fans de metal (les purs) supportent difficilement le fait que Slipknot plaise aux gamins de 12 ans et voient dans leur musique un abâtardissement du genre. Remarquez que, confusément, on pouvait s'en douter. Le groupe est signé sur une major. Il comprend un DJ qui fait des scratches comme un vulgaire Benny B. Ils ont des costumes de scène et vendent beaucoup de disques. Ca fait beaucoup
Finalement, ça prouve bien ce que j'avançais précédemment, c'est à dire que le rock est actuellement une des formes les plus pures de la pop. Franchement quel groupe pourrait prétendre être aussi glorieusement ridicule que Slipknot ?
Ceci dit, tout cela ne me dit pas quels sont ces groupes de rock 'authentiques' dont on entend régulièrement parler. Je reste à l'affût.
Sinon, pour une vision plus géopolitique des événements qui ont eu lieu au Fury Festival, je ne peux que conseiller le forum du label américain du groupe.
Parce que la musique est une chose trop importante pour être laissée à ceux qui la prennent au sérieux.
mardi, juin 29
Bonnes ou mauvaises, mais nouvelles
- La sortie en Angleterre de All Day Long I Dream About Sex, la chanson de JC Chasez dont je disais le plus grand bien ici il y a quelques jours, semble compromise. Elle a en tout cas disparu des plans de sortie et le disque n'est plus proposé à l'achat par Amazon ou HMV. L'absence assez incompréhensible de diffusions radio n'y est sans doute pas pour rien (pourquoi BBC Radio 1, par exemple, a-t-elle playlisté le précédent single, qui n'était pas très bon, et pas celui-ci ? Mystère). Son album semble désormais destiné à être un grand disque maudit. Les campagnes lancées par différents sites pop n'y changeront rien. Les quelques diffusions radio dont la chanson a bénéficié en Belgique non plus.
- La première vidéo de Patrick Wolf, To the lighthouse, est enfin visible. Il est peu probable qu'elle passe en boucle sur les chaînes musicales, donc je conseille vivement d'aller y jeter un oeil (et une oreille, c'est une des meilleures chansons de l'album) sur son site officiel (cliquer ensuite sur video). Vous y verrez Patrick qui court dans les champs, Patrick qui se cache derrière les arbres ou encore Patrick qui monte les escaliers. Ca a dû coûter à peu près autant que le budget pickles de la tournée des Pixies, mais que cela ne vous arrête pas. Sinon, pour rester sur le même sujet, deux chansons de son album servent de bande-son à une expo de photos de Nan Goldin à la Galerie Yvon Lambert à Paris. De plus, et c'est plus surprenant, Patrick Wolf aurait apparemment dû monter sur scène pour deux titres lors de la première partie (les Chicks on Speed) des Red Hot Chili Peppers à Hyde Park. Je ne sais pas si cela a finalement pu se faire. Vu la réception mitigée du set des formidables Chicks on Speed, on peut en douter.
- Le verdict est tombé. Dans le grand supermarché culturel local, les rééditions des albums des Tindersticks sont à 21€40. Ce sera donc de nouveau sans moi... en espérant tomber sur des occasions durant les vacances.
Bon, c'est bien beau de discuter de gens pas très connus qui font de la formidable musique (et des gens très très connus mais qui font de la moins bonne musique), mais c'est pas ça qui va faire grimper mon compteur. Permettez-moi donc maintenant de me vautrer avec délices dans le cocon douillet de la presse people.
- Semaine chargée en informations sur Britney Spears. D'abord, on nous annonce ses (nouvelles) fiançailles avec un de ses danseurs, Kevin Federline. Ce serait une bonne nouvelle si celui-ci n'attendait pas lui-même un deuxième enfant de son ex-compagne dans quelques jours. Y a pas à dire, elle a le chic pour se mettre dans des situations impossibles. Les ligues de vertu américaines vont s'en donner à coeur joie.
- Brooke Hogan, la fille de l'incroyable Hulk (le catcheur qui jouait dans Rocky III, pas le Géant Vert) va se lancer dans la chanson et pense avoir le potentiel d'être 10 fois plus célèbre que Britney Spears (ce qui signifie sans doute qu'elle a prévu des tournées de promotion sur Proxima de Centaure, la Lune et l'Atlantide). Accessoirement, c'est aussi la petite amie actuelle de Aaron Carter, le frère de Nick Carter (qui fut, un temps, célèbre pour être membre des Backstreet Boys, mais est maintenant plus connu comme le copain, très très tolérant ou vaguement benêt (au choix), de Paris Hilton).
- La première vidéo de Patrick Wolf, To the lighthouse, est enfin visible. Il est peu probable qu'elle passe en boucle sur les chaînes musicales, donc je conseille vivement d'aller y jeter un oeil (et une oreille, c'est une des meilleures chansons de l'album) sur son site officiel (cliquer ensuite sur video). Vous y verrez Patrick qui court dans les champs, Patrick qui se cache derrière les arbres ou encore Patrick qui monte les escaliers. Ca a dû coûter à peu près autant que le budget pickles de la tournée des Pixies, mais que cela ne vous arrête pas. Sinon, pour rester sur le même sujet, deux chansons de son album servent de bande-son à une expo de photos de Nan Goldin à la Galerie Yvon Lambert à Paris. De plus, et c'est plus surprenant, Patrick Wolf aurait apparemment dû monter sur scène pour deux titres lors de la première partie (les Chicks on Speed) des Red Hot Chili Peppers à Hyde Park. Je ne sais pas si cela a finalement pu se faire. Vu la réception mitigée du set des formidables Chicks on Speed, on peut en douter.
- Le verdict est tombé. Dans le grand supermarché culturel local, les rééditions des albums des Tindersticks sont à 21€40. Ce sera donc de nouveau sans moi... en espérant tomber sur des occasions durant les vacances.
Bon, c'est bien beau de discuter de gens pas très connus qui font de la formidable musique (et des gens très très connus mais qui font de la moins bonne musique), mais c'est pas ça qui va faire grimper mon compteur. Permettez-moi donc maintenant de me vautrer avec délices dans le cocon douillet de la presse people.
- Semaine chargée en informations sur Britney Spears. D'abord, on nous annonce ses (nouvelles) fiançailles avec un de ses danseurs, Kevin Federline. Ce serait une bonne nouvelle si celui-ci n'attendait pas lui-même un deuxième enfant de son ex-compagne dans quelques jours. Y a pas à dire, elle a le chic pour se mettre dans des situations impossibles. Les ligues de vertu américaines vont s'en donner à coeur joie.
- Brooke Hogan, la fille de l'incroyable Hulk (le catcheur qui jouait dans Rocky III, pas le Géant Vert) va se lancer dans la chanson et pense avoir le potentiel d'être 10 fois plus célèbre que Britney Spears (ce qui signifie sans doute qu'elle a prévu des tournées de promotion sur Proxima de Centaure, la Lune et l'Atlantide). Accessoirement, c'est aussi la petite amie actuelle de Aaron Carter, le frère de Nick Carter (qui fut, un temps, célèbre pour être membre des Backstreet Boys, mais est maintenant plus connu comme le copain, très très tolérant ou vaguement benêt (au choix), de Paris Hilton).
vendredi, juin 25
Rock is the new pop
Les gens qui n'aiment pas la pop et préfèrent le rock utilisent souvent comme argument que le rock est plus 'authentique' (real) que la pop. Pourquoi alors les groupes de rock ont-ils aussi peu de scrupules à brider leur authenticité pour vendre quelques disques de plus ? Oui, oui. Linkin Park, c'est à vous que je parle. On n'a pas idée d'avouer ainsi que vos personnalités sur scène sont factices. Vous foutez en l'air toute la mythologie du rock'n'roll et vous montrez pour ce que vous êtes, de la pop à guitares.
Bon, je reconnais volontiers que partir de Linkin Park pour généraliser ensuite sur le rock est osé. Après tout, ils furent décrits à leurs débuts comme le premier boy-band nu-metal. Ils ont recruté leur chanteur via casting et ont même, gasp !, un DJ qui fait du scratch dans leurs rangs. Objection retenue.
Prenons Slipknot alors. Les guitares poussent des borborygmes informes, les chanteurs saturent, et la batterie assomme le tout avec des coups de massue à deux mains sur la tronche. Ca, c'est du rock, c'est sûr. Pas le moindre gramme de choeurs 'lalalayéyéyé', de 'Wooohooo' ou de mélodies sautillantes. Rien que du rock, de la testostérone, du métal avec juste ce qu'il faut d'esprit rebelle djeune autour.
J'ai souvent été étonné de voir que Slipknot recrutait la majorité de leurs fans chez les moins de 15 ans (les sweatshirts Slipknot sont essentiellement portés par les très jeunes adolescents). J'essaye de me remémorer cet âge et ne suis pas sûr qu'un groupe à la musique aussi particulière aurait pu me plaire à l'époque, quoique je pourrais sans doute faire un parallèle avec Twisted Sister et Sigue Sigue Sputnik, deux groupes que je vénérais à 12 ans. En fait, c'est peut-être là que réside l'explication. Ceux-ci partageaient en effet avec Slipknot un côté clownesque, et les enfants aiment les clowns, c'est bien connu, surtout les méchants clowns, et c'est pour ça qu'ils lisent Stephen King et écoutent Slipknot. CQFD. C'est ainsi équipé de ma nouvelle théorie à deux balles que je poursuis mon raisonnement.
Le groupe s'est sans doute lui aussi rendu compte que son public-cible était très jeune et a conçu le nouvel album en conséquence. La meilleure preuve en est qu'il n'arbore plus le label d'authenticité rock'n'roll attitude 'Parental Advisory'. Pas un seul juron pendant une heure. Un disque résolument tout public, ce que le précédent n'était pas du tout, lui qui commençait par un truc du genre 'I wanna slit your throat and fuck the wound'. Ici, au contraire, on nage dans un conformisme bon enfant, avec des élans de métaphysique à deux balles très prétentieuses que seuls les adolescents peuvent entendre sans sourire. En fait, on a l'impression que le disque est calibré pour taper dans l'oreille du type un peu marginal mais 'achement cool, comme on en a tous connus au moins un durant nos années d'école. Celui qui avait l'air un peu bizarre, avec ses cheveux ébouriffés, qui s'amenait parfois au cours avec un livre tout écorné d'un type au nom imprononçable (Nietzsche ou un truc du genre) dont il disait qu'il avait changé sa vie et qu'il citait à longueur de récréation. Evidemment, on ne comprenait pas exactement tout ce qu'il répétait ainsi (et rétrospectivement, on n'est pas sûrs qu'il en comprenait beaucoup plus), mais boudiou que ça sonnait bien.
The Subliminal Verses regorge pareillement de sentences définitives qu'on imagine parfaitement gravées au canif sur les bancs en bois de l'école par un adolescent pétrifié d'ennui durant un cours de latin particulièrement soporifique. Des trucs du genre :
* 'To find the time is to lose the momentum' (Parfois, il vaut mieux ne pas trop réfléchir et foncer. D'ailleurs, je me suis mis au parapente.)
* 'I am all, but what am I ?' (Où suis-je ? Où vais-je ? Dans quel but ?)
* 'I'm sick of being the butt of a cosmic joke' (A quoi tout cela rime-t-il ? Pourquoi nous a-t-on ainsi placés au centre d'un jeu dont on ne nous a pas expliqués les règles ?)
* 'The only way is all the way' (Tout ou rien. Carpe Diem. Oh Capitaine mon capitaine, toussah !)
* 'All of my questions are answers to my sins' (Oooh, c'est profond ça. Sûrement, ça ne peut pas être une manière détournée de dire que le bonheur est dans le fait de ne pas s'interroger, si ?)
* 'I am a world before I am a man' (Ce genre de phrases, ça marche toujours, une sorte de méthode Coué contre le sentiment d'insignifiance)
* 'Now, as far as I know, I don't know anything' (En général, c'est après avoir dit un truc de ce style que le type un peu bizarre précédemment cité voyait son petit groupe d'admirateurs se regarder en opinant du bonnet. Ca sonne formidablement bien, et ça fait tellement philosophique que ça doit sûrement être vrai... L'humilité de l'homme face aux mystères de l'existence... L'espace est tellement infini... Comment pourrait-on jamais en faire le tour ?)
* 'The ony way to go is to go away' (Ca aussi, les phrases sentencieuses basées sur les jeux de langage, c'est souvent payant. Le filon est inépuisable : la libéralisation du marché est une couverture pour la marchandisation des libertés, il est interdit d'interdire, toute l'évolution actuelle de la société est dominée par la recherche d'un équilibre entre le sens des valeurs et la valeur des sens... ce genre de choses.)
Musicalement, ils tentent également d'arriver à autre chose avec même sur un titre ce qui ressemble furieusement à des violons. Ca sonne toujours très bien, même si le disque contient moins de chansons marquantes que leur précédent album (Iowa, dont la dernière plage est pour moi ce qu'ils ont fait de mieux). Cette impression provient peut-être aussi de l'inadéquation totale entre les paroles et la musique qui fait que l'on est parfois obligé d'en rire, ce qui pour un groupe qui semble curieusement ne fonctionner qu'au premier degré, est gênant.
Sinon, je dois reconnaître que le livret est absolument splendide et très très très très très très inspiré par le travail de V23 pour 4AD. Même police de caractères, même mise en page, même utilisation des photos, des recouvrements, etc.... Il mériterait presque à lui seul l'achat.
Bon, je reconnais volontiers que partir de Linkin Park pour généraliser ensuite sur le rock est osé. Après tout, ils furent décrits à leurs débuts comme le premier boy-band nu-metal. Ils ont recruté leur chanteur via casting et ont même, gasp !, un DJ qui fait du scratch dans leurs rangs. Objection retenue.
Prenons Slipknot alors. Les guitares poussent des borborygmes informes, les chanteurs saturent, et la batterie assomme le tout avec des coups de massue à deux mains sur la tronche. Ca, c'est du rock, c'est sûr. Pas le moindre gramme de choeurs 'lalalayéyéyé', de 'Wooohooo' ou de mélodies sautillantes. Rien que du rock, de la testostérone, du métal avec juste ce qu'il faut d'esprit rebelle djeune autour.
J'ai souvent été étonné de voir que Slipknot recrutait la majorité de leurs fans chez les moins de 15 ans (les sweatshirts Slipknot sont essentiellement portés par les très jeunes adolescents). J'essaye de me remémorer cet âge et ne suis pas sûr qu'un groupe à la musique aussi particulière aurait pu me plaire à l'époque, quoique je pourrais sans doute faire un parallèle avec Twisted Sister et Sigue Sigue Sputnik, deux groupes que je vénérais à 12 ans. En fait, c'est peut-être là que réside l'explication. Ceux-ci partageaient en effet avec Slipknot un côté clownesque, et les enfants aiment les clowns, c'est bien connu, surtout les méchants clowns, et c'est pour ça qu'ils lisent Stephen King et écoutent Slipknot. CQFD. C'est ainsi équipé de ma nouvelle théorie à deux balles que je poursuis mon raisonnement.
Le groupe s'est sans doute lui aussi rendu compte que son public-cible était très jeune et a conçu le nouvel album en conséquence. La meilleure preuve en est qu'il n'arbore plus le label d'authenticité rock'n'roll attitude 'Parental Advisory'. Pas un seul juron pendant une heure. Un disque résolument tout public, ce que le précédent n'était pas du tout, lui qui commençait par un truc du genre 'I wanna slit your throat and fuck the wound'. Ici, au contraire, on nage dans un conformisme bon enfant, avec des élans de métaphysique à deux balles très prétentieuses que seuls les adolescents peuvent entendre sans sourire. En fait, on a l'impression que le disque est calibré pour taper dans l'oreille du type un peu marginal mais 'achement cool, comme on en a tous connus au moins un durant nos années d'école. Celui qui avait l'air un peu bizarre, avec ses cheveux ébouriffés, qui s'amenait parfois au cours avec un livre tout écorné d'un type au nom imprononçable (Nietzsche ou un truc du genre) dont il disait qu'il avait changé sa vie et qu'il citait à longueur de récréation. Evidemment, on ne comprenait pas exactement tout ce qu'il répétait ainsi (et rétrospectivement, on n'est pas sûrs qu'il en comprenait beaucoup plus), mais boudiou que ça sonnait bien.
The Subliminal Verses regorge pareillement de sentences définitives qu'on imagine parfaitement gravées au canif sur les bancs en bois de l'école par un adolescent pétrifié d'ennui durant un cours de latin particulièrement soporifique. Des trucs du genre :
* 'To find the time is to lose the momentum' (Parfois, il vaut mieux ne pas trop réfléchir et foncer. D'ailleurs, je me suis mis au parapente.)
* 'I am all, but what am I ?' (Où suis-je ? Où vais-je ? Dans quel but ?)
* 'I'm sick of being the butt of a cosmic joke' (A quoi tout cela rime-t-il ? Pourquoi nous a-t-on ainsi placés au centre d'un jeu dont on ne nous a pas expliqués les règles ?)
* 'The only way is all the way' (Tout ou rien. Carpe Diem. Oh Capitaine mon capitaine, toussah !)
* 'All of my questions are answers to my sins' (Oooh, c'est profond ça. Sûrement, ça ne peut pas être une manière détournée de dire que le bonheur est dans le fait de ne pas s'interroger, si ?)
* 'I am a world before I am a man' (Ce genre de phrases, ça marche toujours, une sorte de méthode Coué contre le sentiment d'insignifiance)
* 'Now, as far as I know, I don't know anything' (En général, c'est après avoir dit un truc de ce style que le type un peu bizarre précédemment cité voyait son petit groupe d'admirateurs se regarder en opinant du bonnet. Ca sonne formidablement bien, et ça fait tellement philosophique que ça doit sûrement être vrai... L'humilité de l'homme face aux mystères de l'existence... L'espace est tellement infini... Comment pourrait-on jamais en faire le tour ?)
* 'The ony way to go is to go away' (Ca aussi, les phrases sentencieuses basées sur les jeux de langage, c'est souvent payant. Le filon est inépuisable : la libéralisation du marché est une couverture pour la marchandisation des libertés, il est interdit d'interdire, toute l'évolution actuelle de la société est dominée par la recherche d'un équilibre entre le sens des valeurs et la valeur des sens... ce genre de choses.)
Musicalement, ils tentent également d'arriver à autre chose avec même sur un titre ce qui ressemble furieusement à des violons. Ca sonne toujours très bien, même si le disque contient moins de chansons marquantes que leur précédent album (Iowa, dont la dernière plage est pour moi ce qu'ils ont fait de mieux). Cette impression provient peut-être aussi de l'inadéquation totale entre les paroles et la musique qui fait que l'on est parfois obligé d'en rire, ce qui pour un groupe qui semble curieusement ne fonctionner qu'au premier degré, est gênant.
Sinon, je dois reconnaître que le livret est absolument splendide et très très très très très très inspiré par le travail de V23 pour 4AD. Même police de caractères, même mise en page, même utilisation des photos, des recouvrements, etc.... Il mériterait presque à lui seul l'achat.
jeudi, juin 24
Pauvre Angleterre....
...éliminée de l'Euro 2004. Ceci dit, je sentais bien que 'Come on England' était un crime qui ne pourrait pas rester impuni.
mercredi, juin 23
Hateful or hollow... Yep, c'est tout lui.
Beaucoup de gens sont mis en rage par cette image. Heureusement, l'inverse (Morrissey portant un Tee-Shirt Limp Bizkit) reste encore difficilement envisageable.
J'en profite pour donner à ceux qui ne la connaissent pas encore, l'adresse du blog de Fred Durst. Ses réflexions métaphysiques sur la vanité de l'existence valent leur pesant de popcorn (voir l'entrée du 11 juin par exemple).
J'en profite pour donner à ceux qui ne la connaissent pas encore, l'adresse du blog de Fred Durst. Ses réflexions métaphysiques sur la vanité de l'existence valent leur pesant de popcorn (voir l'entrée du 11 juin par exemple).
Mec, est-ce que tu samples Dido, dis donc ? (désolé)
Difficile d'imaginer deux personnalités a priori plus dissemblables que celles de Dido et d'Eminem. La première s'est spécialisée dans la confection de chansons douces (et pour tout dire un brin chiantes) et est ainsi devenue une des rares chanteuses actuelles (avec Norah Jones) qui plait en général plus aux parents qu'à leurs enfants, tandis qu'Eminem, malgré ses récentes tentatives d'assagissement, continue à exhaler un subtil parfum de rébellion, même s'il s'agit d'une rébellion commercialement très réfléchie.
En fait, seule une (formidable) chanson les reliait jusqu'à présent. Ils se sont à présent trouvés un autre point commun. Ils n'ont pas assez d'argent. Quelle tristesse !
A l'époque de la sortie de 'Stan', Dido n'était encore pour le grand public qu'une inconnue et a bâti sa carrière en bonne partie sur le dos de cette collaboration. Eminem, quant à lui, a connu sans doute son plus grand succès public et critique avec cette chanson, ce qui lui a permis de trouver sa place dans le 'mainstream' aux USA. Une bonne affaire donc qu'aucune des parties ne devrait légitimement regretter. Ca ne les empêche apparemment pas de se disputer maintenant l'argent du beurre.
Un jour j'apprendrai que les membres des Smiths se sont mutuellement poursuivis en justice pour des questions de royalties, que McCartney a exigé une révision des crédits des titres qu'il a écrits en collaboration avec John Lennon, ou bien que l'instituteur de 'Etre et Avoir' a exigé une plus grosse part du gâteau. Et ce jour-là, je serai triste.
En fait, seule une (formidable) chanson les reliait jusqu'à présent. Ils se sont à présent trouvés un autre point commun. Ils n'ont pas assez d'argent. Quelle tristesse !
A l'époque de la sortie de 'Stan', Dido n'était encore pour le grand public qu'une inconnue et a bâti sa carrière en bonne partie sur le dos de cette collaboration. Eminem, quant à lui, a connu sans doute son plus grand succès public et critique avec cette chanson, ce qui lui a permis de trouver sa place dans le 'mainstream' aux USA. Une bonne affaire donc qu'aucune des parties ne devrait légitimement regretter. Ca ne les empêche apparemment pas de se disputer maintenant l'argent du beurre.
Un jour j'apprendrai que les membres des Smiths se sont mutuellement poursuivis en justice pour des questions de royalties, que McCartney a exigé une révision des crédits des titres qu'il a écrits en collaboration avec John Lennon, ou bien que l'instituteur de 'Etre et Avoir' a exigé une plus grosse part du gâteau. Et ce jour-là, je serai triste.
Toi aussi, tu te repais de la souffrance d'autrui,..
Et bien, réjouis-toi !
Des os broyés, des cris de détresse, de la panique, des millions de dollars perdus en quelques secondes et des dizaines de millers de personnes en détresse, avec en prime une petite pointe d'érotisme. Tout cela, sur ton écran. Gratuitement et à volonté.
Enfin, ça, c'est la théorie. En pratique, la réalisation, comme souvent pour des accidents inopinés, laisse un peu à désirer. Pas de gros plan, pas de cri, juste une silhouette qui se trémousse, s'abandonne totalement à son art, puis sort brusquement du cadre par le bas.
Comme de nombreux cinéphiles aiment à répéter, tout est dans le hors-champ.
Des os broyés, des cris de détresse, de la panique, des millions de dollars perdus en quelques secondes et des dizaines de millers de personnes en détresse, avec en prime une petite pointe d'érotisme. Tout cela, sur ton écran. Gratuitement et à volonté.
Enfin, ça, c'est la théorie. En pratique, la réalisation, comme souvent pour des accidents inopinés, laisse un peu à désirer. Pas de gros plan, pas de cri, juste une silhouette qui se trémousse, s'abandonne totalement à son art, puis sort brusquement du cadre par le bas.
Comme de nombreux cinéphiles aiment à répéter, tout est dans le hors-champ.
mardi, juin 22
Kesto
Je dois bien avouer avoir un peu hésité avant d'acheter le nouveau coffret de 4CD de Pan Sonic. Certes, ils annoncent 234 minutes, 48 secondes et 4 centièmes de musique, mais il est tellement facile de faire long avec des machines. Une fois la boucle ou le générateur aléatoire programmé, ça ne coûte plus rien de laisser l'ordinateur créer de la durée, alors qu'en rock vient toujours un moment où le guitariste attrape une crampe et où le batteur s'arrête parce qu'il ne sait plus quelle chanson il est en train de jouer. Je craignais donc que ces 240 minutes soient un peu fastidieuses. Il n'en est heureusement, si on excepte le CD4, rien. De plus, l'objet est très beau. Un petit coffret contient les quatre CD dans leur pochette cartonnée. Sur chacun d'entre eux, une photo (dont on nous fournit gracieusement le JPEG pour en faire un économiseur d'écran. Merci Mute). Les notes de pochette sont assez minimalistes, mêmes s'ils ont gentiment pris la peine de traduire le titre des morceaux du finnois vers l'anglais.
Les CD 1 et 2 ressemblent assez fort à ce qu'ils ont pu produire par le passé. Des morceaux assez courts, une alternance de bruits, de sifflements et de rythmiques lourdes qui justifie le terme de techno minimaliste qu'on leur associe parfois (Mayhem I, II et III portent particulièrement bien leur nom). Le CD3 est plus ambient et contient, ce qui me semble assez rare chez eux, pas mal de samples. De nombreux bruits sont facilement identifiables (le disque commence par un bruit de chasse d'eau), et ils se servent de ce matériau de base pour créer de longues plages contemplatives, pleines de silence. C'est pendant ce disque que des amis de passage pourraient le plus facilement s'exclamer "C'est dingue ce que ton appartement est bruyant !". Pour peu que l'on vive dans un environnement où des bruits parasites existent, il faut chaque fois quelques secondes pour définir si ce que l'on entend vient du disque ou bien s'il s'agit d'un craquement de plancher, de bruit de l'eau circulant dans les tuyaux ou bien du bourdonnement d'un frigo. C'est quelque chose qui m'a toujours plu chez eux. Cette capacité à faire se brouiller les repères entre la musique et le bruit, le signal et les parasites (de ce point de vue, on n'est pas très éloigné de la démarche de Brian Eno théorisant l'ambient). Le CD4 est le plus jusqu'au-boutiste. Une seule plage (dédiée à Charlemagne Palestine, avec lequel ils ont collaboré apparemment) à base de longues nappes sonores, sans la moindre évolution. On peut commencer l'écoute au début, ou après 30 minutes, ça ne change rien. C'est un jeu sur la durée qui rejoint en cela les travaux de Brian Eno (toujours lui, il faut que j'arrête de le citer à tout bout de champ, on se croirait dans les Inrocks) dans des disques tels que Thursday Afternoon ou Neroli. Sur ce quatrième CD, on atteint une sorte de limite de ce que je suis capable de comprendre et d'apprécier sur un disque. Si ce n'est pas désagréable à écouter dans certaines circonstances, ça laisse quand même un léger arrière-goût d'inutilité. A quoi bon refaire un disque sur ces prémisses, quand cela a déjà été fait maintes fois par d'autres, parfois 20 ans plus tôt ?
En revanche, sur les trois premiers disques, j'ai accroché tout de suite, ce qui ne laisse jamais de m'étonner. J'ai a priori du mal à expliquer mon attrait pour la musique de Pan Sonic. Pourquoi eux et pas Merzbow ou Oval ou tous les autres tenants de ce genre de recherches sonores ? A bien y réfléchir, peut-être parce que, bien que le disque soit entièrement électronique et que l'on puisse légitimement penser que l'idée même d'instruments acoustiques leur est étrangère, il y a quelque chose dans les rythmes et dans les fréquences utilisés qui fait de leur musique quelque chose de concret, d'incarné, de quasiment organique : on croit entendre de la pluie, un coeur qui bat, une respiration, des bruits de pas, et les rythmiques ont le temps de prendre vie, de diffuser leur pouvoir hypnotique, d'entrer en résonance avec le rythme propre au corps de l'auditeur. L'ensemble crée un univers dans laquelle on peut se perdre et retrouver des repères familiers. C'est sans doute dans ce contraste entre une musique abstraite, froide, entièrement artificielle, parfois à la limite de l'expérimentation, et l'impression d'humanité qui s'en dégage qu'il faut sans doute chercher l'origine de la fascination qu'elle exerce.
Les CD 1 et 2 ressemblent assez fort à ce qu'ils ont pu produire par le passé. Des morceaux assez courts, une alternance de bruits, de sifflements et de rythmiques lourdes qui justifie le terme de techno minimaliste qu'on leur associe parfois (Mayhem I, II et III portent particulièrement bien leur nom). Le CD3 est plus ambient et contient, ce qui me semble assez rare chez eux, pas mal de samples. De nombreux bruits sont facilement identifiables (le disque commence par un bruit de chasse d'eau), et ils se servent de ce matériau de base pour créer de longues plages contemplatives, pleines de silence. C'est pendant ce disque que des amis de passage pourraient le plus facilement s'exclamer "C'est dingue ce que ton appartement est bruyant !". Pour peu que l'on vive dans un environnement où des bruits parasites existent, il faut chaque fois quelques secondes pour définir si ce que l'on entend vient du disque ou bien s'il s'agit d'un craquement de plancher, de bruit de l'eau circulant dans les tuyaux ou bien du bourdonnement d'un frigo. C'est quelque chose qui m'a toujours plu chez eux. Cette capacité à faire se brouiller les repères entre la musique et le bruit, le signal et les parasites (de ce point de vue, on n'est pas très éloigné de la démarche de Brian Eno théorisant l'ambient). Le CD4 est le plus jusqu'au-boutiste. Une seule plage (dédiée à Charlemagne Palestine, avec lequel ils ont collaboré apparemment) à base de longues nappes sonores, sans la moindre évolution. On peut commencer l'écoute au début, ou après 30 minutes, ça ne change rien. C'est un jeu sur la durée qui rejoint en cela les travaux de Brian Eno (toujours lui, il faut que j'arrête de le citer à tout bout de champ, on se croirait dans les Inrocks) dans des disques tels que Thursday Afternoon ou Neroli. Sur ce quatrième CD, on atteint une sorte de limite de ce que je suis capable de comprendre et d'apprécier sur un disque. Si ce n'est pas désagréable à écouter dans certaines circonstances, ça laisse quand même un léger arrière-goût d'inutilité. A quoi bon refaire un disque sur ces prémisses, quand cela a déjà été fait maintes fois par d'autres, parfois 20 ans plus tôt ?
En revanche, sur les trois premiers disques, j'ai accroché tout de suite, ce qui ne laisse jamais de m'étonner. J'ai a priori du mal à expliquer mon attrait pour la musique de Pan Sonic. Pourquoi eux et pas Merzbow ou Oval ou tous les autres tenants de ce genre de recherches sonores ? A bien y réfléchir, peut-être parce que, bien que le disque soit entièrement électronique et que l'on puisse légitimement penser que l'idée même d'instruments acoustiques leur est étrangère, il y a quelque chose dans les rythmes et dans les fréquences utilisés qui fait de leur musique quelque chose de concret, d'incarné, de quasiment organique : on croit entendre de la pluie, un coeur qui bat, une respiration, des bruits de pas, et les rythmiques ont le temps de prendre vie, de diffuser leur pouvoir hypnotique, d'entrer en résonance avec le rythme propre au corps de l'auditeur. L'ensemble crée un univers dans laquelle on peut se perdre et retrouver des repères familiers. C'est sans doute dans ce contraste entre une musique abstraite, froide, entièrement artificielle, parfois à la limite de l'expérimentation, et l'impression d'humanité qui s'en dégage qu'il faut sans doute chercher l'origine de la fascination qu'elle exerce.
lundi, juin 21
Parlons football
Il en faut beaucoup pour que je me mette à critiquer la pop-culture anglaise, mais il y a malgré tout quelques lignes rouges, et clairement l'une d'entre elles a été franchie cette semaine. Il est de tradition chaque année de voir fleurir avant les grandes compétitions des chansons officielles ou officieuses censées assurer la bande-son de la marche triomphale de l'équipe d'Angleterre vers la victoire. Elles remplissent donc assez rarement leur office, mais ont souvent le mérite d'être inoffensives (voire même bonnes parfois : New Order par exemple). Cette année, la chanson officielle est une reprise de 'All together now' de The Farm, ce qui ne va embêter personne.
En revanche, un single officieux est sorti la semaine dernière, par un groupe subtilement nommé 4-4-2. Ca s'appelle Come on England et c'est une reprise de l'inoxydable 'Come on Eileen' des Dexy's Midnight Runners. Une reprise beauf à mourir, chantée avec les voix abièrées d'un troupeau de hooligans et qui contient des paroles du type "One- il, Two-nil, Three-nil, Four-nil, Five Keep that nation's dream alive"
Un massacre en bonne et due forme. La mauvaise idée dans toute sa splendeur, mal réalisée et pour de mauvaises raisons. Leur prestation à Top of the Pops était tellement embarrassante que j'ai failli zapper sur le Bigdil quelques instants. Heureusement, j'ai tenu bon car, juste après, Rachel Stevens est venu présenter 'Some girls', une chanson qui arrive avec brio à refourguer le son du dernier album de Goldfrapp au grand public, et la première pop-song imparable de l'été en Angleterre.
En revanche, un single officieux est sorti la semaine dernière, par un groupe subtilement nommé 4-4-2. Ca s'appelle Come on England et c'est une reprise de l'inoxydable 'Come on Eileen' des Dexy's Midnight Runners. Une reprise beauf à mourir, chantée avec les voix abièrées d'un troupeau de hooligans et qui contient des paroles du type "One- il, Two-nil, Three-nil, Four-nil, Five Keep that nation's dream alive"
Un massacre en bonne et due forme. La mauvaise idée dans toute sa splendeur, mal réalisée et pour de mauvaises raisons. Leur prestation à Top of the Pops était tellement embarrassante que j'ai failli zapper sur le Bigdil quelques instants. Heureusement, j'ai tenu bon car, juste après, Rachel Stevens est venu présenter 'Some girls', une chanson qui arrive avec brio à refourguer le son du dernier album de Goldfrapp au grand public, et la première pop-song imparable de l'été en Angleterre.
jeudi, juin 17
Il est fou, ou il fait le fou?
Dans le petit monde de la pop-music, il est un type qui parvient l'apparemment insurmontable tâche de paraître plus stupide que Mariah Carey. Il s'appelle Lee Ryan et est membre de Blue, ceux-là même qui ont enregistré "Sorry must be the hardest word" avec Elton John il y a deux ans. Pour ceux qui ne voient pas, Lee est celui qui fait les ad-libs pleins d'émotion (comprenez celui qui hurle à la mort à la fin de chaque phrase).
Il était déjà responsable de LA citation ultime sur les attentats du 11 septembre, qui est tellement énorme que je vous la remets :
J'aime particulièrement la dernière phrase.
Il a encore fait parler de lui en traumatisant une auditrice de NRJ, avec toute la subtilité qu'un amoureux des éléphants peut conjurer. Cette histoire en elle-même n'est pas passionante mais elle rajoute une petite dimension supplémentaire à l'idée que l'on peut se faire du personnage, un des plus 'pittoresques' (à défaut d'un meilleur terme) de la pop mondiale.
Ceci dit, comme je n'aime pas accabler les gens (il est certainement plus bête que méchant), je dois dire qu'il a enregistré une chanson pour une compilation (du NME je pense) contre la guerre en Irak qui est étonnamment potable.
PS : L'allusion à Germain Et Nous est volontaire (il y a une petit air de ressemblance entre Lee et Glouis)
Il était déjà responsable de LA citation ultime sur les attentats du 11 septembre, qui est tellement énorme que je vous la remets :
They are ignoring animals that are more important. Animals need saving and that’s more important. This New York thing is being blown out of proportion.[...] Who gives a fuck about New York when elephants are being killed? [...] I’m not afraid to say this, it has to be said and that’s why I’m the outspoken one from the band.
J'aime particulièrement la dernière phrase.
Il a encore fait parler de lui en traumatisant une auditrice de NRJ, avec toute la subtilité qu'un amoureux des éléphants peut conjurer. Cette histoire en elle-même n'est pas passionante mais elle rajoute une petite dimension supplémentaire à l'idée que l'on peut se faire du personnage, un des plus 'pittoresques' (à défaut d'un meilleur terme) de la pop mondiale.
Ceci dit, comme je n'aime pas accabler les gens (il est certainement plus bête que méchant), je dois dire qu'il a enregistré une chanson pour une compilation (du NME je pense) contre la guerre en Irak qui est étonnamment potable.
PS : L'allusion à Germain Et Nous est volontaire (il y a une petit air de ressemblance entre Lee et Glouis)
mercredi, juin 16
Bigre.
* Si cette liaison débouche sur un mariage, ce sera un peu comme au Moyen-Age lorsque, pour que les chevaliers arrêtent de se couper la tête et de tacher leurs armures, on forçait le fils du Prince machin à épouser la fille du Roi Trucmuche. Du coup, tout le monde pouvait rentrer chez soi et recommencer à exercer son droit de cuissage et à organiser des tournois. Ce n'est pas une première ceci dit, on avait déjà eu une tentative malheureuse de rapprochement entre Elvis Presley et Michael Jackson. Apparemment, ceux-ci ont l'air d'avoir moins de mal à convaincre le monde qu'ils sont vraiment amoureux.
* Une très bonne idée : créer une musique spécialement conçue pour faire se pâmer les critiques. Il y a des MP3, je vous laisse juge de l'efficacité de la démarche.
Merci à No Rock'n'Roll Fun
* Une très bonne idée : créer une musique spécialement conçue pour faire se pâmer les critiques. Il y a des MP3, je vous laisse juge de l'efficacité de la démarche.
Merci à No Rock'n'Roll Fun
Tu es ce que tu manges.
Il y a toujours eu un lien organique entre le milieu gothique-électro et la pop synthétique, pour des raisons mi-étranges, mi-évidentes. C'est sans doute ce qui explique que les Pet Shop Boys aient été contactés pour remixer le nouveau single de Rammstein. Grâce au forum officiel des PSB, on en sait à présent un peu plus sur l'origine de ce remix.
Ce n'est pas la première fois que les PSB font des remixes inattendus. Depuis quelques années, ils ont notamment effectué des remixes pour The bloodhound gang, Yoko Ono, David Bowie, Atomizer ou Blur.
He [le chanteur de Rammstein] said that they contacted PSB because they are huge fans of the band – after all they have covered Depeche Mode and Kraftwerk before and are still huge fans of synthpop in general, because it reminds them of their teen years in East Germany. They didn't think N & C would agree to do it, and when they said yes, they were a bit worried that they would just make an easy buck with really lazy mixes. Instead of that PSB sent them SEVEN different mixes to choose from – Till has heard them described them as "gorgeous". He said that they feel really honoured about PSB's input and that Rammstein fans will really be surprised.
The track is indeed about the famous news story about the German cannibal who advertised for willing victims in the internet and the homosexual man who agreed to be eaten. N & C asked for the lyrics to be translated for them, but to Rammstein's huge surprise didn't object to them at all. Hence the mix name "You Are What You Eat Mix".
I also asked why they wanted PSB to remix Mein Teil, which is the heaviest and least melodic track on their album instead of some of the more obvious tracks. Till answered, that they didn't think that they would say yes in the first place, so they didn't think what track to send to them, But when PSB became interested and Mein Teil is the first single, they sent that.
Ce n'est pas la première fois que les PSB font des remixes inattendus. Depuis quelques années, ils ont notamment effectué des remixes pour The bloodhound gang, Yoko Ono, David Bowie, Atomizer ou Blur.
L'Enologie, c'est comme l'amour du bon vin....
"Before and after science" et "Another green world" sont deux des albums que je réécoute le plus souvent. C'est pour ça que certaines des chansons ont pu donner naissance dans mon esprit à des images incroyablement vivaces. C'est l'origine des deux 'visions' ci-dessous. J'ai eu envie, à l'occasion de la réédition des deux albums cette semaine, de les coucher par écrit. Je suppose que ces deux chansons généreront chez d'autres des images tout à fait différentes. Ainsi, un ami à moi a associé à Backwater des images d'une femme faisant un numéro de strip-tease assez vulgaire sur la scène d'un cabaret miteux, ce que j'ai un peu de mal à comprendre. Pourtant, malgré le caractère éminemment subjectif de l'exercice, j'espère que ça pourra donner envie à quelqu'un de les écouter. Je me laisserais sans doute aller à parler plus longuement des deux albums durant le week-end.
Dommage que ces rééditions, sans bonus et présentées dans un digipack assez minable, soient en vente à plus de 18€. Je ne suis pas prêt, je pense, à payer un tel prix juste pour le plaisir d'entendre un son remasterisé. Quoiqu'il ne faut jamais dire jamais.
Dommage que ces rééditions, sans bonus et présentées dans un digipack assez minable, soient en vente à plus de 18€. Je ne suis pas prêt, je pense, à payer un tel prix juste pour le plaisir d'entendre un son remasterisé. Quoiqu'il ne faut jamais dire jamais.
lundi, juin 14
Seconde vision. Imaginez....
...que vous ayez rencontré l'amour de votre vie quelques mois plus tôt. Les fêtes de fin d'année approchent et, avec elles, le moment tant redouté de la première rencontre avec la belle-famille. Une kyrielle d'oncles et de tantes, de cousins, cousines, qui tous vous dévisagent avec une bonhomie inquisitrice. Chaque visage est un nouveau nom, une nouvelle position dans l'arbre généalogique que vous devez vous excuser en riant de ne pas pouvoir retenir. Après une dizaine de minutes d'embrassades (imaginez que la famille soit nombreuse), vous vous asseyez enfin dans un fauteuil, un verre de vin à la main. Vous observez du coin de l'oeil l'interaction fluide de tous ces gens et sentez confusément que celle-ci se base sur un socle d'existence commune qui vous sera encore longtemps inaccessible. Les discussions vont bon train aux quatre coins du salon et vous en grappillez quelques mots de ci de là en buvant à petites gorgées. Une musique assez rythmée forme un agréable fond sonore depuis qu'un jeune cousin a discrètement introduit dans la platine un CD dont la pochette noire et blanche vous avait momentanément intrigué.
Brusquement, alors que débute le deuxième morceau du disque, les conversations s'interrompent, les regards se tournent vers les baffles et les visages arborent un vague sourire, apparemment sans objet, qui vous fait de prime abord un peu peur. Tout le monde se lève avec lenteur et se rassemble au milieu du salon, en formant une sorte de chaîne humaine. Une inquiètude sourde vous envahit, et vous vous voyez déjà embrigadé dans un consternant jeu de "mets les deux pieds en canard, pour pas que la chenille déraille". Vous parcourez la pièce du regard, tentant d'intercepter un clin d'oeil complice, une muette confirmation qu'il n'y a aucune raison de s'inquièter. Sans succès. Les regards sont sérieux, les mines fermées. C'est comme si vous n'existiez plus. Le silence est total. Quelqu'un a dû arrêter le disque. Les lumières ont été baissées et la pièce baigne dans une semi-pénombre. Tout le monde semble en attente. Puis la musique redémarre. Vous reconnaissez l'introduction sautillante qui avait, quelques secondes plus tôt, interrompu les conversations. Devant vos yeux incrédules, toute la famille, des plus vieux aux plus jeunes, se met alors à marcher en rythme, à dodeliner de la tête, à frapper dans les mains ou à chanter, mais pas dans une joyeuse improvisation festive. Non. Les mouvements de chacun semblent directement inspirés par les lignes de synthé qui bondissent tels des feux d'artifice entre deux couplets. Tout le monde semble savoir exactement ce qu'il a à faire et interagit avec ses voisins avec une aisance qui ne pourrait a priori s'expliquer que par de longues répétitions. C'est comme si une chorégraphie incroyablement complexe était naturellement incluse dans le patrimoine génétique de toute la famille et se révélait instinctivement lorsque les premières mesures de la chanson se faisaient entendre. Le plus troublant est sans doute le sérieux papal avec lequel la plupart des danseurs enchaînent leurs mouvements. Seuls les plus jeunes semblent prendre le tout comme un jeu.
Après dix minutes et trois passages de la chanson, la famille semble enfin reprendre ses esprits. Quelques appplaudissements spontanés fusent et les visages se fendent du sourire éclatant que seules peuvent produire les actions collectives totalement gratuites. Un sourire vous est d'ailleurs personnellement adressé et vient vous rassurer qu'il ne s'agissait là que d'une étrange tradition familiale, certes un peu ridicule, mais dont tout le monde s'accorde à dire qu'elle est inoffensive. Il vous prend l'envie soudaine de pouvoir, dans deux ans, vous perdre au milieu d'eux.
Brian Eno, Backwater. Extrait de Before and after science, 1977.
Brusquement, alors que débute le deuxième morceau du disque, les conversations s'interrompent, les regards se tournent vers les baffles et les visages arborent un vague sourire, apparemment sans objet, qui vous fait de prime abord un peu peur. Tout le monde se lève avec lenteur et se rassemble au milieu du salon, en formant une sorte de chaîne humaine. Une inquiètude sourde vous envahit, et vous vous voyez déjà embrigadé dans un consternant jeu de "mets les deux pieds en canard, pour pas que la chenille déraille". Vous parcourez la pièce du regard, tentant d'intercepter un clin d'oeil complice, une muette confirmation qu'il n'y a aucune raison de s'inquièter. Sans succès. Les regards sont sérieux, les mines fermées. C'est comme si vous n'existiez plus. Le silence est total. Quelqu'un a dû arrêter le disque. Les lumières ont été baissées et la pièce baigne dans une semi-pénombre. Tout le monde semble en attente. Puis la musique redémarre. Vous reconnaissez l'introduction sautillante qui avait, quelques secondes plus tôt, interrompu les conversations. Devant vos yeux incrédules, toute la famille, des plus vieux aux plus jeunes, se met alors à marcher en rythme, à dodeliner de la tête, à frapper dans les mains ou à chanter, mais pas dans une joyeuse improvisation festive. Non. Les mouvements de chacun semblent directement inspirés par les lignes de synthé qui bondissent tels des feux d'artifice entre deux couplets. Tout le monde semble savoir exactement ce qu'il a à faire et interagit avec ses voisins avec une aisance qui ne pourrait a priori s'expliquer que par de longues répétitions. C'est comme si une chorégraphie incroyablement complexe était naturellement incluse dans le patrimoine génétique de toute la famille et se révélait instinctivement lorsque les premières mesures de la chanson se faisaient entendre. Le plus troublant est sans doute le sérieux papal avec lequel la plupart des danseurs enchaînent leurs mouvements. Seuls les plus jeunes semblent prendre le tout comme un jeu.
Après dix minutes et trois passages de la chanson, la famille semble enfin reprendre ses esprits. Quelques appplaudissements spontanés fusent et les visages se fendent du sourire éclatant que seules peuvent produire les actions collectives totalement gratuites. Un sourire vous est d'ailleurs personnellement adressé et vient vous rassurer qu'il ne s'agissait là que d'une étrange tradition familiale, certes un peu ridicule, mais dont tout le monde s'accorde à dire qu'elle est inoffensive. Il vous prend l'envie soudaine de pouvoir, dans deux ans, vous perdre au milieu d'eux.
Brian Eno, Backwater. Extrait de Before and after science, 1977.
Trop, c'est trop ! Pas eux !
Jusqu'où la télé-réalité s'arrêtera-t-elle ? Non contente de nous infliger, année après année, des chanteurs et des chanteuses à voix ayant les personnalités flamboyantes d'amibes fossilisées, voilà qu'elle va à présent servir à ressuciter des dinosaures. INXS a en effet décidé de recruter son nouveau chanteur via une émission de télé-réalité. Ils nous menacent d'un nouvel album et d'une tournée mondiale. Le règlement ne précise pas si le gagnant aura un droit de cuissage sur les nouvelles popstars australiennes. Dommage, ça aurait peut-être contribué à donner un peu d'intérêt à ce concept inepte.
Ceci dit, je dois à l'honnêteté de reconnaitre que, si en France, il n'y a pour ainsi dire rien à sauver dans le marais des nouveaux interprètes issus de la téléréalité, cette dernière a produit en Grande-Bretagne une poignée de gens intéressants (Girls Aloud, Liberty X et, dans une moindre mesure, Will Young).
Ceci dit, je dois à l'honnêteté de reconnaitre que, si en France, il n'y a pour ainsi dire rien à sauver dans le marais des nouveaux interprètes issus de la téléréalité, cette dernière a produit en Grande-Bretagne une poignée de gens intéressants (Girls Aloud, Liberty X et, dans une moindre mesure, Will Young).
Première vision. Imaginez...
...une dune dans le désert. Sur cette dune, dans un léger contre-jour face au soleil couchant, marche un dromadaire (ou un chameau), seul (ou avec un bédouin sur le dos). Ces détails n'ont guère d'importance. En revanche, concentrez-vous sur la démarche de l'animal. Imaginez-le de profil. Il marche, ses pattes se soulèvent à tour de rôle. Son cou semble se balancer à contre-temps, ce qui donne à sa démarche une allure un peu syncopée. Faites ensuite remonter votre regard vers la tête de l'animal. Voyez ses babines sans cesse en mouvement, un peu comme les lèvres de Steve Tyler ou de Mick Jagger s'échauffant devant un miroir avant de participer à un grand concours de grimaces simiesques. Il fait chaud, mais pas trop. Un petit vent fait même frémir les foulards qui enveloppent la tête du bédouin (finalement, imaginez un bédouin sur le chameau, c'est mieux. Je continue à vous laisser imaginer un dromadaire si vous préférez). De ce spectacle émane une grande sérénité.
Ceci dit, cette sérénité provient sans doute du fait que, ce spectacle, vous ne le voyez pas parce que vous êtes vous-mêmes dans le désert. Grands dieux non ! Le désert, c'est sec, chaud, il y a du sable à perte de vue, et c'est l'enfer pour trouver un Canada Dry bien frais. Non, vous voyez ce spectacle de chez vous, en pyjama, allongés sur le lit, un jour dévolu à la paresse et à la contemplation. Vous vous laissez bercer par ces images rassurantes d'un exotisme de bon aloi, entre deux siestes, avant d'aller dormir pour la nuit. Il fait bon, vous n'avez rien à faire. La vaisselle sèche sur l'évier. C'est le bonheur.
The passage of time is flicking dimly upon the screen.
I can't see the lines I used to think I could read between.
Perhaps my brains have turned to sand.
Oh me oh my I think it's been an eternity.
You'd be suprised at my degree of uncertainty
How can moments go so slow
Several times I've seen the evening slide away.
Watching the signs taking over from the fading day.
Perhaps my brains are old and scrambled.
Several times I've seen the evening slide away.
Watching the signs taking over from the fading day.
Changing water into wine.
Several times I've seen the evening slide away
Watching the signs taking over from the fading day.
Putting grapes back on the vine.
(Brian Eno - The Golden Hours. Extrait de Another Green World, 1975)
Ceci dit, cette sérénité provient sans doute du fait que, ce spectacle, vous ne le voyez pas parce que vous êtes vous-mêmes dans le désert. Grands dieux non ! Le désert, c'est sec, chaud, il y a du sable à perte de vue, et c'est l'enfer pour trouver un Canada Dry bien frais. Non, vous voyez ce spectacle de chez vous, en pyjama, allongés sur le lit, un jour dévolu à la paresse et à la contemplation. Vous vous laissez bercer par ces images rassurantes d'un exotisme de bon aloi, entre deux siestes, avant d'aller dormir pour la nuit. Il fait bon, vous n'avez rien à faire. La vaisselle sèche sur l'évier. C'est le bonheur.
The passage of time is flicking dimly upon the screen.
I can't see the lines I used to think I could read between.
Perhaps my brains have turned to sand.
Oh me oh my I think it's been an eternity.
You'd be suprised at my degree of uncertainty
How can moments go so slow
Several times I've seen the evening slide away.
Watching the signs taking over from the fading day.
Perhaps my brains are old and scrambled.
Several times I've seen the evening slide away.
Watching the signs taking over from the fading day.
Changing water into wine.
Several times I've seen the evening slide away
Watching the signs taking over from the fading day.
Putting grapes back on the vine.
(Brian Eno - The Golden Hours. Extrait de Another Green World, 1975)
Je, je, suis Libertine. Je suis un kie-jun.
Après trois jours, Pete Doherty a fui le monastère où il était censé entreprendre une cure de désintoxication. On ne peut pas dire que ce soit une énorme surprise. Difficile de penser que ce qu'il ne fut pas capable de supporter plus de deux jours dans une clinique cinq étoiles en Angleterre, il pourrait la faire dans un monastère perdu au milieu de la jungle. Il serait à présent à Bangkok, ce qui n'est pas le meilleur endroit au monde si on tente de décrocher. On peut se demander si la réclusion forcée ne serait pas pour lui la meilleure solution. S'il suffit, sur un coup de tête, de renoncer au traitement pour arrêter la souffrance du manque, il est peu probable que ça puisse être efficace sur quelqu'un qui semble avoir aussi peu de contrôle sur sa vie que Pete Doherty.
Il y a finalement quelque chose d'un peu tragique dans toute cette histoire. Me connaissant, lorsque les choses en seront arrivées à leur inéluctable terme, je commencerai à trouver des qualités à la musique du groupe. En attendant, on peut toujours fredonner "This is for lovers... just for one day".
Il y a finalement quelque chose d'un peu tragique dans toute cette histoire. Me connaissant, lorsque les choses en seront arrivées à leur inéluctable terme, je commencerai à trouver des qualités à la musique du groupe. En attendant, on peut toujours fredonner "This is for lovers... just for one day".
samedi, juin 12
Vision d'horreur.... (oh, my goth !)
....à l'instant sur BBC ONE. Chaque semaine, à la fin du talk-show de Jonathan Ross, un groupe vient pousser la chansonnette. En général, il y a plutôt du bon monde (Supergrass, Franz Ferdinand, Morrissey il y a deux semaines par exemple), et aujourd'hui, c'était au tour de The Cure de s'y coller.
Abstraitement, je savais évidemment bien que Robert n'était plus tout jeune et qu'il avait un peu grossi. Pourtant, je n'étais pas préparé à 'ça'. A première vue, rien que de très normal, un type un peu enveloppé habillé tout en noir avec une coiffure grotesque mais qu'on a fini par considérer un peu comme faisant partie du patrimoine. Puis, au détour d'un gros plan, lorsque derrière le rideau capillaire, on entr'aperçoit son visage, une sorte de basculement s'opère et on a soudain l'impression de voir un vieux monsieur prisonnier d'une image et implorant notre aide pour en être libéré. Regardez-moi, semble-t-il dire, à plus de 40 ans encore à faire le zouave à la télé habillé en épouvantail, avec du rouge à lèvres de vieille femme et mon triple menton.
Il y avait dans ces quelques minutes de télévision quelque chose de pathétique (bizarrement, Sabrina chantant chez Patrick Sébastien il y a bien longtemps m'avait laissé exactement la même impression, quoique pour des raisons assez différentes).
Ceci dit, le single n'est pas une catastrophe (quoiqu'il n'a pas fait le poids face à In-between days qui a suivi) et les premières rumeurs veulent que l'album soit plutôt bon, donc leur retour n'est pas en soi une mauvaise nouvelle. Je me demande juste si Robert n'aurait pas eu intérêt à revenir à un look qui le remettrait en harmonie avec son âge. Je pense que la plupart des fans de Cure ne lui en auraient pas voulu. Après tout, bon nombre d'entre eux ont commencé à cotiser pout leur retraite il y a déjà quelques années. De plus, les autres membres du groupe, qu'ils soient ou non présents depuis le début, n'ont pas l'air de se sentir obligés de perpétuer les mêmes clichés visuels.
A moins évidemment, que ce ne soit pas un costume de scène et que Robert Smith s'habille vraiment comme ça en permanence, ce dont les fans semblent persuadés... Auquel cas, je n'ose imaginer à quoi il ressemblera dans 10 ans, pour le 1854ème comeback du groupe.
Abstraitement, je savais évidemment bien que Robert n'était plus tout jeune et qu'il avait un peu grossi. Pourtant, je n'étais pas préparé à 'ça'. A première vue, rien que de très normal, un type un peu enveloppé habillé tout en noir avec une coiffure grotesque mais qu'on a fini par considérer un peu comme faisant partie du patrimoine. Puis, au détour d'un gros plan, lorsque derrière le rideau capillaire, on entr'aperçoit son visage, une sorte de basculement s'opère et on a soudain l'impression de voir un vieux monsieur prisonnier d'une image et implorant notre aide pour en être libéré. Regardez-moi, semble-t-il dire, à plus de 40 ans encore à faire le zouave à la télé habillé en épouvantail, avec du rouge à lèvres de vieille femme et mon triple menton.
Il y avait dans ces quelques minutes de télévision quelque chose de pathétique (bizarrement, Sabrina chantant chez Patrick Sébastien il y a bien longtemps m'avait laissé exactement la même impression, quoique pour des raisons assez différentes).
Ceci dit, le single n'est pas une catastrophe (quoiqu'il n'a pas fait le poids face à In-between days qui a suivi) et les premières rumeurs veulent que l'album soit plutôt bon, donc leur retour n'est pas en soi une mauvaise nouvelle. Je me demande juste si Robert n'aurait pas eu intérêt à revenir à un look qui le remettrait en harmonie avec son âge. Je pense que la plupart des fans de Cure ne lui en auraient pas voulu. Après tout, bon nombre d'entre eux ont commencé à cotiser pout leur retraite il y a déjà quelques années. De plus, les autres membres du groupe, qu'ils soient ou non présents depuis le début, n'ont pas l'air de se sentir obligés de perpétuer les mêmes clichés visuels.
A moins évidemment, que ce ne soit pas un costume de scène et que Robert Smith s'habille vraiment comme ça en permanence, ce dont les fans semblent persuadés... Auquel cas, je n'ose imaginer à quoi il ressemblera dans 10 ans, pour le 1854ème comeback du groupe.
vendredi, juin 11
C'est pour ça qu'il est si méchant !
Sur Mistress, la liste de discussion la plus connue consacrée à Mark Kozelek, a été posté hier un commentaire présentant une explication assez convaincante de pourquoi il apparait comme distant et désagréable sur scène. Je la reproduis telle quelle. Ne serait-ce que pour la citation à la fin qui est un modèle du genre.
On est face au syndrôme habituel de ceux qui ne parviennent pas à trouver le public qu'ils espéraient. C'est le lot de tous les artistes pop en manque de crédibilité par exemple ou bien d'un groupe hardcore engagé qui se retrouverait entre Blink-182 et Sum-41 à l'affiche d'un méga-festival sponsorisé par une grande marque de bière.
Also, Mark has this problem that he's one of the cool burnout metal kids and a self-proclaimed ladies man, but 80% of his fans are geeky depressed men! The very people his music most appeals to are definitely not his first choice for hangout buddies. And it pisses him off. And that's where we get gems like "Some guy told me the other night how my music saved his life -- what a fucking loser." (I'm paraphrasing -- it was actually a lot worse.)
On est face au syndrôme habituel de ceux qui ne parviennent pas à trouver le public qu'ils espéraient. C'est le lot de tous les artistes pop en manque de crédibilité par exemple ou bien d'un groupe hardcore engagé qui se retrouverait entre Blink-182 et Sum-41 à l'affiche d'un méga-festival sponsorisé par une grande marque de bière.
News en rafale
En anglais et toutes plus captivantes ls unes que les autres.
* Gilbert Montagné court toujours.
* Le chanteur de Midnight Oil se relance dans la politique. Il ne pouvait sans doute plus dormir de voir tous ces lits qui brûlent.
* Morrissey souhaite que George W. Bush meure. Ce n'est pas d'une folle originalité en ces temps troublés, mais bon, ça lui permet de faire parler de lui.
* Britney Spears s'est cassé le genou en filmant la vidéo de son prochain single 'Outrageous'. Les premières images qui circulent et la présence de Snoop Dogg laissent penser qu'elle se lance dans le hiphop. Ca promet.
* Vous pensiez que la pop était le refuge des enfants sages et que pour la violence et la méchanceté pure, il fallait aller voir des concerts de post-hardcore satanique ? Détrompez-vous. Les zones de non-droit se trouvent aux endroits les plus inattendus. Mais que fait Police ?
* Gilbert Montagné court toujours.
* Le chanteur de Midnight Oil se relance dans la politique. Il ne pouvait sans doute plus dormir de voir tous ces lits qui brûlent.
* Morrissey souhaite que George W. Bush meure. Ce n'est pas d'une folle originalité en ces temps troublés, mais bon, ça lui permet de faire parler de lui.
* Britney Spears s'est cassé le genou en filmant la vidéo de son prochain single 'Outrageous'. Les premières images qui circulent et la présence de Snoop Dogg laissent penser qu'elle se lance dans le hiphop. Ca promet.
* Vous pensiez que la pop était le refuge des enfants sages et que pour la violence et la méchanceté pure, il fallait aller voir des concerts de post-hardcore satanique ? Détrompez-vous. Les zones de non-droit se trouvent aux endroits les plus inattendus. Mais que fait Police ?
jeudi, juin 10
Cry Wolf. Woohoo. Time to worry.
On est habitués depuis longtemps à voir débarquer des groupes de gamins de même pas 20 ans, qui font un boucan pas possible en croyant, à tort ou à raison, révolutionner le rock'n'roll. Ca peut donner Electric Soft Parade, The Music (et Kyo?) par exemple, ou encore The Coral dans le meilleur des cas. En revanche, il est plus rare de voir débarquer un(e) singer-songwriter de cet âge, prêt(e) à affronter le monde extérieur et le regard d'autrui, paré(e) de son seul nom. Depuis quelques années, qui peut-on citer ? Fiona Apple, Ron Sexsmith, Sondre Lerche, Gemma Hayes, et quelques autres sans doute. Aucun de ces noms pourtant n'a jamais suscité mon enthousiasme, et il faut bien avouer qu'aucun d'entre eux n'a connu de carrière fulgurante. En sera-t-il autrement pour Patrick Wolf ?
Son nom devrait en tout cas être chéri comme un trésor précieux par tous ceux qui aiment voir des univers singuliers se révéler à eux. Quand de plus cette révélation se fait sur la base d'un album aussi original que 'Lycanthropy', ça tourne carrément au miracle et l'enthousiasme devrait être de rigueur. Lycanthropy vient d'être distribué il y a quelques semaines en Allemagne et aux Etats-Unis, après une sortie en Angleterre l'année dernière. Le succès sera-t-il au rendez-vous ? Sans doute pas, mais ce fut sans conteste mon album de 2003. Bien qu'il bénéficie d'un mini-buzz prometteur en Belgique et que son concert à l'Ancienne Belgique fut un mini-triomphe, la France semble rester pour l'instant réfractaire. Pas de critiques dans les journaux, pas de concerts prévus.
Donc, pour compenser, permettez-moi d'être outrageusement dithyrambique, tout en conservant (évidemment) mon objectivité coutumière.
De Patrick Wolf je sais qu'il a plus ou moins 20 ans, qu'il a vécu à Londres et à Paris et qu'il joue parfois de la viole sur scène avec The Hidden Cameras. A peu près rien donc. Dès lors, tout mon enthousiasme a une seule cause. L'album, 'Lycanthropy', un disque complètement schizophrène, une sorte de Docteur Jekyll et Mister Hyde mis en musique.
Stylistiquement, c'est à la fois un disque folk acoustique et un disque électro. On peut passer d'une plage instrumentale avec violon, viole, guitare sèche, accordéon, clarinette et tout le toutim à des passages qui font penser à une sorte d'Atari Teenage Riot junior, d'une folk-song qui fait furieusement penser à 'The streets of London' de Ralph McTell ('Pigeon song', et si vous ne connaissez pas Ralph McTell, croyez-moi quand je vous dis que dans le genre folk urbain, ça se pose là) à un tube électro-pop imparable ('Bloodbeat'), ou encore d'un morceau qui rappelle Soft Cell ('Don't say no') à une comptine enfantine à la guitare ('Peter Pan').
Thématiquement, c'est un disque où les contraires semblent indissociables, l'innocence et la perversion, la vie et la mort. Patrick Wolf y apparait tour à tour naïf et cynique, enfantin et adulte, confiant dans l'avenir et convaincu de l'imminence de sa propre disparition. Un vrai disque d'adolescent donc, avec ses sautes d'humeur, sa propension à la grandiloquence et à l'auto-dénigrement. Les texte oscillent entre un romantisme adolescent, ombrageux mais teinté d'un optimisme mesuré ("I want two dogs, two cats, a big kitchen and a welcome mat. A boy like me don't ever give, give up his dream.") et un nihilisme teinté d'humour noir ("I used to say just follow your dreams/But my dreams always led me to murders").
Au milieu du disque se trouve une chanson inouïe, 'The Childcatcher' qui, en ces temps de procès à rallonge, laisse songeur. Comme son titre peut le laisser penser, on y trouve des phrases telles que 'You gave me shoes and pretty clothes and I gave you what I had between my legs' ou 'I think you even enjoyed it. I think I even saw you come'. Patrick Wolf endosse à la fois le rôle du prédateur, de la proie innocente et de la mère de celui-ci, en changeant de voix à chaque fois dans un morceau qui à force d'emphase expressionniste finit par fasciner (en plus de mettre mal à l'aise). Je ne crois pas me tromper en disant que vous n'avez jamais rien entendu de pareil. Et lorsque, dans la foulée, on entend 'Demolition', une longue méditation acoustique sur la douleur de n'être pas aimé en retour, on ne peut plus douter que l'on est en présence d'un grand disque.
Bien sûr, l'album n'est pas sans défauts. Patrick Wolf a une voix brute, pas travaillée, et il se laisse par moments aller à des dégueulandos pas piqués des hannetons ou à des "hohoho" ou de "éhéhé", qui semblent tout droit sortis du "Vice-Versa" des Inconnus. De même, par instants, une pointe de naïveté et un manque de retenue trahissent son âge. Cependant, quand on voit qu'il cumule les casquettes d'auteur, compositeur, interprète et instrumentiste, on ne peut que reconnaitre que ce projet est une vraie réussite. On se prend à rêver à ce qu'il aurait pu produire avec une production plus riche... avant de se dire que peut-être l'équilibre instable de ce premier album n'a été rendu possible que par l'absence de moyens. L'avenir nous le dira sans doute. Un deuxième album est d'ores et déjà en préparation. On parle d'un concept-album (gasp!) plus acoustique.
Dans un monde idéal, 'Lycanthropy' rencontrerait le succès, une maison de disques proposerait alors un pont d'or à Patrick Wolf, son deuxième album serait un succès mondial, et son troisième album pourrait avoir comme thème "comment la gloire m'a bousillé". Dans le monde réel cependant, Lycnathropy rebutera le plus grand nombre et sera un objet de culte pour quelques privilégiés. Un beau destin dans tous les cas.
PS : Vous n'êtes toujours pas convaincus que ce disque est génial ? Deux autres arguments :
- le disque commence par un loup qui hurle (loup, wolf, wolf, loup...jeu de mots)
- dans les crédits, on peut lire 'The instruments were not played by themselves. Although... close your eyes open your ears and do imagine they do.. Unfold into magic" (je ne traduis pas car ça sonne beaucoup moins bien en français)
Ca ne suffit toujours pas ? Tant pis pour vous. Vous faites partie du monde réel.
Sinon, si vous allez à Benicassim cet été, ne manquez pas d'aller jeter un oeil sur son concert. Vous pourriez peut-être y croiser Neil Tennant, ce qui fait toujours un truc à raconter au camping le lendemain.
PS : Une interview récente du bonhomme vient d'apparaître sur le Net. L'album vient aussi d'être chroniqué par Pitchfork. Pour la première fois également, je suis tombé sur une interview en français du bonhomme.
Son nom devrait en tout cas être chéri comme un trésor précieux par tous ceux qui aiment voir des univers singuliers se révéler à eux. Quand de plus cette révélation se fait sur la base d'un album aussi original que 'Lycanthropy', ça tourne carrément au miracle et l'enthousiasme devrait être de rigueur. Lycanthropy vient d'être distribué il y a quelques semaines en Allemagne et aux Etats-Unis, après une sortie en Angleterre l'année dernière. Le succès sera-t-il au rendez-vous ? Sans doute pas, mais ce fut sans conteste mon album de 2003. Bien qu'il bénéficie d'un mini-buzz prometteur en Belgique et que son concert à l'Ancienne Belgique fut un mini-triomphe, la France semble rester pour l'instant réfractaire. Pas de critiques dans les journaux, pas de concerts prévus.
Donc, pour compenser, permettez-moi d'être outrageusement dithyrambique, tout en conservant (évidemment) mon objectivité coutumière.
De Patrick Wolf je sais qu'il a plus ou moins 20 ans, qu'il a vécu à Londres et à Paris et qu'il joue parfois de la viole sur scène avec The Hidden Cameras. A peu près rien donc. Dès lors, tout mon enthousiasme a une seule cause. L'album, 'Lycanthropy', un disque complètement schizophrène, une sorte de Docteur Jekyll et Mister Hyde mis en musique.
Stylistiquement, c'est à la fois un disque folk acoustique et un disque électro. On peut passer d'une plage instrumentale avec violon, viole, guitare sèche, accordéon, clarinette et tout le toutim à des passages qui font penser à une sorte d'Atari Teenage Riot junior, d'une folk-song qui fait furieusement penser à 'The streets of London' de Ralph McTell ('Pigeon song', et si vous ne connaissez pas Ralph McTell, croyez-moi quand je vous dis que dans le genre folk urbain, ça se pose là) à un tube électro-pop imparable ('Bloodbeat'), ou encore d'un morceau qui rappelle Soft Cell ('Don't say no') à une comptine enfantine à la guitare ('Peter Pan').
Thématiquement, c'est un disque où les contraires semblent indissociables, l'innocence et la perversion, la vie et la mort. Patrick Wolf y apparait tour à tour naïf et cynique, enfantin et adulte, confiant dans l'avenir et convaincu de l'imminence de sa propre disparition. Un vrai disque d'adolescent donc, avec ses sautes d'humeur, sa propension à la grandiloquence et à l'auto-dénigrement. Les texte oscillent entre un romantisme adolescent, ombrageux mais teinté d'un optimisme mesuré ("I want two dogs, two cats, a big kitchen and a welcome mat. A boy like me don't ever give, give up his dream.") et un nihilisme teinté d'humour noir ("I used to say just follow your dreams/But my dreams always led me to murders").
Au milieu du disque se trouve une chanson inouïe, 'The Childcatcher' qui, en ces temps de procès à rallonge, laisse songeur. Comme son titre peut le laisser penser, on y trouve des phrases telles que 'You gave me shoes and pretty clothes and I gave you what I had between my legs' ou 'I think you even enjoyed it. I think I even saw you come'. Patrick Wolf endosse à la fois le rôle du prédateur, de la proie innocente et de la mère de celui-ci, en changeant de voix à chaque fois dans un morceau qui à force d'emphase expressionniste finit par fasciner (en plus de mettre mal à l'aise). Je ne crois pas me tromper en disant que vous n'avez jamais rien entendu de pareil. Et lorsque, dans la foulée, on entend 'Demolition', une longue méditation acoustique sur la douleur de n'être pas aimé en retour, on ne peut plus douter que l'on est en présence d'un grand disque.
Bien sûr, l'album n'est pas sans défauts. Patrick Wolf a une voix brute, pas travaillée, et il se laisse par moments aller à des dégueulandos pas piqués des hannetons ou à des "hohoho" ou de "éhéhé", qui semblent tout droit sortis du "Vice-Versa" des Inconnus. De même, par instants, une pointe de naïveté et un manque de retenue trahissent son âge. Cependant, quand on voit qu'il cumule les casquettes d'auteur, compositeur, interprète et instrumentiste, on ne peut que reconnaitre que ce projet est une vraie réussite. On se prend à rêver à ce qu'il aurait pu produire avec une production plus riche... avant de se dire que peut-être l'équilibre instable de ce premier album n'a été rendu possible que par l'absence de moyens. L'avenir nous le dira sans doute. Un deuxième album est d'ores et déjà en préparation. On parle d'un concept-album (gasp!) plus acoustique.
Dans un monde idéal, 'Lycanthropy' rencontrerait le succès, une maison de disques proposerait alors un pont d'or à Patrick Wolf, son deuxième album serait un succès mondial, et son troisième album pourrait avoir comme thème "comment la gloire m'a bousillé". Dans le monde réel cependant, Lycnathropy rebutera le plus grand nombre et sera un objet de culte pour quelques privilégiés. Un beau destin dans tous les cas.
PS : Vous n'êtes toujours pas convaincus que ce disque est génial ? Deux autres arguments :
- le disque commence par un loup qui hurle (loup, wolf, wolf, loup...jeu de mots)
- dans les crédits, on peut lire 'The instruments were not played by themselves. Although... close your eyes open your ears and do imagine they do.. Unfold into magic" (je ne traduis pas car ça sonne beaucoup moins bien en français)
Ca ne suffit toujours pas ? Tant pis pour vous. Vous faites partie du monde réel.
Sinon, si vous allez à Benicassim cet été, ne manquez pas d'aller jeter un oeil sur son concert. Vous pourriez peut-être y croiser Neil Tennant, ce qui fait toujours un truc à raconter au camping le lendemain.
PS : Une interview récente du bonhomme vient d'apparaître sur le Net. L'album vient aussi d'être chroniqué par Pitchfork. Pour la première fois également, je suis tombé sur une interview en français du bonhomme.
Dot Cotton (pour ceux qui voient) et Harry Potter dans le NME
Deux articles bizarres dans le NME de la semaine (celui daté du 5 juin). Le premier parle d'un temple bouddhiste en Thaïlande spécialisé dans les cures de désintoxication. Pete Doherty, des Libertines, vient d'ailleurs d'y être admis.
L'article ne serait finalement pas si étonnant (quoique le lien avec June Brown ou bien la technique du 'projectile vomit' peuvent laisser perplexe) si l'article n'embrayait ensuite sur une histoire abracadabrante. Apparemment, le chef spirituel du temple (le moine supérieur en quelque sorte) compose des mélodies basées sur les 'lignes' de la nature, mélodies qu'un ancien pensionnaire issu d'un obscur groupe anglais recycle depuis quelques mois en morceaux électro ou indie.
Il faut vraiment le lire pour le croire (ou pas).
Le deuxième article est tout aussi bizarre même si sa raison d'être est moins mystérieuse. IPC, qui édite le NME, et les studios Warner partageant in fine les mêmes actionnaires, le NME s'est proposé d'interviewer Daniel Radcliffe (l'interprète de Harry Potter au cinéma, 14 ans), sur ses goûts musicaux.
Morceaux choisis :
"I love Bloc Party. Awesome band."
"....really fresh bands like Art Brut."
"The Others and the Rocks are really cool."
"I went to the Strokes... which was fantastic."
"The Pixies... are like one of my favourites, favourites bands".
"Kurt Cobain is a genius"
"I absolutely adore The Zutons."
"Sid Vicious is my idol."
"The Sex Pistols are my favourite band."
"I'd kill to meet Lou Reed."
"Ben Kweller is great."
et ainsi de suite pendant deux pages. The Walkmen, Hope of the States, The Killers, Razorlight, the Libertines, Radiohead, the Delgados, Jet, Kings of Leon, Mercury Rev, Morrissey, The Jam, The Ordinary Boys.... ils y passent tous. A se demander où il trouve le temps d'écouter tout ça.
Ce n'est qu'à la dernière question qu'il accepte de dire ce qu'il n'aime pas : les Yeah Yeah Yeahs et les White Stripes, parce qu'il ne comprend pas leur manière d'envisager la batterie. Soit. Le pire est à venir.
Dommage en effet qu'il fasse s'évaporer en une phrase le capital de sympathie généré par son enthousiasme sans limites pour tout (et n'importe quoi) en terminant par : "Et évidemment, je hais la pop music. Ce n'est pas un genre de musique à faire, et encore moins à vendre. Je pense que les magasins de disques devraient payer une amende à chaque fois qu'ils vendent un disque pop. C'est la seule chose que je ferais si jamais j'étais élu Premier Ministre", avant de retomber sur Terre en ajoutant "ce qui, si l'Angleterre a encore un peu de bon sens, n'arrivera jamais."
Sacré Daniel. Ceci dit, venant de quelqu'un qui trouve que les chansons des RHCP ne sont pas toutes un peu pareilles, je ne m'étonne de rien.
Cette interview a d'ailleurs eu un prolongement amusant. Quelques jours après avoir ainsi révélé au monde qu'il adorait Art Brut et Bloc Party et toute la nouvelle scène londonienne qui leur est associée, il fut invité à un showcase de groupes proches de cette mouvance. Son père le força à refuser l'invitation sous le fallacieux prétexte qu'il était en pleines révisions pour ses examens.
Franchement, obéir ainsi aveuglément à la dictature exercée par ses parents. Etudier au lieu de vivre une vie de rock star, c'est pas une attitude digne d'un disciple de Sid Vicious, si ? Daniel, si tu me lis, je sens que tu serais plus dans ton élément en écoutant Britney Spears. Tu luttes contre ta vraie nature, là. Enfin bon, je dis ça, je dis rien.
L'article ne serait finalement pas si étonnant (quoique le lien avec June Brown ou bien la technique du 'projectile vomit' peuvent laisser perplexe) si l'article n'embrayait ensuite sur une histoire abracadabrante. Apparemment, le chef spirituel du temple (le moine supérieur en quelque sorte) compose des mélodies basées sur les 'lignes' de la nature, mélodies qu'un ancien pensionnaire issu d'un obscur groupe anglais recycle depuis quelques mois en morceaux électro ou indie.
Il faut vraiment le lire pour le croire (ou pas).
Le deuxième article est tout aussi bizarre même si sa raison d'être est moins mystérieuse. IPC, qui édite le NME, et les studios Warner partageant in fine les mêmes actionnaires, le NME s'est proposé d'interviewer Daniel Radcliffe (l'interprète de Harry Potter au cinéma, 14 ans), sur ses goûts musicaux.
Morceaux choisis :
"I love Bloc Party. Awesome band."
"....really fresh bands like Art Brut."
"The Others and the Rocks are really cool."
"I went to the Strokes... which was fantastic."
"The Pixies... are like one of my favourites, favourites bands".
"Kurt Cobain is a genius"
"I absolutely adore The Zutons."
"Sid Vicious is my idol."
"The Sex Pistols are my favourite band."
"I'd kill to meet Lou Reed."
"Ben Kweller is great."
et ainsi de suite pendant deux pages. The Walkmen, Hope of the States, The Killers, Razorlight, the Libertines, Radiohead, the Delgados, Jet, Kings of Leon, Mercury Rev, Morrissey, The Jam, The Ordinary Boys.... ils y passent tous. A se demander où il trouve le temps d'écouter tout ça.
Ce n'est qu'à la dernière question qu'il accepte de dire ce qu'il n'aime pas : les Yeah Yeah Yeahs et les White Stripes, parce qu'il ne comprend pas leur manière d'envisager la batterie. Soit. Le pire est à venir.
Dommage en effet qu'il fasse s'évaporer en une phrase le capital de sympathie généré par son enthousiasme sans limites pour tout (et n'importe quoi) en terminant par : "Et évidemment, je hais la pop music. Ce n'est pas un genre de musique à faire, et encore moins à vendre. Je pense que les magasins de disques devraient payer une amende à chaque fois qu'ils vendent un disque pop. C'est la seule chose que je ferais si jamais j'étais élu Premier Ministre", avant de retomber sur Terre en ajoutant "ce qui, si l'Angleterre a encore un peu de bon sens, n'arrivera jamais."
Sacré Daniel. Ceci dit, venant de quelqu'un qui trouve que les chansons des RHCP ne sont pas toutes un peu pareilles, je ne m'étonne de rien.
Cette interview a d'ailleurs eu un prolongement amusant. Quelques jours après avoir ainsi révélé au monde qu'il adorait Art Brut et Bloc Party et toute la nouvelle scène londonienne qui leur est associée, il fut invité à un showcase de groupes proches de cette mouvance. Son père le força à refuser l'invitation sous le fallacieux prétexte qu'il était en pleines révisions pour ses examens.
Franchement, obéir ainsi aveuglément à la dictature exercée par ses parents. Etudier au lieu de vivre une vie de rock star, c'est pas une attitude digne d'un disciple de Sid Vicious, si ? Daniel, si tu me lis, je sens que tu serais plus dans ton élément en écoutant Britney Spears. Tu luttes contre ta vraie nature, là. Enfin bon, je dis ça, je dis rien.
lundi, juin 7
O Rom / Hol Ga Do / ZZZ ZZZ
Le nouveau EP de Sigur Ros, Ba Ba / Ti Ki / Di Do, vient de sortir. C'est leur première sortie depuis qu'ils ont quitté Fat Cat pour EMI, ce qui ne prête encore guère à conséquences puisqu'il s'agit d'une sortie US via Geffen qui n'est disponible ici qu'en import.
Comme toujours avec Sigur Ros, c'est un bel objet, d'une sobriété de bon aloi. Le minimalisme de la pochette ferait pâlir d'envie l'album blanc des Beatles, quoique sous une lumière rasante, on peut distinguer quelques silhouettes rapidement dessinées qui semblent décrire des pas de danse. Peut-être est-ce là une réponse à une question que je me pose régulièrement : comment prend-on note d'une chorégraphie ?
Le CD reprend en effet la musique que le groupe avait dû improviser pour un ballet de Merce Cunningham (l'autre moitié de la bande-son était confiée à Radiohead et fut créée dans les mêmes conditions. Je n'en ai malheureusement toujours pas trouvé d'enregistrement.)
Ici, Jonsi ne (c)hante pas, ce qui prive la musique du groupe de sa caractéristique la plus marquante. On se rapproche ainsi de ce que le groupe pouvait faire sur 'Von', où les voix étaient plus rares, mais en y ajoutant une bonne dose d'électronique. Pour aller vite, on pourrait dire qu'on se situe ici en gros à mi-chemin entre le Boards of Canada du premier EP et le Brian Eno des Plateaux of Mirror, ce qui est plutôt un bel endroit à occuper, calme et sophistiqué (*). On y trouve des tapis de notes aléatoires se répétant sans cesse et que quelques accords planouillants viennent lester d'une sérénité bienvenue. Vers la fin s'ajoutent des samples vocaux saccadés qui parviennent à créer un léger sentiment de transe avant que tout ne se dissolve dans un bain de guitares acides.
Et c'est tout. Ca ne dure que 20 minutes. C'est certes un peu peu mais rien n'empêche de répéter ces 20 minutes à l'infini. Elles s'y prêtent plutôt bien.
(*) Je pourrais tout aussi bien dire qu'on est à mi-chemin entre Richard Claydermann et Jean-Michel Jarre mais, bien que ce ne soit pas une comparaison tellement plus fantaisiste, elle laisserait sans doute une impression moins favorable. Je m'en tiendrai donc à Boards of Canada et Brian Eno, qui ont le mérite d'être culturellement corrects jusqu'au bout des sillons.
Comme toujours avec Sigur Ros, c'est un bel objet, d'une sobriété de bon aloi. Le minimalisme de la pochette ferait pâlir d'envie l'album blanc des Beatles, quoique sous une lumière rasante, on peut distinguer quelques silhouettes rapidement dessinées qui semblent décrire des pas de danse. Peut-être est-ce là une réponse à une question que je me pose régulièrement : comment prend-on note d'une chorégraphie ?
Le CD reprend en effet la musique que le groupe avait dû improviser pour un ballet de Merce Cunningham (l'autre moitié de la bande-son était confiée à Radiohead et fut créée dans les mêmes conditions. Je n'en ai malheureusement toujours pas trouvé d'enregistrement.)
Ici, Jonsi ne (c)hante pas, ce qui prive la musique du groupe de sa caractéristique la plus marquante. On se rapproche ainsi de ce que le groupe pouvait faire sur 'Von', où les voix étaient plus rares, mais en y ajoutant une bonne dose d'électronique. Pour aller vite, on pourrait dire qu'on se situe ici en gros à mi-chemin entre le Boards of Canada du premier EP et le Brian Eno des Plateaux of Mirror, ce qui est plutôt un bel endroit à occuper, calme et sophistiqué (*). On y trouve des tapis de notes aléatoires se répétant sans cesse et que quelques accords planouillants viennent lester d'une sérénité bienvenue. Vers la fin s'ajoutent des samples vocaux saccadés qui parviennent à créer un léger sentiment de transe avant que tout ne se dissolve dans un bain de guitares acides.
Et c'est tout. Ca ne dure que 20 minutes. C'est certes un peu peu mais rien n'empêche de répéter ces 20 minutes à l'infini. Elles s'y prêtent plutôt bien.
(*) Je pourrais tout aussi bien dire qu'on est à mi-chemin entre Richard Claydermann et Jean-Michel Jarre mais, bien que ce ne soit pas une comparaison tellement plus fantaisiste, elle laisserait sans doute une impression moins favorable. Je m'en tiendrai donc à Boards of Canada et Brian Eno, qui ont le mérite d'être culturellement corrects jusqu'au bout des sillons.
vendredi, juin 4
Désolé pour le manque d'updates
Il faut s'en prendre aux contingences techniques inhérentes à toutes activités informatiques.
Dire que je voudrais tant causer des rééditions des quatre albums de Brian Eno, du nouveau EP de Sigur Ros ou des textes hilarants de l'album de Slipknot. Ce sera pour dans quelques jours. Tout au plus, ai-je le temps de dire que Justin Sullivan a sorti un très bon disque l'année dernière et que les reprises technoïdes de California Dreamin' ou des bandes originales de Chaplin sont des crimes contre l'humanité.
Dire que je voudrais tant causer des rééditions des quatre albums de Brian Eno, du nouveau EP de Sigur Ros ou des textes hilarants de l'album de Slipknot. Ce sera pour dans quelques jours. Tout au plus, ai-je le temps de dire que Justin Sullivan a sorti un très bon disque l'année dernière et que les reprises technoïdes de California Dreamin' ou des bandes originales de Chaplin sont des crimes contre l'humanité.
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