mercredi, juillet 14

D'Amsterdam à Liverpool

Il y a un type de chansons auquel j'ai toujours accolé le terme de 'pop parfaite'. Ce ne sont pas les chansons que l'on entend tous les jours à la radio qui, pour efficaces qu'elles soient, donnent rarement l'impression d'avoir été écrites avec facilité. Tout, de la production à l'écriture, y est le résultat d'un patient travail d'assemblage, qu'on ne peut ignorer. Au contraire, j'associe le qualificatif de 'pop parfaite' à des chansons qui donnent une impression d'évidence, dont on se demande comment il est possible qu'elles n'aient jamais été écrites auparavant. Parfois, ce sont des tubes (Lemon Tree de Fool's Garden par exemple). Le plus souvent, pourtant, ce sont des chansons plus obscures.

Pendant des années (entre 82 et 93 environ), mes pourvoyeurs en ce domaine furent les Nits dont les albums laissaient toujours une terrassante impression de fluidité dans l'écriture. Puis, à partir de Alankomaat (et le départ de leur claviériste historique), ils ont bifurqué vers autre chose, une sorte de jazz-pop enfumé, très agréable à entendre mais qui ne donnait que rarement envie de taper du pied. Ils sont récemment revenus à leurs premières amours avec un formidable nouvel album à la fin de l'année dernière ('1974') mais il n'empêche qu'entre 1994 et 2001, à quelques rares exceptions près (le premier album des Catchers par exemple), je n'avais plus de groupes qui pouvaient étancher routinièrement ma soif de chansons évidentes. Fin 2001, le salut est arrivé sous la forme de The Coral, le groupe de Liverpool qui a commencé à aligner sans sourciller les chansons imparables à un rythme proprement effrayant. Outre les titres présents sur leurs deux albums et demi, ils joignaient en effet à tous leurs singles un minimum de trois inédits.

Dans la foulée, Liverpool a révélé une poignée de groupes partageant les mêmes influences. Il y eut d'abord The Bandits, dont le chanteur semblait cultiver un troublant mimétisme vocal avec James Skelly, mais j'ai appris hier qu'ils avaient splitté. Dommage, leur premier album était très bon.

Plus récemment apparurent les Zutons dont j'ai enfin reçu l'album. Apparemment, il est de bon ton de dire que The Zutons, c'est un peu The Coral si ceux-ci, au lieu d'écouter de la pop des années 60, avaient été fans de soul et de rock 70s. Le NME n'arrête par exemple pas de parler de saxophones en parlant de leur musique, histoire de bien mettre en évidence leurs racines 'soul'. J'adorerais renchérir (il faut reconnaitre que ça en jette comme description, et j'aime bien, par principe, être d'accord avec le NME), mais j'ai beau écouter l'album, je n'entends pas une seule note de saxophone. Je dois être sourd. Donc, je dirai juste que l'album des Zutons est un formidable album 'à la The Coral' et un bon moyen de patienter en attendant que ces derniers redescendent sur terre assez longtemps pour se remettre à écrire. Il me reste maintenant à partir en chasse de leurs B-sides, parce que s'ils sont aussi prolifiques que leurs collègues de label, j'ai encore des heures de plaisir en perspective.

PS : L'album des Scissor Sisters aussi se pose là en matière de pop parfaite.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Pas beaucoup écouté cet album des Zutons mais ne serait ce que dans le single "Presure point", le saxophone est bien présent.

Complètement d'accord avec toi sur Scissor Sisters.