vendredi, juillet 9

Enthousiasme pavlovien

Peu après la sortie en janvier de Immortal Memory, le mari de Lisa Gerrard avait dit que les jours de 4AD comme maison de disques attitrée de sa femme étaient comptés. Selon lui, le label était devenu incapable de gérer la popularité sans cesse grandissante de l'ex-Dead Can Dance. Etrange argument alors qu'il me semblait au contraire que le public avait plutôt tendance à se désintéresser de ses nouveaux projets. Même moi, qui réponds toujours "Dead Can Dance" à la sempiternelle question "Quel est ton groupe préféré ?", avais fini par perdre patience de la voir se disperser dans des musiques de films sans intérêt (Gladiator, Whale Rider, Ali,...), d'autant que des rumeurs insistantes faisant état d'une dérive de la dame dans l'intégrisme chrétien avaient déjà fait beaucoup pour écorner son image de prêtresse païenne dans mon esprit. Après les deux-trois premières écoutes de Immortal Memory, j'étais même un peu en colère : un titre en latin sur fond d'orgues d'église, des textes en araméen (la langue natale de notre Sauveur le Christ, dixit le livret) et un repli de ses influences sur l'Occident Chrétien m'avaient exaspéré, même si, avec le recul, je dois bien avouer que l'album est, pour peu que l'on fasse abstraction de ces à-côtés, tout à fait écoutable.

Pourtant, même si Dead Can Dance n'est plus dans mon esprit le groupe intouchable qu'il a été, il reste un élément constitutif de mon éducation musicale. Je ne peux oublier les dizaines de soirées que j'ai passées, dans un noir quasi-complet à chanter à tue-tête Rakim, The Host of Seraphym, Song of the Sibyl, The Spider Stratagem, Persephone ou Cantara. Pendant 15 ans, Dead Can Dance était le groupe vers lequel je me tournais quand j'avais besoin de 'recharger mes batteries'.

En conséquence, la nouvelle qu'un nouvel album de Lisa Gerrard pourrait sortir d'ici la fin de l'année continue de me réjouir a priori. Le tracklisting annoncé est le suivant :

Mantras of a lost archetype

1. Damhasdeen
2. Eulogy for the Innocent
3. Soltress
4. Passage of the Paladin
5. Entry
6. Devota
7. Poem of Denied Redemption
8. Minus Sanctus
9. The Dove and the Serpent
10. Hymn for the Fallen
11. Yamyinar
12. Curve
13. Rejection
14. Dance of the desert breeze
15. Awakening.

Le nom choisi pour les morceaux n'est jamais très loin de l'auto-parodie je trouve. L'album devrait a priori sortir sans le support d'une maison de disques.... en espérant que cela soit trouvable malgré tout.

Si maintenant, Brendan pouvait enfin sortir son deuxième album, Zun zun, annoncé depuis plus de deux ans, ce serait parfait.

2 commentaires:

Pierre a dit…

Je ne saurais pas te dire exactement. Elles ont fleuri il y a un ou deux ans sur les listes de discussion consacrées à Dead Can Dance. Si tu as eu l'occasion de lire des interviews de la dame récemment (une est parue dans Elegy il y a quelques mois notamment), tu as dû te rendre compte qu'elles n'étaient pas sans fondements. Elle a notamment voulu composer la musique de la 'Passion' de Mel Gibson, et le livret de son dernier album contient plus de mentions à Dieu qu'une page de missel. J'ai un peu de mal, personnellement, même s'il est encore possible d'en faire abstraction en écoutant la musique. Après tout, Johnny Cash aussi mentionne Dieu à tout bout de champ.

Anonyme a dit…

Je suis très surpris de lire que son travail sur gladiator était une dispersion : elle nous offre peu sur cet album, mais en même temps quel cadeau -très proche de duality-. Quant à son dernier album, en bon athée que je suis, je suis plus dubitatif sur sa musique -trop synthé- que sur ses paroles qui somme toute peuvent s'écouter sans se traduire -c'est un prof de latin qui parle !-. Je suis assez impatient de voir ce nouvel opus et la façon dont il sera téléchargeable, sachant que j'aimerais aussi une commercialisation de fateless en france : une association avec morricone ne peut-être que passionnante !