jeudi, juillet 8

Filles qui chantent sur les garçons et les filles

Deux très bons singles ont déboulé cette dernière semaine. Ca faisait longtemps (un bon mois) que ça n'était plus arrivé. Les deux clips sont visibles ici pour quelques jours.

* Rachel Stevens : "Some Girls"
Une rythmique synthétique lourde à la Goldfrapp. Des choeurs féminins qui font 'Hé', 'Oh Oh Oh' ou 'No no no', des cascades de tambours ponctuant la fin des couplets, une chorégraphie irrésistible à base de poings fermés que l'on cogne l'un au-dessus de l'autre (il faut le voir, une simple description ne peut faire justice à un tel éclair de génie), un refrain où les derniers mots de chaque phrase sont dits deux fois (il faut l'entendre, une simple description ne peut faire justice à un tel éclat de génie), un clip dont le principe est en gros de faire descendre sur la ville une armée de bimbos en mini-jupes, une production par Richard 'Girls on Top' X et des paroles du type: 'Il y a des filles à qui tout réussit. Pourquoi n'ai-je jamais que les miettes ?'. Je vous laisse imaginer le monstre que la combinaison de tous ces éléments peut créer. Après 'Sweet dreams my LA ex', un des grands singles pop de l'année dernière en Angleterre à n'avoir apparemment pas atteint nos contrées, Rachel Stevens a encore frappé et prouve qu'il existe une vie après S Club, en tout cas pour elle (n'ayant pas accès aux chaines de télé-achat anglaises, je suis malheureusement sans nouvelles des autres).

* Jamelia : "See it in a boy's eye"
Sur un accompagnement blippant à souhait, un couplet assez quelconque, de ceux qui n'existent que parce qu'il faut laisser le temps aux gens dans leur voiture d'augmenter le volume avant que le refrain n'arrive... mais quel refrain ! Il ne paye d'abord guère de mine, un peu de gros son, un accompagnement au piano, pas de quoi se trémousser en pagne au clair de lune a priori, puis insidieusement, écoute après écoute, il s'infiltre dans le cerveau jusqu'à se faire une petite place au chaud au coeur du lobe pariétal. Aux deux tiers du morceau, un bizarre intermède où une voix mal assurée chantonne la mélodie du refrain (pendant quelques secondes, on se croirait dans un des disques lo-fi de Baby Bird), puis quand ce dernier est repris avec piano, choeurs et tout le tintouin, on rend les armes. La répétition incessante de ces trois phrases a un effet hypnotique qu'il serait vain de vouloir contrer. Ce sens de la mélodie classique, limpide et qui prend le temps de se déployer sur plusieurs phrases, est assez rare dans le "arennebi", plus enclin, surtout depuis quelques années, a cherché son salut dans les expérimentations sonores et les mélodies hachées. Un raison en est sans doute la participation de Chris "Europe 2" Martin à l'écriture, mais ce n'est pas la seule. Après Superstar (oublions le deuxième single, décevant), Jamelia semble avoir trouvé la voie d'une 'pop-soul' typiquement anglaise, où la mélodie prend le pas sur les vocalises (à la longue un peu saoûlantes) des chanteuses américaines (Mariah, Beyoncé et les autres). Je serais curieux de jeter une oreille sur son album.

* En revanche, je viens de tomber sur une reprise de 'Take my breath away' de Berlin par Madame Jessica Simpson... Je voudrais que quelqu'un m'explique la raison d'être de cette chose. Sacrée Jessica. Heureusement qu'il y a Newlyweds sur MTV pour donner une justification à sa célébrité.

3 commentaires:

godspeed a dit…

Oh tiens, par hasard, Tanya Headon vient juste de dire du mal (comme d'hab, c'est le principe :)) de Rachel Stevens sur I Hate Music :

http://www.freakytrigger.co.uk/2004_07_01_hated.html#108921391566680887

Je viens donc de regarder le clip et j'ai un peu l'impression d'avoir perdu 5 précieuses minutes de ma vie... J'hésite donc fortement à écouter le second morceau... :)

Pierre a dit…

Ce n'est pas grave. Je connais plein de gens très bien qui n'ont aucune affinité pour la pop. La plupart prétendent même être tout à fait heureux. Je fais en général semblant de les croire. :)

Merci pour le lien.

tehu a dit…

'Take my breath away' : la version originale de Berlin était tellement putassière. Difficile d'en faire quelque chose de potable.

Et puis c'est pas donné à tout le monde d'inspirer une chanson à Adam Green : "Jessica Simpson, where has your love gone, it's not in your music, no..."

Respect.