lundi, janvier 24

The Kills à l'Ancienne Belgique

Je me suis toujours demandé à qui s'adressaient les showcases de ce type. Qu'est-ce qui pousse un groupe à venir jouer ses nouvelles chansons dans des petites salles et devant un public composé en grande partie de gagnants de concours radio ou presse ? La salle étant petite et le public n'étant a priori pas constitué de fans, l'ambiance n'est pas très stimulante pour les musiciens et je doute qu'ils y prennent plaisir. Certes, cela entretient le buzz autour de la sortie de l'album, mais pourquoi alors ne pas organiser une véritable tournée de promotion avec des concerts de durée normale et des salles plus grandes ? Mystère. Cela dit, puisque ça existe, je serais bien bête de ne pas en profiter, comme ce fut le cas mardi pour The Kills, au Club de l'Ancienne Belgique.

C'est la deuxième fois que je les voyais en live, après leur excellente prestation au Pukkelpop en 2003. Malgré la différence d'échelle, ce concert-ci était tout aussi bon. De nouveau, ils sont deux sur scène, simplement accompagnés par une boîte à rythmes. Malgré cette configuration minimale, ils parviennent à mettre en branle une énergie assez incroyable, notamment sonore (les bouchons sont obligatoires), qui fait d'ailleurs l'essentiel de leur intérêt parce que, si on est honnête deux minutes, les chansons sont à peine écrites et souvent basées sur une seule phrase et un seul riff.

L'intérêt n'est donc pas tant dans les morceaux interprétés que dans la manière dont ils le sont, et notamment dans l'interaction des deux membres du groupe, qui parviennent à changer totalement la façon dont on ressent une chanson simplement en décidant de l'interpréter en se regardant, en se tournant le dos ou en faisant face à la salle. Le contraste sur scène entre Hotel et VV est tout aussi fascinant. Quand lui semble être dans une logique de l'affrontement permanent et prend plaisir à assassiner les spectateurs du regard en leur criant ce qui, vu l'expression de son visage, doit sans doute être des insultes, elle accepte parfois de jouer un jeu de séduction avec le public par ses poses ou ses mimiques et fait ainsi un peu penser à Karen O, la chanteuse d'un groupe qui, sur scène, évoque par bien des points The Kills (les Yeah Yeah Yeahs).

Cela dit, l'intensité du lien qui unit Hotel et VV relègue souvent au second plan le lien qu'ils forment avec les spectateurs qui, plus que pour d'autres groupes, ne sont réellement que des spectateurs. Du coup, lorsque, après un set de 40' (et très peu d'anciens morceaux), ils quittent la scène et que les lumières se rallument, on n'a pas le sentiment d'avoir partagé grand-chose avec eux, mais après tout qu'importe. Sur le moment même, c'était parfait.

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