vendredi, janvier 21

Les albums de 2004 (XI)

Gravenhurst - Flashlight Seasons (Warp)
Je ne sais pas si le 'folk atmosphérique' est un genre reconnu mais il trouve en tout cas ici un bel ambassadeur, digne héritier de Mojave 3 par exemple. Gravenhurst est le groupe d'un seul homme, Nick Talbot, qui a écrit, interprété et enregistré ce disque en solitaire. Essentiellement basé autour du binôme guitare acoustique et voix haut perchée, le disque contient également quelques rares touches d'orgues, de claviers, d'harmonica ou de percussions. Une chanson comme I turn my face to the forest floor résume bien pour moi la teneur de ce disque empli d'une beauté fragile mais qui ne manque pas d'assurance. (voir aussi ici)

Devendra Banhart - Rejoicing in the hands (XL Recordings)
Kings of Convenience - Riot in an empty street (Source)
(voir ici)

Nouvelle Vague - Nouvelle vague (Peacefrog)
A croire que chaque année nous réserve son groupe de reprises à la mode, de Senor Coconut à Mike Flowers Pop et de Scala à Nouvelle Vague. Le concept, auquel l'album se résume, est de faire des reprises de chansons new-wave ('nouvelle vague' donc) en style bossa-nova (qui ne veut pas dire nouvelle vague mais bon, il y a quand même 'nova'). Il semble avoir été inventé uniquement pour permettre à des journalistes d'écrire des trucs du genre "Le soleil brésilien rencontre la pluie britannique et forme un arc-en-ciel d'élégance." Ils ne s'en sont pas privés et, grâce à leurs dithyrambes climatiques, le groupe est même parvenu à organiser quelques concerts branchouilles. Tant mieux pour eux. On peut tout de même regretter que la question de savoir si ça apporte quoi que ce soit aux originaux ne semble pas avoir été posée. Le détournement pour le plaisir du détournement, c'est gentil mais ça ne va pas très loin. Le seul morceau qui semble parvenir à percer son corset conceptuel est Marian, sans doute parce que je n'en connais pas la version originale.

22-20s - 22-20s (Heavenly)
Cette année aura vu apparaître une évolution fondamentale dans le paysage musical britannique : les groupes en The ne sont plus en The. Les hypes rock indé de l'année ne sont pas The Franz Ferdinand, ni The Kasabian, ni The Razorlight, et encore moins The 22-20s. Non, non. Ce cliché éculé est définitivement rangé au vestiaire. Maintenant, les groupes se présentent sans article, tout juste habillés d'une dizaine de chansons de blues énervé, de quelques fanfaronnades à placer dans les interviews du NME et de Kerrang, d'une lippe boudeuse et de quelques milliers de cheveux savamment ébouriffés. Il faut bien convenir que ça fonctionne malgré tout plutôt bien. 22-20s prend ainsi fièrement sa place dans la lignée The White Stripes-The Von Bondies-The Black Keys avec quelques chansons imparables (Devil in me, Such a fool) et une bonne dose de wock'n'woll attitude. Certes, ils n'enregistreront jamais de quatrième album et tous, sauf le premier bien entendu, se vendront moins que le précédent. Qu'ils en proftent donc bien tant que ça dure (et nous aussi). D'ici cinq ans, la récré sera finie.

Dominique A - Tout sera comme avant (Labels)
Pourquoi diable est-ce que je continue à acheter les albums de Dominique A quand je sais pertinemment bien que je ne parviendrai pas à m'y attacher, que je les écouterai cinq ou six fois avant de ne plus jamais y repenser (c'est en tout cas ce qui s'est passé pour Auguri) ? Serait-ce la promesse d'un CD bonus maousse (9 titres), la lecture d'un article enthousiaste dans une revue quelconque ou bien une nouvelle preuve de mon inertie ? Peut-être un peu tout ça mais je crois en fait que c'est essentiellement parce que j'aime beaucoup sa voix et que l'entendre dans des nouvelles chansons suffit déjà dans une certaine mesure à mon bonheur. Ce disque n'a plus grand-chose à voir avec ce qu'il faisait à ses débuts, ni même avec Remué. Il s'agit plutôt d'un disque très arty qui fait un peu penser au dernier Bashung. Voyez par exemple ce que l'on trouve dans la liste des instruments utilisés : ukulélé, marimba, cajon, hang, gu-zheng et marimbula, cuatro, cavaqinho et ondes martenot (sans compter un orchestre symphonique). On est très loin du minimalisme Casio de son premier album. Pourtant, cela reste indéniablement du Dominique A. Les mélodies sont toujours aussi fragiles et les notes tenues aussi incertaines. Seulement, elles se déploient maintenant sur un fond instrumental déstructuré et vaguement syncopé, et pourquoi pas après tout ?

1 commentaire:

Emmanuel a dit…

Je ne parle pas portugais, mais es-tu certain que Bossa Nova ne veux pas dire "nouvelle vague" ? Même au sens figuré ?
Je demande parce que c'est ce que j'ai toujours cru...